soixante-quinzième

Le regard perdu dans le vide, les Les joues rougies par la colère et les pupilles brûlantes d'intensité, l'adolescente froissa les draps qui recouvraient le matelas en mousse de sa chambre d'hôpital : Le silence pesant qui succéda après sa désagréable discussion était palpable et aucune des personnes présentes n'osa rompre la lourde atmosphère qui régnait.

Se déplaçant depuis le mur près de la fenêtre où il se tenait appuyé, Gajeel se dirigea vers la bleutée qui semblait mal en point. Sans un mot, elle posa sa tête contre son torse et il l'entoura de ses bras.

— Désolée, s'excusa-t-elle. Vous êtes venus me rendre visite et moi je vous ai fait passer un moment désagréable.

— Pas besoin de t'excuser. C'est normal de se sentir remonté quand on rencontre une personne qui a causé autant de mauvais souvenirs, lui rassura Jellal.

Le blond fixa longuement la bleutée. Certes Gajeel avait une fois déjà soulevé lors d'une de leurs conversations que Levy faisait face à certaines difficultés à cause de ses camarades, mais jamais il n'aurait imaginé que les choses s'envenimeraient au point de la conduire à l'hôpital et que l'envie de mourir lui aurait traversé l'esprit.

Luxus ressentit une légère inquiétude. Cette Lucy n'était-elle pas une amie de Mirajane ?

— Ses amis t'ont déjà causé du tort ? demanda-t-il.

— Si tu parles des amis de Lucy, ils font comme tous les autres, à défaut de me faire du mal, je suis juste invisible à leurs yeux, répondit-elle, amer.

Un certain malaise prirent possession de Luxus et Jellal qui s'echangèrent un nouveau regard. Pourquoi leurs petites amies se comportaient ainsi avec Levy ?

Le brun caressa la tête de l'adolescente appuyée contre son torse. Quelque chose avait changé chez Levy ou se faisait-il des idées ? Son regard semblait différent. En temps normal, elle aurait simplement demandé à ce que Lucy s'en aille, mais au lieu de cela, elle avait affronté la situation comme si toute peur avait disparu en elle. Non pas que cette réaction lui déplaisait, mais cela l'avait extrêmement surpris.

*

Se trouvant sur la chaussée, les deux membres de la famille McGarden attendaient patiemment un taxi pour pouvoir rentrer, tandis que Gajeel et ses amis se tenaient à leurs côtés pour leur souhaiter un bon retour.

— On va y aller, j'espère que tu te porteras mieux, souhaita Juvia.

— Merci d'être passé. Ça m'a fait plaisir.

— C'était rien. Ça nous a fait plaisir à nous aussi, répondit Jellal.

Sourire aux lèvres, l'adolescente baissa les yeux sur le bouquet qui lui avait été offert lorsqu'ils s'en allèrent. Ceux-ci ignoraient sans doute à quel point leur considération était significative pour elle, au point que son cœur battait très fort en pensant au bonheur qu'ils avaient pu lui procurer aujourd'hui.

— Gajeel, tu vas rentrer aussi ? demanda la bleutée.

Rentrer ? Il aimerait rester pour un bon bout de temps encore auprès d'elle et il mourrait d'envie de rattraper ces deux jours loin de ses bras. Malheureusement, il était certainement impossible pour lui de rentrer en leur compagnie étant donné que monsieur Mcgarden ne l'appréciait guerre. Il ne désirait sûrement pas le voir chez lui, surtout s'il y était.

— Je vais rentrer aussi, répondit-il à contre cœur.

L'adolescente fut surprise par sa réponse. Elle pensait qu'il aurait souhaité rester avec elle vu qu'elle sortait à peine de l'hôpital.

Un pincement lui saisit au cœur et elle serra très fort le bouquet dans sa main. Ils n'étaient pas officiellement un couple alors il n'avait évidemment pas toutes ses obligations envers elle. Il serait judicieux de ne pas avoir autant d'attente dans cette relation encore trop vague entre eux.

— C'est... C'est parce que tu as quelque chose à faire ? demanda-t-elle toutefois.

Le brun jeta un coup d'œil à monsieur Mcgarden dont le regard restait fixé sur la route en attente d'un taxi disponible.

— C'est mieux si tu te reposes pour aujourd'hui, tu viens de te réveiller. On pourra se voir après, je viendrais te rendre visite.

— Je suis restée inconsciente longtemps, je n'ai pas envie de m'allonger. Tu veux bien rentrer avec moi ? En plus j'aimerais qu'on parle un peu plus longtemps, je ne veux pas rester toute seule aussi.

Gajeel voulut répliquer mais monsieur Mcgarden intervint.

— Si elle veut que tu restes avec elle alors tu peux rester.

Gajeel resta sidéré par son intervention. Ces derniers jours il était surpris par le comportement de monsieur Mcgarden qui se montrait moins sceptique à son égard. Était-ce à cause de l'état de Levy ? C'était sans doute bouleversant pour un parent de voir son enfant sombrer

Trouvant finalement un taxi, les trois personnes prirent la route pour le quartier où résidait la petite famille, trajet durant lequel plusieurs longues minutes s'écoulèrent avant d'arriver à destination. D'un jeu de clé, monsieur Mcgarden deverouilla la maison bloqué à double tour et fit entrer tout le monde à sa suite.

