Chapitre 10

Le bouts des lances me chatouillent la poitrine. Des gouttes de sueur perlent sur mon front. Serai-je tombait dans un piège? C'est fort possible. J'aurais du plus me méfier. On ne m'a jamais appris à suivre une inconnu. La vampire qui m'a accompagné donne le corps de sa sœur à quelqu'un et se tourne vers moi.
- Vous pouvez la relâchez, elle est avec moi. J'ai besoin d'elle.
Les gardes se remettent à leur place habituelle sur les côtes de la porte et elle me fait signe de la suivre. Qui est-elle pour avoir autant d'autorité sur les gardes? Je me le demande. Nous traversons un long couloir puis un grand escalier qui descend et encore des couloirs. Plus nous avançons plus les araignées sont nombreuses au coin des murs. Nous voyons même un rat traverser le couloir mais mon accompagnatrice fait mine de ne pas le remarquer.

Nous nous arrêtons devant une petit porte en bois.
- Je dois parler avec mes parents. Jusque là attend dans cette pièce, j'en ai pour une heure maximum.
J'hésite à refuser, je n'ai pas envie d'attendre, mais rechigner serait impoli vu qu'elle m'a aidé avec les gardes. J'accepte d'un hochement de tête et entre dans la pièce. La porte se referme derrière moi.

La pièce est petite et sale, des toiles d'araignées au plafond, plusieurs couches de poussière sur le mobilier et le sol. Le mobilier est seulement constitué d'un sommier avec un matelas dur comme du béton, une chaise et un bureau rongée par les mites avec deux livres sur une étagère. Elle est éclairé par une petite fenêtre en hauteur munie de barreaux. C'est quoi cette pièce? Une prison. Je refuse de rester un instant de plus ici. Je me retourne et tente d'ouvrir la porte pour sortir. Celle-ci est verrouillée. Je tambourine à la porte avec mes poings mais rien n'y fait, la vampire est partie, et avec, mes chances de sortir d'ici. J'ai l'impression de m'être fait avoir, et pas qu'un peu. Je continue de frapper désespérément à la porte. Évidemment, personne ne répond.

Je regarde autour de moi. J'ai du temps à perdre. Je prend un des livres sur l'étagère. Je souffle sur la couverture pour enlever la poussière. Le nuage poussière me fait tousser. La couverture est en peau d'animal et le livre n'a pas de titre. De toute façon, je n'ai jamais su lire. Je l'ouvre et tombe sur une page vierge, jaunie par le temps. Je le feuillète rapidement, les pages sont toutes blanches. Je prend le deuxième livre. Les pages sont blanches aussi. Agacée, je m'approche du bureau. Il y a deux tiroirs que j'ouvre doucement. Le premier est vide et le deuxième contient une plume et de l'encre. Je crois que j'ai compris à quoi servent les cahiers. Les prisonniers écrivaient certainement des choses pour faire passer le temps. J'aimerais pouvoir faire comme eux mais.... Je ne sais pas écrire non plus. Je soupire. C'est la première fois qu'écrire me semblent utile. Au village, nous n'en avions pas besoin. Je m'assois contre le mur et j'attend.

Une idée me vient. Et si je dessinais? Je ne peux pas écrire mais dessiner et à la porter de tous. Même si mes talents d'artiste n'ont jamais été reconnu. Je prend la plume et la trempe dans l'encre. C'est la première fois que je fais ça. Je tremble la plume plusieurs fois, de peur qu'elle ne soit pas assez mouillé. Je commence à faire un bonhomme mais la plume crisse et fais un bruit pas possible. Elle finit par baver, énervée je la jette contre le mur. Fichue plume! Je me rassoie. Une berceuse que me chanter ma mère dans mon village me revient à l'esprit. Je commence à fredonner l'air d'un ton nostalgique. Elle me manque tellement... Si personne n'a reconnu mais talents en dessin ou m'a souvent demander de continuer à chanter. Personne n'aimait quand je chantais, je chante horriblement faux, mais, je ne sais pas trop pour quoi, on dit que les casseroles attirent la pluie. Nous en manquions au village donc je chantais souvent. Ça n'a jamais marché.

