Chapitre 3



C'est en pesant le pour et le contre qu'elle avait décidé de rester pour entendre les vrais raisons qui avait poussé cet homme à la choisir alors qu'elle avait raté son oral.

- Tenez, cela devrait vous réchauffer.

Louane prit le verre de cognac qu'il lui tendait et sentit des frissons parcourir son corps lorsqu'elle effleura ses doigts.

- Merci, dit-elle avec plus de douceur.

Il s'installa sur le canapé en face d'elle et croisa ses jambes.

Louane aurait tout donné pour qu'il cesse de la regarder avec cette lueur énigmatique dans le regard.

- D'où venez-vous mademoiselle Jemena ? Questionna-t-il en tapant son index sur son verre.

Louane se racla la gorge.

- De New-York.

Il garda le silence quelques secondes en la dévisageant.

- Votre père était de la Martinique, il a rencontré votre mère à Los Angeles, d'où votre métissage.

Bouche bée, Louane le dévisagea à son tour.

- Vous avez fait des recherches sur moi ? Demanda-t-elle avec raideur.

- J'ai consulté votre dossier comme tout les autres candidats, dit-il posément en inclinant vaguement sa tête.

Évidemment, quelle idiote !

- Pourquoi vous me le demandez si vous le savez ?

Il éclata de rire. Un rire guttural qui la fit frémir presque aussitôt.

- Pour entamer une conversation mais j'ai l'impression que vous êtes butée comme une mule.

- Et vous...

Louane ravala sa bravade avant qu'elle ne lui coûte son stage.

- Bien...murmura-t-il satisfait qu'elle se taise.

Il décroisa ses jambes d'un mouvement leste et se leva pour aller récupérer un dossier posé sur la table.

- Il est temps que je vous explique pourquoi je vous ai choisi vous plutôt que quelqu'un d'autre.

Main serrée sur son verre, Louane se pinça les lèvres. Une chaleur aussi inexplicable que délicieuse se logea entre ses seins. Sans doute à cause du cognac songea-t-elle pour donner une explication plausible à cet instant qui n'avait pourtant rien de sensuel.

- J'ai vu votre oral mademoiselle Jemena, et même si vous vous êtes emmêlé les pinceaux dans vos raisonnements, certains d'entre eux tenaient la route.

Surprise, Louane demeura silencieuse incapable de distinguer s'il était sincère ou non.

Il parcourut le dossier avec un œil d'expert puis le referma d'un cou sec.

- Nous allons travaillé ensemble durant un mois entier, j'espère pouvoir vous apprendre vos erreurs afin de vous parfaire, si vous êtes d'accord.

Louane avait rêvé de ce moment, elle n'avait pas le droit de tout faire voler en éclat.

- Bien sûr que je suis d'accord, répondit-elle aussitôt en battant des cils à toute vitesse.

- Alors oublions notre petit....

Comme il cherchait la bonne signification elle plissa des yeux.

- .....accrochage ? Proposa-t-elle en esquissant une légère grimace.

- On peut dire ça comme ça oui, un léger accrochage.

Trop heureuse d'avoir été choisi, Louane esquissa son plus beau sourire et se leva en tendant sa main vers lui.

- Repartons sur des bases solides monsieur Slovovitsh, décida-t-elle en figeant son sourire.

Mais quand il lui sourit, Louane avait toute la peine du monde à garder le sien. Zakhar Slovovitsh était terriblement beau c'était indéniable. Et quand sa main ferme se glissa dans la sienne Louane sentit des décharges électriques venir lui chatouiller la nuque.

- Je suis d'accord, approuva-t-il en resserrant ses doigts autour des siens : Pour une fois que nous somme d'accord autant en profiter non ?

Louane retira sa main de la sienne en la ferma en poing sans se départir de sa gaité.

- Oui, c'est une excellente idée je....

Il frappa dans ses mains en la faisant sursauter.

- Allons ! Venez avec moi, je vais vous montrer votre chambre.