Il prit le bouquet de fleurs des mains de sa fille et lui ouvrit la porte de sa chambre. Elle entra et s'installa sur le lit, ôtant son manteau qui révéla sa robe de couleur bleu cyan.

— Ne parlez pas trop longtemps, il faut que tu te reposes, d'accord ? Je vais mettre tes fleurs dans un vase.

Son père s'en alla et laissa les jeunes lycéens seuls.

— Pourquoi tu restes à la porte ? Vient t'asseoir avec moi, demanda Levy au garçon.

Le brun referma la porte derrière lui et partit rejoindre l'adolescente. Un silence s'installa entre eux et mal à l'aise, Levy se mit à tortiller ses doigts.

— C'est à cause de moi si tu n'as pas assez dormi ces derniers jours, j'imagine, culpabilisa-t-elle.

— Mais non, j'ai pas eu ce genre de problème, t'en fais pas pour ça.

— C'est pas la peine de le cacher, ça se voit sur ton visage. Tu as mauvaise mine et des cernes sous les yeux. Pourquoi tu ne te reposes pas un peu ?

— Tu veux que je rentre me reposer ? Je pensais que tu voulais qu'on parle.

— Ah, je ne te demande pas de rentrer, j'ai vraiment envie qu'on parle mais tu sembles fatiguer et je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable. Je me disais que tu pouvais t'endormir un moment ici. Je l'ai fait souvent chez toi quand j'allais pas bien, alors ça ne me dérange pas. Et comme je te l'ai dit, je ne veux pas me retrouver toute seule pour le moment.

Gajeel observa avec attention la jeune fille visiblement très préoccupée pour lui. Effectivement il avait à peine réussi à dormir trois heures par nuit ces deux derniers jours, entre les longues heures passées à l'hôpital et l'angoisse qui le rongeait, il était épuisé autant physiquement que mentalement. À cet instant, il désirait juste se laisser tomber dans son lit. Il tomberait littéralement de sommeil s'ils se mettaient à discuter.

— C'est vrai que je suis fatigué, je vais me reposer un peu. Mais reste près de moi, dit-il, prenant son visage dans sa main.

Gajeel s'allongea dans le lit après avoir ouvert la fermeture de son sweat. Il faisait certes froid mais pour dormir ce n'était pas très agréable pour lui de s'enfermer dans un pull aussi lourd.

La bleutée récupéra son manteau qui reposait sur le lit pour le ranger dans son armoire à vêtements, se débarrassa par la suite de ses souillers pour mettre des sandales plates plus confortable avant de retourner s'asseoir aux côtés de Gajeel.

— Je promets de ne plus te causer du soucis, souffla-t-elle, déposant un baiser sur sa joue.

En s'écartant, elle constata qu'il semblait déjà endormi. Il devait vraiment être épuisé pour s'assoupir aussi rapidement.

— Tu as dû beaucoup t'inquiéter, murmura-t-elle.

Oh ? remarqua-t-elle. Il avait sauté un bouton en enfilant sa chemise sous son pull. Il avait probablement été très pressé ce matin de se rendre à l'hôpital au point de ne pas y prêter attention, d'autant plus qu'avec son manque de sommeil, cela lui avait peut-être échappé. Elle s'apprêta à l'arranger, mais s'interrompit subitement dans son geste.

— Ah, il peut se réveiller.

Il dormait profondément, non ? – Elle leva les yeux vers lui – Elle n'était pourtant pas une maniaque, mais elle ressentait le besoin de s'en occuper et de mettre en ordre tous ces boutons.

La jeune fille commença alors à défaire les trois premiers boutons, mais elle fut incapable de poursuivre, rougissante.

Son... Son torse.

Mal à l'aise, la bleutée eut envie de tout reboutonner : c'était une très mauvaise idée. Mais, attirée et prise d'une brûlante envie, ses doigts effleurèrent sa peau et glissèrent doucement dessus, la faisant rougir de plus belle. Il pratiquait régulièrement du sport en plus du basket ? Ses muscles étaient fermes et on pouvait deviner sous ses caresses que son corps était plutôt bien bâtit.

Elle retira brusquement sa main en réalisant son acte et se leva du lit, prise de panique.

— Qu'est... qu'est-ce que je fais ?! Il dort.

Son cœur s'affola dans sa poitrine et son visage était en feu. Elle savait que c'était mal et très inapproprié de toucher de manière indécente une personne sans son consentement, en particulier si elle se trouvait inconsciente. Pourtant, elle n'avait pas réussi à réprimer cette pulsion violente de le toucher. Honteuse de son geste, elle sortit précipitamment de la chambre comme si elle s'enfuyait.

Dès que la porte se referma, Gajeel ouvrit les yeux en soupirant fortement, une main posé sur son front.

— Elle veut me rendre fou ou quoi ?

Qu'est-ce qui l'avait pris ? Son sommeil était encore léger, c'est pourquoi il s'était automatiquement réveillé lorsqu'elle avait glissé sa main sous sa chemise, et un long frisson l'avait alors parcouru suivi d'une immense chaleur.

