Chapitre 9 ~ Petit morveux!
La bêtise humaine est sans limites... j'ai pu moi-même le découvrir.
Dès que les gens ont peur, ils paniquent et cherche une "solution" qui se retrouve à blâmer les autres ou à les tuer, même...
C'est idiot.
C'est humain.
~
Il y a eu une nouvelle attaque massive de barbares. J'ai tout de suite couru jusque chez Esparia pour être sûr qu'elle allait bien et pour la protéger. Nous sommes restés cachés ensemble, l'arme au poing, près à se défendre.
Mais je n'ai aidé personne.
Je ne suis pas allé me battre.
Je n'ai tué aucun barbare.
Je n'ai empêché aucun massacre.
Et le peuple n'a pas été content.
Ce jour-là, je parlais avec Esparia, tout en marchant dans la ville. J'ai vu des gens me juger du regard, avec déception ou même haine.
Une femme se mis à hurler:
— Ce monstre ne peut être le fils du héros!!! Il retient de son grand-père!!! Au bûcher!!!!
Esparia m'attira à l'écart et la femme ajouta:
— En plus il sympathise avec la fille du Diable!!!! On doit leur passer la corde au cou ou les faire brûler pour purifier nos terres!!!!! Peut-être les dieux nous pardonneront!!!!
— S'il y avait des dieux, il aurait fait quelque chose depuis longtemps! lui répliquai-je.
On me regarda tel une bête de foire.
— Haiden, viens, on s'en va.
Esparia, la voix de la raison. Je n'avais d'autre choix que de l'écouter.
On se rendit à notre chêne aux frontières de la ville.
En chemin, je m'achetai une bouteille d'alcool. Une grosse bouteille d'alcool fort. J'en avais besoin.
On s'assit au pied de l'arbre en regardant l'horizon. Je pris une longue goulée de liquide qui me brûla la gorge.
— ...Haiden...
— Quoi?
Je pris une autre gorgée, aussi longue que la première.
— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de boire autant.
— Rien à foutre.
Je continuai à boire sous le regard lourd d'Esparia.
— Haiden, arrête, s'il-te-plait.
— Non.
Je pris une gorgée.
— Je t'ai demandé d'arrêter.
— M'en fou.
Une autre.
— Haiden, tu arrête.
— Non.
Encore une longue goulée.
— Haiden Hayle Delevia!!! Tu lâches cette bouteille tout de suite!!! hurla-t-elle.
— Mais merde, Esp'! T'es ni ma mère, ni ma petite amie! Alors laisses-moi me saouler en paix!
— Tu es mon meilleur ami, mon seul ami, Haiden. Et dois-je te rappeler que je suis ici dans l'unique but de te protéger?
— De ton père, pas de moi-même. Alors s'il-te-plait, arrêtes de me casser les couilles.
Cette phrase la mis hors d'elle. Elle se leva, se planta devant moi et m'hurla au visage:
— Tu sais quoi, Haiden?! Tu as un méchant problème avec le regard que les autres portent sur toi! Tu as si peu confiance en toi que tu fais en sorte que les seuls pouvant et tentant de te valoriser, s'éloigne de toi! Tu as si peur de décevoir les gens que tu les déçois en avance! T'es totalement con, en fait!!!
Je savais parfaitement tout ça, Mais l'entendre dans sa bouche me fit mal. Sauf que je n'en laissai rien paraître.
— Je sais déjà tout ça. Maintenant, peux-tu te pousser, tu me cache la vue.
J'étais vraiment pas fier de moi.
Elle grogna un "connard" entre ses dents et partit d'un pas rageur.
Je restai seul avec ma bouteille, à me saouler jusqu'à ce que tout mes problèmes soient oubliés.
Lorsque la bouteille fut presque vide, je me levai et commençai à me diriger péniblement vers chez moi.
En chemin, je tombai, littéralement, sur Ethan. Il m'attrapa et soupira de désespoir en me voyant tenter d'attraper des dernières gouttes de la bouteille. Je la lançai ensuite sur un mur, où elle vola en éclats.
Taly arriva ensuite en disant:
— Je ne l'ai pas trouvé. On devr... oh... il est là.
— Salut Taly! T'aurais pas vu Esparia? Je crois que je vais lui faire une déclaration d'amour! m'exclamai-je.
— Pas sûr que ce soit une bonne idée, rétorqua Ethan.
— Rabat-joie! Tu m'achète une autre bouteille?
— Non.
— Vas mourir.
Le pire c'est qu'il me tenait toujours dans ses bras, comme une princesse.
Il commença a marcher et Taly le suivit. On ne parla pas et je finis même par m'endormir.
Le lendemain, j'avais vraiment regretté tout ça. En plus d'avoir une gueule de bois de la mort, Esparia ne voulait plus m'adresser la parole et Ethan était furax. Taly, elle, m'expliquait pourquoi. C'est à dire "car j'étais un connard qui tombait dans l'alcool ou les substances dès que j'avais des problèmes au lieu de m'appuyer sur mes amis." Mais clame! C'est arrivé juste deux fois en maintenant bientôt dix-huit ans!
C'était une excuse de merde.
J'avais peur.
De perdre mes amis.
Oui, j'avais peur.
~
Et c'est en ce mauvais jour qu'on "m'attaqua" à nouveau.
~
Je marchais dans la ville, chose que j'aimais bien faire, malgré les regards mauvais qu'on me lançait. C'est alors qu'un homme hurla que je traînais une malédiction qui avait attiré les barbares.
Mais quelles conneries. Si les barbares nous attaquaient, c'était par esprit de vengeance, mais quand les hommes ont peur, ils rejettent la faute sur les autres.
Et évidemment "les autres" c'est moi. Car je suis le fils d'un héros, mais je suis un minable, un bon à rien.
Je répliquai donc à l'homme, et parce que cette journée était vraiment de la merde, ce fut violent.
— Mais vous êtes vraiment cons, merde!!! Juste parce que je ne suis pas un héros, je suis la raison de toute cette merde autour de nous?! C'est ridicule!!! Ouvrez les yeux!!! C'est notre faute à nous tous et ils veulent la peau de chacun d'entre nous!!! Ce n'est pas en me sacrifiant que tout va magiquement s'arranger, merde!!! Alors regardez la vérité en face et fermez vos gueule!!!
— Petit morveux!!! hurla une femme. Tu mérites le bûcher, déjà juste pour sympathiser avec la progéniture du Diable!!! Et...
— Vous savez quoi?! la coupai-je. Esparia est probablement plus près des anges que toute autre personne en ce monde alors je me fiche totalement de ce que vous pensez! Mon père ou mon oncle ont eux aussi commencés leur parcours dans le clan ennemi, pourtant, à l'heure qu'il est, ils sont vénérés! Merde, c'est quoi la différence avec Esparia?! Elle ne porte même pas le nom de famille de son père, mais celui de sa mère!!! N'est-ce pas déjà une preuve?! Et si vous refusez d'entendre raison, c'est que vous êtes simplement cons!
Je tournai les talons et foutu le camp aussi dignement que possible.
~
Parfois, je me dis que je n'aurais pas dû répliquer.
Pourtant, c'est ce qui a sauvé ma relation avec ma fleur.
Je suis toujours incapable de bouger, même plus qu'avant. Je fixe le ciel nuageux, où se trouve beaucoup de ce que j'aime.
Je viendrai vous rejoindre bientôt. Ce n'est qu'une question d'heures... ou de minutes, mêmes.
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