cinquième
Un pas après l'autre, béquille bien en main, Levy avançait dans les couloirs de l'école. Sourire aux lèvres et rempli d'optimisme pour cette quatrième semaine depuis la rentrée, elle avait prise une grande décision en se levant ce matin. Si les autres ne voulaient pas venir vers elle, alors c'est elle qui ira vers eux.
Pour se faire des amis ça marchait dans les deux sens. Elle n'allait pas rester cloîtrer sur sa chaise en attendant qu'une personne bienveillante daigne venir lui adresser la parole.
Elle se sentait déjà très seule chez elle, son père était si absent à cause de ses deux boulots. Elle ne le voyait que le matin et quelques rares fois quand elle rentrait de l'école – s'il n'avait pas directement prit service à son second emploi après le premier - et il rentrait assez tard.
Alors, supporter une seconde solitude à l'école où elle passait une bonne partie de ses journées était trop pour elle. Cependant, elle ne savait pas comment elle devait faire son approche. Peut-être demander un renseignement à propos des cours ou des professeurs même si elle savait déjà ce qu'il fallait.
Elle trouvera quelque chose.
Deux éleves la bousculèrent pour qu'ils puissent entrer dans la classe vu qu'elle avait bloqué le passage prise dans ses pensées.
— Désolée, s'excusa-t-elle, se dégageant de la porte.
— Tu fiches quoi là, tes béquilles ont lâché ou quoi ?
— Nope ça n'a pas de moteur ces chose là, renchérit le second.
— Ouais.
Les deux éleves se mirent à rire pourtant elle ne trouvait rien de drôle à cela. Une journée ne pouvait pas passer normalement sans qu'elle ne reçoive ce genre de moqueries et elle avait bien évidemment essayé de repondre quelques fois mais ils n'avaient fait que l'enfoncer dans sa condition alors elle préférait se taire désormais.
Levy redressa son sac sur son épaule avant d'entrer à son tour sans se démoraliser. Dans cette classe, il devrait bien avoir quelqu'un qui pourrait être sympathique avec elle.
À la recherche de son futur ou future ami.e, elle scruta la classe et repéra une jeune fille aux longs cheveux lisses et verts lui descendant jusqu'au bas du dos, une frange encadrant son visage et des yeux violets.
La bleutée s'avança vers elle alors que la jeune fille était assise sur sa table, causant avec un garçon brun debout à ses côtés.
— Ex-Excuse moi, appella Levy.
Cette dernière prêta attention à la nouvelle venue.
— Oui ? dit-elle, quittant d'un sourire à un regard neutre.
— C'est que j'aimerais savoir si humm... Lors du dernier cours de science est-ce qu'un devoir avait été laissé ? Je n'avais pas très bien suivis la fin de la séance.
— Il y'en a pas.
— Ah oui merci.
Elle aurait peut-être dû poser une autre question et Levy se mit à réfléchir sur comment captiver son attention quand elle entendit :
— Pourquoi est-ce qu'elle te parle ? chuchota le garçon.
— Je sais pas, ignore là.
Levy se figea, le coeur battant très fort.
L'ignorer ?
La jeune fille à la chevelure verte ne lui prêta plus d'attention, retournant à sa précédente causerie et Levy resta devant eux pénaude, honteuse et elle décida donc de retourner s'assoir, le cœur lourd.
À peine se retourna-t-elle qu'un bras l'entoura le cou et elle se dégagea directement, serrant fermement sa béquille.
Pas encore ça.
— Hey, la naine, je peux l'essayer ?
Avant qu'elle ne puisse répondre, il avait saisi sa béquille et elle dû s'agripper à une table pour ne pas tomber sous le coup de la surprise.
— Non, pas... Pas encore, rend la moi, dit-elle à son voleur qui n'était autre que le garçon aux cheveux rose, comme les autres fois.
— T'es ridicule, pourquoi t'aime piquer sa béquille ? lança Grey.
— Tu veux juste pas l'avouer que je suis classe même avec une béquille.
— N'importe quoi, je suis mille fois mieux. Donne moi ça, arracha Grey.
— Non, non je vous en prie rendez-la moi, supplia Levy.
Personne ne l'écoutait, ces deux garçons étaient en train de se disputer sa béquille.
Elle ne pouvait même pas bouger de peur de se faire mal en forçant à marcher pour aller la leur reprendre.
Pourquoi personne ne l'aidait ? Ils regardaient cela comme un spectacle ?
Ça les amusait ?
Levy ferma obstinément les yeux, les mains tremblantes sur la table qu'elle agrippait. ils discutaient tous sa béquille à cet instant pour l'essayer mais pourtant mettait à l'écart celle qui l'utilisait. N'était-ce pas hilarant ?
