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Mila cligna des yeux à plusieurs reprises, il était bien là. Il ne l'avait pas remarqué tout suite. Lorsque leurs regards finissent pas se croiser, Sidjil lui fit un signe de main discrètement alors que Mila n'avait pas encore intégré l'information. Sidjil fut servit avant elle et s'en alla. Mila attrapa à son tour son verre et l'enfila d'une traite pour se diriger vers la piste se danse.

Si il y avait bien une chose qu'elle n'avait pas prévu ce soir, c'était que Sidjil soit présent. En dansant sur la piste, elle se demanda un moment ce qu'il faisait là, ce week-end il était à son entrainement pour le GP. Habituellement, il ne rentrait pas avant le lundi. Elle continua de danser, petit pas par petit pas avant de commencer à chercher tout autour d'elle où est-ce-qu'il se trouvait. Elle ne voyait pas Sidjil, un gars avec qui elle jouait au Béer ping quelques temps plutôt vint se coller à Mila pour danser avec elle. Elle lui avait adressé un sourire faux, pour le laisser faire et continuer sa quête.

Impossible de le trouver, mais elle finit par remarquer Sacha et Marceau assit à une table un peu plus loin. Mila s'eclipsa doucement et se dirigea vers ses amis. ELle avait du mal à marcher droit, ça c'était indéniable, En arrivant, elle s'exclama un peu trop fort pour son caractère habituelle, c'était comme ça que Sacha remarqua qu'elle avait ingurgité un peu trop d'alcool. Elle s'assied à côté de Marceau et passa ses bras autour de son coup avant d'écraser sa joue sur son épaule.

— Ça va vous ? sourit-elle.

— On s'est pas vu de la semaine, ajouta Sacha. Tu nous a trop manqué, meuf.

— Boulot, boulot, boulot.... Bref, vous êtes que tout les deux ?

— Non, Sid, Manas et Benji sont dehors en train de fumer.

— Sid, qui fume ? Rigola Mila.

— Non, il les a juste accompagné après... enfin, après t'avoir croisé.

— Ouais, je l'ai vu au bar avec son petit bob.

Les garçons rigolèrent. Mila lâcha Marceau pour s'installer au fond de la banquette, elle poussa un long soupire avant de se frotter le visage.

— Je suis éclatée, dit-elle. J'ai trop bu.

— Mila, réponds honnêtement, commença Sacha.

— De toute façon je suis bourrée, tu peux me soutirer n'importe quelle infos, frérot.

Marceau et Sacha se regardèrent avant de se pencher sur la table vers Mila. Elle avait toute leur attention.

— Tu évites Sid ?

— Un chouïa, dit-elle était faisant le geste.

— Pourquoi ? Il a pas voulu nous dire ce qu'il s'était passé.

— On a discuté l'autre jour, de nous, dit-elle était rigolant. Enfin, ce qu'il y a de, nous.

— J'ai rien compris.

— Tu kiff Sidjil ? Demanda Sacha.

— Mec arrête, dit Marceau.

— Quoi ? Autant en profiter ! Quand elle est sobre c'est pire qu'une pierre tombale, jamais elle le dira.

— Tu kiff Sid ou pas ?

— Il est plutôt pas mal.

— Ça répond pas à la question ça, Mila. Tu le kiff ou non ?

— Je l'aime bien, sourît-elle. Je suis consciente de ce que tu me demandes, Sachou. Je te répondrais, pas, la dessus.

— J'aurais essayé, dit-il.

— T'aime bien la coupe du Benjos ?

— C'est toujours mieux que ça calv, dit-elle.

— Et mais t'es une connasse, fit Benji en arrivant.

Mila rigola et lui fit un câlin lorsqu'il s'assied à côté d'elle. Marceau et Sacha avait fait exprès de lui poser la question lorsqu'ils avaient vu Benji revenir.

Sidjil et Manas arrivèrent quelques secondes après Benji. L'un comme l'autre se regardèrent, ils étaient tout les deux en froid avec Mila et ne savait pas comment s'y prendre. Mila perdit son sourire lorsqu'elle les vit. Elle se releva et manqua de tomber, mais Manas la rattrapa.

— T'es bourée ?

Elle lui fit signe de tête que oui et si mis à rire. Manas secoua la tête de gauche à droite.

— Tu rentres pas toute seule quand même ?

