Chapitre 31



Elle grimaça puis se mordit les lèvres pour enfin mettre de l'espace entre eux.

- Oh...rien de spécial, répondit-elle en faisant glisser son pied par terre comme une enfant prise en faute.

Zakhar fit gonfler son torse d'une respiration bruyante alors qu'elle s'échappait près du sapin de noël.

- Quelle magnifique décoration ! Commenta-t-elle avec un sourire radieux.

- Louane...prévint-il sévèrement.

Elle se retourna avec toujours cette grimace sur le visage qui pourtant, n'enlevait rien à sa beauté.

- J'ai été au tribunal pour tenter d'accéder à tes archives et...j'ai réussi ! S'exclama-t-elle en affichant son plus beau sourire.

Zakhar dévisagea la jeune femme n'y croyant pas une seconde. Elle n'avait pas pu accéder à ses affaires comme par magie. Et pourtant....

Pour en être certain, il se dirigea vers son sac laissé dans l'entrée.

- Je n'en reviens pas ! S'écria-t-il en revenant dans le foyer principal avec les photocopies dans la mains.

- Tu es fière de moi n'est-ce pas ? C'est ça que tu t'apprêtes à dire ? Lança-t-elle en faisant mine d'être fâchée.

- Cache tes fesses ! La prévint-il en regardant ses mains liées derrière son dos.

Elle hoqueta.

Malgré son ton dur, elle ne cilla pas.

- Je voulais mener mon enquête de mon côté, se justifia-t-elle en avançant ses mains pour apaiser la tension dont il était victime.

- Et tu avais l'intention de rendre visite à Gabe pendant qu'on n'y est ? Questionna-t-il toujours en proie à la colère.

- Je ne suis pas aussi folle que ça Zakhar !

Il s'approcha dangereusement vers elle tout en secouant légèrement les photocopies en l'air.

- Pourrais-je savoir comment tu as réussi à obtenir mon dossier qui est strictement confidentiel ? Demanda-t-il d'une voix plus amène.

- Eh bien....

Elle se balança de gauche à droit en tiquant.

- Je dirais que...le stagiaire de l'accueil n'a pas pu résister à mon charme, expliqua-t-elle en battant des cils.

Comme il dodelinait de la tête désespérément, Louane combla l'espace qui les séparait et glissa ses mains sur son torse tout musclé.

Zakhar eut grand mal à lui résister.

- N'essaye pas de m'amadouer avec tes grands yeux verts, la prévint-il d'une voix si rauque qu'il ne se reconnaissait même plus.

- C'était risqué je te l'accorde...

- Risqué ? Stupide je dirais, il te suffisait de me le demander idiote !

- Me l'aurais-tu donner ? S'enquit-elle en jouant avec les boutons de sa chemise.

Zakhar rageait intérieurement.

- C'est bien ce qu'il me semblait....chéri.

Elle lui tapota le torse avec un sourire narquois puis passa devant lui en lui arrachant les photocopies des mains. Il en resta coi tout e la suivant du regard tandis qu'elle s'en allait fièrement en direction des escaliers. Il allait sous peu devenir complètement fou !

- Revenez ici immédiatement mademoiselle Jemena ! Ordonna-t-il fermement.

Elle s'agenouilla sur l'une des marches et pencha sa tête pour le regarder entre les barreaux.

- Attrapez-moi si vous le pouvez monsieur Slovovitsh...

Louane regretta aussitôt le défi qu'elle venait de lui lancer. Il plissa des yeux puis un sourire dansa sur ses lèvres.

- Non ! Je...plaisantais ! S'écria-t-elle lorsqu'il s'approcha en l'observant d'un regard intense.

Elle courut dans les escaliers pour lui échapper tandis qu'elle pouvait entendre ses pas lourds juste....

Il encercla sa taille avant qu'elle ne puisse atteindre la porte.

- Alors ? Chantonna-t-il contre son cou, d'une voix rauque.

Bouleversée par les émotions qui se succédaient en elle, Louane ferma les yeux pour se blottir contre lui.

- Alors vous avez gagné monsieur Slovovitsh.

Il lui embrassa la gorge puis remonta sur les courbes de sa mâchoire. Comment pouvait-elle lui résister ?

Son téléphone lui donna la clé de cette énigme...

