Chapitre 15
Après un long voyage vers Time Square, Louane retrouva sa meilleure amie. Un moment si unique qu'elle en oubliait presque ses différents avec Zakhar. Si ce dernier l'avait légèrement taquiné, Louane avait toujours cette désagréable impression d'avoir gâché son voyage. Alors quoi de mieux qu'un bon verre dans son bar préféré en compagnie de sa meilleure amie pour noyer son chagrin d'avoir été si...idiote ?
Seulement, Louane n'avait pas prévu que le mélange " Champagne et cocktail soit si fort pour son pauvre corps déjà endolori.
- Ma chérie tu devrais sérieusement ralentir, conseilla Hannah en posant sa main sur la sienne.
Trop tard, songea Louane avec un sourire béat aux lèvres. Elle tourne sa tête vers elle et son cœur se serra lorsqu'elle aperçu la grande silhouette de Silas. Elle fut jalouse de voir un tel homme être aussi protecteur avec elle. Hannah le méritait. Elle méritait le conte de fée qu'elle vivait. Et même si elle avait la désagréable impression qu'elle la voyait en double, Louane ne put contenir son émotion démultipliée par son état second.
Mais son émotion fut de courte durée lorsqu'un ombre noire se mit devant elle.
- Oh !
Voilà le seul son qu'elle put sortir à ce moment-là.
- Vous êtes ivre ! S'exclama-t-il d'un grognement.
Louane rapprocha ses doigts devant lui pour lui indiquer qu'elle était juste un peu saoul.
- Espèce d'idiote !
- Je...ne...je ne vous permet pas de...
Louane se dispensa de dire la suite. En réalité elle n'en avait pas la force. Il la souleva dans ses bras et elle ne put s'empêcher de se sentir agréablement bien.
Même si elle le détestait.
Elle jeta sa main dans l'air pour dire à adieux à son amie et l'entendit jurer entre ses dents. Quel homme ! Songea-t-elle en peinant à ouvrir les yeux.
- Je vous déteste ! Parvint-t-elle à dire en sentant l'air frais glacer ses os.
- Attendez de voir ce que je vous réserve comme punition demain matin avant de vous engager sur ses mots, dit-il avec colère.
Louane éclata de rire lorsqu'il l'engouffra dans la voiture.
- Vous avez entendu ? Demanda-t-elle au chauffeur la bouche pâteuse.
Zakhar pénétra dans le taxi fou de rage et ramena la jeune femme contre lui après avoir bouclé sa ceinture. Non seulement elle refusait de lui adresser la parole depuis des heures mais de plus, elle s'était mise en danger. Zakhar ne parvenait pas à se défaire de cette image de ces hommes autour d'elle la regardant comme un proie à chasser.
- Vous êtes inconsciente !
- Vous sentez bon, murmura-t-elle d'une voix éraillée par l'alcool.
Il ferma les yeux pour s'empêcher de lui hurler dessus comme un père sur sa fille. Dans d'autre circonstances, Zakhar aurait accueillit ces propos avec un sourire mais au vu de son état, il préféra garder la tête froide alors qu'elle avait la tête plaquée contre son torse, presque inerte dans ses bras. Arrivée à l'hôtel, Zakhar la souleva dans ses bras et pénétra dans le hall en ignorant les regards curieux posés sur eux.
- Une suite pour deux personnes au nom de Slovovitsh.
- Monsieur Slovovitsh, vous connaissez monsieur Slovovitsh ? Bafouilla la jeune femme dans ses bras en s'adressant à l'hôtesse.
- Ne faites pas attention et donnez-moi une chambre tout de suite, ordonna-t-il en resserrant son emprise sur la jeune femme.
L'hôtesse passa de la curiosité au regard malicieux puis à la méprise envers Louane. Comment lui en vouloir de la jalouser ? Louane Jemena incarnait l'exotisme à l'état pure.
- Est-ce que vous connaissez monsieur Slovovitsh ? Demanda-t-elle de nouveau lorsqu'ils passèrent devant les ascenseurs.
Personne ne lui répondit, bien conscient qu'ils leur seraient imprudent d'engager la conversation avec elle. Et elle répéta cette question à tout ceux qui apparurent dans son champs visuel jusqu'à ce qu'il atteigne la suite. Zakhar la déposa sur le lit et lui retira son manteau. Quel gâchis ! Songea-t-il furieusement.
