Chapitre 11 - Juste une question : on va s'en sortir n'est-ce pas ?
Quand il vit arriver Harry chancelant, certainement à cause de la couleur procurée par sa blessure, Louis ne pu s'empêcher de soupirer.
« Toi qu'est-ce que tu fais là ? Tu as entendu le médecin, tu dois te ménager. J'ai pas envie de voir ta blessure se rouvrir. Pas une deuxième fois... finit-il en chuchotant, ses yeux partant dans le vague. »
Étant dans le milieu de la piscine, il fit une ou deux brasses et vint s'asseoir sur l'une des trois petites marches qui permettaient de rentrer dans l'eau.
Prévenant, Harry attrapa la serviette emmenée par son ami et lui déposa sur les épaules, afin que ce dernier n'attrape pas froid.
« Merci. Souffla d'ailleurs Louis en souriant. »
Un sourire certes faux, mais un sourire quand même. Pour Louis, cette journée avait semblé durer vingt-quatre heures de plus. Il avait eu peur, avait été énervé, épuisé, il avait vu Harry blessé, à terre, évanoui et perdant son sang... Ça avait été beaucoup trop pour lui, il ne pouvait pas en supporter autant en une journée. Il ne savait pas comment finirait cette histoire, mais si ça ne se calmait pas très vite, il était certain de devenir fou.
« C'est pour ça que je ne voulais pas te parler de tout ça, Lou. Parce que c'est dangereux, premièrement, et parce que ça demande beaucoup de maîtrise de soi et de calme. Ce que je n'ai pas, commença Harry en s'asseyant au sol, de manière à ce que sa blessure ne se rappelle pas à lui. Ce qu'il s'est passé aujourd'hui est entièrement de ma faute. J'aurais dû t'écouter... Tu pensais qu'un jour je dirais ça ? ricana-t-il, très vite rejoins par Louis qui secoua la tête. Ce que je veux te dire c'est que je ne veux pas que tu te sentes responsables de tout ça. Tu as fait une connerie, certes, mais ce n'était pas intentionnel. Comment tu aurais pu savoir qu'en interpellant des fantômes tu te retrouves avec un vampire aux trousses ?
- D'ailleurs pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il veut s'en prendre à moi ? Je ne lui ai pourtant rien fait à lui...
- Sa femme Louis. Quand tu as provoqué ces fantômes, elle a dû voir en toi une possibilité de rétablir la vérité, pour ces enfants. Il l'a appris et n'a pas dû être très heureux. Je suis sûr qu'au fond de lui il s'en veut terriblement. »
Tout s'éclaira soudain pour le plus vieux, qui trouva finalement un intérêt dans cette histoire.
« Tu crois que si on arrive à retrouver Gabriel ça pourrait permettre à sa femme de partir ? Enfin je veux dire-
- Je vois très bien ce que tu veux dire Lou. Et oui je pense que ça pourrait être le cas...
- Oh... Ça change tout alors... »
Harry lui sourit, et pour la première fois depuis qu'ils étaient rentrés, Louis le regarda vraiment dans les yeux et lui sourit également. Cette fois-ci c'était un vrai sourire, un de ceux qui illuminent le visage, et ça lui réchauffa le cœur. Voir Louis sourire le fit presque oublier la douleur lancinante de sa blessure, qui se rappela tout de même à lui lorsqu'il essaya de s'asseoir en tailleur.
« Harry, rentre et va t'allonger. Je te l'ai déjà dit : je ne veux plus voir une seule goutte de ton sang. En plus je suis certain que les garçons ne savent même pas où tu es ! »
Le jeune chanteur ricana, parce qu'en effet, c'était tout à fait vrai. Liam et Niall le pensait allonger gentiment sur le lit de Louis... Alors que c'était loin d'être le cas.
« Ça va, j'ai mon sauveur avec moi, je ne crains rien. »
Cette phrase remua Louis et fit accélérer les battements de son cœur.
« Je préfèrerai ne jamais avoir à le refaire...
- Je sais. Je suis désolé pour tout ça Lou. Vraiment. »
Le châtain effaça ces excuses d'un geste de la main, créant quelques remous dans l'eau qui vinrent mouiller le bout des baskets de Harry, ce qui le fit grogner.
« Dis Harold, comment tu as connu Sam et Dean ? demanda soudainement le plus vieux. »
Il était temps. Il voulait savoir. Il devait savoir. Il en avait marre d'être dans le flou et s'imaginer les pires scénarios. Il voulait savoir la vérité.
« Je devais avoir treize ou quatorze ans et comme tous les étés, j'étais allé passer mes vacances chez ma tante et mon oncle. Ma cousine était plus vieille mais mon cousin avait mon âge alors c'était beaucoup mieux que de me retrouver seul pendant un mois puisque ma sœur ne voulait pas s'occuper de moi. Bref, durant cet été là on était parti camper autour du lac juste derrière la maison de mon oncle et ma tante. C'est là-bas que ma cousine a connu son premier petit-ami... commença-t-il.
- C'était un vampire ? ne pu s'empêcher de demander Louis.
- Non. Enfin... Vers la fin des vacances, il a eu un accident. La version officieuse voulait qu'il se soit fait attaquer par un chien. La version officielle elle était simplement qu'un vampire l'avait attaqué et qu'il l'était donc devenu à son tour. Et le souci c'est qu'il est revenu trouver ma cousine. Celle-ci avait bien vu les changements qui s'étaient opérés en lui et elle l'a quitté. Sauf qu'il n'a pas apprécié et qu'il s'est mis à la harceler. Peu de temps avant que je ne rentre chez moi, ce fichu vampire s'est pointé chez mon oncle et ma tante alors qu'ils n'étaient pas là et a essayé de nous tuer. Heureusement Sam et Dean sont arrivés et nous ont sauvé. Depuis, dès que je le peux, j'essaye au mieux de leur rendre service. »
Et bien, ça c'était du vécut ! Louis ne s'était pas imaginé que ça aurait pu être un évènement comme celui-ci.
