Chapitre 2 ~ Barbares
Vous savez, ce moment de l'histoire où ça "vire en shit" ou "part en couille", dépendant qu'elle expression vous utilisez? Et bien c'est là...
Quand l'hiver commence tout juste...
~
J'ai sept ans, oui, que sept ans. Pourtant je suis très mature! Mais je reste tout de même monsieur sourire! Ma mère en est heureuse.
Elle avait peur que suite à la mort de grand-papa, je devienne triste. Sauf que moi, j'ai beaucoup pensé à elle et j'ai décidé que j'allais lui faire retrouver le sourire.
Et pour cela, il fallait que moi même je l'aie ce sourire.
Cette nuit de début d'hiver, je dormais dans ma chambre quand je fus réveillé par des cris.
Ma mère est entrée dans ma chambre très rapidement. Elle m'a pris par les épaules et m'a caché dans un placard.
— Surtout, dit-elle, ne sors de ta cachette sous aucun prétexte! Et ne fais pas de bruit! Maman va venir te chercher.
Elle posa un baiser sur mon front tandis que j'hochais la tête. Elle referma le placard, et je me retrouvai dans le noir complet.
J'ai peur du noir.
Et des cris que j'entends dehors.
J'ai peur que l'on trouve ma cachette.
J'ai peur que maman se fasse tuer.
J'ai peur.
Mais je ne bouge pas, je ne parle pas, je me contente de rester là, paralysé par la peur.
Je tente d'être fort.
Je fixe la porte et j'attend qu'elle s'ouvre.
~
Je m'en souviens si bien... j'étais resté près de trois heures dans ce vieux placard poussiéreux.
Quand ma mère était venue me chercher, j'étais mort de trouille. Elle était pleine de sang, ce qui n'a pas aidé.
C'était mon premier grand traumatisme...
Et absolument pas le dernier.
~
Quand maman est venue me chercher, elle m'a tout de suite amener au palais, me mettre en sécurité. Je l'ai entendu parler avec les autres adultes.
— L'attaque a été menée par des barbares, a dit Zain. Apparemment, les restant des Exatëums. Ceux qui étaient du bord de Cade.
Carter fronça soudain les sourcils et déclara:
— Alleb, je sens ton fils. Il nous observe.
Le fait qu'il soit aveugle faisait en sorte qu'il avait mieux développé ses autres sens. Je me cachai dans un coin, mais ma mère vint me chercher.
— Haiden, ne reste pas là, mon chou.
— Mais je veux savoir, moi aussi!
Elle demanda l'approbation des autres et ils acceptèrent.
— Bon, d'accord. Mais tu dois promettre de ne dire à personne ce que l'on va dire.
— Promis juré!!! hurlai-je.
Ma mère m'entraîna avec elle dans la petite salle où se trouvaient Zain, mon oncle, Carter, Alyson, June et nous.
La discussion repris, comme si je n'étais pas là:
— Pouvons-nous faire quelque chose? demanda June.
— On les tue tous, un après l'autre, peu importe le temps que ça prends! grogna Alyson.
Elle passa son pousse sur sa cicatrice. Le souvenir était douloureux.
— Allie... soupira Carter.
— Je propose des remparts magique et des archers présents jours et nuits, suggéra mon oncle.
— C'est une bonne idée. Ça pourrait les contenir, le temps que l'on trouve un solution définitive, dit ma mère.
Tous approuvèrent d'un signe de tête.
Ma mère se tourna vers moi et m'embrassa le front en me disant d'aller me coucher, car il se faisait tard.
— Je veux pas...
— Haiden...
— Je vais y aller avec lui, proposa June.
— Merci beaucoup, June. Bonne nuit mon chou!
Je n'avais rien pu répliquer que June m'entraînait dans le couloir.
~
C'était horrible... le clan de mon grand-père de retour, mais le pire reste à voir.
~
Ma mère moi marchions dehors, les remparts étaient presque terminés.
Tous se retournaient pour nous dévisager. Je voyais l'espoir, la peur et la tristesse sur leur visage.
Ils avaient confiance en nous, tous leurs espoirs reposaient sur nous.
