Chapitre 14
Hey !
Ce chapitre c'est vraiment la définition de moi qui regarde trop de Kdrama, vraiment désolé....
En vrai le chapitre est cool vous en faites pas
C'est écrit sur Moments de Christopher
Bonne lecture !
Chapitre 14
Le monde autour est flou. Il y a des couleurs qu'il n'a pas vu depuis une éternité, des couleurs qui tournent, tremblent et l'emportent dans un tourbillon vertigineux. Dans l'immense et terrifiant vide. Il aperçoit cet homme mais ne peut pas voir son visage, dissimulé dans l'ombre. Il ressent les coups, la lame du couteau lui transperçant le dos, le sang, la folie qui lui monte à la tête. Et la douleur. Insurmontable. Déchirante. Il n'arrive pas à se relever et il s'enfonce encore et encore dans ce vide. Il n'y a plus l'homme. Il n'y a plus rien.
Il sent son corps qui se métamorphoser. Respiration haletante. Sueur froide. Les poils se hérissent. Le cœur cogne. Il baisse les yeux. Vision d'horreur. Un corps est étendu sur le sol. Il le reconnaît. C'est le sien. Gisant dans le sang, les yeux encore ouverts, mort. Mort. Le mot résonne dans son esprit.
La respiration atteint un point culminant. le cœur lutte comme pour percer la cage thoracique. Il se réveille en sursaut, les yeux remplis de visions insoutenables. Il se redresse, trempé, le souffle détruit, la gorge hurlante. Il n'arrive plus à reprendre son souffle. Il a mal partout. Il a l'impression de mourir.
Il lance des coups d'œil affolés autour de lui. Il est chez lui. Il essaye de s'en convaincre. Il est chez lui. Il a des flashs de cette nuit. Le rouge du sang se mélange à la lumière de la lune. Il voit la lame. Il se gratte frénétiquement le poignet. Il est chez lui. Ses ongles déchirent sa peau. Il a mal, terriblement mal, mais il reste dans cette réalité et ne replonge pas dans ce cauchemar. Il ne parvient pas à se calmer mais attrape d'une main tremblante son téléphone. Il connaît quelqu'un qui pourra le calmer.
Jae montait les marches quatre à quatre jusqu'à l'appartement d'Elohim. Il avait suffi d'une voix tremblante et de propos peu cohérents pour qu'il rapplique sans réfléchir à deux fois. Il s'en voulait. C'était sa première nuit hors de l'hôpital, seul. Il n'avait pas voulu lui proposer de rester, pour ne pas paraître oppressant et s'était dit qu'après cette semaine sans cesse entouré, être un peu seul lui ferait du bien.
Il toqua et un Elohim transpirant lui ouvrit. Il avait les yeux à peine ouverts et une respiration haletante, mais surtout, Jae remarqua du sang séché un peu partout sur son t-shirt et sur son bras. Les crises d'eczéma, sans grande surprise, mais pas que visiblement. Le médecin caressa doucement le visage du joueur.
- Tu as fait un cauchemar ?
Elohim voulut répondre mais son souffle l'empêchait de penser correctement.
- Viens on va se mettre sur ton lit, murmura Jae en le laissant s'appuyer contre lui.
Il était sur le point de s'effondrer et ne paraissait pas vraiment lucide. Il le laissa s'asseoir et retira de ses épaules son sac d'urgence qu'il avait pris au cas où.
- Raconte moi. Qu'est-ce que tu as vu ? dit-il en retirant le t-shirt sale.
Alors qu'il faisait appel à toute sa concentration pour former une phrase, le médecin inspecta le pansement dans son dos. Le sang venait de points de suture qui avait dû se rouvrir dans son sommeil agité.
- J'étais là-bas... J-Je me voyais... mourir, dit-il d'une voix plaintive.
- Tu n'es plus là-bas, tu es avec moi et tu es bien vivant, le rassura Jae en posant une main sur son torse comme pour lui apporter une preuve.
