Chapitre 15


Bonsoir, 

Quelques souxis de santé m'ont légèrement ralenti dans les chapitres. 

Je vais mieux aujourd'hui, rassurez-vous. Merci pour votre soutien ça me fait chaud au cœur. 

Je vous souhaite une bonne lecture. Gros bisous.



Sous ses doigts rugueux, Hannah les sentit se resserrer contre son poignet. Peinant à reprendre ses esprits, elle ouvrit la bouche puis tira sa main vers elle pour la récupérer. Un désir aussi brûlant qu'un fer chauffé à blanc inonda ses sens.

- Doux et...sensuel. Répéta-t-elle après s'être raclée la gorge.

Alors elle s'éloigna de lui pour parcourir le rayon suivant. Ses pas lourds la suivaient évidement. Ce qui ne lui laissa pas le temps d'endiguer les folles pensées qui l'empêchaient de respirer.

- Celui-ci est le meilleur qui soit, dit-elle en prenant le flacon en forme de pomme, sa fragrance est somptueuse, délicate et légèrement fruitée.

Pour qu'il le juge par lui-même elle prit un testeur pour en asperger dessus.

Il lui fit sentir mais il n'avait pas l'air convaincu. C'était un homme ! Enfin !

- Il est vraiment délicieux à l'odeur. Commenta-t-il en plantant son regard dans le sien.

- Ou..oui il l'est...bredouilla Hannah en reposant le testeur.

Silas promena son regard sur cette somptueuse créature dont l'allure ne conférait pas à son teint diaphane et se surprit à temps quand un désir impardonnable lui monta à la gorge.

Un pas de plus et il ne répondrait plus de rien.

- Je vais le prendre.

- Je vous fais un paquet cadeaux ?

- Plusieurs sans doute, je n'ai pas fini mes achats.

Une expression de surprise se peignit sur ses traits fins. Elle se rembrunit soudain l'air désespéré. Silas ne manqua pas de commenter intérieurement ce brusque changement de comportement. Elle devait certainement penser que tout ceci allait être offert à une maîtresse.

Avec ravissement, Silas contempla ses rougeurs et se promit de découvrir ce qui l'empêchait de se dévoiler.

- Il me faudrait des huiles, des crèmes, du lait....

- Pour un massage ? Questionna-t-elle sans relever la tête.

- Non, pour une femme simplement.

- Suivez-moi alors.

Silas la laissa débuter la marche à suivre et fut tenté de lui tirer les cheveux pour ôter la pince qui les retenait.

- Cette huile a des vertus exactement relaxantes et hydrates parfaitement la peau. Expliqua-t-elle sur un ton sec qu'il ne lui connaissait pas.

《 Elle te voit comme un dieu... 》

La voix de Zakhar s'insinua dans son esprit. Mais il la repoussa en secouant imperceptiblement de la tête. Il savait parfaitement ce qu'il faisait et encore plus aujourd'hui.

Jamais il ne s'aventurait à blesser cette jeune femme. Il n'avait ni but ni vengeance en tête. Seulement le plaisir de sa compagnie unique et qui comblait l'énorme vide qui lui donnait l'impression d'être encore en prison.

En rencontrant Angie au tout début de sa carrière, Silas l'avait couverte de cadeaux espérant avoir quelque chose en retour. De l'amour peut-être ?

Il s'était persuadé pendant des mois qu'il pouvait y trouver une richesse intérieure. Hélas il n'avait trouvé qu'un profond vide. Prévisible, hautaine, ennuyeuse, hypocrite, voila ce qu'il avait trouvé en elle. À l'époque, à vingt-six ans, doté d'une forte intelligence et d'une autorité incassable, il avait réussi à bâtir ce que nulle autre aurait pu faire en si peu de temps. Le monde dans lequel il avait plongé en toute conscience ne lui semblait plus si attrayant aujourd'hui. Pourtant, il lui suffisait d'un seul coup de téléphone pour que tout redevienne comme avant.

Seulement, un vide l'habitait. Un vide qui se trouvait comblé sans qu'il ne puisse l'expliquer par cette jeune femme. Elle était imprévisible, généreuse, timide, ne cherchant pas à lui plaire désespérément.

Quelques années en arrière, Silas l'aurait probablement balayé d'un revers de la main en la désignant comme un dommage collatéral.

Mais...

- Oh regardez !

Silas cligna lentement des yeux pour s'arracher de sa torpeur.

La jeune femme se dirigea vers une autre étagère et lui présenta un coffret.

