Chapitre 18



Enfin elle retrouvait son sourire diabolique. Il serra ses doigts et pendant un instant, Louane s'imagina réellement fiancée à lui. Elle repoussa immédiatement cette idée de sa tête et se concentra sur son objectif.

- Méfiez-vous pendant ce dîner miss Jemena, lui chuchota-t-il à l'oreille, je pourrais étendre ma punition.

Louane ne put s'empêcher de hoqueter sous cette menace diabolique mais si excitante.

- Méfiez-vous aussi monsieur Slovovitsh, répondit-elle d'une voix qui trahissait le désir impétueux qu'elle éprouvait en cet instant.

Une infime partie d'elle aurait voulu qu'il soit déstabilisé mais au lieu de ça, il lui offrit une belle phrase en russe qu'elle ne comprit pas.

- Eh bien, vous en avez mis du temps, commenta sèchement Élise en lui offrant le plus méprisant des regards.

- Je suis navré, nous nous sommes laissé emporté par notre...discussion, s'excusa Zakhar en lui tirant sa chaise avec galanterie.

Louane se retrouva en face d'elle et pu enfin la détailler grâce au magnifique lustre en cristaux suspendu au-dessus de la table.

Inutile de mentir, Elise était une très belle femme....du moins elle était sophistiqué. Les lignes de son visage étaient parfaites sous cette peau bronzée. Mais pourtant quelque chose la rendait laide,

- Du vin ? Proposa Zakhar en attirant son attention.

Elle cligna des paupières en ne sachant pas s'il se moquait d'elle. Car ses iris luisaient d'une lueur amusée. Sans doute pour ces exploits de la veille.

- Juste un tout petit peu, dit-elle en répondant à son sourire en coin.

Il fallait qu'elle le quitte des yeux et tout de suite sinon elle courrait à sa perte.

- Et donc que faites-vous dans la vie Louane ? Demanda son ex-femme en la regardant par-dessus son verre.

- Louane est mon élève, elle travail au tribunal comme avocate débutante.

Un silence retentit dans le grand salon, là où seul le tic tac de l'horloge accompagna l'explication concis de Zakhar.

Éric se racla la gorge quant à Élise, elle reposa son verre de vin sans se départir de son expression glacial à son égard.

- Vous avez déjà eu des affaires ? Questionna Éric pour faire retomber l'atmosphère.

- Deux pour être honnête, répondit-t-elle en se redressant sur sa chaise : J'ai perdu la première et j'ai gagné la seconde.

- C'est en acceptant de perde que l'on s'endurcit, rajouta Zakhar en glissant son index sur sa joue.

Louane déglutit péniblement. Car chaque millimètre qu'il caressait lui provoquait des décharges électriques jusqu'à engourdir son visage.

- Facile pour toi de dire ça, rétorqua Élise avec froideur : Tu n'as jamais perdu une affaire.

- Si, une fois j'ai perdu mais tu étais tellement préoccupé par ton compte en banque que j'alimentais que tu ne t'ais pas donner la peine de t'y intéresser.

La voix de l'homme avait été si âpre qu'elle ne put s'empêcher de frissonner.

Estimant nécessaire d'intervenir Louane lança :

- Et vous Élise ? Que faites-vous dans la vie ?

Celle-ci rehaussa ses épaules avec fierté puis caressa la nuque de son amant.

- Éric travail dans une banque, comme directeur général et...

- ....Et donc elle lui pompe son argent, termina Zakhar en levant son verre comme pour trinquer à cette information.

Louane se retint de sourire. Dieu ! Même dans des moments aussi compliqués il arrivait à la faire rire.

- Tu ne vas pas me dire qu'elle n'en a pas à ton argent Zakhar ? Rétorqua Élise avec une moue faussement triste.

Louane serra les poings prête à lui bondir dessus.

- Pas un centime, répondit-elle à la place de l'homme, l'argent n'est qu'éphémère, ça ne dure pas, en revanche je me sens riche au lit, n'est-ce pas mon chéri ?

Louane esquissa son plus beau sourire en se tournant vers lui. Ses prunelles devinrent intensément sauvages comme si cette information lui donnait des idée derrière la tête.

- Oh que oui...affirma-t-il sans la quitter des yeux.