Elohim acquiesça mais la peur continuait de se lire sur son visage.
- Je vais devoir changer ton pansement, d'accord ? Je vais chercher de l'eau. Tu as vu ton agresseur ?
L'arrière gauche ne répondit pas tout de suite et se contenta d'attendre.
- Je n'ai vu qu'une silhouette.
- Il a parlé ? demanda Jae depuis l'évier
- Non.
Quand Jae revint, Elohim avait laissé reposer sa tête sur ses genoux. Le médecin porta une serviette sur son cou pour essuyer la sueur, le força à relever son menton.
- Je sais que c'est dur mais...
- Je ne veux plus jamais me retrouver là-bas, gémit Elohim d'une voix brisée, c'était... horrible. C'était... comme si... c'était terminé pour moi et je ne pouvais rien faire.
De grosses larmes coulèrent le long de ses joues et Jae l'attira dans ses bras.
- Chut, ne t'en fais pas, ça va s'arranger.
Elohim s'agrippa à ses épaules comme si sa vie en dépendait. C'était peut-être la seule bouée qui le maintenait en vie à cet instant. Lorsqu'il remarqua que ses larmes et sa sueur tâchaient la chemise blanche, il se força à se reprendre et à s'écarter.
- Excuse-moi. Ce n'est pas dans mon habitude de...
- Tu as le droit de pleurer, Elo. Je pense même que c'est ce qu'il te faut en ce moment.
Jae attrapa des ciseaux et découpa le pansement rougi. Il monta sur le lit pour regarder le dos. Par chance, il n'y avait rien qui nécessitait de recoudre. Il laissa sa main se promener entre les blessures. Il le sentit frissonner et la retira immédiatement.
- Je t'ai fait mal ?
- Non. Je ne suis juste plus habitué.
Jae s'appliqua pour nettoyer la plaie et refaire le pansement. En tournant la bande autour de son corps, il faisait exprès d'effleurer avec ses doigts son ventre, une manière de lui rappeler qu'il était présent même s'il ne parlait pas, ou peut-être en avait-il besoin lui-même.
- Fais voir ton poignet, murmura Jae en collant la dernière partie du pansement.
Il s'exécuta sans grande conviction. La peau était rougeâtre et malgré les soins à l'hôpital, les plaques restaient tenaces.
- Tu t'es beaucoup gratté ces dernières années ?
Elohim hocha tristement la tête.
- Je suis désolé.
- Ce n'est pas ta faute. Mais j'aimerai beaucoup que tu en parles à quelqu'un la prochaine fois.
Il appliqua la même crème qu'en Euro et le joueur se surprit à sourire à cette idée. Jae n'eut pas le temps de reposer le pot à ses pieds, qu'Elohim pressa ses lèvres contre les siennes. Son baiser reflétait une extrême fatigue, un dernier coup d'éclat avant de capituler.
- Tu peux rester cette nuit ?
- Je ne vais nulle part, répondit Jae avant de l'embrasser à son tour.
Elohim sourit et sentit toutes ses forces quitter son corps. Jae le soutint comme il put et l'aida à s'allonger dans le lit. Le joueur semblait enfin se détendre et s'endormir. Jae rabattit une couverture sur lui. Il le regarda pendant quelques secondes. Même s'il avait très envie de le serrer contre lui et de s'endormir à ses côtés, il décida de ne pas rester dans le lit, pour ne pas profiter d'un instant de faiblesse ou d'un manque de lucidité.
Il s'empressa de ramasser les morceaux de pansement et de ranger son sac. Il tira un fauteuil à côté du lit et s'effondra dedans, enroulé dans une couverture. Il aurait voulu s'endormir aussi vite qu'Elohim mais trop de pensées parasites peuplaient son esprit et il ne parvint à lâcher prise que lorsque le soleil pointait le bout de son nez.
