vingt-cinquième
Gajeel soupira, une fine couche d'air sortit de sa bouche et il posa une main sur son front.
<< Je demandais si... Si je... je peux rester avec toi ? >>
Pourquoi l'avait-elle demandé ça d'un coup ?
Rester avec lui ? Mais quelle idée !
— Putain ! Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepté ?!
Il s'adossa au mur en croisant les bras, se maudissant d'avoir de la compassion pour cette fille et de la comprendre autant. Cela causera de perte un de ces jours.
— Gajeel ?
Le brun leva la tête et vit Levy venir vers lui, elle avait fait vite.
— J-Je peux m'assoir ? demanda-t-elle, regardant à gauche et à droite de Gajeel.
— Fait comme bon te semble.
Son coeur se serra légèrement par cette réponse assez sévère. Mais, elle chassa ce triste ressentiment et s'assit près de lui, déposant à ses pieds sa béquille et son sac à repas qu'elle avait apporté.
Ils étaient si proche que leur épaules se frôlèrent presque, occasionnant des doux palpitations à la jeune fille qui porta sa main à sa poitrine.
— Tu as déjà dejeuné ? lui demanda-t-elle alors qu'il gardait ses yeux fermés.
— Non.
— Moi non plus.
La petite lycéenne ouvrit son sac à repas pour faire sortir ce dernier, tout en causant.
— Mon père prépare toujours mon repas plus que j'en mange et j'ai toujours du mal à tout terminer. Vu que c'est la pause déjeuner... Tu... Tu veux partager avec moi ? lui proposa-t-elle, bien qu'hésitante.
— Si j'ai besoin de quelque chose j'irai m'en acheter, dit-il, déclinant l'offre.
— Ah, d-d'accord, fit-elle, la voix à peine audible, déçue.
Pourquoi était-il inaccessible de cette façon ? Elle avait eu envie de manger avec lui. Est-ce qu'elle aurait dû le demander directement ?
La bleutée se mit à serrer nerveusement le bas de sa jupe.
— Je voulais juste manger avec toi, murmura-t-elle.
— Parle plus fort.
— Non c'est... C'est pas important, dit-elle, balayant ses dires de la main.
— Hum...
Gajeel se mit à l'observer attentivement. Malgré le sourire qui était dessiné sur ses lèvres, il discernait bien qu'il était forcé. Alors, il saisit à la volée le poignet de sa petite main toujours en l'air, sous l'oeil surpris de la bleutée.
— T'as l'air de tenir à ton truc là, t'as quoi comme repas ?
Il acceptait ?
* *
La bleutée avait séparé son goûter en deux part, offrant avec plaisir une à son voisin.
Adossés tous les deux au bâtiment des premières, sous la fenêtre de leur salle de classe à même le sol sur les fines herbes, ils mangeaient dans un silence, incommode pour la jeune fille.
Que lui dire ?
— Hum... C'était comment ? Je es veux dire, le test de mathématique, demanda-t-elle bien qu'ayant déjà une petite idée sur la réponse.
Ce dernier haussa un sourcil et la regarda, la bouche pleine, tenant sa baguette au bout de ses lèvres.
Il avala d'un coup ce qu'il mâchouillait sans délicatesse et s'essuya la bouche.
— J'en sais rien, vu que j'ai rien eu à faire.
— Comment ? Mais pourquoi ? Tu aurais au moins pu écrire quelque chose, au moins... Euh je sais pas mais pourquoi remettre ta copie vide ?
— Parce que j'ai rien compris, répondit-il désinvolte, comme si c'était une évidence.
— J'aurais voulu t'aider mais le professeur n'a pas cessé de me surveiller, je crois qu'il a dû cerner mon intention.
Gajeel porta le dos de sa main sur son menton, regardant avec amusement la bleutée. Comme si une fille aussi intelligente qu'elle prendrait le risque ou même la moindre peine d'aider un type comme lui.