- Je suis désolé d'avoir gâché vos projets.
Zakhar s'arrêta net dans ses mouvements et remonta ses yeux jusqu'aux siens.
- Quels projets ?
Trop tard. La jeune femme avait déjà fermer les yeux sans doute pour soulager ses tournis. Déçu et incrédule, il lui retira sa veste et ses chaussures puis remonta les couvertures jusqu'à son menton. Il quitta la chambre d'un pas furibond et se passa une main sur le visage. Une chose était sûre, elle lui devrait de longues explications au petit-matin.
Lorsque Louane ouvrit les yeux le lendemain matin, un soleil éblouissant baignait sa chambre. Son premier réflexe fut de se tenir la tête en gémissant. Puis lentement des images de la veille vinrent l'assaillir de remord. Des bribes de souvenirs le revinrent en mémoire. Mais pas suffisamment pour être soulagée.
- Seigneur, murmura-t-elle en se redressant sur le lit.
Elle détailla la majestueux décor dans lequel elle se trouvait puis entoura ses jambes de ses bras en se posant une seule question.
Où se trouvait Zakhar ?
La honte inscrite sur ses joues, elle se leva du lit en constatant à première vue qu'elle portait une chemise qui....ne lui appartenait pas.
- Oh non...
Les mains moites, le cœur battant, elle se dirigea vers les deux grandes portes coulissantes et se retrouva nez à nez avec lui. Là, assis autour d'une table, journal dans les mains, il incarnait tout d'un homme en colère. Louane allait y passer. Cela ne faisait plus de doute.
- Bon...jour, bafouilla-t-elle avec un sourire qui se voulait...
- Installez-vous et prenez une aspirine avant de me dire bonjour, intima ce dernier en lui gratifiant d'un regard mécontent.
Louane se fit toute petite et se glissa sur la chaise en se raclant la gorge. Une fois l'aspirine avalée, elle leva les yeux vers lui en espérant qu'il la réprimande ou qu'il lui dise au moins ce qu'il s'était passé la veille.
- Je...ne sais plus ce qui s'est passé hier mais sachez avant toute chose que je suis désolé.
Il baissa son journal, les yeux habités par une lueur énigmatique dans le regard.
- Ce qu'il s'est passé ? Vous voulez savoir ce qu'il s'est passé ? Dit-il lentement avec une fausse douceur dans son timbre de voix.
- Voyons voir, alors euh...par où commencer, reprit-il en faisant mine de réfléchir : Je vous ai retrouvé dans un bar complètement ivre vous m'avez inonder de compliments ensuite supplié que l'on détourne mon avion pour Las-Vegas, ce que j'ai fait bien évidement.
Louane écarquilla les yeux, écarlate de la tête aux pieds.
- Ensuite nous nous sommes marié à la va-vite devant Elvis Presley, nous sommes revenu à New-York ici dans cette suite et au vue de notre lune de miel torride je pourrais mettre ma main au feu qu'au moment même où nous parlons mon héritier pousse dans votre jolie ventre plat.
Louane déglutit péniblement en le dévisageant au bord du malaise.
- Vous plaisantez j'espère, demanda-t-elle d'une voix étranglée.
Son regard demeura impassible.
- Recommencez-moi ça rien qu'une fois pour voir et je peux vous promettre que je serais beaucoup moins conciliant, murmura-t-il d'une voix menaçante.
Louane lâcha toute son air bloquée dans ses poumons. Soulagée que cette histoire soit une pure invention elle prit son verre de jus d'orange pour humecter ses lèvres complètements sèches et pâteuses.
- Je ne sais pas ce qu'il m'a pris je...
- Vous auriez pu vous mettre en danger ! Tonna l'homme en pliant son journal brutalement. Imaginez une seconde ce que ces hommes auraient pu vous faire dans votre état avec une cheville blessée ! Avez-vous pensez à votre mère ?
Louane n'avait aucune défense à lui émettre. La honte lui fit baisser la tête mais il la lui releva en prenant son menton entre ses doigts.
- Et puis-je savoir pourquoi vous vous êtes excusé d'avoir gâché mes projets ? De quels projets parlez-vous ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top