Quelques jours déjà qu'elle subissait ça, ils voulaient essayer sa béquille comme si ce n'était qu'un pierte objet pourtant c'était son aide pour pouvoir marcher.
— Waouh monsieur Grey !
— Ne les encourage pas Juvia, soupira Lucy.
Levy déposa son sac sur la table et posa une main sur sa poitrine qui battait beaucoup trop fort. Ce n'était qu'un jeu pour ses camarades ? Ils s'en fichaient d'elle à ce point ?
Une main se posa sur son épaule et elle ouvrit les yeux. Elle vit cette fille aux cheveux écarlates.
— Tient, reprend là. C'est la dernière fois que je t'aide.
— Mer... Merci, souffla-t-elle, la gorge nouée.
La bleutée se mit correctement debout et la blonde qui était toujours avec ce groupe d'amis s'adressa à elle.
— Récupère ton sac, ne pose pas tes effets sur ma table, interdit Lucy.
Elle fut choquée et la main tremblante, elle récupéra son sac et partit finalement s'assoir à cette place, au fond de la classe près de la fenêtre après avoir lancé un faible désolée.
Levy entoura ses bras autour d'elle alors qu'elle ne cessait de trembler.
C'était quoi leur problème avec elle ?
Juste parce qu'elle utilisait une béquille et pas eux pour pouvoir marcher ?
<< — Pourquoi est-ce qu'elle te parle ? chuchota le garçon.
— Je sais pas, ignore là. >>
<< Récupère ton sac, ne pose pas tes effets sur ma table. >>
Qu'est-ce qu'elle leur avait fait ?
Elle voulait juste un ami.
Son cœur se serra dans sa poitrine, elle ressentait une douleur atroce et sa gorge était toute sèche.
La sonnerie se fit attendre et Gajeel rentra en classe. Il était encore tout juste à l'heure.
Il s'assit sur son siège et déposa son sac à table. Peut-être il devait penser à régler son réveil mais bon ça ne servira presque à rien, il continuera toujours à dormir.
Gajeel laissa tomber sa tête sur la table. Les réveils de sa mère étaient atroces, de la torture.
Le professeur entra en classe et les élèves se levèrent pour la saluer mais Gajeel constata que sa voisine ne s'était pas levée.
Étrange.
Il fronça les sourcils en remarquant son regard dans le vide, elle n'avait même pas l'air d'avoir remarqué que le cours allait commencer.
Enfin bref c'était pas ses affaires.
Gajeel sortit ses effets et prit appuis sur son coude essayant de suivre la cours mais après quelques dizaines de minutes, c'était un peu trop différent. D'habitude sa voisine participait avec enthousiaste à la leçon mais là rien.
Il jeta un coup d'œil vers elle et ce qu'il vit le surpris assez. Sa main tremblait en tenant son stylo et les larmes coulaient le long de ses yeux.
Une fragile.
Pourquoi elle pleurait en pleine salle de classe ? Enfin comme il l'avait dit plutôt c'était pas ses affaires.
Levy essuya ses larmes et regarda droit devant elle pour suivre la leçon de ce matin avec madame Mavis. Elle ne devrait pas se laisser aller. Tout finira par s'arranger avec le temps, peut-être qu'elle pourra s'habituer.
Constatant la non-participation de son élève aujourd'hui comparé aux séances précédente, l'enseignante se rapprocha de Levy à un moment donné du cours.
— Tu as un problème ? Tu es très silencieuse aujourd'hui.
— Non madame, je... J'ai passé une mauvaise nuit c'est tout, mentit-elle.
— Si tu rencontres un problème en classe n'hésites pas à venir me voir.
— Merci.
À la pause, l'adolescente prit son sac avec elle, sortit de la classe pour se rendre dans la cour et trouver un endroit assez isolé. Elle alla se mettre derrière le bâtiment abritant leur salle de classe et sortit son bento pour manger même si son appétit l'avait quitter avec tout ça.
Finalement, elle sortit son téléphone, son cahier à spirale et lança un enregistrement pour se mettre à chanter.
Ça allait lui remonter le moral.
Pas très loin de là, pensant être seul, une voix s'éleva de là. Qui était donc en train de le déranger dans son moment de retrait ?
Les nouveaux étaient trop bruyants et désirant un peu de tranquillité il était venu ici, le toit déjà occupé par d'autres élèves.
Gajeel inclina sa tête et prêta oreille à cette suite de sons. C'était mélodieuse, harmonieuse, douce.
Qui ça pouvait bien être ?