- Il y a tout ce qu'une femme rêverait d'avoir dans ce coffret, expliqua-t-elle en lui montrant : Huile, lait pour le corps, perles de bains.

- Alors je vais le prendre. Dit-il précipitamment.

- Je vais vous faire de beaux paquets.

Silas la suivit jusqu'à la caisse et demeura silencieux sans la quitter des yeux.

- Est-ce que je dois mettre une carte ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante.

- Je vais me débrouiller pour ça.

Persuadée que c'était pour une maîtresse, elle s'appliqua à la tâche avec humeur.

Ce soir, elle serait sans aucun doute surprise de découvrir que tout ceci serait pour elle.

Il l'imagina alors en train de s'enduire le corps de cette huile...la fantasme qui s'échafaudait dans son esprit fut interrompu lorsqu'elle posa le petit paquet sur le comptoir.

- Ça fera quatre-vingt dollar. Annonça-t-elle en relevant enfin les yeux.

Hannah avait l'impression que son cœur ne s'arrêterait jamais de battre avec intensité. Lorsqu'il lui tendit les billets leurs doigts se touchèrent comme si le temps venait de se suspendre.

Son regard était si pénétrant qu'elle crut qu'il la mangeait du regard. Son visage aux traits sévères donnaient l'impression qu'il avait une forme de noblesse innée.

- Merci infiniment pour votre aide Hannah.

Elle se pinça les lèvres avant de répondre :

- Tout le plaisir était pour moi monsieur Poloskhïa.

Il s'empara du paquet et inclina légèrement la tête puis tourna les talons vers la sortie. Les portes coulissantes se refermèrent sur lui. Elle le vit seulement tourner sur la gauche puis plus rien.

Solange se précipita vers elle l'instant suivant.

- Oh mon dieu ! Était-ce Silas Poloskhïa ? Le vrai ?

- Oui...murmura-t-elle évasive, complètement troublée par ce qu'il venait de se passer.

- Il n'arrête pas de passer à la télé depuis ce matin ! S'exclama Solange d'une voix dont la curiosité n'avait pas de limite : Tu crois qu'il a vraiment violé cette femme ?

- Non ! S'empressa de répondre Hannah en tournant violemment la tête vers elle.

Elle marqua une pause pour se reprendre.

- Il n'a violé personne, ce ne sont que des mensonges pour le salir.

- J'ai toujours crû que ces calomnies étaient dans le seul but de l'anéantir, pauvre homme, soupira-t-elle tristement avant de partir pour accueillir la cliente qui venait d'entrer.

- Oui, pauvre homme. Murmura-t-elle d'une voix si faible que personne ne put l'entendre.

À la fermeture de la boutique, Hannah quitta les lieux et monta dans sa voiture pour rejoindre son appartement. Depuis que Silas Poloskhïa avait quitté la parfumerie Hannah n'arrivait plus à réfléchir. Savoir que ces cadeaux étaient en ce moment même dans les mains d'une femme qu'elle imaginait parfaitement bien dans une élégante robe de soirée lui donna la nausée. Mais elle n'avait pas le droit de se comporter de la sorte. Cet homme ne lui avait rien promis. Contrairement à Gabe.

C'est le cœur lourd qu'elle entra dans l'appartement. Louane se tenait à l'entrer du salon avec un verre d'eau à la main puis jeta un comprimé effervescent dedans et lui tendit avec un regard compatissant.

- Oh...merci infiniment.

- Je savais que tu allais avoir mal à la tête avec toutes ces odeurs de....mais qu'est-ce que tu sens comme ça ?

- Oh...dit-elle avec l'énergie du désespoir en s'effondrant sur le canapé : Monsieur Poloskhïa m'a aspergé de parfum pour le...sentir.

De surprise, Louane écarquilla les yeux.

- Il était là ? Mais...

- Il est venu acheter du parfum pour une femme. Coupa Hannah avec une pointe d'irritation dans la voix.

Louane s'installa à côté d'elle.

- Pure coïncidence ou....

En voyant les paupières de son amie se plisser Hannah haussa des épaules.

- Sans doute, soupira-t-elle en avalant son verre cul sec.

- Et il a acheté du parfum ? Pour une femme ?

- Je doute fort que ça soit pour sa grand-mère. Railla-t-elle en esquissant une moue qui en disait long sur ce qu'elle ressentait.

Louane ne put s'empêcher de rire et se leva pour se diriger vers la porte d'entrée pour répondre au coup de sonnette qui venait de retentir.

- J'ai un paquet pour mademoiselle Stewart.

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