Chapitre 34
- Oh mon dieu, s'exclama Savana pour combler le silence qui avait suivi sa demande.
Louane écarquilla les yeux, sa gorge se noua, son cœur se mit à palpiter au creux de son poignet lorsqu'il sortit un écrin de sa poche.
Solène porta sa main à sa bouche tandis qu'elle était immobile sur sa chaise en le dévisageant.
L'instant suivant, il se leva, lentement pour contourner la table.
Mon dieu ! Est-ce qu'il....non....
- Tiens, je ne peux plus attendre pour te la donner.
Il posa dans la paume de sa main un écrin dont le velours opaque était si doux qu'elle crut s'évanouir en réalisant que si elle l'ouvrait....alors sa vie changerait à jamais.
- Zakhar, je....
- Ouvre-le, fit-il en l'enjoignant à découvrir son cadeau.
La bouche sèche, elle l'ouvrir et hoqueta devant la merveilleuse bague posée sur le coussin. Elle releva la tête pour le contempler. Alors voilà pourquoi sa mère était ici ce soir, en se réveillon de noël ?
- Zakhar est-ce que tu es sûr ? Demanda-t-elle en peinant à y voir clair tant les larmes coulaient sur son visage.
Il tiqua avec son éternel sourire ravageur.
- Ce n'est pas réellement la réponse que j'attendais mais...
- No...non, bégaya-t-elle en posant ses doigts sur sa bouche, c'est juste que...avec ton....
- Pourriez-vous nous laisser juste une petite minutes, demanda-t-il à l'intention de Savana et de sa mère qui pleurait déjà.
Elles se levèrent et quittèrent la pièce. Mais au fond, elle savait qu'elles entendraient leur conversation. Savana était visible derrière les portes coulissantes en chêne grâce à sa chevelure flamboyante.
- Louane, regarde-moi, l'entendit-elle exiger derrière les bourdonnement de ses oreilles.
Elle rabaissa son regard vers lui, accroupi devant sa chaise.
- Je t'aime, commença-t-il par dire en lui prenant la main : Depuis le début de notre relation, je cherche à écouter ma tête alors que j'aurais dû écouter mon cœur.
Il marque une pause pour se relever en l'invitant à en faire de-même.
- Quel idiot j'ai été de croire que je ressortirais vivant après notre première nuit, reprit-il en se moquant de lui-même en riant brièvement : Te dire que je pensais à vivre avec toi ou bien même espérait que tu m'épouse il y a deux mois serait un mensonge.
- Oh...mon dieu Zakhar tu gâches tout là, le prévint-elle en reniflant.
Il sourit en murmurant quelques chose d'inaudible.
- J'ai réalisé bien plus tard que jamais je ne pourrais vivre loin de toi, ça m'étais impensable parce que je n'ai jamais ressenti ce que je ressens avec toi.
Il ramena sa main vers son torse pour qu'elle sente ses battements de cœur.
- Alors épouse-moi...
Comme elle s'apprêtait à objecter il posa son doigt sur ses lèvres.
- Oublie les autres, oublie les jugements, rien que nous, ici, notre travail, notre vie, rien que nous deux....
Émue, Louane posa l'écrin sur la table et se jeta à son cou. Il l'enlaça étroitement.
- Rien que nous, murmura-t-elle d'une voix tremblante d'émotions.
Solène débarque dans le salon avec son téléphone dans sa main.
- Il faut que je fasse une photo !
- Oh maman juste...
Le flash les éblouirent tout les deux.
- Je t'aime, murmura-t-il de nouveau en l'embrassant fougueusement.
C'est avec le cœur rempli de joie qu'elle répondit à son baiser, refusant de céder la place à quoi que ce soit.
- Félicitations, dit Savana timidement.
Louane rompit leur baiser pour se tourner vers sa sœur. Zakhar lui, fut accaparé par sa mère. La petite poupée l'enlaça pour la féliciter les yeux humide. Louane baissa la tête timidement en se rappelant l'expérience catastrophique qu'avait Savana sur le mariage.
