Chapitre 6 ~ Aidez-moi!
Cette période doit-être celle dont je suis le moins fier. Mon comportement était pour le moins... catastrophique.
Oh oui, catastrophique.
~
Dix sept ans et fou amoureux, au point d'en négliger tout le reste. Ça n'a pas plu à ma famille je crois.
J'ai arrêté de raser mes cheveux depuis un moment déjà. Ils me tombe constamment dans les yeux.
Ma mère pleur lorsqu'elle me voit. Je ne sais pas si je la déçoit. C'est possible.
Ce jour-là, quand je suis rentré chez moi, ma mère m'attendait, les bras croisés, les yeux rouges et bouffis.
— Je suis désolé, Haiden, mais ça ne peut pas continuer ainsi. Je refuse de te perdre et c'est ce qui risque d'arriver si tout ça persiste.
— De quoi tu parles, maman?
— Il faut que tu cesses de voir cette jeune femme et que tu te remette à tes entraînements. Tu sais que ce n'est pas mon genre de séparer quelqu'un de son amour mais...
— C'est exactement ce que tu es entrain de faire! la coupai-je. Il est hors de question que j'abandonne Esparia!
— Jules a déjà tout mis en place pour que vous ne vous revoyez plus... Il m'a demander de te mettre au courant...
— Vous êtes cruels à ce point?! Tu dis qu'il n'y a rien de plus beau que l'amour, tu aurais foutu en l'air ta vie entière pour être avec papa, et tu ne veux pas me laisser aimer?!
— C'est parce que...
— Je me fiche de la raison!
— Haiden, écoutes-moi!
Je tournai les talons et passai la porte de la maison. J'entendis ma mère éclater en sanglots. Jamais je ne lui aurais fait ça avant et ce son me torturait toujours.
Mais je ne me retournai pas. Je courus jusqu'à la fenêtre d'Esparia, mais celle-ci était barricadée. Un mot était posé sur le rebord.
"Cher Haiden,
Je suis désolée, mais je participe au... projet de Jules. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas te revoir, car c'est mieux ainsi.
Adieu,
Esparia"
Pourtant, j'étais persuadé que si je lui donnait rendez-vous à un endroit, elle céderait.
Je cognai sur la planche de bois.
— Vas-t'en.
Sa douce voix me parvint, étouffée.
— Esparia, je dois te parler! On ne va pas laisser nos parent décider de notre vie!!!
— C'est pour toi que je le fais, Haiden.
— Esp'!
— Pars.
J'hurlai son nom, mais elle ne me répondit plus. Après plusieurs minutes, je rentrai chez moi, bouillonnant de rage.
Je m'enfermai dans ma chambre et n'ouvrit à personne.
~
Ça dura des jours et des jours. Je ne mangeais pas, je ne faisais que boire. Pas de l'eau, hein! Des substances que je ne connaissais même pas. Je crois que c'était un mélange de drogues et d'alcool...
Ça apaisait ma douleur, mais j'allais mal...
~
Ethan a défoncé la porte de ma chambre avec l'aide de Taly. Ils me virent, sur mon lit, la tête reposant sur le mur derrière moi. Je pris une autre gorgée dans la bouteille que je tenais à la main.
— Oh mon dieu! s'exclama Taly.
— Si je me tue, vous croyez que j'irai au paradis? demandai-je d'une voix éraillée.
— Pas dans ton état! répliqua Ethan.
Il m'arracha la bouteille des mains.
— Rends-moi ça!!! ordonnai-je.
Il inspecta la bouteille et sentit son contenu.
— C'est quoi? demanda-t-il, l'air sévère.
— Aucune idée, mais c'est à moi! répliquai-je.
— Comment tu te l'ai procuré?
— Un gars m'en avait déjà proposé, je l'ai revu et j'ai dis oui.
— Tu n'es pas sortis de ta chambre.
— Ça, c'est ce que vous croyez. Tu vas me la redonner, maintenant?
Taly ne savait que dire. Elle échangea un regard entendu avec Ethan, qui avait pris les choses en main.
Mon meilleur ami s'approcha de la fenêtre de ma chambre, l'ouvrit et vida le contenu de la bouteille.
— Connard, grognai-je.
Il arqua les sourcils, comme pour me montrer à quel point il se fichait de mes mots. Je voulais lui sauter à la gorge, mais j'étais trop faible.
Taly s'assit près de moi.
— On veut juste t'aider.
— Sérieusement?! m'énervai-je. Ma mère voulait juste m'aider en m'empêchant de voir Esparia! Ethan voulais juste m'aider en vidant ce qu'il me restait de consolation! Alors à quoi je dois m'attendre?!
Je parlais fort, d'un ton brusque. Taly ne se démonta pas. Elle me serra dans ses bras et je me mis à pleurer. Les substances paralysaient mes émotions, mais dès que j'en étais privé durant ne serait-ce qu'une courte période, je devenais... trop sensible.
Ethan nous regardais, appuyé contre le mur en face de moi.
— Aidez-moi, gémis-je entre mes sanglots. Je vous en supplie!
— C'est sûr qu'on va t'aider! s'exclama Ethan.
Taly approuva d'un signe de tête.
— Et on commence par un sevrage de tes... substances douteuses, ajouta le jeune homme.
— Mais ça ne m'aide pas!
— Oh que si! Tu as vu dans quel état tu es?!
— Non, justement.
Il me souleva dans ses bras en mode princesse — j'avais perdu énormément de poids — et m'emmena à la salle de bain. Il me plaça devant le miroir et je pu m'admirer.
J'étais plus maigre que lors de la période des "deux F", mes traits étaient creusés, mes cheveux en batailles et trop longs, j'avais de la barbe mal taillé, de la crasse partout, les lèvres gercées et d'une teinte pâle anormale ainsi que les yeux injectés de sang.
— Bon, d'accord... je ne suis pas au mieux de ma forme, mais...
— Haiden! gronda Ethan. Imagines si Esparia voyait ça! Tu penses qu'elle dirait quoi?
Ça me ferma le clapet.
— Tu vas te remettre à tes entraînements, tu vas manger normalement et tu vas arrêter de prendre tes substances, planifia Taly. Dans quelques semaines, tu seras de nouveau sur pied et on t'aidera à revoir Esparia, mais pas avant.
— Je vous adore, je vous l'ai déjà dis?
Ma voix était celle d'un drogué... ce que j'étais, d'ailleurs.
Ethan roula des yeux et me ramena à ma chambre.
C'était un nouveau départ!
~
Je m'étais acharné à stopper les substances, mais c'était terriblement dur. Aussi, je ne voulais plus parler à ma mère.
Oh, maman... je t'ai toujours aimé, même dans cette période!
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