03. J'ai essayé de te prevenir.
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La semaine était passée calmement. Elle avait enfin daigné répondre à Manas ce qui avait apaisé un peu les choses. Il ne lui avait pas fait de réflexion sur son altercation avec Sidjil, son voisin. Alors elle en conclut qu'il n'avait rien dit et l'avait gardé pour lui, au final, il avait peut-être une infime partie de bon en lui. Mila exagérait toujours tout, c'était la pro pour faire des drama inutiles ou se monter la tête. Les préjugés sur les gens, ça y allait aussi. C'était plus fort qu' elle. Elle en était pourtant consciente.
Elle était constamment dans ses pensées, réussir à se connecter à la réalité relevait presque de l'impossible cette semaine. Entre ce que sa grand-mère lui avait dit, sa relation avec Manas qui finalement avait encore besoin de se reconstruire et ce Sidjil qui était venu ajouter son grain de sel, les choses étaient compliquées.
— D'habitude c'est moi qui demande un double expresso, mais cette fois-ci je vais peut-être te le filer.
La voix de son ami Marcelin la sortit de ses pensées. Elle sursauta presque, lorsqu'elle tourna les yeux vers elle, il rigolait tout ce qu'il pouvait.
— Tu prends ta pause ?
— J'arrive.
Mila finit tranquillement de servir la clientèle, elle l'encaissa et informa son collègue qu'elle prenait sa pause. Elle en profitait pour préparer le café de son ami et son cappuccino habituel. Mila le mis sur son compte perso du boulot pour pouvoir faire bénéficier Marcelin.
Elle s'approcha de lui, un cappuccino à la main et un double expresso dans l'autre.
— Et voilà pour Monsieur !
— Merci !
Mila retira son tablier pour le poser derrière elle sur le rebord du siège. Elle s'installa ensuite en face de lui, et poussa un long soupir.
— Tu m'as l'air exténué, sourit-il.
— Ça se voit tant que ça ?
Marcelin, n'était autre que le Marcelin ami avec Manas et Sidjil, mais ça elle n'en n'avait aucune idée. Ils s'étaient rencontrés, ici dans ce bar, café. Marcelin venait presque tous les jours lorsqu'il était encore en stage, il ne parle pas forcément beaucoup de ce qu'il fait comme métier. Mila sait simplement qu'il travaille lui aussi dans l'audiovisuel. Marcelin et Mila ont plus souvent des discussions philosophiques ou de passionnés que de parler de leur vie privée. Cet homme était un petit rayon de soleil pour elle, il lui permettait de décrocher et s'évader un peu.
— Je ne t'ai pas vu la semaine dernière, c'est en rapport avec ta fatigue ?
— Je me suis prise la tête avec mon meilleur ami, grosse remise en question, je me suis arrêtée une bonne semaine. Ça va, merci Marcelin.
— En vrai, Mila, n'hésite pas à m'appeler si t'as besoin.
Elle affichait un léger sourire, cette proposition lui réchauffait le cœur.
— Je te remercie , vraiment.
— Au fait, je vais pas rester longtemps aujourd'hui, j'attends juste mes potes le temps qu'ils arrivent, ça te dérange pas ?
— Non, aucun... Roh, punaise.
Elle regarda son téléphone et remarqua que son téléphone n'arrêtait pas de sonner. C'était Manas, qui venait de l'appeler 3 fois. Mila poussa un soupir et lui raccrocha au nez.
— C'est mon meilleur ami.
— Tu devrais lui répondre, c'est peut-être important.
— Non mais avec lui, c'est tout dans l'abus, je...