Levy serait certainement très embarrassée et mal à l'aise si elle découvrait qu'il avait été conscient, mais pourquoi diable déboutonnait-elle sa chemise ?

— Hein ? J'ai sauté un bouton ?

Il portait un pull, alors il ne l'avait pas remarqué jusqu'à ce qu'il s'en débarrasse avant de se coucher.

Elle avait probablement voulut arranger cela en pensant qu'il dormait profondément – Un soupir sortit de ses lèvres – Elle ne devrait pas agir de cette façon, surtout si elle se laissait distraire par ses propres pensées. Gajeel referma les yeux mais il n'arrivait plus à garder son esprit clair : sa main si douce le troublait si fort.

*

Levy souhaitait un verre d'eau pour reprendre ses esprits. Elle n'aurait pas dû faire ça. Heureusement qu'il ne s'était pas réveillé.

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas son père l'appeler alors qu'elle traversait le salon pour se rendre en cuisine. Ce n'est qu'après qu'il haussa la voix pour la troisième fois qu'elle sursauta.

— Pa-Pardon papa, je ne t'entendais pas.

— Qu'est-ce que tu as ? Tu es sûr que tu vas bien ? Tu as l'air perturbé, remarqua-t-il, déposant le livre qu'il lisait à table.

La jeune fille rougit encore plus. Bien sûr qu'elle était perturbée. Elle était bien consciente que son geste n'était pas très saint.

— Non, non... Ça va, mentit-elle.

— Et ton ami ? Tu l'as laissé seul ?

— Il s'est endormi. Il n'a pas eu le sommeil facile ces jours-ci par ma faute. Je préfère le laisser se reposer un peu.

— Je vois. Tu peux venir t'asseoir un moment avec moi ?

La fille s'assit à ses côtés en rangeant da béquille conttr le sofa et son père lui prit la main avec un air plutôt sérieux.

— Lundi on ira dans ton lycée pour parler à ton proviseur. Ces élèves qui te font du mal ne peuvent pas rester impuni.

La bleutée regarda sa paume encore enveloppée de bandages et la serra fermement contre sa poitrine.

— N'ai pas peur. Tu as le droit de dénoncer ces élèves qui te harcèlent. Ça te permettra de te sentir plus sereine et en sécurité à l'école. Pour le moment, rappelle-toi que la thérapie que tu vas entamer est importante pour ta santé.

C'est vrai qu'elle devait commencer sa thérapie dès la semaine prochaine.

— Est-ce que tu voudrais y aller seule ou accompagner ?

— Je ne sais pas encore. Peut-être je demanderai à Gajeel de m'y amener si je suis trop nerveuse.

Monsieur Mcgarden mit du temps à répondre. Il ne s'attendait sûrement pas à cette réponse de sa part.

— A-Avec lui ?

Son père semblait visiblement choqué et déçu par son choix. Il aurait certainement souhaité être celui qui l'y amène.

— Tu aurais voulu m'accompagner ?

Matthias remonta nerveusement ses verres sur son nez.

— Ça ne m'aurait pas déplu, je suis ton père et je me dois de te soutenir. Je pense que tu ne devrais pas donner autant de responsabilité à un simple camarade.

— Gajeel n'est pas un simple camarade, mais le problème n'est pas là. Il m'est arrivé de me sentir abandonné par toi.

— Qu'est-ce que tu dis ?! Je ne t'ai jamais abandonné. Tu sais que tu peux toujours compter sur moi quelque soit la situation et t'entendre dire ce genre de chose me blesse.

— J'aurais aimé ne pas te le dire, j'aurais également aimé m'appuyer sur toi comme avec Gajeel mais tu m'as laissée toute seule quand j'avais le plus besoin de toi.

— Comment j'aurais pu t'aider si je ne savais rien ? Si tu m'en avais parlé on aurait pu tout arranger. Quand est-ce que je t'ai déjà laissé toute seule quand tu avais un problème ? Quand est-ce que je ne t'ai pas apporté d'appui lorsque tu en avais besoin ? Choisir la mort était une solution ?

— Quand ? La mort de maman était extrêmement difficile pour moi, j'avais très mal mais je ne pouvais pas me permettre de montrer toute ma douleur pour ne pas t'affliger encore plus, toi qui étais plus que dévasté. J'ai dû pleurer toute seule dans ma chambre, contenir mes cris de détresse et pendant ces moments j'avais besoin de toi, on était plus que tous les deux, je comptais tellement sur toi. Je voulais m'appuyer sur mon père pour surmonter le deuil mais si je l'avais fait qu'est-ce qui se serait passé ? Tu aurais davantage plongé dans l'alcool. Dans cette situation comment j'aurais pu te parler de ce que je traversais à l'école ? Je me sentais abandonné à moi-même parce que je ne pouvais pas aborder ces questions importantes avec toi, avec le père qui est censé me protéger et me venir en aide. J'ai accumulé trop de sentiment étouffant en moi, j'avais besoin de me libérer. Oui je voulais mourir parce qu'à l'école ou à la maison je me sentais mal et jamais heureuse. Si Gajeel n'avait pas été là j'aurais sûrement craqué beaucoup plus tôt, sa présence à juste retardé l'inévitable. Papa, est-ce que ta douleur était plus importante que ta fille ?