— Mouais, c'est ça.
— Bien sûr que si, objecta t'elle, gonflant ses joues. Pourquoi tu ne me crois pas ?!
Elle tourna sa face de l'autre côté, furieuse et il se mit à rire.
Il se moquait d'elle mais à cet instant, cela réchauffait son cœur. Et dire qu'elle déjeunait en toute tranquillité avec un camarade de classe pour la toute première fois depuis le début de cette année.
La jeune fille n'aurait pas pu espérer mieux en ce jour.
Ah, au fait...
— Dit, c'était quoi le programme dont parlait madame Mavis ? Enfin si je peux savoir.
— Un programme d'étude ou sais pas quoi pour les élèves en difficulté d'apprentissage. Bref ça m'intéresse pas.
— Pourquoi ? Ça a l'air d'être intéressant.
— Comme si j'allais me coltiner des heures de plus des profs à la noix.
Gajeel se remit à manger comme pour mettre un terme à cette discussion. Levy en fit de même tout en jettant des coups d'œils furtifs vers lui.
Après quelques minutes de silence dérangés uniquement par le bruit du mâchouillement, leur bols presque vide, elle s'adressa à nouveau à lui.
— Tu n'aimes pas travailler, c'est ça ? comprit-elle, relançant la conversation.
— Et alors ?
— C'est pas grave. Je vais t'apprendre, lui dit-elle, tapant joyeusement dans ses deux mains.
— Et si je veux pas ?
— De toute façon tu ne pas. Madame Mavis à clairement dit que si te ne remonte pas, elle te fera intégrer le programme, lui rappela-t-elle, faisant un sourire victorieux.
— Tss...
— Tu n'as pas à t'en faire. Je ferais en sorte que tu ai un très bon niveau. Laisse moi m'occuper de toi, lui rassura telle, posant sa main sur sa bras, le gratifiant d'un sourire. Alors ?
— Alors ? répéta-t-l.
Gajeel avança brusquement vers la jeune fille, lui faisant basculer vers l'arrière.
Bloquer contre le mur et le bras de Gajeel qu'il venait de plaquer contre le mur, elle se retrouva nez à nez avec ses yeux rouges aussi vif que du sang.
— T'occuper de moi ? Je dois le comprendre dans quel sens ? J'ai un peu du mal avec tes mots.
— Co... Comment ?
La bleutée sentait presque le souffle de Gajeel lui chatouiller le visage à cette proximité.
Son coeur explosa dans sa poitrine.
Il était trop près.
C'était comme la dernière fois chez lui. Il était encore en train de la taquiner. Il comprenait bien ce qu'elle avait voulu dire.
— Qu'es... Qu'est-c...
Elle n'arrivait pas à garder son calme, ils étaient beaucoup trop proche qu'elle se sentait embarrassée.
Que quelqu'un l'aide.
La sonnerie retentit à cet instant, parvenant très clairement à leurs oreilles. C'était comme, pour la jeune fille, d'être sauvée par le gong. Néanmoins, cela ne changea rien à la situation. Gajeel la fixait toujours avec amusement.
Les joues de la bleutée s'étaient colorés de rouge et son visage exprimait la gêne et le trouble.
— Ga-Gajeel....
Un bruissement tout près fit reprendre à la jeune fille ses esprits et elle repoussa Gajeel d'une poignée mole.
Elle se baissa et rangea ses bols vide dans son sac d'une façon gauche, sentant les yeux du jeune garçon sur elle.
— M-merci de m'avoir accordé de ton temps.
Levy ramassa sa béquille pour pouvoir se lever et s'en aller quand elle remarqua Gajeel grimper par dessus la fenêtre de leur classe.
— Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas passer par là, essaya-t-elle de l'arrêter.
— C'est plus court.
— Mais...
De toute façon il était déjà dans la salle de classe, la regardant avec un demi sourire.