Lorsque ses yeux passèrent par-dessus l'épaule de Marcelin, la première chose qu'elle vit en direction de la porte, fut Sidjil. Sa mâchoire se bloqua, bouche ouverte, elle n'arrivait pas à le lâcher des yeux. Il était tout souriant, il regardait autour de lui comme un enfant qui essayait de trouver ses repaires. Il avait un bon sur la tête, qu'il retira pour passer sa main dans ses cheveux bouclés. Mila se surprit elle-même à le détailler aussi longtemps sans une once d'énervement envers lui. Peut-être qu'elle avait appris à relativiser entre temps visiblement.
Derrière lui, Nicolas, bob sur la tête, téléphone à l'oreille qui ne lâchait pas Mila du regard. Entre eux, il y avait deux autres garçons, elle ne leur prêta pas attention. Marcelin se relava, appelant Sidjil et ses amis. Mila n'avait qu'une envie de lui crier dessus pour lui demander ce que c'était ce bordel. Pire qu'une prise d'otages, pensa-t-elle. Marcelin serra Sidjil dans ses bras et salua les autres. Manas raccrocha son téléphone.
— J'ai essayé de te prévenir, annonça Manas. Ça fait 6 fois que je t'appelle.
— Attends, vous vous connaissez ? Demanda Marcelin.
— Toi, frère, tu la connais ? Demanda Sidjil à son tour.
— Les gars, je comprends plus rien.
Mila se frotta les tempes. Elle attrapa son téléphone et se releva sans dire au revoir à Marcelin qui l'interpella.
— Mila, tu vas où ?
— Ma pause est finie, il faut que je retourne au boulot. Merci Marcelin, dit-elle en serrant sa main gentiment avant de s'éloigner.
— Au revoir chère voisine agréable ! Se moqua Sidjil.
— Elle va te démarrer fait gaffe, s'amusa un autre brun barbu.
Ils s'asseyaient tous à la table que Mila venait de quitter, et ne perdaient pas de temps pour questionner Marcelin. Mila leur jetait un coup d'œil de temps en temps, elle aurait aimé être une petite sourire pour les écouter. Elle était bien trop curieuse.
— Vous êtes en train de me dire, qu'on connait tous Mila et qu'aucun de nous en a parlé ? fit remarquer Marcelin.
— Première fois qu'on la voit, ajouta Sacha..
— Qui a déjà couché avec elle, je peux savoir ?
— Sid ! Hurla Manas.
— Quoi ? On est 3 à la connaître, y en a bien un de nous qui a tenté le coup ? En tout cas c'est sûr c'est pas moi vu comment elle me haït.
— C'est juste une amie, roula des yeux Marcelin.
— C'est ma meilleure amie, Sid. Ne me regarde pas comme ça !
— En 20 ans, quand même...
— Frère, même pas en rêve. J'ai grandi avec elle. C'est comme ma sœur si tu veux.
Sidjil lâcha l'affaire et tourna la tête en direction de l'accueil pour jeter un œil à la concernée. Lorsqu'elle ne parlait pas, il la trouvait plutôt jolie et calme. Mais des qu'elle l'ouvrait, un vrai dragon.
Manas se releva pour aller payer la commande et il en profita pour interpeller sa meilleure amie.
— Ça te fera 25€, par carte ?
— Par carte, répondit-il. T'aurais 5 minutes après ?
— Non, désolée.
— Mila, arrête de me repousser ! J'y suis pour rien cette fois-ci, j'ai essayé de te prévenir que Sid arrivait.
— J'en veux pas à ton pote, dit-elle. Il y est pour rien lui.
— Je préférais quand tu le détestais, blagua-t-il.
Elle esquissa un léger sourire.
— Je dois travailler.
— Réponds à mes messages, au moins ?
Elle hocha la tête de haut en bas pour le confirmer. Il lui dit un clin d'œil avant de partir et elle reprit tranquillement le boulot, plus ou moins soulagée. En quittant la café, Manas lui fit un clin d'oeil alors que le fameux Sidjil qui sortait en dernier, la fixa simplement quelques secondes, n'affichant aucune expression. Elle se demandait ce qu'il était en train de penser. Cet homme l'intriguait.
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