Chapitre 35
Contrôlant au mieux sa respiration Louane hésitait à s'engager dans cet ascenseur avec lui. Seule. Il fallait toujours se méfier de l'ennemi. Après une longue hésitation, elle pénétra dans l'ascenseur en mettant de la distance entre eux. Sur le côté, elle le sentit sourire. Le ventre noué, elle s'humecta les lèvres tout en serrant son sac. Il appuya sur le bouton et Louane avait l'impression de sceller sa perte. Non, elle n'aurait pas dû monter dans cet ascenseur. Ses mains devinrent moites, sa gorge se noua, la laissant incapable d'émettre le moindre son.
Les portes coulissantes se refermèrent. Il se détourna pour la regarder, seulement....un bras s'interposa à la fermeture définitive des portes. Louane aurait pu reconnaître cette main parmi des milliers. Le système de la fermeture se rompit lorsque le bras les poussèrent violemment, laissant Zakhar apparaître tel un homme vengeur. Louane retint un souffle de soulagement. Sa respiration haletante ne parvenait toujours pas à se calmer. D'autant plus que son regard devint aussi noir qu'un ciel d'orage.
- Cet ascenseur est privé, fit remarquer Gabe d'une voix tendue.
- Plus maintenant, riposta Zakhar en pénétrant dans l'habitacle la rage durement inscrite sur son visage.
Soulagée, Louane attendit qu'il se poste entre elle et Gabe pour lui saisir la main. Elle venait de commettre une regrettable erreur et en assumerait les conséquences. Mais pour l'heure, elle s'agrippa à son bras, profitant de la silhouette imposante de son futur mari pour enfin respirer.
- Et qui êtes-vous ?
- L'avocat de Bastian, répondit Zakhar sèchement en resserrant ses doigts sur ceux de Louane.
Son corps brûlait littéralement de rage. Ses pupilles se dilatèrent en réalisant ce qui aurait pu se passer dans cet habitacle. Sa main le démangeait. Son calme exemplaire ne tiendrait pas longtemps, songea-t-il en sentant sa future femme trembler contre lui. Idiote ! Songea-t-il en serrant les dents.
- Je pensais que c'était la demoiselle derrière vous l'avocate.
- Elle me supervise, dit-il en s'écartant pour la laisser sortir de l'ascenseur.
- Très intéressant, commenta Gabe en quittant l'ascenseur.
Zakhar sentit son corps trembler de toutes parts. Une fois sûr d'être assez loin de lui, Zakhar saisit les épaules de la jeune femme pour l'obliger à le regarder.
- Je suis désolé Zakhar.
Louane savait que quand il se mettait en colère il valait mieux agir avec douceur. Des excuses en premier lieu puis l'explication, se dit-elle en se pinçant les lèvres.
- Lors de notre mariage en mai prochain, fais-moi penser à rajouter dans tes vœux " Je te promet de t'obéir " Dit-il d'une voix menaçante.
Louane n'avait aucune excuse.
- J'avais peur pour toi, se justifia-t-elle honteusement.
Il la secoua légèrement, les narines frémissantes.
- Je t'ai dit que je t'appellerai ! Gronda-t-il sans se donner la peine de se montrer discret : As-tu consciente qu'il aurait pu....bon sang Louane ! Quand vas-tu m'écouter ?
- Zakhar, Gabe nous regarde.
- Ce n'est certainement pas lui qui va m'arrêter ! Tu n'as pas l'air de réaliser à quel point tu es désirable et impuissante devant ce genre de type ! De plus il te connait !
- Pardon, je suis vraiment désolé je suis inexcusable.
Il lui prit le menton et plongea son regard dans le sien. Peu à peu, la noirceur dans ses yeux se dissipa.
- Ne me refais plus jamais ça, c'est compris ?
- Plus jamais...
Devant la moitié des employés il l'embrassa avec toute la force de sa colère pour lui infliger la plus délicieuse des punitions. Louane passa sa langue sur ses lèvres déjà gonflées sans le quitter des yeux.
- Comment as-tu su ? Demanda-t-elle à voix-basse.
Il se redressa en relâchant son menton.
- J'étais dans l'entrée avec Bastian et il t'a vu.
- Alors ? Vous venez ? S'impatienta Bastian.
Zakhar lui fit signe de patienter et reporta son regard sur elle. Les poings serrés.
- Tu n'as plus le choix de rester maintenant, dit-il d'une voix plus amène : Je te demanderais qu'une seule chose.
- Dis-moi et je le ferais.
- Pas un mot, je refuse que tu interviennes au risque que je lui saute dessus.
Louane acquiesça sans un mot.
- Viens, allons-y.
Il posa sa main sur taille pour la diriger vers la salle de réunions. Ainsi c'était ici que son amie travaillait ? Elle s'autorisa une moue de dégoût avant de reprendre une expression sérieuse.
- On va pouvoir commencer ! S'exclama Gabe avec en se frottant les mains.
Oh que oui, songea Louane en prenant place à côté de Zakhar.
Ray, un expert en acte authentique se plaça près de Bastian. Bien sûr ni Gabe ni Bastian connaissait réellement qui il était vraiment.