— Tu veux de l'aide ? Ou bien une élève modèle comme toi n'use pas de ce genre de méthode ?
Il se moquait ouvertement d'elle, encore une fois. Alors, pourquoi arrivait-elle à être séduite ?
— Non... Merci, dit-elle, détournant la tête.
Ce dernier haussa les épaules et alla s'asseoir à son siège pas très éloigné de la fenêtre étant donné qu'ils étaient tous les deux assis au fond.
Levy soupira en se retournant, prenant le chemin pour retourner à son tour en salle de cours.
* *
La jeune fille ouvrit doucement la porte et entra dans la pièce quasi pleins d'élèves, la manche de son sac serrer contre son épaule.
Son regard se porta directement au fond.
Le siège de Gajeel était vide.
Où avait-il bien pu aller alors que la pause était déjà terminer ?
Elle avança la tête baissée pour ne pas croiser le regard plein de dérision de ses camarades. Mais, elle bouscula une personne n'ayant pas fait attention alors que celle-ci venait dans sa direction.
En relevant le visage elle vit qu'il s'agissait de Lucy.
Fronçant les sourcils, Levy se dit qu'elle lui était sans doute rentrer dedans exprès.
Cette dernière lui regarda de haut en bas avant de lui faire un faux sourire.
— Tu aurais pu t'excuser quand-même.
La jeune lycéenne décida de passer sa route mais Lucy s'interposa et inclina sa tête d'un côté.
— Tu m'as l'air bien heureuse. Est-ce que je peux savoir pourquoi ?
— Qu'est-ce que tu veux ? s'énerva la plus petite, relevant haut la tête.
La blonde couvrit sa bouche et laissa échapper un faible rire.
— Pourquoi tu parles aussi fort ? Tu vas attirer l'attention. Tu n'aimerais pas que ça se sache. Si ?
— De... De quoi tu parles ?
La jeune demoiselle blonde regarda dans toutes les directions et, en posant une main sur le coin de sa bouche, elle s'adressa à son interlocuteur, chuchotant.
— Ton secret.
— Quel secret ? répéta Levy, de plus en plus perdue.
Le son de la voix de Lucy était toujours très bas, comme pour que seule Levy l'entende.
— Tu t'amuses bien pendant tes pauses. Derrière les bâtiments à te faire tripoter.
— Mais qu'est-ce que tu racontes ? souffla la bleue, outrée.
— Je t'ai vu tout à l'heure, avec Redfox. Vous aviez l'air proche et je dirai plus.
Le bruissement qu'elle avait entendu plutôt !
Lucy les avait vu dans cette position inconfortable ?
— Je ne sais pas du tout ce que tu as vu mais dans un sens tu sais très bien que ce n'est pas ce que tu t'imagines. Ne m'embête plus.
Lucy se mordit la lèvre. Comment osait-elle ?!
— Et si je faisais courir la nouvelle ?
— Gajeel m'a juste... Bloqué contre le mur. Qui s'attarderait sur des détails pareils ? Ne me fait pas rire.
— Mais non rassure toi. Toute vérité peut être déformée tu sais. Et si je disais par exemple que la nouvelle adore se faire attoucher, que tu as des mœurs légères et Redfox a...
— Gajeel ne m'a rien fait de tel ! s'empourpra Levy, de colère.
— Oh quel regard ! Pour un tout petit mensonge à son sujet. Ne me dit pas... Qu'il te plaît ?
Levy ne répondit pas et baissa les yeux.
— C'est pas vrai ! T'es vraiment tombé bien bas Levy Mcgarden. Gajeel n'aime que s'amuser avec des filles. Tu passes ton temps à te faire avoir. T'es cruche ou quoi ?
La bleutée serra fermement le manche de sa béquille. Elle était en train de se faire humilier.
— Tu sais, si je dis une rumeur pareil. T'imagine même pas ce qui va t'arriver.