— Ça n'aurait pas dû être le cas je sais. Je reconnais avoir placé ma souffrance avant mes responsabilités envers toi, et je le regrette. Après avoir failli te perdre j'ai conscience de ce qui en vaut la peine maintenant. Désolé, désolé. Je suis désolé. J'ai été absent et un mauvais père en un moment aussi crucial de ta vie. Ne m'en veux pas trop si tu peux, ne me déteste pas.

— Je ne te déteste pas. J'ai juste trop mal en ce moment à cause de toi, à cause des gens qui ignorent tout de moi et à cause de moi-même. J'avais besoin d'un soutien et de quelqu'un qui m'accepte comme je suis, avec toutes mes blessures. Mais quand je l'ai trouvé la douleur accumulé en moi était trop intense pour que ce soit suffisant.

— Je suis vraiment désolé. Tout ça c'est à cause de moi. À cause de cet accident que j'ai causé. Pardonne moi de t'avoir enlevé ta mère, tes amis, d'avoir autant changé ta vie et surtout.... De t'avoir abandonné dans tous ce chaos. Pardonne moi, Levy.

— Papa...

Monsieur Mcgarden sortit de la maison et la bleutée serra ses bras contre elle-même. Elle essuya les larmes qui avaient coulées durant cette discussion. Pour la première fois, elle avait exprimé honnêtement ses sentiments à son père, et même si lui causer de la peine lui faisait atrocement mal, elle se sentait libérée.

L'adolescente reprit son chemin vers la cuisine pour se servir un verre d'eau. Remarquant le vase rempli de fleurs qui lui avait été offert posé sur la table, elle s'en approcha et caressa délicatement les pétales.

Oubliant même la raison pour laquelle elle s'était rendue ici, elle prit le vase en verre dans sa main et l'emporta dans sa chambre pour le poser sur sa table de nuit. Ainsi, chaque matin à son réveil, un sourire illuminera son visage.

La bleutée se tourna vers Gajeel qui semblait dormir paisiblement. S'assurant à ne pas faire le moindre bruit, elle s'allongea à ses côtés et enfouit ses mains sous ses bras pour se blottir contre lui.

— Je me sens tellement bien dans tes bras. Ne m'abandonne jamais s'il te plaît, murmura-t-elle.

Il répondit à son étreinte et l'adolescente fut navré de l'avoir réveillé.

— Pourquoi tu pleures ? demanda-t-il, relevant son visage vers lui.

— Pa-Pardon. Je ne voulais pas te réveiller, s'excusa-t-elle en se retournant.

Dos contre lui, elle en profita pour essuyer ses larmes. Elle n'aimait pas qu'il la voit comme ça, en larme.

— T'inquiètes pas, j'arrivais plus à trouver le sommeil. Pourquoi est-ce que tu pleurais ?

— Je discutais avec mon père. J'ai relâché tout ce que je gardais profondément en moi, je sais que je l'ai blessé, mes mots ont été très durs mais je me suis sentie libérée d'un énorme poids même s'il est parti dévasté.

Le brun attira la jeune fille dans ses bras.

— J'ne vais jamais t'abandonner, t'inquiètes pas, lui rassura-t-il.

— Merci.

Son étreinte chaleureuse et empreinte de douceur apaisa ses craintes, ses doigts qui glissaient lentement dans ses cheveux lui rappelèrent son acte de plus tôt, la faisant rougir.

Poussant plus loin, il embrassa son épaule, parcourut doucement ses lèvres jusqu'à son cou tout en faisant glisser la fermeture de sa robe.

La bleutée rougit violemment. Pourquoi il...

Elle ferma obstinément les yeux lorsqu'il fit glisser son doigts sur sa peau désormais mise à nue. Cette sensation était à la fois brûlante et agréable qu'elle réprima un gémissement de bonheur. L'adolescente se retourna pour l'embrasser, laissant échapper un profond soupir contre ses lèvres.

Comme s'il réalisait enfin la tournure des évènements, il la repoussa doucement en s'asseyant dans le lit.

— Pardon, je... Pardon Levy. Tu viens de sortir de l'hôpital et la situation avec ton père. Ah... Désolé, je sais pas ce qui m'a pris.

Un silence pesant s'installa entre eux et Gajeel reboutonna sa chemise que la jeune fille avait abandonnée ainsi ouverte. Ah... Pourquoi avait-il réagit de cette façon sachant qu'elle n'avait pas volontairement voulu le provoquer ? De plus dans son état il est compréhensible qu'elle n'ait pas les idées claires. Elle venait de sortir de l'hôpital après avoir voulu mourir, bordel !

— Tu peux te retourner ? demanda-t-il.

La jeune fille s'exécuta et il remonta la fermeture de sa robe en s'excusant pour son écart.

— Ça... Ça va. C'est rien.

La jeune fille rougit. Ce n'était pas comme si elle avait détesté. Il se sentait mal car leur relation n'était pas claire ? Que c'était comme s'il profitait d'elle ?

— Je sais que tu me feras rien que je ne veuille pas, souffla-t-elle.

