sixième
Tout doucement, Levy ouvrit les yeux et les clignèrent plusieurs fois pour habituer sa vue. Elle prit quelques minutes avant de pouvoir voir nettement et elle rencontra un plafond.
Elle était dans une pièce ? Qu'est-ce qui s'était passé ?
— Ma béquille ! sursauta-t-elle, se levant.
L'adolescente constata qu'elle se trouvait dans un lit. Son sac à dos était déposé dessus et sa béquille non loin. Elle soupira de soulagement en posant une main sur sa poitrine.
La bleutée admira la pièce et remarqua qu'il y avait plusieurs lit, des rideaux de préférence blancs, des armoires et un bureau.
Une jeune femme en blouse blanche fit irruption – de sa poitrine assez généreuse, aux yeux bruns chaussés de lunettes et ses longs cheveux mauves noués par un ruban bordeaux – et Levy leva les yeux vers elle.
Cette dernière se rapprocha d'elle, s'assit sur lit et elle répondit à la question silencieuse de Levy voyant son regard confus.
— Tu es à l'infirmerie.
— Qui m'a amené ? demanda-t-elle doucement.
— Un élève. Tu es arrivé évanouie.
Alors elle n'avait pas été ignorer dans les couloirs. C'était un soulagement.
— J'ai appliqué une pommade, j'ai fais un massage et mis un bandage sur ton pied. Tu ne devrais pas t'appuyer sur ta jambe, tu risques d'aggraver ta situation. Ça ne fait pas longtemps n'est-ce ce pas ?
— Euh... Oui, bientôt trois mois.
— Très bien. Tu te sens capable de rentrer ? Ou tu veux qu'on appelle un parent ?
— Je ne sens plus mal, je peux rentrer toute seule, dit-elle sachant que son père était bien trop occupé.
Étrangement elle n'avait pas mal sur une quelconque partie de son corps. Est-ce qu'on l'avait rattrapé avant qu'elle ne tombe ?
L'infirmière récupéra un bout de tissu sur le lit.
— La personne qui t'a ramené a attaché ceci à ta cheville et heureusement. Tu t'es fais assez mal en forçant à marcher.
Si seulement elle pouvait savoir qui c'était, elle voulait le remercier de l'avoir conduit à l'infirmerie.
— Est-ce que vous pouvez me d'écrire l'élève qui m'a amené ?
L'infirmerie mit une main sous son menton tout en répondant.
— Il avait plein de percing et une très longue chevelure noir. C'est pas un physique qui s'oublie facilement.
C'était vraiment lui ?
— Je... Je crois savoir qui c'est. c'est gentil à lui, souffla-t-elle.
La jeune fille rangea le bout de tissu dans son sac, accrocha ce dernier à son dos puis récupéra sa béquille.
L'infirmière l'autorisa à rentrer et elle sortit du lycée. C'était presque vide, le ciel prenait déjà des teintes sombres. Dire que la fermeture de l'infirmerie avait été retarder par sa faute.
La bleutée s'assit sur le banc de l'arrêt bus et consulta son téléphone. Son père l'avait laissé des messages ne la voyant pas renter.
Vu l'heure, elle préféra prendre un taxi – malgré qu'elle ne se sentait plus à l'aise dans une voiture depuis son accident – que d'attendre l'arrivée du prochain bus, ne pouvant pas rentrer à pied après avoir aggravé son état et même, elle habitait loin pour faire de la marche.
Arrivée à la maison, après avoir prise une douche, Levy s'échangea et porta une simple robe à fleur de couleur verte et jaune puis elle s'assit dans son lit en retirant le bout du tissu dans son sac.
Levy contempla ce dernier et remarqua que ça avait était déchiré. Elle réunit donc les deux bouts et cela donna l'air d'un bandeau de front – Un bandeau blanc avec des lignes grises – Son voisin de banc portait un pareil aujourd'hui.
Alors c'était lui qui l'avait conduit à l'infirmerie ? Elle le remerciera demain, espérant qu'elle en ait le courage. Il était assez intimidant.
Ses yeux se fermèrent et elle s'allongea dans le lit. Elle était plutôt fatiguée, ça avait été une journée éprouvante.
Levy remonta les draps sur elle, se disant qu'elle avait besoin d'un petit repos, même d'une heure. Elle se réveillera pour dîner et étudier ensuite.
* * *
La porte s'entrouvrit doucement et monsieur Mcgarden entra dans la chambre de sa fille déjà endormie. Il éteignit la veilleuse qu'elle avait laissé allumé et s'assit sur son lit.
Celui-ci avança sa main pour caresser ses cheveux et elle bougea dans le lit.
— Maman... couina-t-elle dans son sommeil.
