12. Je peux pas, Sid.
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La semaine était passé, Mila avait activé le monde zombie. Toute once de vie s'était échappée de son corps, même son âme l'avait quitté. Contrairement au samedi matin habituel avec Djilsi, cette fois-ci, Sid n'avait personne pour l'accueillir. Il n'avait pas vu Mila de la semaine pratiquement entre tout les tournages qu'il avait de prévu et son boulot a elle. Ils s'étaient échangés quelques message, mais Mila répondait comme un robot. Il savait que quelque chose n'allait pas, il savait que c'était avec Manas, mais elle refusait de lui parler. Il sortit de son appartement vers 9h, et frappa à la porte se Mila. Samedi matin était son seul moment de libre, il en profita.
Il trouva Mila au fond de son lit à pleurnicher et ruminait encore et encore. Il entra dans sa chambre, qu'il n'avait jamais autant vu en bordel. Il resta dans l'encadrement de la porte en train de la regarder étendue dans le lit et enroulé dans sa couette. Mila finit par le remarquer, un petit sourire s'afficha sur son visage.
— Hé, toi.
Sid rigola calmement et s'avança vers elle qui s'était redressée, les bras grands ouvert pour l'accueillir. Il s'assied sur le lit, la serra dans ses bras et la fit basculer en arrière. Mila et Sidjil eurent un petit rire complice, avant qu'il ne bascule sur le côté, allongé, la tête appuyée sur son coude.
— Petite forme, remarqua le brun.
Mila hocha simplement de la tête.
— On a pas reparlé de ta prise de tête avec Manas.
— J'ai pas grand chose à dire.
— J'ai tout entendu, ajouta Sid.
Mila se redressa pour être à nouveau assise. Elle coiffe ses cheveux derrière ses oreilles et pousse un long soupire. Sidjil s'assoit en tailleur à côté d'elle. Il était bien décidé à avoir cette discussion.
— Je sais pas ce que j'ai fais de travers avec Manas, je sais pas ce que j'ai loupé, Sid.
— De mon humble avis, l'erreur a été de vouloir repartir sur ce que vous connaissiez déjà au lieu de repartir à zéro. Ok, vous avez grandit ensemble, mais c'était y a 7 ans. En 7 ans, il se passe beaucoup de chose.
— Mais c'était mon meilleur ami, il m'a tellement manqué
— Je comprends totalement, mais vous êtes plus des gamins. Vous avez chacun construit vos vies.
— Non, pouffa Mila sarcastiquement. Il a construit sa vie, moi je n'ai rien fait de la mienne.
— Faux ? Meuf, on est là il me semble ?
— Vous êtes la meilleure partie ma vie, les gars. Je vous ai rencontré au moment où je me sentais le plus seule. Mais j'ai quand même cette sensation de ne pas le mériter.
— Toi et ton syndrome de l'imposteur, soupira-t-il.
Mila se rallongea, les bras derrière sa tete. Sidjil était toujours assit à côté d'elle.
— J'ai pas apprécié le fait qu'il me reproche qu'on soit amis. J'ai l'impression qu'il se sent menacé.
— T'es sa meilleure amie, je vais pas rivaliser avec lui. Et vu votre background, clairement... 'Fin de toute façon, j'ai pas à rivaliser de quoi que ce soit avec Manas, c'est mon pote lui aussi.
— Oui, t'as raison.
— Après, il a pas tort sur le fait que tu passes bien plus de temps avec moi, qu'avec lui, dit-il en se raclant la gorge. Enfin, pas cette semaine en tout cas.
Mila roula des yeux.
— On est voisins, on est amis, donc ça me parait logique. Si c'était Sacha en face de chez toi, ça serait la même.
— Oui, fin après, pas sur de me poser dans le lit seul avec Sacha, ni même de lui faire... ça ?
Sidjil s'approcha d'elle, il avait un regard posé, bien plus posé qu'à son habitude. Mila aimait bien le voir calme, loin des caméras, loin de son univers, simplement lui pour le peu de fois où il réussissait à être calme. Il se pencha vers elle et commença à caresser son visage doucement avec sa main. Il était délicat, une délicatesse que Mila n'avait jamais connu. Elle fut étonnée mais elle appréciait. Elle ferma les yeux un instant pour savoureux ce moment. Un léger sourire s'étendît sur ses lèvres, pendant que Sidjil continuait de la regarder avec attention. Il ne l'a quittait pas des yeux, il ne voulait pas en louper une seule miette. Mila ouvrit un œil, Sid était toujours au dessus de son visage, un large sourire. Elle rigola nerveusement et finit par rouler vers lui pour se cacher contre son épaule. Il avait émis un petit rire aigu qui faisait littéralement craqué Mila.
Son rire et son sourire, c'était sa seule faiblesse.
— Je suis vraiment pas sûr de faire ça avec Sacha, ajouta-t-il. J'aime bien, tout ces moments de complicité qu'on peut avoir, ça me permet de.. de...