Et même si je voulais devenir un héros, j'avais peur.
Peur de les décevoir.
Peur de ne pas être assez fort.
Peur d'être jeté aux barbares tel de la chair à canon.
Peur de mourir...
Ma mère s'accroupit devant moi tandis que mes yeux se remplissaient d'eau.
— Haiden, mon chou, n'ait pas peur, je serai toujours là. Ne te laisse pas étouffer par la pression, moi, je sais que tu y arriveras.
— Et si je réussi pas?!
— Tu auras essayé... Haiden, les plus grand héros sont ceux qui tente de sauver le monde, pas juste ceux qui réussissent.
Elle essuya les larmes sur mes joues.
— Tu n'as aucune raison de pleurer, mon chou, je suis là.
J'hochai la tête, un peu rassuré.
Maman se releva et nous recommençâmes à marcher.
Je tentais d'ignorer le regard des autres, mais mes craintes persistaient. Je ne voulais pas servir de chair à canon.
~
Ces temps ont été durs pour moi. De mes sept à quatorze ans, les barbares continuaient à semer la terreur dans la capital, perçant parfois les remparts. Et que dire des autres villages?
Ils ont pratiquement tous finis comme celui de ma mère.
Je regarde le ciel, il est nuageux, peut-être qu'il va pleuvoir.
De toute façon je ne peux pas aller me mettre à l'abri, je ne peux pas me lever. Alors on s'en fiche.
Finalement, mon amour avait peut-être raison. Ma vie a été horrible, mais je me dis que c'est aussi le cas de bien d'autres personnes...
Et ces pauvres gens, personne ne s'en préoccupe.
Vous savez, c'est dans la période de mes sept à quatorze ans que j'ai vu mon premier cadavre.
Aujourd'hui, je me suis habitué à cette vue.
~
Je devais avoir huit ans, peut-être neuf. Les barbares avaient réussis à percer les remparts, assez pour faire une attaque massive.
Le pire, c'est qu'on leur a demandé ce qu'ils voulaient et tout ce qui les intéresse, c'est de nous voir tous morts.
Ce jour d'hiver, alors que la neige n'était pas encore tombée, les barbares nous ont montrés à quel point ils sont déterminés à atteindre leur but.
Ce jour-là, je suis sortis de ma cachette. J'allais être un héros et me battre, comme maman.
J'ai amèrement regretté ma décision. Un barbare menaçait une femme de son épée. Toute frêle, elle pleurait à chaudes larmes.
Et nous ne sommes pas dans ce genre d'histoire où un homme brave et fort arrive, sauve la femme et l'épouse, non.
On est dans la réalité.
Le barbare lui a tranché la tête. Le sang giclait partout.
Cette femme, c'était June. Je restai sous le choc, les larmes de mirent à couler sur mes joues alors que je restais debout là à fixer son cadavre.
J'avais peur. Encore une fois.
Peur de la mort.
Peur que maman, elle aussi, finisse comme ça.
J'étais triste et en état de choc... June... ma deuxième maman...
Je suis sortis dehors en courant.
Et j'ai vu un homme se faire transpercer. Juste à côté de moi.
Et pour le monde entier, j'étais comme invisible. Personne ne s'attaquait à moi, personne ne venait me dire d'aller me cacher.
Je restais là, paralysé. Je voyais maman se battre. Elle était belle, inatteignable.
Je voyais les gens mourir, pleurer. Je voyais le sang. Beaucoup de sang.
Mais j'avais si peur, que je ne la ressentais plus.
Des larmes coulaient de mes yeux face à tant de cruauté.
L'attaque fut enfin repoussée, j'étais toujours dehors.
J'observais toutes ces morts, les pavés tachés de sang...
Un flocon de neige flotta dans les airs et vint se poser dans cette mer rouge.
La pureté, le premier jour de neige... juste après un massacre.
~
J'avais pleuré encore et encore.
Je m'en souviens si bien. Ma mère était venue me voir. Elle ne pouvait rien faire pour soulager ma peur et je voyais que cela la faisait souffrir.
Je l'ai perdue elle aussi maintenant.
Oh maman! Qu'est-ce que j'ai fais!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top