Le cœur de son père se serra et il cessa son geste affectueux. Tout cette situation était de sa faute, il aurait dû mieux conduire prudemment ce jour là.
Cette immense culpabilité le saisit et sa gorge devint sèche. Il avait soif, il voulait boire, juste une petite gorgée d'alcool, il se sentirait mieux après.
Il se leva pour sortir de la chambre mais la petite voix fluette de sa vie le retint.
— Papa ?
— Levy ? Désolé je ne voulais pas te réveiller. Tu peux te rendormir, dit-il d'une voix basse.
— Tu viens de rentrer ?
— Oui, tout juste.
Matthias repartit s'assoir et Levy se redressa.
— Ça va bien ? Tu n'es pas rentrée à la même heure que d'habitude et je me suis inquiété. Mais bon peut-être tu étais avec tes camarades ou bien il s'est passé quelque chose ?
— Je me suis un peu fais mal, j'étais à l'infirmerie.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il aussitôt.
— J'ai perdu ma béquille et j'ai eu du mal à la récupérer.
— Comment tu l'as perdu ? Fait moi voir ton pied.
— C'est pas nécessaire papa, je vais très bien.
— Tu es sur ? Fait moi toujours signe quand tu as un problème. Tu t'es bien reposé quand tu es rentrée du moins ? Tu as dîner ? Il te manque quelque chose ? Je suis vraiment très absent à la maison je sais.
Levy regarda son père s'inquiéter autant pour elle et son coeur s'échauffa à cela. Était-ce trop de vouloir être considérée à l'école ?
— Je sais bien que tu veux me revoir marcher c'est pourquoi tu travailles autant mais j'ai besoin de toi, dit-elle, la voix cassée par les larmes qui allaient venir.
Levy se serra contre son père pour les cacher.
Monsieur Mcgarden prit sa fille par les épaules et essuya ces perles salées.
— Pourquoi tu pleures ? Tu as un problème ? s'inquiéta-t-il grandement.
— C'est... C'est que à l'école...
Non, elle ne devrait pas inquiéter son père.
— Il y'a quel probleme à l'école ?
De nombreuses larmes se versèrent, mouillant son pyjama rose.
— Tout... Tout va bien. Ils sont gentils avec moi.
— Tes camarades se comportent mal avec toi c'est ça ? déduit-il.
Elle hocha simplement la tête, comment démentir avec autant de larmes qu'elle versait ?
Elle se réfugia dans les bras de son père, comme une petite fille apeurée.
— C'est eux qui devraient se sentir mal de réagir ainsi face à toi. Ils ne connaissent pas la magnifique personne que tu es.
Elle refoula ses larmes, se calmant peu à peu par les doux mots que son père lui murmurait.
Matthias caressa tendrement son dos et la fit allonger sur son lit dès qu'elle se calma après avoir essuyer ses larmes et il remonta les draps sur elle.
— Ne te laisse pas influencer par ça. Je sais que c'est difficile mais avec le temps tu y arriveras.
— Merci.
— Rendors toi, dit-il, déposant un baiser sur son front.
Matthias referma la porte de la chambre de sa fille et entra dans la sienne.
Ah... Il n'avait même pas su quoi lui dire.
Celui-ci glissa contre son lit et repoussa sa tête en arrière. Non seulement il lui avait pris sa mère mais il avait aussi rendu sa vie scolaire impossible.
Se sentant subitement étouffé, dessera le col de sa chemise. Il avait soif. Le manque se faisait déjà plus que ressentir.
Combien... Combien de temps s'était-il retenu ?
Il se leva pour fouiller dans ses armoires et il ressortit une bouteille qu'il prit les mains tremblantes.
Monsieur Mcgarden regarda longuement le breuvage remplissant à moitié la bouteille en verre et il avala difficilement sa salive.
Juste un peu.
Au goulot de cette bouteille presque rempli de cognac, il avala une bonne quantité de cette liqueur brune et quatres mélanges étrange de saveurs, sucré, salé, acide, amer le détendirent à la précieuse odeur d'alcool qui titilla ses narines.
Un soupir de bien être sortit d'entre ses lèvres mais il se sentit mal en voyant le cadre photo de sa défunte femme posé au chevet de son lit.
Il s'avança et prit cette dernière entre ses mains.
— Tu dois être très déçue de moi. Quel genre de père je prétend être ?
Il reposa le cadre incapable de le regarder.
— Qu'est-ce que je fais ? regretta-t-il. J'ai promis à notre fille que j'allais arrêter.
Levy avait besoin de lui plus que tout, il ne voulait pas la décevoir.
