Chapitre 16



Hannah se redressa au ralenti et son cœur prit plaisir à cogner contre sa poitrine. Avait-elle bien entendue ?

- Un paquet humm. Lança Louane en signant le recommandé.

Elle reconnut tout de suite le logo de la parfumerie quand le livreur tendit le paquet à Louane.

La bouche entrouverte, Hannah tortilla ses mains en peinant y croire jusqu'à ce que Louane ne vienne vers elle d'un pas joyeux avec un sourire coquin aux lèvres.

- Tiens grand-mère, je crois que c'est pour toi.

Prise d'un brusque vertige elle défit le nœud qu'elle avait elle-même attaché et son souffle se coupa.

- Mon dieu....je peine à y croire, confia Louane aussi stupéfaite qu'elle l'était.

- Regarde ! Il y a une carte ! Reprit-elle en la sortant.

Hannah ouvrit la petite enveloppe d'une main tremblante.

" La sensualité est une femme vêtue de mystères...

Silas "

Précieusement, Hannah remit la carte dans son enveloppe et sortit le parfum et le coffret.

- Je...

Les mots lui manquaient.

- Jamais je n'aurais crû dire ça après ce qu'il s'est passé, mais...c'est vraiment adorable.

Adorable oui, surréaliste aussi. Tellement surréaliste qu'elle posa le tout sur la table basse et s'en alla d'un pas pressé jusqu'à sa chambre pour se laisser tomber sur son lit.

- Hannah, murmura Louane en venant s'allonger près d'elle, dis-moi ce qui ne va pas.

- Rien ne va...murmura-t-elle en essayant les larmes qui roulaient sur ses joues.

D'un geste tendre, Louane lui caressa les cheveux.

- Tu n'es pas plus la jeune fille qu'on harcèle Hannah, il est temps pour toi de sortir de cette prison qui t'empêche de t'ouvrir au monde.

Silas se promit de retirer les micros qu'il avait installé dans l'appartement de la jeune femme seulement après avoir écouter cette conversation qui allait sans doute briser le mystère qui planait autour d'elle.

Il s'installe dans son fauteuil et augmenta le son pour mieux entendre leurs voix.

- Je n'y arrive pas, j'ai l'impression que si je m'ouvre au monde...si je laisse ma confiance...

- Si tu fais référence à Gabe sache que c'est en partie de ma faute.

Silas but une gorgée de whisky dans la pénombre et commenta cette phrase avec un haussement de sourcils.

- Ça je ne vous le fais pas dire mademoiselle Jemena. Murmura Silas dans l'ombre de la conversation.

- Je n'aurais pas dû te pousser dans ses bras. Reprit-elle d'un murmure.

- Ce n'est pas de ta faute, assura Hannah en reniflant, avec ou sans ton approbation, je suis quand même tomber dans le panneau.

Hannah se leva sur le lit en retirant ses lunettes et se sentit légèrement libre.

- Hannah, avec ou sans Gabe ou Silas Poloskhïa, ou n'importe quel homme, il est temps pour toi de réaliser que tu es une belle femme Hannah.

Silas ferma les yeux en écoutant la respiration de la jeune femme devenir lourde. Ainsi c'était cela ? Hannah Stewart faisait partie de ces enfants victimes de harcèlement. Voilà pourquoi elle avait changé plusieurs fois d'école.

- Je suis fatiguée Louane, je voudrais dormir.

- Sans manger ? S'étonna Louane ce qui inquiéta Silas.

- Je n'ai pas très faim ce soir.

- Et tu n'avais pas faim non plus hier. Protesta Louane sur un ton mécontent.

- Demain, je te promets de manger correctement et de ne pas sauter de repas.

Louane quitta la chambre en la laissant seule. Trop fatiguée par cette journée, Hannah n'avait pas la force de réfléchir et ferma les yeux.

Silas comprit avec déception et rage qu'elle s'était endormie. Le parfum aurait dû lui rendre le sourire mais au lieu de ça il lui avait miné le moral. Pas étonnant ! Se cria-t-il intérieurement.

