Chapitre 8 ~ Ma fleur d'espoir
Les jours ont recommencés à êtres beaux... pour une courte durée.
~
Je m'étais réconcilié avec ma mère. C'était déjà ça.
Un matin, je dessinais dans ma chambre, lorsqu'un coup fut frappé à ma porte.
— Oui? dis-je.
Ma mère entra, un grand sourire aux lèvres et une rose mauve à la main.
— Quelqu'un à laissé ça à la porte. Il y avait aussi une note... bon, j'avoue, je l'ai lu, désolé!
Elle me donna la rose et une petite feuille pliée, puis, elle s'enfuit en courant.
Des fois, je me demandais si ma mère avait vieillit, car elle était toujours une adolescente quand il s'agissait de choses dans ce genre. Quoi que moins qu'Alyson...
Je dépliai le papier et commençai à lire la lettre.
"Cher Haiden,
Ce début de lettre fait bien trop formel, mais je ne sais pas par quoi d'autre je pourrais la commencer.
Bref, je voulais te dire que tu avais raison. Je ne peux pas abandonner comme ça. J'ai été lâche. Je ne voulais pas qu'il t'arrive de mal, c'est tout. Et peut-être suis-je égoïste, mais je ne peux et je ne veux être loin de toi encore longtemps.
Rejoins-moi, une heure avant le coucher du soleil, au pied du grand chêne, près des remparts. Celui que tu connais si bien.
Esparia"
Un grand sourire étira mes lèvres bien que je restai septique au fait qu'elle connaisse mon petit coin de paradis. Celui où je m'étais endormis des centaines de fois en regardant l'horizon, celui où je me cachait à longueur de journées durant la période des "deux F".
Je regardai par la fenêtre, le soleil commençait déjà à décliner.
— Merde!
Je mis à la hâte une veste et mes chaussures, j'embrassai ma mère et je partis en courant, le sourire collé aux lèvres.
Lorsque j'arrivai, je remarquai tout de suite sa longue crinière auburn. Entendant des bruits derrière elle, elle se retourna et me sourit à pleine dents.
— Haiden! J'ai presque cru que tu ne viendrais pas!
— Ma mère a lu la lettre avant de me la donner avec l'attitude d'une petite sœur! m'exclamai-je avec un petit sourire.
— Ah! Ça explique tout!
Elle riait. Bon sang ce que ça faisait du bien!
— T'es capable de monter? dis-je en pointant ma branche "préférée".
— Mais oui! Pour qui tu me prends! Une demoiselle en détresse?
Je ris avec la jeune femme et grimpai juste après elle.
— Ça fait pas un peu du bien de se retrouver? Juste comme deux grands amis!
Cette phrase m'a un peu exploser le cœur.
Mais à quoi je m'attendais?! Qu'elle m'avoue que j'étais l'homme de sa vie?! J'étais vraiment con...
— Je crois que je te dois des explications, Haiden.
— Sur quoi?
— Ta mère t'a sûrement dit que je n'étais pas "faites pour toi"... Il y a une raison. Et ça a éclaté au grand jour juste avant que l'on nous sépare.
— Quoi?!
— Jules n'est pas mon père... tu l'auras peut-être remarqué puisque tu espionnait ma fenêtre.
— Moi?! Mais non! dis-je sur un ton totalement ironique.
Elle me sourit avant de reprendre.
— Je suis née dans une famille prospère, avec un grand-frère, une grande sœur et mes parents, évidemment. Ce que l'on me m'avait jamais dis, c'est que je n'étais pas la fille de mon père, mais uniquement celle de ma mère qui avait trompé son mari avec un autre homme. Je n'étais même pas encore au courant que ma sœur, de douze ans mon aînée, se mariait avec le nouveau "prince".
— Mais le prince d'où? De quel peuple?
Elle prit une grande inspiration et me regarda dans les yeux.
— Le nouveau prince des Exatëums.
J'eus un léger mouvement de recule.
— Haiden, laisses-moi t'expliquer.
— Je... Je t'écoutes...
— Ma sœur s'est mariée avec lui, le fils du nouveau roi, l'ancien bras droit de Cade. Quand je l'ai su, j'étais totalement choquée, car ma sœur ne l'aimait pas du tout et qu'elle y avait été forcée par le nouveau roi et son fils. Je ne croyais pas que de telles horreurs existait... j'étais naïve...
— On l'a tous été...
Esparia prit une pause avant de reprendre.
— Ce n'est que cinq ans après, alors que j'avais treize ans, que je découvris, en même temps que tout le monde, que ma mère avait trompé son mari avec... et bien mon père biologique...
Je vis qu'elle hésitait et je tentai de la rassurer du regard, mais elle détourna les yeux.
— Kaysar, le roi... l'ancien bras droit de ton grand-père.
Je restai figé, mais je continuai tout de même à l'écouter, car ce n'était pas de sa faute et car j'étais quelqu'un d'ouvert d'esprit.
Voyant que je ne jugeais pas tout de suite elle continua.
— Ma mère fut pendue, mon grand-frère nous a tous renié et est partit vivre à l'autre bout du monde, tandis que mon "père adoptif" me jetait à la rue. Kaysar m'a recueillit, m'a présenté à son peuple comme sa fille légitime et qu'il acceptait totalement. Le point positif est que j'ai pu renouer avec ma sœur... elle n'était pas heureuse dans sa nouvelle vie. Elle m'a demandé des nouvelles de notre grand-frère et je lui ai tout dévoilé. Elle était en état de choc. Elle l'était toujours quand j'ai quitté la ville d'ailleurs.