La bleutée se retourna vers lui.

— Je sais que je viens de sortir de l'hôpital et qu'on aurait pu aborder le sujet une autre fois, quand j'aurais un peu assimilé ce par quoi je passe actuellement, mais c'est important aussi pour moi de t'en parler. Est-ce que ma santé te préoccupe ? lui demanda-t-elle.

— Bien sûr que ça me préoccupe. Je veux que tu ailles bien autant physiquement qu'émotionnellement, commença-t-il, prenant son visage en coupe. Te voir allonger dans ce lit d'hôpital était un cauchemar que je ne veux plus revivre. Moi qui croyait n'avoir peur de rien, mais quand il s'agit de toi mon cœur s'ébranle pour la moindre petite chose. Tu m'es tellement précieuse, conclut-il, caressant sa joue de son pouce.

La bleutée ferma les yeux d'appréciation. Il était si doux.

— Tu te souviens de notre dernière conversation ? C'était chez toi, chez ta mère, précisa-t-elle.

— Tu sais que tu me dis des choses inutiles des fois ? la taquina-t-il. J'en ai plein la tête.

— Mais non, rit-elle. Je suis toujours sérieuse.

Gajeel dégagea ses mèches de cheveux azurs. Il aimait tant voir son sourire.

— La dernière fois qu'on a parlé tu allais très mal, reprit-il plus sérieusement.

— J'ai toujours autant honte d'être arrivée en panique et en larmes chez toi pour si peu de chose ce jour-là.

— Oublie ça, on a pu en parler, alors c'est bon. Je sais que tu es très blessée mais les choses vont s'arranger, je suis avec toi.

L'adolescente hocha la tête.

— Je vais très mal. Si mal que la mort restait la seule solution pour m'échapper de ce gouffre infernal. J'aurais enfin pû arrêter de souffrir. Ça aurait été mieux.

Bordel ! Elle regrettait de ne pas être morte ?

— Mourir est vraiment une solution, tu crois ? Tu ne penses pas à l'impact que tu aurais laissé à ceux qui t'aime si tu t'étais donnée la mort ? C'est un jeu ? gronda-t-il.

— Un jeu ne fait pas aussi mal Gajeel.

— Levy je...

— Je comprends ta colère.

La bleutée fit un sourire.

— Quand je me suis réveillée, vous étiez déjà là, à mon chevet. J'ai eu l'impression que vous ne m'avez pas laissée une seule seconde toute seule durant mon séjour. Tu as eu des insomnies par ma faute et mon père était contraint de dormir à l'hôpital malgré tout l'inconfort du lieu. Je me rends compte à quel point j'aurais abandonné les deux seules personnes qui m'aiment plus que tout. Tout ça pour quoi ? Pour des personnes qui n'ont pas d'âme. Je suis tellement lâche et faible ! Je fais des reproches à mon père pourtant je ne suis même pas capable d'affronter mes propres situations mais je veux lui imposer les miennes. En y regardant, il ne m'a jamais laissée seule, il a toujours été là quand je suis allée vers lui, il m'a toujours consolée quand il me surprenait en larmes. Quand il le pouvait, il me demandait toujours si j'allais bien et moi je... Je l'ai blessé. J'en demande trop à une personne qui se sent responsable de l'effondrement de sa famille. Je suis égoïste.

— Tu ne devrais pas ajouter de la douleur avec ce que tu ressens déjà. Culpabilisé de cette façon ne t'aide pas. Tu te fais du mal, tu te détruit.

La bleutée leva les yeux vers le plafond de sa chambre.

— Gajeel, malgré que tu m'aimes je me sentais incomplète, je me sens toujours comme ça. C'est pour cette raison que je t'avais demandé du temps pour prendre soin de moi, pour pouvoir m'aimer avant d'accepter ton amour.

<< Même si tu ne comprends pas c'est important pour moi, tu sais, de prendre un peu de temps pour moi-même, m'aimer moi. >>

C'est ce que je veux mais je ne sais pas comment m'y prendre. Je ne sais pas comment surmonter le dégoût et le rejet que je ressens envers moi-même. Comment faire pour m'accepter tel que je suis, accepter mon corps, mon handicap. M'accepter tout court.

La bleutée sourit.

— Vous voir tous les deux auprès de moi à mon réveil m'a fait réaliser que je veux encore profiter de la vie avec ceux que j'aime. Je ne regrette pas de ne pas être parti. Ça aurait été une erreur de ma part. Quand tes amis m'ont rendu visite, mon cœur sautait de joie car j'ai réalisé qu'il pouvait y avoir de la lumière dans ma vie. Il y en a toujours eu mais je ne la voyais pas car j'étais trop aveuglé par mes désirs absurdes. Je voulais absolument l'amour de ceux qui me détestent. Après tout ça, je me rends compte maintenant de ce qui compte le plus pour moi. Je me suis toujours soucié des choses qui n'en valaient vraiment pas la peine, du regard des autres au détriment de mes sentiments. Maintenant je veux vivre pour moi et prioriser les choses qui font mon bonheur.

Levy saisit la main de Gajeel pour la serrer contre son cœur.

