Chapitre 18
Ma tête tournait. Je me sentais nauséeuse, sans pour autant avoir la capacité de vomir. Mon estomac se sentait retourner comme si j’avais mangé quelque chose d’avarié. Je me demandais si j’étais malade. Une sorte d’intoxication alimentaire. Je lâchai un gémissement plaintif, alors que je me recroquevillais sur le sol. La douleur se répandait dans tout mon corps, et j’avais l’impression d’avoir des aiguilles chauffées à blanc, qui se plantaient dans mes os. C’était comme une lente et agonisante torture. Chaque cellule de mon corps luttait contre cette souffrance soudaine. Sous le regard de la lune, je me tordais de douleurs, incapable de sortir ne serait-ce qu’un son depuis le premier cri que j’avais lâché. J’avais l’impression ma chair se ramollissait pour devenir de la pâte à modeler. Je n’avais plus de sensation de mon enveloppe charnelle. Je ne pouvais pas bouger la moindre fibre de mon corps. Un grondement vibra au plus profond de mon être, faisant écho à un autre plus réel.
— Lunae !
Je n’arrivais pas à entendre le moindre son externe, et pourtant je l’entendais m’appeler. Directement dans mon esprit, voir quelque chose de plus profond. Je pouvais sentir la douceur de sa fourrure se frotter à moi, et ce contact me faisait du bien. C’était comme s’il apaisait cette douleur insupportable. Je devais lui faire comprendre de se coller à moi, mais j’étais incapable de me mouvoir. J’étais comme une poupée de chiffon, ne pouvant que subir cet étrange phénomène. Lunael devait me détester pour me faire subir tout ça. Naître incomplète, sans talent pour être une Luna digne de ce nom, et maintenant, mon corps subissait une douleur semblable à l’enfer. Une douleur si forte que mon corps se brisait en milliers de morceaux. Corps qui se fit couvrir de poils de loup.
— Tout ira bien, Lunae.
Karhon m’entourait, ses pattes me ramenaient contre lui. Il réussit à me lover contre lui, ce qui revenait à un étrange exploit. Ma tête reposait contre son flanc, alors que la sienne se retrouvait dans mon dos. Je pouvais sentir son souffle au creux de mes reins. Je me sentais bien dans cette position fœtal, tout contre lui. C’était comme si j’étais dans un cocon de protection. Sa présence me soulageait et même si la douleur était forte, l’avoir près de moi rendait cette souffrance plus supportable. Sa voix résonnait dans ma tête, c’était comme une douce berceuse qui réconfortait mon âme, envoyant mon esprit dans les bras de Morphée.
Mon réveil fut dans un sursaut grognant de douleur. J’avais l’impression que mon esprit avait été anesthésié. Mon corps était lourd et pataud, mais j’avais retrouvé toutes mes sensations. C’était bon d’être de nouveau maître de soi. Mon regard se posa sur mon loup qui m’avait tenu compagnie toute la nuit. Toujours sous sa forme de loup, il s’ébroua doucement, avant de s’éloigner et de reprendre forme humaine. Nous n’avions pas bougé de l’entrée de la grotte. Je le regardais longuement, avant qu’il ne me soulève dans ses bras. Je passais mes bras autour de lui, avant de me rendre compte que j’étais entièrement nue.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? articulai-je, d’une voix presque éteinte.
Mon alpha me regarda simplement en silence, et je fronçai des sourcils en constatant que c’était bizarre. C’était comme si je ne m’étais pas servie de ma voix depuis plusieurs jours. D’autant plus qu’il avait repris sa forme humaine alors qu’il devait rester loup durant la durée de la chasse.
— Karhon…
— Tu es restée inconsciente pendant 3 jours.
— Je quoi ?
— Depuis cette première nuit. Tu t’es… endormie et tu ne t’es pas réveillée. Enfin si, mais tu n’étais jamais entièrement consciente comme maintenant.