Curieux, il se leva d'où il était assis et fit quelques pas pour regarder derrière le mur et il découvrit sa voisine de banc.
Levy.
C'était facile de retenir son nom par la façon récurrente des professeurs à l'interroger et jamais il ne se serait douté qu'elle chantait aussi bien.
— Ah non, j'ai fais une fausse note, se dit-elle à elle-même.
Gajeel fut étonné, lui il n'avait pas entendu un son déplaisant. Elle doit être très douée. Est-ce qu'elle suivait des cours ?
Pris dans ses pensées, Levy le surpris en train de l'observer et elle se leva brusquement, faisant tomber le cahier le plus précieux à ses yeux.
Était-il là depuis longtemps ? l'avait-il entendu chanter ?
La jeune fille ramassa son cahier les joues rouge de gêne, c'est sur qu'il l'avait entendu chanter vu l'étonnement peint son visage.
— Tu... Tu m'as entendu ? demanda-t-elle d'une voix faible, la tête baissée.
— Ouais. C'est pas trop mal.
— Merci, souffla-t-elle, le regard toujours baissé.
Lorsqu'elle releva la tête, ce dernier s'était déjà en aller et elle soupira. Sa présence était assez intimidante.
Ils se croisaient parfois à l'arrêt de bus après le lycée mais ils ne s'adressaient ni un regard, encore moins la parole, surtout lui.
Levy épousseta son cahier, c'était les notes de musique de sa mère. Elle rangea le cahier dans son sac et retourna en classe.
*
Levy se rassit après avoir répondu à la question posée par le professeur et ses camarades chuchotèrent comme ils le faisaient à leur habitude.
– C'est vraiment une petite prétentieuse.
– Elle veut juste montrer qu'elle ait plus intelligente que nous.
– Elle n'est pas obligé de répondre à toutes les questions. Qu'est-ce qu'elle veut prouver ?!
Sa main se crispsa et elle essaya de se concentrer sur la lecon presque terminée, faisant abstraction de tous ces médisances malgré que ça la blessait énormément.
La sonnerie annoncant la fin des cours se fit attendre et Gajeel sursauta, se réveillant enfin.
— Enfin terminé ! s'exclama-t-il.
Levy rit doucement, il n'avait presque pas fait attention aux cours de toute la journee mais il était plus pressé que d'autres.
Quand elle finit de ranger son sac, elle saisit sa béquille et sortit de la classe allant récupérer un livre dans son casier. Sa main tremblait en refermant ce dernier, encore une horrible journée qu'elle venait de passer.
Levy reprit son chemin, au même moment, un élève passa en courant ce qui bouscula pas mal d'élève y comprit elle et perdant l'équilibre, elle lâcha sa béquille d'où elle fut obligée de se tenir contre le mur.
Mais c'était pas interdit de courir dans les couloirs ?
Elle se mit à chercher des yeux sa béquille. Malheureusement, l'objet avait roulé plus loin d'elle, se réfugiant contre le mur. Bon, elle pouvait le longer et aller la récupérer mais elle allait devoir s'appuyer sur sa jambe.
L'adolescente frisonna juste à cette perspective. La dernière fois qu'elle avait tenté cela, la douleur avait été intense qu'elle avait été au bord de l'évanouissement.
Son muscle était encore très sensible.
Levy ravala difficilement sa salive, elle n'avait pas trop le choix. Mais peut-être qu'elle pouvait demander à ce qu'on l'aide.
Elle regarda les élèves qui passaient dans les couloirs, pressés et occupés à causer entre eux qu'on aurait dit qu'elle était invisible.
Le bleutée ferma les yeux pour se donner du courage puis elle avança en longeant le mur. Quand elle prenait appui sur sa jambe gauche pour avancer ça lui faisait vraiment mal mais elle devait forcer.
Ses yeux se plissèrent à cause de la douleur et ses pieds se mirent à trembler.
— Plus que quelques pas, souffla-t-elle, serrant les dents.
Bornée dans sa résolution de récupérer sa béquille par sa seule volontée, elle s'appuya encore sur sa jambe et une douleur lacerante la fit flancher, aux bords des larmes.
Elle était allée trop fort.
La jeune fille vit flou et vacilla, elle allait tomber, ses pieds ne bougeaient plus, ils flageolaient. Même les bruits lui parvenaient de façon lointaine, elle allait perdre connaissance par un trop plein de douleur.
Les mains tremblantes tout comme ses jambes, elle se rapprocha dangereusement du sol, les pieds tremblotant et douloureux. Toute force lui avait quitter.
Au bord de l'évanouissement, ses yeux se fermèrent et elle se laissa tomber vers l'avant.
..........
Avis ?
14 juillet
Marie
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