Je la serrai dans mes bras pour lui apporter un minimum de réconfort.
— J'ai donc vécu avec mon père pendant les trois années qui suivirent. Il n'était pas particulièrement méchant, il était très gentil même. Seulement, il ne prenait pas vraiment de temps pour s'occuper de moi. Puis, l'année de mes seize ans, j'ai fugué.
— Pourquoi?
— Je... je l'avais entendu parler avec se conseillés. Il parlait de Cade, de vengeance et de mort. Je me souviens qu'il traitait Zachary Hayle de traitre et il a dit, mot pour mot: «son fils avec l'autre pute d'élue est une abomination, gâcher comme ça le sang de notre grand souverain est horrible!»... Il a aussi parler en mal de votre roi et de Thomas-Jared Hayle. Il a dis que les fils de son "grand souverain" avaient trahis, qu'ils étaient maudits, tout comme leur progéniture. Il voulait tous vous voir mort et avait un "plan spécial" pour toi.
Je cillai. Trop d'information venait de me frapper. Sauf qu'Esparia ne m'épargna pas.
— Je suis partie, je trouvais ça horrible et injuste. J'ai donc rencontré Jules, il faisait partit d'un petit groupe de personne qui n'était pas du côté de Kaysar. Il m'a dit qu'il connaissait mon frère avant qu'il ne parte et que, malgré le fait qu'il m'ait abandonné, il voulait le mieux pour moi et avait demandé à Jules de veiller à ma sécurité. Il m'a prit sous son aile et je me suis mis en tête de trouver cette "abomination" comme dirait mon père. De trouver le fils de Zachary Hayle et de le prévenir, de le protéger...
Wow... alors là, je m'y attendais vraiment pas.
— Et quand je t'ai vu, le premier jour, aux champs... j'ai tout de suite su que c'était toi.
— Comment?
— Tu ne le remarque peut-être pas, mais tu as une grâce naturelle, une bonté contagieuse... et des yeux extraordinaires. Dès que j'ai croisé ton regard... ton père était le seul à avoir de tels yeux!
— Et comment sais-tu ça?
— Mon père garde un portrait de Cade... et dans une autre salle, un lacéré de ton père. Mais on voit toujours des yeux où brillent une bonté sans borne malgré la dureté qui les assombrie.
— Ah... je vois...
— Haiden... est-ce que tu as changé d'avis sur moi?
— Forcément...
Je vis son visage se décomposer.
— Je te vois comme une femme bien plus forte, qui a vécu des horreurs, mais qui garde la tête haute. Une femme qui se fiche des jugements et qui est prête à se mettre son propre père à dos pour sauver un inconnu car elle croit que c'est ce qui est juste. Mais en aucun cas je te vois comme un monstre à cause de ton sang. N'ai-je pas moi-même le sang de Cade Hayle dans mes veines? Mon père n'était-il pas son fils? Et pourtant, il est un héros et moi, un jeune homme aux intentions nobles, mais qui n'est pas particulier.
— Haiden, tu es particulier.
— Je suis tout ce qu'il y a de plus normal. J'ai déjà déçu l'ensemble du peuple.
— Ok, toi, tu vas m'écouter. Tu es quelqu'un de spécial, Haiden, car tout le monde l'est. Personne n'est "normal". Tu as une bonté hors du commun. Déjà ça fait de toi quelqu'un de différent!
— Et si on me compare à des gens comme toi, comme mon père ou ma mère, je suis une merde!
Esparia me gifla. Et pas une petite gifle de fillette! Non, une gifle puissante qui te fait regretté d'être né.
— Si tu crois que t'es une merde, t'es con! me cria-t-elle.
— Pas besoin de me frapper!
— C'était nécessaire.
Je levai les yeux aux ciel. L'atmosphère s'était considérablement détendue.
Après un moment de silence à regarder l'horizon plongé dans les pénombres de la nuit, la jeune femme prit la parole.
— Tu veux savoir pourquoi je m'appelle Esparia?
— Oui.
— Ma mère... pour ma mère j'étais un accident, ce qui explique ma grande différence d'âge avec mes frères et sœurs. Mais lorsqu'elle a vu mes grands yeux mauves s'ouvrir, elle y a vu de la sagesse et m'a trouvé si mignonne qu'elle m'a gardé. Elle me souhaitais de garder espoir en la vie et m'a déjà dis que j'étais la dernière graine d'espoir dans son existence, bien que je ne savais pas pourquoi à cette époque. Elle avait comme ressentit un bien être touchant quand elle m'avait pris dans ses bras et avait décidé de m'appeler Esparia, pour espoir.
— Alors tu ne verrais pas d'objection à ce que je t'appelle "ma fleur d'espoir"?
— Non...
Elle semblait septique, mais j'aimais ce surnom.
Après plusieurs minutes, nous nous quittâmes et je réfléchis à ses informations qu'elle m'avait livré... j'en fus même incapable de dormir.
~
J'étais confus, mais heureux.
Heureux. Un si beau mot. Mot qui ne résonnait en moi que quand j'étais avec elle. Et même ce n'étais pas toujours assez, vers la fin...
Triste est la vie.
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