Valérie interrompit leur confrontation en apportant le dîner. L'expression avec laquelle la toisait Élise lui était suffisante pour comprendre que c'est elle qui avait gagné. Zakhar aurait pu continuer de lancer des pics à son ex-femme mais Louane venait d'achever Élise à sa manière. Le dîner s'acheva dans un ambiance des plus glaciale. Confortablement installé dans le fauteuil, la jeune femme s'entoura de ses bras tandis que son ex-femme continuait à la toiser avec mépris. Mais le calme avec lequel Louane confrontait son ex-femme le fascinait. Bouffée par la jalousie, Élise écourta la soirée en pressant son amant d'une voix suraiguë.

- Ça a été un plaisir de faire votre connaissance, dit la jeune femme en esquissant un sourire faussement sincère.

Élise ne se donna pas la peine de lui répondre et s'approcha de lui en profitant de l'absence de son amant pour poser sa main sur son torse.

- Tu la briseras Zakhar je te connais, chuchota-t-elle avec un sourire machiavélique.

De toute sa hauteur, Zakhar se contenta de lui rendre son sourire sans un mot. Jusqu'ici, il n'avait pas le souvenir d'avoir détruit une femme. Et il n'avait pas l'intention de briser Louane. Ce soir grâce à elle, il avait l'impression d'avoir tourné une page. Elise ne faisait plus partie de sa vie depuis longtemps mais ce soir, la page venait définitivement de se tourner.

- Je te souhaite d'être heureuse, déclara-t-il en repoussant légèrement la porte d'entrée : Mais ne revient plus jamais ici.

Sur ce dire exposant clairement une menace qu'il espérait bien concise, Zakhar referma la porte et poussa un soupir de soulagement.

Mains dans les poches, épuisé par cette journée qui n'en finissait plus, Zakhar se dirigea vers la cuisine pour y retrouver Valérie qui s'affairait à faire briller la cuisine. Il consulta sa montre en secoua de la tête avec un petit rire.

- Valérie ?

- Oui monsieur ?

- Ça suffit pour ce soir, vous en avez fait assez comme ça.

Elle rougit et plia le torchon avec une moue contrite.

- Allez retrouver votre famille maintenant, insista-t-il comme elle prenait son temps.

- Bien monsieur.

Avant qu'elle ne passe la porte, Zakhar l'arrêta d'une main et lui tendit l'enveloppe qu'il avait préparé au petit matin.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante.

- Votre salaire ainsi que votre prime de noël.

Valérie était une dame qui n'avait pas pour habitude de se laisser dicter par ses émotions et pourtant ses yeux se remplirent de joie et d'une émotion bouleversante.

- Merci infiniment monsieur.

- Filez maintenant ! S'exclama-t-il en lui souriant tendrement.

Ne se faisant pas prier plus longtemps elle quitta la cuisine et quelques secondes plus tard, la porte d'entrée se referma pour la deuxième fois.

Enfin seul, songea-t-il en parcourant le couloir silencieux pour retrouver la jeune femme. Il la trouva assise sur le canapé avec un livre à la main. Zakhar s'avança silencieusement puis se racla la gorge pour lui indiquer sa présence.

Ses grands yeux verts se posèrent sur lui.

- Alors ? Comment j'étais ?

Il rit doucement et s'approcha.

- Parfaite, je vous remercie d'avoir jouer le jeu.

- Ce n'était pas bien compliqué, j'ai adoré, confia-t-elle en refermant le livre.

C'était le moment idéal pour l'embrasser. Pour la faire sienne. Et portant, quelque chose l'empêcher de passer à l'acte. Derrière cette comédie qu'ils venaient de jouer, Zakhar ne pouvait nier une part de vérité dans les propos de son ex-femme. Louane était jeune et de plus son élève. Ces deux détails lui donnaient l'impression d'être un monstre profitant de son insouciance.

- Il est temps d'aller se coucher, vous tombez de fatigue.

En plus d'être un salaud d'imaginer qu'elle puisse se donner à lui après tout ce qu'il s'était passé, Zakhar était un piètre menteur en utilisant ce prétexte pour fuir le désir incontrôlable qui courrait en lui comme embrasement impossible d'éteindre.

Louane le suivit des yeux lorsqu'il quitta le salon. Son regard était empreint de remords. Non ! Il n'allait certainement pas s'en sortir comme ça ! S'il s'empêcher de faire le premier pas alors c'est elle qui le ferait.

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