Chapitre 17 ~ Tenez bon mon oncle

Thomas-Jared... comment as-tu fais pour survivre?

~

Mon oncle était entré dans une terrible dépression après la mort de son mari. Malgré le discours qu'il avait fait au peuple, il n'allait pas bien.

Malgré son sang froid devant ses sujets, il était brisé de l'intérieur, irrémédiablement.

Ma mère tentait du mieux qu'elle pouvait de le supporter, tout en s'occupant de la structure militaire de la ville.

Alors moi, je m'occupais de mon oncle. Esparia m'aidait, tout en s'occupant de Sam.

Je lui étais extrêmement reconnaissant.

Un jour que j'arrivais au palais, je vis dans l'entrebâillement de la porte des appartements de mon oncles, plongé dans la noirceur, Thomas-Jared tourner son alliance entre ses doigts. Il la serra ensuite conte son cœur, les larmes dévalant ses joues. Je m'approchai doucement de lui et le serrai dans mes bras.

— Zack... sanglota-t-il en croisant mon regard aussi bleu que le sien, ce regard étincelant dans la pénombre de la pièce.

Je me contentai de le serrer un peu plus fort contre moi.

Après quelques instant, un instinct étrange me poussa à sortir de la pièce.

Par l'entrebâillement je vis se matérialiser une silhouette de lumière bleu qui serra mon oncle contre elle et prononça ces mots.

— Tiens bon, mon frère. Tiens bon comme tu as toujours tenu. Et n'oublie pas: "toujours là l'un pour l'autre".

Je décidai de m'éloigner et d'aller retrouver ma femme et mon fils.

J'ai dix-neuf ans, je suis marié et j'ai un fils...

Ça me semble si... tôt! J'aurais pu être dans la capitale d'un royaume prospère avec tous les membres de ma famille près de moi! J'aurais pu passer mes journées à rire et à faire toutes sortes de conneries avec mes amis, comme... comme qui? Comme quoi? Je n'ai jamais vécu ça. Je vois à peine Ethan et Taly... je vois à peine mes meilleurs amis!

Pourquoi suis-je encore sur cette terre. J'ai vu l'esprit de mon père! Il... il m'a chassé! Il ne m'a adressé aucune parole, jamais! Comme si je n'étais rien pour lui!

Tu es tout pour moi, ne cesse de me répéter ma mère!

Mon père! C'est à peine si j'ose espérer qu'il veille sur moi!

Je vis une lumière bleu au fond du couloir.

— Ton oncle avait besoin de moi.

Elle commença à s'estomper graduellement.

— Et n'oublie pas mon fils... tu es tout pour moi.

La lumière disparu totalement et je pu entendre ces derniers mots, comme s'ils flottaient dans le vent.

— Prends soin de ta mère et de ton oncle.

J'eus envie de m'effondrer en pleurant.

J'avais honte d'avoir penser de telles choses, d'avoir ressenti une telle haine. Et je senti, au plus profond de moi, que mon père comprenait et qu'il me pardonnait.

Je retournai donc à la chambre de mon oncle et passai la tête dans l'entrebâillement. Un léger sourire étirait ses lèvres, malgré ses larmes. Il était couché sur le dos sur son lit.

Je m'assis près de lui et lui caresse les cheveux.

— Haiden... as-tu lu le livre de Zain? demanda-t-il, les yeux toujours fixés au plafond.

— En partie. Je l'ai presque terminé.

— Tu sais donc à quel point ton père comptait pour nous tous et à quel point nous comptions pour lui.

— Oui.

— Parfois j'ai envie de les rejoindre.

— Qui?

— Les étoiles.

Je levai la tête vers le plafond et vis qu'un ciel étoilé y avait été peint, terriblement réaliste.

— Pourquoi?

— Je me suis toujours dis que lorsqu'une personne mourrait, elle rejoignait les étoiles. C'est ma mère qui nous racontait ça, à moi et ton père. On a toujours gardé ça pour nous. Tantôt, ton père m'a dit que Zain, Carter et Allie étaient avec lui, dans les étoiles.

Une larme roula sur ma joue.

— Haiden, ce que je viens de te dire est l'un des plus grands secrets d'enfance que ton père et moi avons gardé. C'était... notre lien avec notre mère... notre croyance la plus profonde... et même ta mère n'est pas au courant. Je me suis dis, que lorsque je ne serai plus là... je serais triste que cette histoire disparaisse. Alors je te la confie. Tu peux la raconter à ton fils... si tu le désire.

— Elle est magnifique, répondis-je.

— Je sais.

Nous restâmes là à fixer le plafond pendant longtemps jusqu'à ce que mon oncle s'endorme. Il avait tant de difficulté à trouver le sommeil ces temps-ci que j'en fus presque soulagé.

Je le couvrit d'une légère couverture et sortis de la chambre.

~

J'ai hâte de retrouver mon père et mes proches dans les étoiles.

~

Je racontai l'histoire à Samuel qui l'avait écouté les yeux brillants de rêves.

— Ça doit être beau!!! s'exclama-t-il.

— Je n'en sais rien... répondis-je. Mais tu ne dois dire cette histoire à personne d'autre qu'à tes enfants!

— Papa... j'ai pas d'enfants!

— Tu en auras un jour.

Il sembla septique puis changea de sujet.

— Tu crois que mes parents sont parmi les étoiles eux aussi?

— J'en suis sûr.

— Moi je crois qu'il seraient content de voir que j'ai des nouveaux parents très gentils qui s'occupent bien de moi.

— Sûrement.

Je serrai mon petit bonhomme contre moi.

~

Un enfant... tant qu'il en restera un en ce monde, je ne perdrai pas entièrement foi. Foi en des jours meilleurs...

~

J'étais retourné voir mon oncle. Son état s'améliorait un peu depuis la visite de mon père. Il me parlait souvent de lui ou de Zain.

Il m'a parlé de la promesse que mon père et lui s'étaient fait. "Toujours là l'un pour l'autre".

Il m'a parlé de sa première rencontre assez particulière avec Zain.

D'un dénommé Kriss qui avait faillit briser leur relation en persécutant mon oncle.

De ce que cet homme avait fait à ma mère et à mon père, qu'on avait cru mort pendant des jours.

Je sentais que parler aidait mon oncle, alors j'écoutais. La plupart des choses étaient déjà marquées dans le livre, mais il me les racontait d'un point de vue différent, nostalgique...

Et je pensais: «Il est fort. Bien plus qu'on ne le pense».

~

Le ciel est toujours nuageux, mon cœur est plein de sentiments contradictoires.

Me rappeler ma vie n'est pas facile, mais j'y tiens plus que tout.

Alors je continu, m'enfonçant un peu plus dans la douleur.

_____
Sulut!!

Vos avis sur le chapitre?

Est-ce que vous comprenez bien où il y a des moments où vous ne suivez plus?

À mercredi!!!

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