— Non, je suis venu avec ma collègue de boulot, t'inquiète pas, rigola-t-ell. T'es mignon quand tu t'inquiètes.

Elle lui caressa le bout du nez avec un sourire enfantin et le laissa s'assoir. Mila se dirigea ensuite vers Sidjil à l'autre bout de la banquette en arc de cercle. Il fit genre de ne pas la voir arriver, il avait la tête baissé sur son téléphone. Mila s'assied et se colla à lui, elle savait qu'il était en colère, elle l'avait vu à son regard et vu la dernière conversation qu'ils avaient eu la semaine dernière, elle savait très bien qu'il en était toujours là.

Elle s'approcha de lui un peu plus en faisant un petit bruit de déception, Sidjil redressa la tête légèrement pour la regarder. Elle posa sa tête sur son épaule tout en le regardant droit dans les yeux.

— T'es plus avec ton gars ?

— Lequel ? Demanda Mila.

— Ah et y en a plusieurs en plus.

Mila se redressa d'un coup. Elle fronça les sourcils, elle ne se sentait pas bien. Elle regarda sur la table et attrapa le pot à glaçon pour vomir dedans. Les garçons poussèrent des bruits de surprises mais ils rigolaient aussi. Tous, sauf Sidjil qui attrapa ses cheveux cours par réflexe pour les caler derrières ses oreilles. Il arborait un regard à la fois remplie d'inquiétude mais à la fois en colère. Manas l'observa attentivement. C'était la première fois qu'il prit le temps d'observer le comportement de Sidjil lorsqu'il était avec Mila. Il savait qu'ils étaient proche, il savait aussi que Mila appréciait Mila et que Sidjil l'appréciait aussi. Mais il n'avait jamais prêter attention à quel point Sidjil pouvait s'en faire pour elle.

— Je me sens... Je me sens pas bien, dit Mila honteuse les larmes aux yeux.

Manas s'apprêter à se relever mais Sid se releva en premier.

— Je la ramène, dit-il.

— Merci mec, lui fit Manas.

Derrière lui, un homme arriva. Il devait être aussi bourré que Mila, la tête posé sur le bord de la tête.

— Mila ! Hurla l'homme. Meuf, tu viens danser avec...

Sidjil se mit devant lui, une main posé sur son torse pour lui bloquer le passage.

— Elle viendra pas danser avec toi, frérot.

— Quoi ? T'es son mec ? Pouffa-t-il. Laisse-moi passer.

— Je viens de te dire quoi ? Fais demi-tour ou je vais te donner de l'élan.

— Ça va, calme-toi.

Il l'observa un instant, Sidjil ne comptait pas décamper comme ça. Sa mâchoire n'avait jamais été aussi serrée.

— Mais attends, tu fais des vidéos sur YouTube ?

Sidjil lui fit signe de dégager maintenant ou il allait le monter en l'air. Il revint vers la table, attrapa Mila pour la redresser.Il coiffa ses cheveux pour dégager son visage. Elle avait du mal à tenir sa tête. Il passa une main derrière sa nuque et caressa un coin de son visage avec son pouce. Il l'observait attentivement.

— Hé, Mila. Tu peux marcher ou faut que je te porte ?

Elle rigola.

— Mila, écoute-moi.

— J'ai envie de vomir, dit-elle.

— Je vais te ramener, mais est-ce-que tu peux marcher ?

Elle ferma les yeux un instant et cala sa tête contre sa main.

— Ta main est chaude.

— T'as froid ? Lui demanda le brun innocemment.

Elle secoua la tête. Sidjil attrapa son bras pour la tirer et il la leva. Mila eut du mal à se maintenir en place, mais il l'attrapa par les épaules et la cala contre lui. Mila passa une main autour de sa taille et s'accrocha a la ceinture de son pantalon sous son tee-shirt. Ils s'en allèrent tout les deux à travers la foule. Djilsi baissait la tête le plus possible en espérant croiser personne à ce moment précis.

Ils se dirigèrent tous les deux en directions de sa voiture, sans un mot. Il fait nuit noir, seul les lampadaires restaient pour les éclairer. Mila regardait autour d'elle et marchait avec des pas hasardeux guidait pas Sidjil qui la tenait toujours contre lui. Il n'avait toujours pas quitté son air ronchon depuis le début de la soirée. Il la fit monter dans sa voiture et lui donna une bouteille d'eau qu'elle but tout le long du trajet sans dire un mot. Arrivé à leur résidence, Mila sortit de la voiture toute seule. Elle avait reprit ses esprits et l'envie de vomir avait finit par lui passer. Sidjil s'était dirigé rapidement vers l'entrée de la résidence mais Mila s'arrêta devant la porte et le retint. Elle s'approcha de lui bien plus qu'elle ne l'avait fait, l'alcool l'aidait à trouver le courage.