- Jae ?
Le médecin ouvrit les yeux. Elohim était debout, face à lui, complètement habillé, portant une tasse de café chaude dans la main.
- Il est quelle heure ?
- Onze heures.
Jae sursauta.
- Onze heures mais je suis en retard !
Elohim éclata de rire.
- C'est dimanche, tu n'es pas de garde, il me semble. Calme toi.
Il lui tendit le café et Jae se détendit un petit peu. Il avait tellement pris l'habitude des gardes régulières que ne pas travailler le dimanche lui semblait impossible. Elohim s'assit sur le bord du lit et but une gorgée de sa propre tasse.
- Bois, ça va te faire du bien.
Jae goutta le sien, il était bien meilleur que celui de l'hôpital.
- J'ai tout donné sur le café... Je me suis dit que ça te donnerait une excuse pour revenir chez moi.
- Oui, ce serait vraiment la seule raison pour laquelle je voudrais revenir, ironisa Jae.
Elohim sourit pour toute réponse et décida d'aborder un autre sujet, celui qui le travaillait depuis qu'il s'était réveillé.
- Merci beaucoup d'être venu. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans toi.
- C'est normal. N'importe où, n'importe quand.
Elohim passa une main anxieuse dans ses cheveux.
- Je voulais que tu saches que je sais faire la différence entre des moments où je suis un peu vulnérable et en manque d'affection et des moments où j'ai vraiment besoin de toi. C'est pas parce que j'ai subi une agression que j'ai envie de te voir ou d'être avec toi, c'est parce que... je suis bien avec toi.
Jae ne sut pas quoi répondre mais entendre ces mots, prononcés pour lui, le fit rougir violemment.
- Si tu es d'accord, on pourrait sortir ensemble.
Jae resta bouché bée. Il ne s'attendait pas à cette éventualité. Il se rappela la dernière fois qu'Elohim lui avait demandé de former un couple. Il avait refusé et sur le coup il avait cru bien faire. Mais après deux années à s'en mordre les doigts, après avoir cru le perdre pour de bon, après avoir senti à nouveau son cœur battre à ses côtés, il avait finalement trouvé la réponse à cette question.
Il se leva et se précipita vers lui pour l'embrasser.
- Oui ! Evidemment oui !
Elohim le laissa s'asseoir sur ses genoux et ils profitèrent de cet instant, hors du temps et de l'espace, juste eux et une sensation de bonheur qui les entourait.
Alors que Elohim était au téléphone avec la direction du PSG pour discuter de son avenir au sein du club, Jae, qui faisait la vaisselle, fut interrompu par les vibrations de son téléphone. Lorsqu'il vit le nom s'afficher, il hésita. Mais Elohim était dans une autre pièce et il avait trop souvent pris l'habitude d'éviter les confrontations ces derniers temps.
- Oui ? commença-t-il en coréen
- Ah Jae-Yu tu décroches enfin ! Ça fait trois jours que j'essaie de te joindre quand même, s'écria la voix agacée de son père.
- Excusez-moi, Père. Je travaille beaucoup.
- Il serait temps que tu quittes la France et reviennes. J'aimerai te parler de la succession.
Jae déglutit et fit tout son possible pour ne pas transmettre la moindre émotion. Il y avait des forces qui parfois décidaient à sa place de la trajectoire de sa vie. Il connaissait bien ces forces, celle de sa famille et en première ligne de son père.
- Je vais faire mon maximum.
- Ne tarde pas trop, mon fils. Nous devons aussi parler de tes fiançailles.
- Je sais.
Il ne savait que trop bien ce qui l'attendait s'il remettait un pied en Corée. Pourquoi, lorsqu'il pensait toucher du doigt un morceau de bonheur, il lui était retiré presque aussitôt ? A croire que la vie désirait continuer à ne pas lui faire de cadeaux.
Voillàààà
Merci pour la lecture !
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