Non, elle l'imaginait très bien. Elle risquait de se faire harceler par les élèves pervers de ce lycée. Juste d'y penser lui donnait la nausée.
— Mais pas besoin d'en arriver à ce point tu sais. Vu comment tu es pâle ça doit bien t'effrayer. Et tu as l'air de tenir à tes sentiments, si ça genre de chose arrivait, Refox risquerait de s'éloigner de toi. N'est-ce pas ?
— Fiche... Fiche moi la paix, souffla Levy, tremblante.
Oui c'est ça. Tremble.
Lucy voulait la voir craquer. La voir ressentir cette peur qu'elle avait ressenti quand elle s'était faite menacée par Gajeel.
— Calme toi, je disais ça pour rire tu sais, la rassura-t-elle, posant une main reconfortante sur son bras.
Levy retira brusquement sa main et la poussa doucement de son chemin. Mais celle-ci fut surprise de voir Lucy tomber à même le sol et de lâcher un gémissement de douleur alors qu'elle s'était appuyé sur sa main.
— Ça... Ça va ? paniqua Levy.
— Pourquoi t'es aussi méchante avec moi ? s'écria Lucy, attirant l'attention de tous.
— Pardon ?
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda un camarade qui s'avança vers eux.
— Je sais pas pourquoi elle a réagit aussi excessivement. Je voulais juste faire la paix avec elle mais elle m'a poussé, répondit Lucy d'une toute petite voix, se faisant passer pour une victime.
— C'est faux ell-
— Lucy !
La voix de la bleutée s'étouffa quand vint auprès de Lucy, sa bande d'amis, inquiet. L'engloutissant d'un tas de question.
— Luce, ça va ? demanda Natsu inquiet, la prenant dans ses bras.
— Oui, j'ai juste un peu mal à la main vu que je me suis appuyé dessus en tombant.
— Comment t'as pu tomber aussi facilement ? On t'a poussé ?
— Oui mais ce n'est pas grav-
— Dit moi qui s'est, insista-t-il.
La blonde pointa Levy du doigt qui elle affichait un regard plus qu'appeurée.
La bleutée recula de quelques pas. Elle était pourtant sur de ne l'avoir pas poussé si fort que ça. Avec sa petite force elle n'aurait même pas pu faire une moindre chute. Comment avait-elle pu se faire mal au poignet dans ce cas ?
Tout cela n'était que de la mascarade.
– Regardez la tête qu'elle fait, elle a l'air terrifié. Haha...
– Waouh, elle jouait les filles innocentes et douces pourtant c'est une fille violente.
– Je me disais bien qu'elle avait deux visage celle-là.
– C'est bien pour ça que la nature l'a rendu handicapée, elle n'a que ce qu'elle mérite.
Tout le monde lui pointait du doigt sans connaitre ce qui s'était réellement passé.
— Excuse toi, exigea Cana, furieuse.
— Je... Je ne lui ai rien fais. Dit leur la verité, demanda Levy à la blonde.
Lucy se contenta de l'ignorer.
— Hey excuse toi ! Lucy a mal à cause de toi, s'énerva le garçon aux cheveux bleu nuit.
Mal ? Elle était confortablement blottit contre dans les bras de Natsu.
Une forte pression se fit sentir au niveau de sa tête et elle se retrouva en genou.
— Pour... Pourquoi tu ne leur dis pas ce qui s'est vraiment passé, implora Levy.
Les yeux de Lucy brillaient de malice et elle pu comprendre clairement qu'elle n'avait que deux choix. Soit accepté son sort, soit elle n'hesiterait pas à parler de cette rumeur dégradante, sale et obscène.
C'était soit l'un soit l'autre, elle était comme prise par des chaines.
Levy gémit de douleur alors que la pression sur sa tête se fit plus forte et avait laché sa bequille qui avait roulé plus loin.
..........
Si non avis ?
29 décembre
Marie
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