Elle avait un léger sourire affichait sur ses lèvres, elle porta sa main sur la joue de Sidjil qui ne disait rien. Il ne bougeait pas. Lorsque sa paume de main entra en contact avec sa joue, il ferma les yeux et prit une grande inspiration. Mila parcourait les formes de son visage avec le bout de ses doigts, passant de ses joues à sa mâchoire. Caressa le bord de ses lèvres et son bouc avec son pouce avant de laisser tomber sa main et baissa la tête.

— Tu sais Sid, commença-t-elle. J'ai peur de la vitesse.

Elle commença à jouer avec ses mains machinalement. Il ne disait rien, il la regardait juste et avait enfouie ses mains dans ses poches comme pour s'empêcher de la toucher.

— Il y a quelques temps de cela j'avais encore peur de la voiture, je pouvais pas mettre un seul pied dans une voiture. Aujourd'hui ça va mieux mais...Je peux pas conduire.

Sa voix n'avait jamais été aussi calme qu'en ce moment même. Elle releva la tête vers lui et plongea son regard dans le sien.

— Alors te savoir au volant... d'une F4, me terrifie. Ça m'angoisse au plus haut point, Sid.

Il pencha légèrement la tête sur le côté, pour la première fois en l'espace de 10 mois, Mila s'ouvrit à lui sur cette aspect sentimental. Sidjil ne disait toujours rien, il espérait de tout coeur qu'elle continuerait de lui parler sans qu'il est besoin de poser de question.

— J'ai eu un accident l'année de mes 18 ans. Un accident grave ou j'ai perdu le contrôle, dit-elle en essuyant une larme solitaire. Je conduisais la voiture de mon copain. Ça a été la dernière fois ou j'ai touché à un volant.

— Il t'es arrivé quoi ce jour-là ? Demanda Sidjil impatient.

Mila s'écarta légèrement de lui pour lui monter ses genoux et ses jambes. Elle souleva légèrement sa robe.

— J'ai gagné des broche en retour, dans les genoux, dans les jambes, je sais plus exactement où ça s'arrête.

— J'avais jamais remarqué les cicatrices, dit-il en se penchant à la hauteur de ses genoux.

Il était à genoux devant elle, une main tenait fermement l'arrière de son mollet pendant que les doigts de son autres mains glissait le long de sa cicatrice. Mila prit une grande inspiration, c'était la première fois que quelqu'un s'interdit à elle de scette façon. C'était la première fois qu'elle remarqua le regard que Sidjil portait sur elle. Son coeur manqua de la lâcher. Sidjil se redressa et la surplomba à nouveau.

— Et ton copain ?

Mila s'approcha de lui à nouveau. Elle posa sa main sur sa joue et ses yeux ne pouvaient plus lâcher ses lèvres. Dans le plus grand des calmes, elle déclara :

— Je l'ai tué.

Elle laissa s'échapper un léger rictus de nervosité.

— La place du mort porte bien son nom.

Elle s'éloigna de Sidjil qui tombait de haut. Il ne s'attendait pas à une telle révélation. Mila laissa glisser sa main sur son torse avant de lui sourire gentiment et simplement s'en aller sans un mot.

Elle s'enfonça dans son appartement le plus vite possible et ferma la porte derrière elle. Les larmes commençaient à obstruer sa vue. Sa respiration devenait de plus en plus rapide jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer. Mila restait silencieuse, aucun son ne sortait. Elle se déshabilla et se dirigea dans la douche, elle alluma l'eau froide et s'assied. Le choque de l'eau froide sur son corps lui permit de stopper sa crise d'angoisse.

Lorsqu'elle finit par reprendre ses esprits, toutes les images de l'accident lui revinrent en tête. Elle éclata en sanglot, seul dans sa douche, livré à elle-même et ses démons. Elle avait fait le choix d'être seule, comme pour se punir de ce qu'il s'était passé ce jour-là. Comme ces quatre dernières années elle ne s'étaient pas assez puni.

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