— Le fait de réaliser tout ça me fait tellement de bien. J'ai libéré aussi toutes mes pensées, que ce soit envers Lucy ou mon père, je me sens plus libéré.

Gajeel comprit finalement pourquoi il l'avait effectivement trouvé différente depuis son réveil. Ses yeux brillaient pour toutes ses résolutions. Elle avait enfin décidé de faire les choses autrement et uniquement pour son bonheur.

— J'ai compris que garder toutes mes emotions pour moi était néfaste pour ma santé. Tout a explosé d'un coup et ça a été très violent. Je me rends compte que jamais je n'ai parlé de ce que je ressentais à cause du harcèlement que je vivais, je subissais simplement ces tourments en moi et je n'ai plus eu la force de les contenir. C'est pourquoi désormais j'aimerais partagé avec toi ce que je traverse. Je ne souhaite pas t'ennuyer, si c'est le cas j-

— Tu ne m'ennuira jamais. Je suis là pour toi, d'accord ?

— Même si c'est au beau milieu de la nuit ? Que je t'appelle parce que j'angoisse ?

— Je préfère que tu me réveilles même à trois heures du matin que de te voir te blesser comme tu l'as fait.

L'adolescente se blottit contre lui.

— Parfois j'ai l'impression de te faire souffrir même sans le vouloir et malgré ça, tu es toujours là pour me tendre la main. Ça me rend plus forte de savoir que je peux compter sur toi, sur ton amour et ta force. Tu es un pilier de ma vie, je sais que je peux entièrement me reposer sur toi sans le regretter. Merci.

Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Elle lui accordait une confiance aveugle ?

— Et si je te déçois ? Si je fais des erreurs ?

— Je ne m'attends pas à ce que tu sois parfait, de la même façon que tu m'aimes avec toutes mes blessures et mes peurs. Mais je sais qu'avec toi tout ira bien. C'est à mon tour maintenant d'évoluer, tu n'as plus rien à me prouver, Gajeel. Ta présence ici à mes côtés après tout ce par quoi je t'ai fait passer me rassure.

Gajeel enfouit son visage dans son cou. Jusqu'à maintenant il savait que Levy n'avait pas totalement confiance en ses sentiments. Plus exactement, elle avait toujours eu peur qu'il l'abandonne parce qu'à cause de sa condition elle doutait énormément d'elle, que quelqu'un puisse l'aimer véritablement. Mais l'entendre lui dire qu'elle avait confiance en lui avec une voix aussi sincère le rendait si heureux.

Il aimait la Levy qui était en train de changer, celle qui voulait faire confiance en son cœur et aux sentiments de ceux qui lui tendaient la main.

— Je t'aime, dit-il. Je t'aime Levy, je t'aime.

Cet incident avait certe été malheureux pour eux, mais d'un autre côté, il avait laissé une note positive chez Levy.

* * *

Mirajane posa soigneusement sur la table le plateau qu'elle avait apporté de la cuisine et versa une tasse de thé fumante au blond. Malgré la vue magnifique sur le buis et les bruyères du jardin de la cour extérieur, il faisait particulièrement froid sur la terrasse et une boisson chaude était des plus appréciables.

— Je ne m'attendais pas à ce que tu vienne, fit-elle, prenant place à son tour en portant sa boisson à ses lèvres.

C'était chaud !

— Un petit ami ne peut pas venir voir sa copine quand il en a envie ?

Mirajane rougit. Dire qu'enfin ils étaient ensemble.

— Mais non, rit-elle.

Luxus fixa l'infusion colorée remplie dans la tasse. Il n'aimait pas le thé.

— Je suis tracassé par quelque chose et il fallait que je m'ôte le doute.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Le blond resta un moment silencieux avant de prendre la parole.

— Est-ce que tu savais que Levy est à l'hôpital ? C'est ta camarade n'est-ce pas ?

La blanche acquiesça d'un hochement de tête.

— Elle s'était évanouie à peine arrivé en salle et une ambulance est arrivée ensuite, depuis elle est à l'hôpital. Pourquoi tu me poses la question, il y'a un problème avec elle ? Ah c'est vrai que Gajeel et toi vous êtes amis. Comment elle va ? Il t'en a parlé ?

— Il était plus dans un sale état pour pouvoir dire quoi que ce soit.

— C'est normal. Ils sont tout le temps ensemble au lycée. Ça me rend triste, j'espère qu'elle va bien.

— Elle t'inquiète c'est ça ?

— Comment ne pas être inquiète ? Juvia a dit qu'elle s'était volontairement blessée. C'est tellement triste qu'elle pense à la mort, elle a encore tant de chose à vivre.

— C'est bien beau tous tes souhaits mais tu connais au moins les raison qui l'ont poussé à avoir à ces pensées ? Se sont les actes causées par tes camarades ! Dis-moi une chose, pourquoi Lucy lui faisait tout ce mal ?

— Je ne sais pas. Personne n'apprécie particulièrement cette fille. Peut-être c'était de la discrimination ou juste un manque de chance.

— Un manque de chance ? Vous êtes juste de gros ordures c'est tout. Franchement, c'est quoi cette merde que vous lui avez fait subir pour qu'elle termine de cette façon ? Et puis ton amie a l'air d'avoir fait des trucs dégueulasses vu comment Levy a réagi à l'hôpital.