« Ta cousine, comment va-t-elle ? demanda-t-il immédiatement.
- Ça l'a énormément marqué et elle a encore quelques rendez-vous chez un psychiatre, mais elle s'en est bien remise. Elle est très forte, c'est certainement ça qui l'a aidé.
- Et pour toi ?
- Tu sais, c'était il y a neuf ans, alors j'ai relativisé depuis. Mais sur le coup j'étais dans le flou total. Heureusement que Sam et Dean ont été là pour tout nous expliquer.
- Et que sont devenus les vampires ?
- Ils sont morts. Et sincèrement, je ne peux pas dire que je le regrette... »
Louis le comprenait tout à fait. Si jamais quelqu'un s'en prenait à une personne de sa famille, pire, à une de ses sœurs, il était certain qu'il péterait un câble. D'ailleurs, il pensait même qu'il pourrait devenir violent, ce qui n'est pas une bonne chose, mais qui, au moins, permettrait de venger la victime.
Mais le pire, ce qui lui faisait mal au cœur était que Harry avait été confronté à l'existence des vampires alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Il imaginait un petit Harry, avec ses petites bouclettes face à un ado vampire bien plus fort que lui qui agressait sa cousine...
Il en était presque malade.
« Tu crois que nous aussi on va s'en sortir ? demanda-t-il soudainement en sortant de l'eau chaude pour de bon. »
La fraîcheur vint immédiatement le frapper, ce qui le fit frissonner. Il se dépêcha de ressuyer son corps, avant de venir s'asseoir tout près de Harry afin de profiter de sa chaleur corporelle. Celui-ci sourit tout en passant un bras autour des épaules de son ami afin de le rapprocher un peu plus.
« Évidemment qu'on va s'en sortir, Lou. On a la chance d'être accompagné des personnes les plus compétentes en la matière. D'ailleurs, Jay et Billy ont enregistrés quelques Phénomènes de Voix Électroniques dans la maison. Il faut les analyser, mais ils pensent qu'ils viennent tous de Rachel. Elle essaie certainement de nous dire quelque chose... J'espère qu'on en tirera quelque chose d'intéressant. »
Louis hocha la tête, bien que son esprit soit à des milliers de kilomètres de ce que son bouclé préféré disait. En effet, tout ce qu'il voyait était sa proximité avec le jeune homme, et il appréciait ça plus qu'il ne le devrait.
« Oh, au fait, Aaron a récupéré un vieux camping-car. Je ne vois pas en quoi il pourra nous servir mais il y voit un intérêt, alors on l'a laissé faire... Enfin bref, il voudrait qu'il soit repeint, et je me suis dis que ça pourrait nous changer les idées... Qu'en dis-tu ? enchaîna Styles, le réveillant de sa transe bienheureuse.
- Oh euh oui, bien sûr. Je pense que c'est une bonne idée... De toute façon, je ne suis pas certain de pouvoir dormir donc autant m'occuper ! rigola-t-il, avant de vite se reprendre en repassant les paroles de Harry dans sa tête. Par contre il est hors de question que tu restes debout et que tu tiennes un pinceau ! Tu t'allongeras et choisiras les couleurs. Moi je peins. »
Harry, non sans ayant soufflé par cette réponse, se releva aidé de Louis. Puis ils rentrèrent, Louis pour se vêtir de quelque chose de chaud et Harry pour s'asseoir sur quelque chose de plus confortable qu'une margelle de piscine. Le salon étant vide, ce dernier supposa que les autres devaient être dans la cuisine, ou quelque part ailleurs. À vrai dire, il n'en avait rien à faire. Tout ce qu'il voulait c'était passer un peu de temps avec Louis avant que les choses ne dégénèrent. Il n'avait même pas faim, et il se doutait que c'était à cause de l'anesthésie. Il voulait simplement discuter et être aussi proche qu'avant de son Louis. C'était également une des contraintes de faire partie d'un groupe de musique mondialement connu, tout allait tellement vite qu'ils en oubliaient l'essentiel : le fait qu'ils étaient avant tout un groupe de pote qui aimaient passer du temps ensemble.
« Harry ? Tu es vraiment certain de ne pas vouloir rester allonger ici ? lui demanda Louis qui venait de le rejoindre.
- Oui j'en suis sûr. répondit le brun qui venait d'être sorti de ses pensées plutôt violemment. »
Le plus vieux l'aida donc à sa lever et le soutint jusqu'à ce qu'ils soient dans le camping-car en question. Une fois dans celui- ci, Louis prit soin de fermer la porte afin que le froid ne rentre pas et aida Harry à s'asseoir sur le lit plutôt imposant qui se situait à l'arrière du véhicule.
« Voilà. Et maintenant tu ne bouges plus ! Sinon tu auras affaire à moi ! Bon elle est où cette peinture ? demanda-t-il, avant de soudainement se retourner vers Harry. Est-ce qu'on en a au moins ?
- Oui ! ricana doucement Harry pour ne pas se faire mal. Couleur taupe, dans le placard sou l'évier. »
Et en effet, cette couleur serait toujours mieux que cette vieille couleur blanche, où, par endroit, quelques marques noires étaient visibles.
Les heures suivantes, les garçons les passèrent à discuter, tout en peignant pour Louis, et en se reposant pour Harry. Ça avait été un moment serein, reposant, presque intime, et aucun de nos deux jeunes chanteurs ne s'en serait plaint.
Maintenant, ils espéraient simplement qu'il y aurait d'autres de ces moments dans l'avenir...
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