Je le regardais incrédule. J’ignorais ce qu’il s’était passé, mais je pouvais ressentir l’inquiétude de ce dernier. Il me tenait si fort contre lui, dans pour autant me blesser. Il enfonça même sa tête dans mon cou. Humant ma peau, et lâchant un soupir satisfait de me voir éveillée et bien portante. Il avait dû vivre un véritable calvaire ces derniers jours. Je le serrais donc dans mes bras aussi fort que je le pouvais.
— Elerys, lâcha-t-il, légèrement grondant.
— Oui ?
— Tu utilises trop de forces, souffla-t-il, en déposant un baiser sur ma peau.
— Hein ?
C’était tout ce que je pouvais répondre à mon loup. À quel instant notait-il que je serrais trop fort ? Il était l’Alpha, plus résistant et plus fort que moi. Il ne devrait même pas sentir ma force de moucheron. Je desserrais mon étreinte et il recula sa tête. Il m’inspecta quelques secondes, avant de relever ses prunelles de glace sur moi. Un frisson descendit le long de ma colonne vertébrale. Je pouvais y voir son soulagement, mais aussi son désir.
— Floslunae…
— Je vais bien. Je n’ai rien, le rassurai-je, en lui caressant la joue.
— J’ai cru que j’allais te perdre…
— Je suis toujours là. Vivante et dans tes bras.
Je déposais un baiser sur ses lèvres, et avant que je ne puisse me retirer, il attrapa ma nuque, m’empêchant de le faire. Ses lèvres vinrent dévorer les miennes, et un gémissement traversa ma bouche. Sa langue vint caresser mes dents et ma langue partit à la rencontre de la sienne. Mes bras trouvèrent leur place autour du cou de Karhon, cherchant à le rapprocher un peu plus. Quelque chose de chaud enfla dans mon corps, et je me sentis le besoin d’en ressentir plus. Le baiser devint plus sauvage, plus brutale, plus intense et éperdu.
— Lunae…
Son désir était si palpable. J’avais envie de me fondre dedans, et de le laisser me faire ce qu’il voulait. C’était comme si ce dernier faisait écho en moi. Ce besoin si pressant de se toucher, de se savoir en vie, l’un contre l’autre. C’était comme un besoin vital. Peau contre peau, la sensation me donnait l’impression d’être de la lave en fusion. Soudainement, Karhon me repoussa, dans un petit grognement. Je clignai des yeux, perturbée.
— Ka… Karhon ?
— Ça suffit, grogna-t-il, en me gardant à distance.
Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Je sentis mon cœur se serrer, alors que l’Alpha se passait une main sur le visage, comme pour se reprendre. Un petit grondement s’échappa de ses lèvres, et un frisson dévala mon dos. Je continuais à l’observer, un peu plus en détail, parce qu’il se pourrait que je puisse avoir manqué un indice sur son comportement. Mes joues prirent une teinte rouge, en voyant son membre gorgé. Bien plus que la dernière fois. Il semblait… imposant, robuste et clairement… gros. Je relevais mes prunelles sur le visage de mon loup, et je vis son expression, sombre, plein de désirs, mais une pointe de bouderie dans le fond de ses prunelles glaces.
— Si tu as compris, garde tes distances. S’il te plaît. Je ne veux pas te faire de mal, soupira lourdement Karhon.
— Je peux t’aider à te soulager… comme la dernière fois, proposai-je.
— Lunae. Ça ne suffira pas. Je veux être en toi, et je ne serai pas suffisamment doux pour que ce soit sans douleur.
— Je… je veux quand même t’aider. Karhon…
Je me rapprochais de lui, me jetant presque dans ses bras. Je déposais un baiser sur ses lèvres, avant de descendre le long de sa mâchoire, de son cou, pour aller sur son torse. Je continuais ma descente jusqu’à me retrouver face à son sexe érigé. Je clignais des yeux. Je le pris doucement entre mes mains. Il était brûlant, palpitant et plus dur qu’une barre de fer. Un grondement étouffé s’échappa de mon loup. Je lui offris un doux sourire, alors que je commençais à le masser doucement. De petits mouvements lascifs et répétitifs. Le gland était de cette couleur rose foncé, et de cette couleur luisante, le faisant ressembler à un bonbon. Je sentis ma bouche se remplir de bave, et l’envie de le lécher me vint. Je déglutis d’abord, avant de sortir le bout de ma langue afin de venir goûter cette partie de mon Alpha.