Décontenancée elle acquiesça et posa son verre de cognac sur la petite table. Alors qu'elle lui emboîtait le pas, Louane se laissa surprendre à le regarder de la tête aux pieds. Son dos se mit à rouler à la force de ses pas. Elle se pinça la lèvre en se demandant si elle survivrait un mois entier avec lui comme professeur.

Ses joues s'enflammèrent sur-le-champ.

- Votre maison est magnifique ! S'exclama-t-elle pour endiguer toutes pensées irrationnelles.

- Merci, dit-il en s'arrêtant pour la laisser passer.

Louane passa devant lui avec prudence.

- C'est un manoir, je l'ai rénové il y a peu, vous êtes la première femme à inaugurer ces lieux.

Louane manqua de trébucher sur la petite marche et se retourna un peu trop vivement. Nez à nez avec un torse enfermé dans cette chemise impeccable, Louane se racla la gorge et releva les yeux dans les siens.

- Vraiment ? Quelle chance !

Zakhar retint un sourire amusé et la regarda s'éloigner à l'étage supérieur.

- Oh oui, quelle chance, affirma-t-il d'un murmure en baissant son regard sur ses fesses délicieusement ronde.

- Votre chambre mademoiselle Jemena, dit-il en ouvrant une porte sur sa gauche.

La jeune femme cessa de marcher et se retourna.

- Oh...

Inutile de le nier. Cette jeune avocate au tempérament de feu était belle à croquer. Sa peau métisse faisait ressortir le magnifique vert émeraude de ses yeux. Ses yeux en amende avaient réussi à le captiver trois fois jusqu'ici. Ses cheveux noir corbeau étaient si lisse qu'il se risqua à parier que derrière ce lissage, se cachait des boucles indomptables.

- Oh mon dieu c'est magnifique !

Zakhar s'efforça de contrôler l'immensité du désir qu'elle lui inspirait en l'invita à pénétrer dans la chambre.

- Vous disposez d'un bureau de l'autre coté, expliqua-t-il en ouvrant l'autre porte.

La jeune femme semblait insensible à ce détail, bien trop occupée à admirer le grand lit baldaquin.

- C'est réellement pour moi ? Demanda-t-elle en se pointant du doigt.

- Pour qui d'autre, murmura-t-il en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon.

- Vous n'auriez pas dû monsieur Slovovitsh, je me serais contenter de plus petit.

- Je n'ai pas plus petit, mais j'ai plus grand, murmura-t-il en plissant des yeux.

Derrière sa couleur caramel, il perçut une belle rougeur colorer ses joues. Elle détourna aussitôt le regard pour se concentrer sur la chambre.

- Nous commençons quand ?

- Lundi matin, je vous déposerais une affaire dans la soirée afin que vous puissiez l'étudier ce week-end.

- Elle sera fictive ?

- Bien évidemment, purement inventé à mes soins.

Il souleva se détail avec un petit sourire arrogant. La jeune femme leva les yeux au ciel. Zakhar s'approcha lentement et reprit son sérieux.

- Vous avez peut-être faim ?

- Un peu oui, je l'avoue.

- Quand vous aurez fini de défaire vos bagages, descendez dans le foyer principale nous dinerons vers vingt heures.

Elle fit une moue perplexe mais acquiesça à son plus grand plaisir.

- À tout à l'heure mademoiselle Jemena.

Un mélange d'excitation et d'inquiétude s'empara d'elle lorsqu'il referma la porte. Elle lâcha un long soupir de soulagement et porta ses mains sur son visage.

- Ressaisis-toi Louane ! S'admonesta-t-elle tapotant ses joues.

Elle venait à peine d'arriver et elle ne pouvait ignorer cette tension électrique et brûlante qui régnait entre eux. À ce jour, elle ne pouvait pas savoir combien de temps elle pourrait tenir ici. Mais une chose était sûre, elle allait devoir redoubler d'effort pour ne pas laisser ses émotions la submerger.

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