Prologue
J'ai une poisse incroyable.
Je suis certaine que jamais une femme ne s'est fait larguer la journée de son accouchement. Bon...ce n'était pas sensé arriver aujourd'hui, mais tout de même ! Les fortes émotions qu'on engendrée notre rupture ont déclenché mes contractions.
Jimmy et moi ne nous étions pas revus depuis six mois. C'était un soldat et il était parti en mission en Afghanistan. J'avais eu la mauvaise idée d'attendre son retour pour lui faire la surprise de sa vie. Hélas, c'était moi qui avais eu la surprise de ma vie. Il m'avait appelé pour me dire de ne pas aller le chercher à l'aéroport, qu'il rentrerait en taxi. Je lui avais suggéré de l'attendre chez lui, mais il avait refusé.
Je l'avais trouvé étrange. Cependant, j'avais mis la cause sur la fatigue. Peut-être avait-il vécu quelque chose de traumatisant là-bas qui l'avait perturbé. J'avais donc attendu le lendemain pour le contacter, mais il n'avait pas répondu au téléphone.
J'avais décidé de me pointer chez lui à l'improviste. J'avais même acheté ses beignets préférés qui avaient dû lui manquer pendant sa mission. Aux fraises, ses préférés. J'ignorais comment il allait prendre la nouvelle de ma grossesse. Nous avions déjà parlé d'avoir un enfant, mais nous voulions encore attendre quelques années, après nous être mariés. Néanmoins, c'était arrivé accidentellement.
J'avais donc frappé à la porte et, n'ayant aucune réponse, avais utilisé le double des clés de son appartement.
J'entendais des voix depuis le vestibule. Jimmy ne semblait pas seul. Sa sœur était-elle venue lui rendre visite. Pourquoi ne m'avait-il pas encore appelée ?
Lorsque je suis arrivée dans le salon, j'ai eu l'impression que mon monde s'effondrait. Mon fiancé se trouvait couché sur le canapé avec un homme nu sur lui. Je l'avais aussitôt reconnu aussitôt ; c'était son collègue de travail.
Ils m'avaient aussitôt aperçus et s'étaient levés en essayant de cacher leurs corps dénudés. Cependant, il était trop tard ; j'avais tout vu !
- Laurel ! s'était exclamé Jimmy. Que fais-tu ici ?
- Que penses-tu que je sois venue faire ! m'étais-je écrié. Je suis venu souhaiter un bon retour à mon petit ami.
- Oh ! avait-il répondu, embêté. À ce propos, je voulais t'avertir de quelque chose. J'aurais préféré de l'annoncer autrement, mais vois-tu, Thomas et moi nous sommes rapprochés pendant notre mission et avons réalisés que nous avions davantage de points commun que toi et moi, alors nous nous sommes mis en couple.
J'avais ouvert la bouche, catastrophée. Il avait décidé de me laisser pour un homme ? Pas que je suis homophobe, mais nous avions des tonnes de projets ! Ça n'avait aucun sens ! Qu'avait-il pu se passer en six mois pour qu'il change ainsi ?
- J'étais venue t'annoncer une bonne nouvelle, lui avais-je dit. Je suis enceinte.
Mon manteau cachait ma bedaine et ce n'était pas très apparent. J'avais pris à peine vingt-cinq livres et, selon mon gynécologue, ce serait un petit bébé. J'en étais à trente-sept semaines de grossesse.
- Quoi ? s'était exclamé Jimmy. De qui est-il ?
- De toi, espèce d'imbécile. J'attendais que tu reviennes afin de t'annoncer la nouvelle.
Il s'était alors esclaffé.
- Tu m'as bien eu, avait-il pouffé. Tu m'as trompé et tu essaies de me faire croire que je suis le père de cet enfant. J'étais parti, Laurel, alors cesse de me mentir. Tu n'as pas pu tomber enceinte toute seule !
#Il n'avait pas l'air de réaliser à quel point ma grossesse était avancée. Il était parti depuis presque six mois, mais je ne m'étais rendu compte de mon état qu'après son départ.
- Mais...avais-je balbutié.
- Ça suffit, m'avait-il coupé. Toi et moi, c'est terminé. Dégage !
J'étais partie en pleurs, déshonorée, et était retournée chez moi en versant toutes les larmes de mon corps. Nous n'habitions pas ensemble, mais j'avais espoir qu'il emménagerait avec moi après lui avoir annoncé la nouvelle. Je vivais dans une petite maison dans un quartier tranquille. Jimmy et moi nous étions rencontrés deux ans auparavant dans une fête d'amis et avions décidé de nous fréquenter.
En arrivant à la maison, j'avais commencé à avoir des contractions. Je m'étais efforcée de me calmer en songeant que ce n'était que des contractions de Braxton, mais elles s'étaient de plus en plus rapprochées, si bien qu'elles se répétaient chaque dix minutes.
J'avais pris mon cellulaire pour appeler mon frère, mais je n'avais plus de batterie. Merde ! Je n'avais pas de téléphone fixe. J'habitais à environ quinze minutes de l'hôpital, alors j'avais décidé de prendre ma voiture et de conduire jusque-là. Après tout, les contractions duraient à peine quelques secondes. Et il est très rare que les mamans accouchent de leur premier enfant en moins de six heures. J'avais le temps. Mes bagages étaient déjà dans la voiture depuis trois semaines. J'avais tout prévu.
Du moins, c'est ce que je croyais.
Tout juste après avoir crevé mes eaux dans la voiture, j'avais décidé d'accélérer.
Malheureusement, des phares derrière s'étaient allumés.
Non mais quelle poisse ! Une voiture de police !
Me voilà donc en train de me faire poursuivre par une police alors que mon enfant est sur le point de naître. Dois-je arrêter et risquer d'accoucher dans ma voiture ou appuyer sur le champignon ?
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