Adrien relut plusieurs fois le message insoupçonné. Il ne comprenait pas le sens de ces mots. Il refusait de faire des hypothèses farfelues à ses yeux. C'est l'effet que tu me fais au fond du cœur. Quel effet ? Il se mordit la lèvre alors que ses sourcils se froncèrent. Il soupira déconcerté puis tapota rapidement sa réponse.

   De Moi à 23h52 :

« - Thomas, bonsoir. Est-ce que tout va bien ? »

   De Thomas à 23h54 :

« - Je me sens léger je pourrai voler ! »

   De Moi à 23h56 :

« - Si tu pouvais éviter, je n'ai pas envie de te retrouver sur le trottoir après une chute du deuxième étage. »

   De Thomas à 23h57 :

« - Tu t'inquiètes pour moi ? Je suis trop content ! »

Le brun resta muet face à la réponse de Thomas qui ne lui ressemblait pas. En faite, c'est toute cette conversation qui lui paraissait invraisemblable.

   De Thomas à 23h59 :

« - Mais ! Rayou veut prendre mon téléphone parce que je souris trop ! »

Je vois... Se dit-il. Il commença à voir un début d'explication. La présence de Rayenne, les messages étranges, la tensions perceptible de son propre côté... Ils devaient être en soirée et Thomas a dû abuser légèrement de la boisson. C'était l'explication la plus possible. Adrien soupira de nouveau plus longtemps cette fois-ci. Néanmoins, il ne put s'empêcher de passer un rapide appel pour s'assurer que ça aille pour son ami. Les bips renchaînèrent sans laisser de réponse apparaître. Quand enfin on décrocha. La musique couvrant presque les bruits du feu, les rires, les cris de plusieurs personnes. Définitivement une soirée. Il finit par raccrocher voyant que personne ne lui répondait vraiment, il fallait avouer qu'il n'avait pas non plus chercher à entamer un dialogue. Il le ferait demain, pour s'assurer que tout s'était bien passé. Quel était ce pincement à l'instant ? Qui le démangeait de l'intérieur sans pouvoir se défroisser ? C'était douloureux. Mais Adrien l'ignora pour replonger ses yeux vers le spectacle endiablé d'un ciel en feu. Et un sourire habituel couvrit ses lèvres d'un visage fermé trop sérieux.

Enfin, le théâtre lumineux cessa et avec lui l'orchestre cacophonique. Le streamer regagna lentement son appartement au cœur de la ville. Marchant en prenant le temps de recharger ses batteries par de longues inspirations polluées. En rentrant chez lui, il alla se chercher une bouteille d'eau au frigo. Il vit un restant de champagne au fond et hésita un instant. Puis il succomba. Il reposa la bouteille pour se saisir du champagne et se sortir un beau verre à pied. Il se servit un bon verre avant de ranger la bouteille. Ses doigts se placèrent sous le verre qu'il porta à son nez. Il sentit la délicieuse odeur raffinée puis se lèvres s'y posèrent. Les fines bulles pétillèrent sur ces dernières, l'amusant légèrement. Il avala le contenu en y savourant chaque gorgée tout en contempla la toile étoilée qui triomphé par-delà sa fenêtre. Ses yeux voyagèrent d'une étoile à une autre, se divertissant merveilleusement des constellations qu'il pouvait deviner. C'était une vue à tombée. Il était fou d'elle. Malheureusement il avait peu d'occasion de la voir en pleine ville. Cette vue avait la faculté maîtresse de soulagé ses épaules et élancer son cœur. Se détacher des écrans pour admirer la vraie vie était une occupation qu'il trouvait primordiale pour un streamer. C'est bien beau de s'émerveiller pour un fond d'écran représentant l'univers si c'est pour oublier la réelle étincelle des étoiles du ciel la nuit. Elle était là, la vraie valeur de la vie. Louanger de ses propres yeux les trésors de la nature et non pas les pixels d'une photo. C'était des réflexions profondes qu'il pouvait parfois avoir, en admirant le paysage. Un petit point faible qui le rassurait. Mais son esprit se faisait bien trop envahir pour son propre bien. Il décida donc d'aller trouver asile dans son lit où il s'accorda de fermer les yeux pour se laisser rêvasser dans de lointaines contrées.