- Voici le contrat, vous pouvez le lire si vous le souhaitez mais est-ce bien la peine ? Dit Gabe en se carrant dans son fauteuil avec un sourire arrogant.
- Signe Bastian, ordonna Zakhar, souhaitant en finir au plus vite.
Bastian signa les deux contrats avec résistance.
- Je n'ai pas l'habitude de signer sans avoir lu toutes les closes, fit-il remarquer en hésitant à signer la dernière.
- Allons Bastian, lança Slander avec un sourire en coin : Ai-je l'air d'un homme sur le point de vous mener en bateau ?
Bastian tourna la tête vers Zakhar qui l'enjoignit à signer.
- Parfait ! S'exclama Gabe en se redressant pour récupérer les contrats.
- Parfais c'est le mot oui, affirma Zakhar en les récupérant avant lui.
Il les tendit à Ray qui s'empressa d'y jeter un rapide coup d'œil suffisant pour déclarer :
- Ces contrats sont faux.
Cette fois-ci ce fut au tour de Zakhar de se carrer contre le dossier de la chaise en observant la réaction de Slander.
- Quoi ? S'esclaffa Slander.
- Zakhar tu peux m'expliquer ? Ajouta Bastian.
- C'est très simple, Gabe Slander est un escroc, un fraudeur et il était sur le point de faire de toi sa énième victime.
Alors que le coupable se leva pour protester, il reprit :
- Je suis maitre Slovovitsh, l'avocat de Silas vous vous souvenez ? Non bien-sûr que non.
Avec une moue sardonique Zakhar se leva pour le dominer de toute sa hauteur.
- Il y a des années de cela, Silas Poloskhïa a été la victime de cet homme, aujourd'hui je lui rend justice, enchaîna Zakhar en regardant Bastian qui venait de se lever, l'air incrédule.
- Il fallait que tu signes ce contrat devant des témoins Bastian, ainsi Slander n'a plus aucune chance de s'en sortir.
- Tout ceci est faux !
- Allez donc dire ça au juge, répondit Zakhar en faisant signe au policier de venir l'arrêter.
- Non ! C'est....vous n'avez aucun droit ! Rugit Gabe alors qu'il se faisait menotter devant ses employés.
- Zakhar....
- Rassure-toi Bastian c'est toi le gagnant dans cette histoire sordide, coupa Zakhar sous les cris de protestations de Gabe : L'intégralité de la sommes que tu as versé dans G-S te reviendra avec un dédommagement de quatre million de dollars.
Bastian se passa les mains dans les cheveux en se laissant tomber sur la chaise.
Zakhar se retourna et se figea.
- Où est Louane ? S'empressa-t-il de demander en la cherchant dans la salle.
- Je ne sais pas, elle était ici il y a deux minutes.
Zakhar se lança à sa recherche en empruntant, l'ascenseur. Son cœur se mit à battre à toute vitesse lorsqu'il la vit quitter l'entreprise au pas de course. Il la rattrapa sur le trottoir.
- Louane !
Quand son visage lui apparu, il blêmit.
- Pourquoi tu pleures ?
Elle détourna le visage pour essuyer ses joues.
- Je suis stupide, je ne te mérite pas...
- Quoi ? S'écria-t-il d'une voix blanche, tu es tomber sur la tête !
Elle releva ses grands yeux verts en hoquetant.
- J'aurais pu tout gâcher aujourd'hui, je....
- Assez ! Pas sur le trottoir, rentrons.
- Non !
Zakhar expira par le nez.
- Très bien, parlons ici, abdiqua Zakhar en s'efforçant de recouvrer son calme.
- Je...je....
- Tu n'es pas stupide Louane, seulement inconsciente du danger et tu ne peux pas te conduire comme ça dans ton travail.
Louane déglutit péniblement.
- J'ai eu affaire à pire que Gabe, poursuivit-il en saisissant ses épaules : Crois-moi Louane, tu devras passer par des moments éprouvants et tu n'as pas le droit d'affronter l'adversaire sans savoir où tu mets les pieds.
Louane renifla. Si elle avait fuis c'est bien pour ça. Elle s'était conduite comme une enfant.
- Je ne suis pas prête à être avocate, en déduit-elle en secouant de la tête.
- Idiote ! Bien sûr que si !
Il l'attira dans ses bras et la serra contre lui en déposant des multiple baisers sur son front.
- Tu es absolument faite pour ce métier, seulement il faut que tu apprennes à ne pas toujours t'écouter mais à écouter les autres.
Zakhar ne put s'empêcher de sourire au souvenir de leur première rencontre et de la bravache dont elle avait fait preuve en le défiant.
- Tu es parfaite pour moi, murmura-t-il en lui prenant le visage.
- Je suis désolé pour aujourd'hui, s'excusa-t-elle encore.
- Tout est terminé ma chérie, nous avons réussi et c'est tout ce qui compte.
Elle lui adressa un sourire tremblant.
- Je t'aime Zakhar.
Il lui répondit aussitôt avec un baiser si intense qu'elle en trembla de tout son corps.
Louane se promit de rendre cet homme heureux des l'instant où il la souleva dans ses bras devant tout le monde.
Elle se fit la promesse de lui rendre cet amour qu'elle pouvait voir dans ses prunelles.
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