Matthias sortit de la chambre avec sa bouteille et se rendit en cuisine. Après avoir prit une grande inspiration et quelques longues minutes pour rassembler son courage, il vida la bouteille dans le l'évier.
C'était une perte de temps, il devait le comprendre.
Il chauffa de l'eau dans une bouloir pour préparer une tisane malgré l'heure avancée.
Dire qu'avant il ne supportait pas d'alcool. Il était bien ridicule maintenant. Plus que tout, il devait redevenir l'homme qu'il était, pour son bien et celui de sa fille.
* * * * *
Levy regarda une dernière fois dans son sac pour être sur de n'avoir rien oublier, le tout en chantant doucement cette mélodie que sa mère aimait bien.
Après toute vérification faite, elle passa son sac sur son épaule et sortit de la chambre continuant toujours d'étendre le son de sa magnifique voix.
C'était pas dans ses habitudes de le faire de si bon matin mais elle avait besoin de moral pour affronter encore une nouvelle journée de classe.
Presque au pas de la porte de la cuisine, entendant des bruits de sûrement son père qui préparait la table pour le petit déjeuner, Levy coupa brusquement son chant, le coeur battant fort à cause de sa bêtise.
Elle entra dans la cuisine priant intérieurement qu'il ne l'avait pas entendu.
—Bonjour papa, salua-t-elle, prenant place.
Ce dernier hocha simplement la tête et ancra ses iris dans ceux de sa fille.
— Pardon, s'excusa-t-elle, baissant sa tête.
— Pourquoi tu t'excuses ? demanda-t-il après un moment de silence.
Son père ne l'avouera plus jamais mais elle savait que ça le tourmentait lorsqu'elle chantait.
— Je t'avais demandé d'oublier ça, dit-il.
Matthias soupira et reprit sa tâche, c'est-à-dire remplir sa gourde d'une boisson tiède qu'il rangea dans un petit sac ainsi que deux bouteilles d'eau.
Ça devrait tenir pour toute la journée. Il devait constamment avoir des boissons sous la main en contre partit de sa soif d'alcool. C'était une méthode assez soulageante parait-il.
Monsieur Mcgarden s'assit à son tour après avoir terminé de déposer les plats à table.
C'était toujours assez silencieux. Par manque de quoi se dire peut-être ou parce qu'ils refusaient de s'autoriser à être heureux dans un moment qu'ils affectionnaient tous les trois auparavant.
Ses traits se crispèrent légèrement lorsqu'il avala sa tasse de thé un peu trop chaud.
— Tu as... Bien dormi ? demanda-t-il, brisant ce silence qui n'avait logiquement pas sa place entre eux.
— Ma nuit n'était pas si mal. Et toi ? s'enquit-elle à son tour.
— Ça aurait pu être pire, dit-il, sourire crispé aux lèvres.
Ce jour tragique hantait ses nuits.
Toutes ses nuits.
Levy s'inquiétait vraiment pour son père, en plus avec son problème d'alcool qu'il gérait, ses deux boulots s'ajoutant à ses nuits tourmentées.
— Ça va aller, dit-il, voyant le regard inquiet de sa fille.
— Tu es sûr ?
— Bien sur, il y'a pas à s'inquiéter.
— Si tu le dis, souffla-t-elle, une pointe de doute dans sa voix.
Levy termina son petit déjeuner très gourmand préparé par son père puis vida doucement son verre de lait au chocolat de ce matin.
Constatant que sa fille était sur le point de partir, il se leva récupérer son goûter déjà ranger dans un sac isotherme.
— Tu manges seule chaque jour ? demanda-t-il, lui remettant le sac se mettant à ses côtés.
La main de Levy se crispa sur la manche de son sac où était rangé son goûter lorsqu'elle le récupéra.
— Ah... Oui.
Matthias fronça les sourcils. Il avait toujours été sceptique à sa demande d'aller avec un goûter et avec ce qu'elle lui avait dit hier, il comprenait maintenant.
Avant que son père ne puisse dire quoi que se soit, elle se leva de sa chaise après avoir récupéré sa béquille adossée sur celle-ci et elle déposa un baiser sur sa joue en se mettant sur la pointe des pieds.
— Je dois y aller, dit-elle.
Monsieur Mcgarden serra fortement sa fille dans ses bras, comme pour lui donner du courage, ce qui la fit sourire.
— Tu sais papa, je peux m'occuper de mes repas toutes seule, dit-elle, levant la tête vers lui.
— Je sais, mais ça me fait plaisir.
De plus ça lui vidait la tête.
Sa fille lui fit un sourire et l'étreinte prit fin. Elle sortit ensuite de la maison pour se rendre au lycée.
..........
Avis ?
18 Juillet
Marie
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