Quatre petits jours étaient passés. Quatre jours étaient passés et pourtant Louis ne voulait toujours pas retourner dans cette chambre. Il avait même du mal avec la maison tout court, à vrai dire.

  Heureusement pour lui, lorsque Harry avait répondu au téléphone mais qu'il n'avait eu aucun son provenant de Louis, il s'était immédiatement inquiété et, après avoir appelé Liam par sécurité, il avait rapidement emprunté la voiture de son garde du corps, et avait conduit comme un fou pour rejoindre le châtain. Une fois dans la maison, il avait trouvé celui-ci bien conscient et caché sous le lit, sans toutefois vouloir en sortir.

S'en était suivi une bonne heure d'explication pour le châtain et de paroles rassurantes, qui avait finalement porté ses fruits puisque Louis était sorti, avait rassemblé ses affaires et était allé se réfugier sous le porche de la maison, qui l'abritait de la pluie.

   « Louis, rentre, tu vas attraper du mal ! l'avait prié Harry.

   - C'est en restant là-dedans que je vais attraper du mal ! avait répondu ledit Louis en désignant la maison du doigt. »

Le jeune homme aux cheveux bouclés avait simplement soupiré avant de rejoindre son ami, le portable à la main.

   « Qu'est-ce que tu fabriques ? lui avait demandé Louis, soupçonneux.

   - Je demande à Liam de venir. Et à Niall aussi par la même occasion. Autant être réuni pour ce qui va suivre. »

Louis était resté un moment sans voix, particulièrement perturbé par ce qu'il venait de vivre, mais aussi par les paroles qu'avait tenu le plus jeune.

Quand il avait expliqué tout ce qu'il avait vu, Harry avait d'abord paru impressionné, Louis s'était même demandé s'il le croyait, mais à aucun moment le bouclé ne lui avait dit qu'il était cinglé. Comme s'il avait réellement pu voir un fantôme...

  Quand Niall et Liam était arrivés, ils s'étaient empressés de demander quant à l'état de Louis, avant de prendre place sur le petit canapé du salon, après que Harry leur ai demandé. Le châtain, lui, avait accepté de rentrer dans « l'horrible maison hantée », seulement lorsque Liam l'y avait contraint en le tirant par le bras.

   « Alors, tout ça, c'est toujours des conneries pour toi, ou tu admets enfin qu'il existe réellement des choses inexplicables rationnellement ? lui avait demandé le plus sérieux du groupe. »

Ces paroles avaient sonné comme un reproche et Louis, qui en était bien conscient, s'était assit lourdement sur le canapé et avait ramené ses jambes contre lui. Tremblant de froid, il avait accepté avec plaisir le plaid que lui avait tendu Harry et il s'était enroulé dedans, comme si ce dernier était une protection contre les paroles de son ami.

   « Arrête Liam, s'il te plaît. Je ne veux plus jamais repenser à ça. Mais, oui, tu as gagné. »

Louis ne pouvait pas dire qu'il avait rêvé tout ça, il n'en avait pas le droit. Mais c'était dur pour lui. Il s'était tellement moqué des personnes qui croyaient au surnaturel, qu'il se trouvait bien bête maintenant qu'il y avait été directement confronté.

   « Ce qui me paraît bizarre, c'est ce qu'a fait ce fantôme... avait dit Niall en se grattant la tête.

   - Pourquoi ? Tu aurais préféré qu'elle me tue ? avait répondu Louis, plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

   - Louis, tu te calmes immédiatement. Même si je me doute que ce que tu as vécut t'a fait extrêmement peur, Niall ne t'a rien fait. Tu n'as pas à t'en prendre après lui.

   - Je sais bien, Li. Excuse-moi, Nialler, je suis un peu sur les nerfs. Je ne suis pas certain de ce que j'avance, mais après réflexion, je pense que cette femme voulait m'aider. avait-il expliqué par la suite.

   - C'était une femme ? avait demandé Harry.

   - J'avoue que j'ai tellement eu peur que je ne l'ai pas détaillé des pieds à la tête, mais je le pense, oui.

   - Et comment voulait-elle t'aider ? l'avait questionné Niall, à son tour.

   - Je pense qu'elle voulait me prévenir de la présence de l'homme bizarre, dehors. Je pense qu'elle essayait de m'en protéger. avait finalement conclu le châtain en jouant avec ses doigts. Elle essayait de me protéger de cet homme aux yeux rouges. »

Suite à ces paroles, un silence pesant avait envahit la pièce. Chacun avait regardé tour à tour le châtain qui, ne s'en étant pas aperçu, avait continué de jouer nerveusement avec ses doigts, la tête basse.

   « Attends, des yeux rouges ? Tu ne nous l'avais pas dit ! avait soudain bondit Liam, énervé.

   - Si, je l'ai mentionné. Vous n'avez simplement pas écouté.

   - Louis, si tu as vu un homme avec des yeux rouges, ce n'est plus du tout la même chose. Ce n'est plus seulement une question de fantôme. Si c'est ce que je pense, en voulant faire l'idiot, tu t'es vraiment attiré de gros ennuis et nous allons avoir besoin d'aide ! avait affirmé Harry en allant rapidement chercher son téléphone. »

Louis n'avait rien compris de ce qu'il se passait. Tout ce qu'il avait vu, c'était les regards échangés entre Liam, Niall et Harry, et ce dernier composer un numéro de téléphone, des rides d'inquiétude barrant son front.

  Aucun des garçons n'avait voulu dire à Louis qui ils avaient appelé. Alors il était resté assis sur le canapé, qu'il ne quittait plus depuis son « attaque ». Il utilisait ce terme pour nommer sa rencontre avec un fantôme et avec l'homme aux yeux rouges. Pour lui c'était une attaque et non une visite inopinée d'un fantôme qui avait voulu l'aider.

Du reste, il ne voulait même plus se rendre aux toilettes sans que quelqu'un ne l'attende derrière la porte. Ses amis se moquaient d'ailleurs beaucoup de lui pour cette raison, mais il ne pouvait pas s'en empêcher : il ne pouvait pas rester seul sans ressentir une peur panique des plus désagréable. Le seul endroit où, parfois, il se rendait lorsqu'il avait envie d'être seul était les combles aménagés de la maison. Ils étaient sains, bien éclairés, Louis s'y sentait bien. Il y allait plusieurs fois dans la journée, avec un stylo et son carnet, et écrivait. Il n'y avait que durant ces moments-là qu'il se sentait véritablement serein.

  Revenons en cette journée du 9 octobre. Il était aux alentours de onze heures et ce fut le bruit de la sonnette qui sortit Louis de ses pensées. Et voyant que ce n'était pas Harry qui se lèverait puisqu'il s'était endormi à ses côtés, il se leva avec appréhension. Pour dire vrai, il n'était pas tranquille à l'idée d'aller ouvrir la porte. Il ne savait pas qui -ou quoi- pouvait se cacher derrière. Mais il en avait marre de ses réactions de mauviette. Alors il prit sur lui, déverrouilla la porte d'un geste rageur et l'ouvrit à la volée.

   « Et bien, on dirait que même pour ouvrir une porte tu ne fais pas les choses à moitié... s'exclama une voix que Louis connaissait bien. »

Qu'il connaissait bien, mais seulement pour l'avoir entendue à la télévision.

   « Bon sang, mais qu'est-ce que c'est que ce bordel... dit-il en regardant chacune des quatre personnes qui lui faisait face. »

Et ce fut à ce moment que, après avoir réalisé qu'il ne rêvait définitivement pas, Louis se dit qu'il avait fait une grosse connerie.