— Lunae, gronda-t-il, alors qu’une de ses mains se posait sur ma nuque. Arrête-toi. Maintenant.
Je me stoppais dans mon geste, comme si le temps s’était figé. Mes yeux remontèrent sur le visage de mon loup. Ce dernier se retenait durement pour ne pas me renverser et se mettre sur moi pour baiser comme un simple animal en chaleur. Je devrais certainement obéir. C’était mon Alpha, en plus d’être mon petit ami. Il disait cela pour moi, pour mon bien. Cela me faisait chaud au cœur, mais quelque chose en moi, refusait ça.
— Non.
À ce mot suivi le geste. J’ouvris ma bouche pour prendre son gland entre mes lèvres. Ma langue vint se coller toute chaude contre ce dernier, et son goût masculin se répandit dans mon palais. Un grondement sourd fit écho à mon gémissement. Je sentis la prise de Karhon sur mon cou, se raffermir. Je me sentis soulever du sol, puis être éjectée avec violence dans un coin de la grotte. Je lâchai un petit couinement sous la surprise, plutôt que par la douleur. Je ne sentais presque rien. Je n’avais pas le temps de reprendre mes esprits, que je sentis le corps chaud et dur de mon petit ami sur moi. Il me recouvrit entièrement de son corps.
— Lunae !
Je l’avais cherché. Je n’avais aucune excuse. Je glissais mes bras autour de lui, le serrant contre moi. Je pouvais sentir son membre palpiter contre mon bas ventre. Les lèvres de Karhon m’assaillirent et je ne savais plus où donner de la tête. Ses baisers brûlants, ses caresses voluptueuses. C’était intense. Beaucoup trop. Et cela commençait à me faire un peu peur.
Un grondement s’échappa des lèvres de Karhon, alors qu’il me serrait fort contre lui. Il y avait ce petit mouvement de hanches, qui venait faire frotter son sexe contre mon aine. Rapidement, je fus recouverte de sa semence. Elle était chaude et collée à ma peau. Karhon souffla bruyamment, entre le soulagement et la douleur. Cela ne devait pas lui avoir suffi, seulement, il ne tenta rien de plus. Il déposa un baiser dans mes cheveux, avant de se relever sur ses coudes après quelques minutes.
— Arrête de me tenter, Floslunae, soupira-t-il, en venant me faire un baiser esquimau.
— Je… euh…
C’était tout ce que je pouvais répondre, alors que mes joues chauffaient soudainement. C’était comme si je prenais conscience de ce je venais de faire. Comme si je me réveillais d’un long rêve. Je détournais les yeux, alors que mes doigts venaient se glisser sur ses épaules.
— Ma retenue a des limites, grommela-t-il, en se levant soudainement.
Le froid parcourut ma peau à son éloignement brusque. Je le regardais aller chercher une serviette humide pour me nettoyer, dans un état de concentration extrême, se focalisant uniquement sur ce qu’il devait faire. Je fis du mieux que je pouvais pour ne rien faire qui pourrait le distraire. Je voyais qu’il tentait de reprendre le contrôle de son désir, et cela me réchauffait le cœur. Tout simplement, parce que j’avais vraiment eu une vague de peur, sur le fait de franchir cette étape. Je n’étais pas contre quelques caresses, mais faire l’acte de pénétration. Cela restait encore assez difficile pour moi. Je savais que Karhon ne me presserait jamais, et qu’il fallait que cela vienne naturellement, mais quelque part au fond de moi, j’espérais que nous pourrions tout de même franchir cette étape bientôt. Mon corps le désirait, mon cœur le réclamait. Ces deux-là étaient en harmonie, et il ne restait plus qu’à convaincre mon esprit. Le plus têtu des trois…
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top