— De te calmer, dit-elle en se dégageant de son épaule.
Il hocha la tête.
— J'aime bien quand t'es calme, sourit la brune. C'est rare ou tu cries pas, ou t'es pas là à raconter des conneries ou troller. Non pas que j'aime pas ce Sidjil, au contraire. T'es incroyable, mais... ton côté calme, il a un truc.
— Peu de gens me connaissent calme et posé, avoua-t-il. Peu de gens,
— Et bah je l'aime bien ce côté là.
Il plongea ses yeux dans les siens, un long moment sans rien dire. Puis d'un coup, Sid laissa tomber sa tête sur le dessus de sa poitrine tout en soupira lourdement. Mila s'étonna de sa réaction.
— Qu'il y a t-il ? Sid, qu'est-ce que t'as ?
— Rien, dit-il. T'inquiète pas.
— T'as pas le droit.
Il se redressa puis s'apprêta au se mettre debout, mais elle l'attrapa et le força a se rassoir.
— Tu te fermes, dit-elle. Me fais pas ça, pas maintenant.
— J'ai pas envie de te parler de ça maintenant, Mila.
— Me parler de quoi ? Fronça-t-elle les sourcils.
— De ça, de nous, de ce qu'on fait, ou on va. Je veux pas en parler maintenant.
— Je comprends pas, Sid.
Elle voyait bien qu'il était énervé contre lui-même mais en même temps, il était frustré.
— T'es belle, mais qu'est-ce que t'es aveugle.
— Euh, merci ? Je sais pas comment je dois le prendre.
— T'as assez de problème avec Manas, j'ai pas envie de te rajouter ça en plus, ça attendra.
— Juste, j'aimerais comprendre de quoi tu me parles, ok ? Un contexte, je sais pas ? Un truc ?
— Toi et moi. Nous.
— Nous, répéta Mila en haussa les sourcils. Ok, nous...Sidjil, je pense pas que...
— C'est bon, j'ai compris Mila. T'embête pas, ça va, dit-il froidement.
Il se releva.
— M'en veux pas.
— Non, tranquille. Je suis content d'être là pour toi quand t'en a besoin.
Mila le laissa partir, impuissante. Alors qu'il allait passer le palier de la porte, elle se redressa du lit et partit en courant vers lui.
— Sid !
Il se retourna, son air jovial avait laissé place à une expression triste et fermé. Elle ne le connaissait pas sous cet angle la.
— C'est pas que je veux pas, Sid. Je peux juste pas. Pas encore.
Il pinça les lèvres, hocha simplement de la tête peu convaincu de sa réponse. Il ne comprenait pas de quoi elle parlait. Il se demanda simplement si elle n'avait aps deja quelqu'un dans sa vie et il décida d'oublier, comme la grande majorité de ses problèmes.
Après cette discussion, les relations ne s'étaient pas forcément arrangés. Mila n'avait toujours pas reparlé avec Manas, et Sidjil évitait Mila. Tout avait changé. Mila était fatigué de sans cesse se repasser dans la tête ce qu'elle avait bien pu louper avec l'un comme l'autre. Elle en avait parlé à Marceau, qui lui avait dit qu'elle était conne, bon en soit il avait aps tord, mais bon, il aurait pu y mettre des formes.
Le week-end d'après, Sidjil était a son entraînement pour le Grand Prix Explorer. Donc, elle passa son samedi solo. Pas de nouvelle, bonne nouvelle. Marceau et Benji jouait à FIFA, et Sacha était avec Sid. Bon, Mila était définitivement seul —vu qu'elle ne comptait même pas Manas. Le dimanche soir, sa collègue de boulot lui avait proposé d'aller boire un verre avec elle et des amis. Après tout, Mila ne connaissait personne sur Toulouse, hormis les garçons, elle pouvait bien commencer à se faire de nouveaux potes.
Alors un bar branché, une table de beer pong, un peu d'alcool voir beaucoup d'alcool, une bande de pote et c'était partie. C'était comme si elle les connaissait depuis toujours, un groupe de jeune, même âge, incroyablement drôle, Mila était conquise. Elle s'était découvert des talents au beer pong. Ca lui allait. Elle ne pensait a rien, l'alcool dans son sang n'y était pas pour rien clairement mais ça lui faisait du bien. Juste s'amuser et oublier ses problèmes le temps d'une soirée. Personne ne pouvait lui en vouloir.
A la fin du beer pong, Mila décida d'aller se chercher un verre. Elle était joyeuse, la musique était bonne, elle s'ambiançait toute seule. Elle s'appuya contre le comptoir pour commander un verre. Un jeune barman, très mignon, il ne manqua de voir la façon dont elle le dévierait du regard. Mila rigola toute seule se rendant compte de son comportement, lorsque son regard se perdit a l'autre bout du comptoir. Sidjil.
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