- Je dois répondre, dit-elle pour échapper à ses baisers.

Il bougonna contre sa joue et retira ses mains pour lui rendre sa liberté.

Mais pour combien de temps ?

- Allo ?

- Enfin ! S'exclama sa mère.

- Je sais je suis désolé maman, j'étais accaparé par tant de travail, se justifia-t-elle du mieux que le pu alors qu'il lui souriait.

- Est-ce que c'est vrai ce que l'on raconte sur toi dans Voici ! S'écria-t-elle d'une voix si aiguë qu'elle dut éloigner son téléphone de son oreille.

Louane devint pâle.

- Dans quoi ?

- Dans Voici ! Le magazine ! Tu fréquentes ton patron ?

Louane ferma les yeux en perdant toute sa joie de ces dernières minutes. Zakhar s'en aperçut et pénétra dans la chambre, en plissant son front.

- Ce n'est pas réellement mon patron maman.

Il comprit l'intérêt de cet appel et roula des yeux, le regard rembruni.

- Alors c'est vrai ? Répéta-t-elle d'une voix étouffée.

- Maman, s'il te plaît, ne croie pas un mot de ce qu'il y a de marqué dans cet article.

- Mais enfin, gronda-t-elle doucement : Je suis ta mère et je suis la dernière au courant !

- Zakhar Slovovitsh n'est pas mon patron maman il était mon professeur mais il ne l'est plus maintenant.

Comme il se rapprochait, prêt à lui arracher son téléphone de la main, Louane roula sur le lit pour s'éloigner le plus loin possible de lui. La situation était assez compliquée comme ça.

- Il est Russe ? Demanda sa mère d'une voix dure.

Elle poussa un soupir de lassitude.

- Oui, il est Russe.

- Et tu es martiniquaise, pour l'amour du ciel Louane je peux savoir ce qu'il te prend ! Que deviendras-tu quand il te quittera comme une mal propre !

Le cœur de Louane se serra douloureusement. Elle aurait dû s'y attendre. Voilà pourquoi elle avait gardé sa relation secrète sans s'imaginer un jour apparaître dans un magazine.

- C'est un homme très respectueux.

- C'est à moi d'en juger ma fille pas toi ! Tu es ma fille ! Il est hors de question que tu poursuives cette relation, je ne veux pas que tu souffres !

Zakhar plaça ses mains contre ses hanches, le regard assombri par les légères brides qu'il pouvait entendre de leur conversation.

- C'est ma vie maman, tu n'as pas à t'en mêler, je suis adulte, je peux prendre mes décisions toute seule, répliqua Louane fermement.

- Mais...

- Je dois te laisser j'ai du travail, je t'aime.

Louane raccrocha en fermant les yeux, affreusement gênée par ce qu'il venait de se passer.

- Elle ne m'aime pas beaucoup apparemment, commenta-t-il le visage fermé.

- Non tu te trompes, c'est juste qu'elle a peur pour moi, s'empressa-t-elle de lui dire en se levant pour poser ses mains sur ses avant-bras.

- Mon père n'a jamais cessé de faire promettre à ma mère de toujours veiller sur moi s'il lui arrivait quelque chose, reprit-elle en plongeant son regard dans le sien.

- Je comprends, murmura-t-il en embrassant son front : Mais comment sait-elle pour nous deux si ce n'est pas toi ?

- Apparemment j'apparais dans le magasine voici...avec toi, enfin je n'ai pas trop compris ce qu'elle m'a dit.

- Voici ? Répéta-t-il dans un français chiffonné.

Louane éclata de rire.

- C'est un magasine français, expliqua-t-elle en essayant d'atténuer son rire.

- Oh...dit-il simplement en l'observant pensivement : Moi qui pensais être méconnu dans les Antilles.

- Les petites Antilles, rectifia-t-elle levant son index en l'air pour le poser sur son torse.

Il rit puis déposa un baiser sur sa tempe.

- Ne te fais pas de soucis pour ma mère, reprit-elle en se blottissant contre son torse : Je vais arranger la situation lorsqu'elle viendra me voir.

Zakhar ne répondit rien, trop occupé à échafauder un plan pour rencontrer la mère de Louane. Pour lui montrer à quel point il tenait à elle.

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