Leurs yeux s'écarquillèrent à la vue du corps de leur camarade qui présentait de nombreuses tâches bleues. Tous les trois restèrent un bon moment à détailler l'expression si particulière qui imprégnait le visage de la défunte...

   Au bout de quelques instants, Léo reprit la lampe torche qu'il avait laissé tombée au sol avant de se rattraper à la rampe et se leva lentement.

   Il observa le couloir du deuxième étage à l'aide du faisceau lumineux. Rien n'avait changé depuis qu'ils étaient arrivés si ce n'était la présence d'un bidon.

   Il se rapprocha de l'objet en plastique couché sur le parquet à seulement quelques dizaines de centimètres des escaliers menant au niveau inférieur. L'étiquette de couleur rouge comportait un mot écrit en jaune que Léo reconnut immédiatement. Huile.

   Léo accéléra le pas, prit un peu d'élan et frappa le bidon d'un violent coup de pied. L'objet en plastique heurta le mur dans un bruit qui résonna à travers tout le couloir.

   Léo était dans une colère folle. Cette soirée était un énorme cauchemar. Probablement le pire des cauchemars de tous les temps.

   Léna était morte. Kévin était toujours dans les parages et ils n'étaient plus que trois. Les trois derniers à rajouter à la liste des victimes. Une fois qu'ils seraient morts, Kévin pourrait se proclamer vainqueur de son stupide jeu!

   - L'huile a été versée depuis le deuxième étage, déclara à voix basse Connor qui sortit ainsi Léo et Mélissa de leurs pensées.
- Quoi?
- L'huile a été versée depuis le haut du deuxième étage, reprit-il.
- Donc, Kévin est ici, supposa Mélissa.
- Qu'est-ce qu'on fait? demanda Léo qui faisait de son mieux pour se calmer.

   Tous les trois restèrent un instant immobiles, se perdant dans leurs pensées respectives. Que pouvaient-ils faire? Se laisser mourir ou se battre jusqu'au bout?

   - Il y a une pièce dans laquelle on a pas été, dit Mélissa qui brisa le silence pesant lourdement sur leurs épaules par la même occasion.

   Tous dirigèrent alors leur regards sur la quatrième porte, la plus proche sur leur droite.

   - Vous voulez qu'on y aille?
- On a pas vraiment le choix, Connor, répondit Mélissa qui percevait sans la moindre difficulté la peur qui avait pris possession de l'âme du jeune homme. Léo?
- On doit le faire, affirma-t-il.

   Le trio se dirigea aussi lentement et discrètement que possible vers la porte abritant la dernière pièce inconnue de la maison. Léo était en tête. Sur ses talons se tenait un Connor des plus hésitant et Mélissa fermait la marche en surveillant leurs arrières.

   Après un dernier échange de regards, Léo saisit la poignée et la tourna. Son cœur n'avait jamais battu aussi vite de toute sa vie. L'ouverture de cette porte pouvait tout changer et il redoutait les découvertes qu'il pouvait faire dans la pièce qui se cachait derrière.

   Il empoigna fermement la lampe torche dans sa main droite et poussa la porte qui émit un crissement diabolique. Le vieux panneau de bois semblait se moquer d'eux.

   Lampe torche à la main, il s'introduisit dans la pièce, rapidement suivit de Connor. Quand il vit ce que contenait la pièce, il n'en revint pas. Comment était-ce possible?

     À suivre...