Le bruit d'une poignée qui tourne me sort de mes pensées. La porte s'ouvre et un garde se tient dans l'embrasure de la porte. Je me lève d'un bond et le suit à travers les couloirs sombres du château, faisait presque le chemin inverse que celui qui m'a conduit jusqu'à ma prison. Il me conduit jusqu'à une grande porte que j'avais déjà remarqué en passant devant. Il me fais signe d'y entrer mais lui reste à l'extérieur. J'obéis.

La salle est très grande, des lustres énormes sont suspendus au plafond, au fond de la salle se trouve deux trônes. Un homme et une femme sont assis dessus. Ils possèdent tous les deux une couronne. Le roi et la reine. A leur côté se trouve un vieux barbichu et la vampire qui m'a trouvé dans les bois.
- Alors comme ça, c'est toi, Alys?
C'est le grand barbichu aux cheveux blancs qui vient de parler. Sa voix est calme.
- Oui, qui voulez-vous que je sois d'autre?
Ses yeux me lancent des éclairs mais lorsqu'il reprend la parole sa voix ne laisse rien paraître de sa colère.
- Tu affirme donc être une demi-vampire?
- Oui.
- Peux tu le prouver?
Le roi prend la parole, ne me laissant pas répliquer.
- Pas besoin de preuve. Nous l'avons déjà.
- Ah bon? dis-je avec méfiance, les yeux plissés
- Oui. Ma fille s'est évanouie après avoir bu ton sang. Ce ne serai pas le cas si tu n'étais pas une vampire.
Sa fille? Attend... Sa veux dire que c'est une princesse et par expansion sa sœur aussi donc... La vampire qui m'a conduite ici en ai une aussi. C'est pour ça qu'elle avait autant d'autorité auprès des gardes! Bon, je viens aussi d'apprendre quelque chose sur les vampires: ils ne peuvent pas boire le sang de leur congénère.
- C'est une menteuse! Les hybrides humains vampires n'existent pas! hurle le barbichu
- Il y a un début à tout, répond la reine
Je regarde la reine. Elle ne ressemble pas du tout à ses deux filles. Son teint est tout aussi pâle, comme ceux de tous les vampires d'ailleurs, ses yeux sont rouges mais son visage est plus allongé, ses cheveux sont blonds et coiffé en une longue tresse. Elle me fait penser à Raiponce dans les contes que me raconter ma mère. Mais en plus froid et majestueux bien sur.
- Et euh... Votre fille... Elle va bien? demandai-je
Pas que je l'aimais beaucoup mais... C'est une princesse. Sa veut dire que si on me désigne comme coupable pour son état je signe mon arrêt de mort, vaut donc mieux être poli et faire comme si son sort m'intéresse.
- Elle est dans le coma. Elle se réveillera dans quelques temps, réponds la reine d'une voix soudainement glaciale
- Ma fille m'a dit que tu étais venu ici pour chercher des réponses. Mais à quoi?
- Mes origines. Comme l'a très bien dit le vieux je suis une demi-vampire, la première. J'ai besoin de savoir pourquoi.
- Le vieux? reprend le barbichu, offusqué
- Je vois... Nous pouvons t'aider mais les recherches prendrons du temps et nous voulons quelque chose en échange.
- Comme?
- T'étudiez toi et tes pouvoirs.
M'étudier? Et puis quoi encore? Je refuse. J'ouvre la bouche pour refuser mais le roi me coupe la parole.
- Si tu refuse nous te coupons la tête et l'accrochons à un pieu.
Je referme la bouche. Je n'ai pas vraiment le choix. Au pire je pourrai toujours essayer de m'enfuir. J'hoche la tête pour montrer mon accord.
- Bien, ramenez la dans sa cellule.
Ma cellule? Je ne veux pas y retourner! Cela me rappelle trop les dortoirs à esclaves. Et on ne peux pas dire que j'ai de bon souvenir de ces dortoirs. Je fais mine de refuser mais deux gardes arriver de nul part m'empoignent par les avant-bras et me traînent jusqu'à ma prison.

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