— Elle s'est réveillée ?

Il ignora sa question.

— Et toi ?

— Moi ?

— Est-ce que toi aussi tu l'as blessé ?

— Non !

— Et pourquoi vous ne l'avez pas arrêté quand elle faisait des conneries sur une personne qui n'a rien demandé ?

— J'aurais aimé que tu sois venu pour me voir et non pour me questionner avec ce doute dans les yeux. Tu crois que moi aussi je l'ai maltraité ? Ou que j'encourageais Lucy comme c'est mon amie?

— Je constate juste que vous ses amies n'aviez rien fait pour l'arrêter. T'es consciente qu'à cause d'elle une personne s'est blessée, est restés inconsciente pendant deux jours et a voulu renoncer à vivre ? Pourquoi vous l'avez pas aidé ? Parce qu'elle n'était pas ton ami ? Et si ça avait été ta sœur ou une personne que tu aimes qui avait subit tout ça sous tes yeux, tu ne te reprocherait de rien comme maintenant ?

Mirajane baissa la tête. Il avait raison. Le gouffre dans lequel Levy se trouvait était le résultat du silence de chacun

— Je n'ai jamais été d'accord avec ce qu'elle subissait. Je ne me suis jamais moqué d'elle ou quelque chose du genre. C'est vrai, je l'ignorais, je fermais les yeux pendant que la majorité des élèves la traitaient très mal. Au collège tu vois bien où vouloir jouer aux héroïnes m'a mené et je ne voulais plus que ma bonne foi soit piétinée de la sorte. C'est pourquoi j'ai été égoïste et j'ai décidé de ne plus me mêler des histoires qui ne me concernent pas.

Luxus soupira, énervé.

— Je comprends que tu sois en colère contre moi. En tant qu'amis nous aurions pu au moins empêcher que Lucy lui fasse du mal, mais ce n'est pas comme tu l'imagines. Au début on ne le savait pas, elle faisait toujours en sorte de retourner les choses en sa faveur. Tout comme elle avait menti que Levy l'avait poussé, elle s'est servie de moi et a voulu lui tendre un piège en l'accusant de vol. Mais quand je l'ai su j'ai présenté mes excuses à Levy et j'étais très sincère.

— Elle est vraiment pourrie votre amie. Et vous non plus vous n'êtes pas des anges dans cette classe. Vous avez regardé des gens la maltraiter comme si de rien n'était, ou c'était si plaisant à voir que personne ne voulait se priver du spectacle ?

— Ce n'est pas ça, souffla-t-elle.

Mirajane ne sut quoi ajouter. Il a avait très déçu.

— Je reconnais que c'était horrible de notre part de l'abandonner à son propre sort. Bickslow et Lucy l'ont le plus torturés. Surtout Bickslow qui la maltraitait ouvertement aux yeux tous et maintenant elle a voulu mourir.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là qu'elle a voulu mourir à cause de Bickslow ?

Mirajane tourna la tête en direction de la grande allée dallé où se tenait sa sœur.

— Lisa ?

— J'ai bien entendu ? Bickslow a poussé quelqu'un à vouloir mourir ?

— Euh et bien... Écoute...

— C'est qui ? C'est cette fille qu'il maltraitait ? Elle s'est fait du mal ? Pourquoi tu ne me réponds pas ? J'ai besoin de savoir, s'il te plaît dis-moi.

— C'est... C'est vrai elle s'est coupée la main avec un morceau de verre.

Lisanna fut horrifiée. Les atrocités qu'elle avait subies l'ont poussée à agir ainsi ?

— Elle va bien ? Comment elle va ? C'est grave ?

— Je ne sais pas, elle est à l'hôpital et inconsciente depuis. Peut-être qu'elle s'est déjà réveillée, tu ne devrais pas trop t'inquiéter.

Toute bouleversée, la cadette de la fratrie retourna sur ses pas.

— Ne sort pas dans cet état ! S'il te plaît, Lisanna ! appella sans cesse sa sœur.

— Qu'est-ce qu'elle a ? Elle connait Levy ?

— Si seulement c'était ça, elle est amoureuse de Bickslow.

La jeune collégienne sortit de la maison. Si seulement il l'avait écouté, si seulement il s'était excusé peut-être que... Peut-être que...

— Qu'est-ce que ça aurait changé ?

Après une longue marche de plusieurs minutes, à déambuler sans but précis à travers les rues de la ville de Magnolia, ses pieds la conduisirent finalement vers l'endroit que convoitait secrètement son cœur : Chez Bickslow. Elle se trouvait là, devant la porte et le cœur tambourinant fort dans la poitrine.

Des secondes défilaient durant lesquelles elle demeurait immobile devant l'entrée, hésitante. Sans trop savoir pourquoi elle était là, elle décida de sonner à la porte. Espérant à la fois qu'il n'y ait personne pour ouvrir, tout en souhaitant secrètement le voir sortir.

La poignet de la porte s'actionna et le jeune homme se présenta à la porte, stupéfait de voir qui se trouvait devant lui.

— Lisanna ?

La collégienne retint son souffle.

Bickslow.