- Brise la malédiction, chuchota-t-elle avec un sourire en coin : Jusqu'ici les mariages chez les Slovovitsh se sont mal fini, alors je compte sur toi pour relever ce défi.
Louane hocha de la tête.
- À commencer par devenir ta première confidente, chuchota-t-elle en lui décrochant un clin d'œil.
Savana rit et la serra de nouveau dans ses bras. Rien n'aurait pu égaler ce soir de noël magique qu'elle était en train de vivre. Tout était parfait....si parfait qu'elle se sentait revivre.
Le 25 au matin, après cette belle soirée riche en surprise, ils s'étaient tous échangés des cadeaux. Comme une famille unie. Il y avait eu des rires, des larmes d'émotions, puis des adieux déchirants lorsque sa mère avait dû repartir dans l'après-midi. Puis Savana.
- Ta mère reviendra très vite, lui avait-il promis en lui embrassant la main.
Oui, sa mère reviendrait. Quant à Savana, elle n'était pas si loin que ça. Cinq heures les séparaient par avion.
Tout était parfait à un détail près.
Gabe Slander.
Aujourd'hui c'était le jour J. Zakhar s'apprêtait à rendre justice. Pour Silas et Hannah. Seul bémol, Louane appréhendait cette confrontation. De plus, Zakhar avait catégoriquement refusé qu'elle soit présente, ce qui pour elle était très mauvais signe. Rien ne pouvait lui confirmer que Gabe n'avait pas un plan d'attaque. Il en avait eu un pour Silas Poloskhïa, ce qui l'avait conduit tout droit en prison.
Louane ramassa ses affaires, termina son café au lait et quitta le bistro situé devant l'entreprise de Slander. Voilà deux heures qu'elle faisait le pied de grue dans ce bistro en attendant un appel de Zakhar et toujours rien. Regardant la bague de fiançailles qui scintillait à son doigt, Louane prit la décision d'y aller même si cela déplairait à son futur mari.
Tant pis ! Songea-t-elle en empruntant le passage piéton. S'il y avait bien une chose que Louane détestait c'était bien patienter sans pouvoir rien faire mise à part se ronger les ongles. En passant les portes en verre elle ignorait toujours comment expliquer à Zakhar sa présence dans l'entreprise. Mais c'est en étant ce qu'elle était qu'il était tombé en amour pour elle. Obéir n'était pas quelque chose qu'elle maitrisait encore. Là voilà l'explication !
- Tiens ! S'exclama une voix derrière elle.
Louane n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre que c'était Gabe Slander en personne.
- Louane c'est bien ça ? Demanda-t-il en dardant sur elle un regard si dégoûtant qu'elle dut réprimer une grimace.
- Oui, c'est moi, répondit-elle sèchement.
Il croisa les bras, pensant l'impressionner dans son costume sur-mesure.
- Je peux savoir ce que vous faites ici ?
Vite ! Songea-t-elle en appuyant sur le bouton de l'ascenseur pour gagner du temps.
- Je suis ici pour accompagner un client, il doit signer un contrat aujourd'hui à quatre-heures.
- Avec moi, conclut-il en s'approchant : Mince alors vous êtes à croquer, mon choix s'est mal porté...Hannah était trop....rigide.
Louane grimaça de dégoût.
- Épargnez-moi vos flatteries et prenez garde lorsque vous parler de mon amie.
- Et vous avez des griffes par-dessus le marché ! Constata-t-il en baissant les yeux sur sa poitrine.
- Qu'est-ce qui a été le plus dure à supporter Slander ? D'avoir été doublé par le grand Poloskhïa ? D'avoir réalisé trop tard à quel point Hannah était une sublime jeune femme ou d'avoir un vie si misérable que je parie qu'au lit, vos maîtresse s'ennuient ?
Ses yeux se transformèrent en deux fentes noir de colère. Piqué dans son orgueil, il pénétra dans l'ascenseur le regard menaçant puis esquissa un sourire machiavélique.
- Je vous en prie, qu'attendez-vous pour entrer ?
- J'en prends un autre.
- Malheureusement, il n'y a que lui qui mène à mes bureaux, dit-il en faisant mine d'être peiné pour elle.
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