Et il y avait contribué !

Dès demain, Silas irait chez elle pour d'abord lui avouer que les micros n'avaient jamais été enlevé et ensuite il aviserait la suite.

Soudain, une question virevolta dans son esprit.

Sept.

Voici le nombre de demande qu'il avait eu depuis ce matin pour assister à ce bal organisé au Ritz. C'était un moyen pour lui de revenir dans l'arène.

Et emmener Hannah à ce bal lui semblait la meilleure idée qui soit pour lui montrer qu'elle était belle. Silas poussa déjà un grognement teinté d'un rire bref en voyant déjà la jeune femme croasser un refus catégorique.

Mais ce n'est certainement pas ça qui allait l'arrêter bien au contraire.

~

Hannah se réveilla d'un sursaut en entendant des coups portés avec vigueur contre sa porte qui allait sans doute céder si elle n'allait pas ouvrir tout de suite.

- J'arrive !

Traînant des pieds jusqu'a la porte qui semblait encore vibrer sous les coups, elle l'ouvrit les yeux mi-clos.

- Bonjour mademoiselle Stewart.

Le tressaillement qui la saisit fut d'une telle violence qu'elle poussa un cri étouffé. Non pas parce que le viking aux yeux d'obsidienne et au corps taillé dans du granite se tenait là au seuil de sa porte tel un prince des ténèbres, mais parce qu'elle était en pyjama, les cheveux en bataille...avec sûrement une trace de son oreiller plaqué sur l'une de ses joues.

Elle hoqueta et repoussa la porte pour la lui fermer au nez mais sa grande chaussure fit barrage.

- Vous ne pouvez pas entrer ! S'écria Hannah alors qu'il était déjà dans le couloir en s'imposant avec une détermination absolue.

- Sachez Hannah que j'ai vu bien des femmes au réveil et elles n'avaient pas autant de charme que vous, déclara-t-il d'un air qu'elle crut provocateur : Vôtre pyjama est absolument adorable.

Hannah s'efforça de ne pas rougir et resserra les pans de sa robe de chambre avec un rire incrédule.

- Écoutez monsieur Poloskhïa, tout ceci est vraiment gentil de vôtre part mais vous n'êtes pas obligé de faire tout ça pour vous donner bonne conscience, m'avoir sauvé à bon nombre de fois est amplement suffisant donc....

- Vous pensez que je suis ici pour mieux dormir la nuit ? Coupa-t-il d'une voix sombre.

- Quoi d'autre ! Dit-elle en se frappant les hanches.

Il expira par les narines tel un taureau et pénétra sans invitation dans son modeste appartement.

- Je ne suis pas ici par pure tranquillité d'esprit mais parce que je le veux. Dit-il en retirant son manteau.

Hannah n'en crut pas ses yeux et tenta vainement de réprimer cette chaleur qui s'intensifiait au fil des minutes.

- Monsieur Po...Poloskhïa, vous ne pouvez pas vouloir être ici. Bafouilla-t-elle en levant sa main à plat vers lui comme pour calmer le flux d'émotions qui se bousculait en elle.

- Bien sûr que si puisque je suis ici. Eluda l'homme en haussant des épaules.

- Mais enfin ! Je suis certaine qu'il y a une belle blonde qui vous attend de l'autre côté de Manhattan rêvant de vous sauter dessus ! S'écria Hannah excédée, refusant de croire qu'il était là, en train de....mais enfin que faisait-il déjà ? Se demanda-t-elle en le voyant s'approprier sa cuisine.

- Des centaines sans doute, affirma ce dernier avec un sourire en coin, seulement nous avons à parler tout les deux...de choses très importante alors je vous demanderais de vous asseoir pour ça.

Il s'immobilisa en désignant le tabouret d'un regard autoritaire.

Mais comme elle ne bougeait pas il s'empressa de rajouter :

- Je serais ravi de vous asseoir moi-même afin de me gratifier du seul plaisir de sentir vos fesses sous mes mains...

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