Sa respiration devint de nouveau instable. Elle désirait tant lui murmurer son amour et crier qu'il lui manquait affreusement, mais elle était horrifiée par lui, par ses actes, par sa personnalité qui avait conduit une personne innocente à se souhaiter la mort.

— Tu comptes rester muette ?

— Je déteste t'aimer si tu savais. Je déteste les sentiments que je ressens pour toi.

Le garçon fronça les sourcils.

— Ne dis pas ce que tu ne penses pas, chérie.

— Je t'ai dis de ne plus m'appeler comme ça, le reprit-elle.

— Pourquoi ? Ça te met mal à l'aise ? Ou ça t'affole ? Tu te rends compte que tu ne peux pas arrêter de m'aimer même si tu le désires de toutes tes forces ? dit-il, glissant une mèche de cheveux derrière son oreille.

— Ne... Ne me touche pas.

Elle se recula vivement. Elle ne saurait dire si les rougeurs sur son visage étaient causé par le feu quil savait provoquer en elle, ou par le vent qui avait à plusieurs reprises fouetté son visage.

— Comment tu peux être aussi plaisantin alors qu'une personne s'est volontairement fait du mal par ta faute ?

— Pour toi je suis responsable de tous les maux du monde ?

— Cette fille que tu maltraitais à voulut mourir ! Elle s'est blessé ! Pourquoi tu ne t'es jamais excusé ? Juste ça ! Je demandais juste ça !

— Cette handicapée ? Si elle est a l'hôpital en quoi ça me regarde ?

Les paroles de l'adolescente restèrent bloqués en travers de sa gorge.

— Co-comment ? C'est à cause de toi ! Tu l'as fait vivre un enfer, tu l'as harcelé, fait du mal, tu t'es moqué de son problème d'handicap.

— Si elle a voulut mourir c'est son problème. Je ne l'ai pas approché ces derniers semaines et si maintenant elle se fait du mal c'est ma faute ?

Le choc fut brutal pour Lisanna. Oui, il venait de réduire à neant le peu de foi qu'elle gardait encore en elle, qu'il puisse changer pour le meilleur. N'avait-il aucune once de conscience et de moralité ?

— Qu'est-ce que je croyais en venant ici ?

Qu'il aurait des remords ? Qu'il se serait repenti ?

— Tu es sans cœur ! s'écria-t-elle.

— Si j'étais sans cœur tu crois que je pourrais t'aimer ?

— Entendre le mot aimer venant de ta bouche est risible.

— Tu veux que je m'excuse c'est ça ? Je vais le faire mais ne me demande pas autre chose de stupide.

Son cœur fit un bond dans la poitrine. Il s'excusera pour de vrai ?

— Pourquoi maintenant ? Il est trop tard. Tu viens de tout briser. Je ne veux plus que tu t'approches de moi.

— Bordel mais qu'est-ce que tu veux à la fin ? Arrête tes gamineries ! Tu es la première à me demander de m'excuser, puis tu me dis de rester à distance. Tu m'insultes, puis tu prétends m'aimer pour ensuite me repousser à nouveau. Tu crois que j'en ai pas marre de tourner en rond avec toi ? Ne vient pas me trouver comme tu le fais si toi-même tu ne sais pas ce que tu veux.

— Je...

Lisanna se mordit les lèvres.

— Tu crois que je suis venue ici par plaisir ? Je voulais te faire voir l'impact que peuvent avoir tes actions mais tu es tellement impénétrable. Tu ne réalises pas à quel point ça fait non seulement du mal à ces victimes, mais aussi à ceux qui t'aiment. Enfin, je me demande s'il y a des gens qui t'aiment. Je suis peut-être la seule idiote.

Piqué à vif, il saisit brusquement le bras de la jeune fille.

— Mais qu'est-ce que tu t'imagines ? Que tu es spéciale ? Des filles il y'en a des tonnes, rit-il.

La gorge de la jeune fille devint sèche que s'en était douleureux. Son amour ne signifiait-il rien pour lui ?

— Alors pourquoi tu es toujours seule alors que je t'ai rejeté ? C'est simplement parce que tu ne vaux absolument rien !

Son visage fut déformé par la haine et l'humiliation alors qu'elle s'en allait après avoir prononcé ces mots crus.

Lisanna se dirigea vers le parc de Magnolia, s'assit sur un banc et ferma les yeux. Bickslow et elle se faisaient mutuellement du mal, leurs échanges étaient toujours marqués par la douleur. À chacune de leur rencontre, leur amour en finissait constamment piétiné. Alors pourquoi ses sentiments demeuraient-ils intacts ?

..........

Je suis vraiment désolé, près d'un mois sans nouvelles. J'ai voulu publier le chapitre le jour de mon anniversaire un peu comme pour marquer le jour mais cela n'a pas pu être possible. Je ne pouvais pas me permettre de bâcler le chapitre car il est très important, Levy passe enfin d'un cap à un cap, c'est pourquoi il a été si long à être écrire. Je devais choisir soigneusement mes mots.

J'espère que la lecture vous a plu.

Ps : s'il y'a des erreurs sachez que j'étais vraiment fatigué pendant la dernière correction, il est tard xD

Avis ?

Marie

2 mai

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