Chapitre 14 ~ Morts
Ceci ce passa peu de temps après la scène entre ma mère et Érika Rodj. Lorsqu'ils sont arrivés, tout se passa comme au ralenti.
~
Une brèche.
Il avait suffit d'une simple brèche dans la barrière magique qui nous protégeait pour que les barbares viennent en assez grand nombre et nous massacrent.
Ils arrivèrent comme au ralenti, je les vis au loin, courant vers nous. Je les vis se rapprocher, égorgeant femmes et enfants, tuant sauvagement les hommes qui se tenaient dans leur chemin.
J'attrapai Esparia par la main et m'élançai en direction de la salle d'arme du palais. J'y ramassai une épée bâtarde, mon arme de prédilection, si j'avais à choisir. Esparia choisi plusieurs dagues de lancé et deux de combat, "au cas où", dit-elle, ainsi que deux épées à une main.
Nous retournâmes ensuite dehors. Cette fois...
Nous allions nous battre.
Esparia était meilleure que moi. Sans aucune hésitation. Magicienne et guerrière, elle lançait des sort à ses ennemis pour mieux les égorger.
Moi, je me débrouillais. Meilleur que la majorité des soldats, mais inférieur à l'élite, je tranchait une tête ici et là, évitait de justesse d'être gravement blessé, tranchait un bras, une jambe...
Ma femme faisait tournoyer ses deux épées telles des hélices déchiquetants tout sur leur passage.
Je vis alors Ethan arriver, une grosse épée lourde dans les mains. Taly était derrière lui, armé simplement de deux poignards. Malgré la faible longueur de ses lames, elle tuait plus d'adversaire que notre ami.
Nous nous mîmes tous dos à dos autour d'un petit enfant terrorisé.
Esparia continuait avec la technique des hélices, Ethan et moi gardions les ennemis à une bonne distance grâce à nos épées et Taly faisait plus de combat rapproché, sans pour autant en perdre un seul.
Nous étions encerclé.
L'enfant avait peur.
Nous non.
Nous nous battions, mieux que jamais. Les yeux fixé sur l'objectif...
Survivre et faire survivre l'enfant.
Un homme empoigna alors les cheveux de Taly et posa sa lame sur sa gorge... qu'il lâcha avant de s'écrouler au sol, sans sa tête...
Que tenait Alyson.
Elle nous fit un grand sourire et s'ajouta au cercle.
Carter arriva de l'autre côté. Se battant très bien même sans la vue.
Il ne s'ajouta pas au cercle. Pas le temps.
Il s'écroula au sol, une lame planté en plein ventre. Une jeune femme tenait la lame et je vis Esparia écarquiller les yeux. Elle se figea et tendit même la main vers cette femme qui lui adressa un simple regard avant de disparaître dans la mêlée.
C'est juste lorsqu'elle fut partit que j'entendis les cris d'Alyson. Elle se jeta aux pieds de Carter et tenta d'appuyer sur la plaie pour stopper le flot sanguin.
— Ça va Allie. Tu n'as pas à faire ça, dit Carter.
— Non! Non, Carter, ça ne va pas! Cette espèce de connasse! Je vais l'étriper!
— Allie... presser ma blessure est inutile. Je vais mourir dans tous les cas.
— Carter... Ne dis pas ça...
— Tu le sais aussi bien que moi, Allie.
Elle l'embrassa doucement et je vis ma mère au loin hurler quelque chose, les yeux écarquillés.
— Je t'aime, Carter Jones.
— Moi aussi, Alyson Wella.
Je compris alors pourquoi ma mère hurlait. Alors que Carter glissait vers l'au-delà, une flèche vint s'abattre entre les deux yeux d'Alyson. Mon souffle se coupa. Je venais de perdre deux personne qui m'accompagnait depuis ma naissance.
Je vis ma mère s'élancer vers nous, telle une déesse à la puissance déchaînée. Des ondes de choc tuaient tous les ennemis s'approchant d'elle. Des larmes de tristesse et de fureur roulaient sur ses joues.
Je me souvint quand June était morte... Je n'avais rien fait. J'avais à peine réagit tellement j'étais choqué. Ma mère avait pleuré... je suppose. Elle s'était enfermée dans sa chambre et je ne l'avais pas vu avant le lendemain.
Je vis ma mère tomber à genoux auprès de ses meilleurs amis, comme Alyson, à peine quelques minutes au paravant. Elle se releva et je vis le collier qui ne la quittait jamais, s'illuminer. Les dépouilles de ses amis disparurent. Je devins qu'elle les avait téléporté quelque part où ils seraient en sécurité... qu'on puisse leur donner un enterrement digne de ce nom.
Puis, elle se releva, les yeux rouges, les joues baignées de larmes elle regarda une dizaine d'ennemis qui fonçaient sur nous.
Elle se mis dans leur chemin et les attendit de pied ferme. Lorsque le premier arriva à sa hauteur, elle l'égorgea d'un geste brusque. Puis, elle donna un coup de pied au milieu du torse d'un autre, trancha la tête du suivant, les deux bras de celle d'ensuite avant de lui rentrer sa lame en plein cœur. Celui à qui elle avait donné un coup de pied s'était relevé. Elle lui coupa les deux mains, se pencha la tête à l'envers, en appuie sur ses mains, enroula ses jambes autour de la tête de l'homme et lui rompit le coup d'un geste brusque. Tout ça en quelques secondes.
Il ne lui restait que six adversaires. Elle en égorgea trois, perça le cœur de deux, pour arriver au dernier. Il s'enfuit en courant et elle le laissa partir. Elle saisit un couteau de lancer et laissa encore un peu de temps à sa cible. Lorsqu'il fut à plus de cent mètres et presque certain de s'en sortir sauf, elle tira. Le couteau se planta dans sa tête, le tuant sur le coup.
Ma mère se retourna vers moi, les yeux toujours pleins de larmes. Elle sembla m'implorer un moment du regard, puis se retourna vers la mêlée. Le collier à son cou s'illumina à nouveau et elle s'éleva dans les airs. Lorsqu'elle parla, sa voix fut amplifiée magiquement.
— Mon message s'adresse à tous mes ennemis! Peut-être me reconnaissez-vous? Alleb Delevia, ça doit vous dire quelque chose! Vous m'avez prit Zack! Puis vous m'avez prit June! Et maintenant vous m'enlevez Carter et Allie?! Je vous préviens! Retirez-vous tout de suite ou je n'aurai aucune pitié. Et même si la dose de magie que je devrai employée sera trop grande et me tuera certainement, je le ferai! Pour venger Zack, June, Carter et Allie! Pour protéger mon fils, sa femme, ses amis et les miens encore en vie! Je le ferai! Pour vous détruire une bonne fois pour toute! Si vous ne me croyez pas, vous êtes idiots! Ou suicidaires! Car...
Elle fut interrompu. Une lumière dorée emplit le ciel et une voix grave et masculine résonna:
— Elle le fera.
Puis la lumière s'éteignit. Et malgré le peu de temps que cela dura, je le ressenti, jusqu'au plus profond de mon être.
C'était mon père.
D'ailleurs, à voir la réaction des autres, je n'étais pas le seul à avoir comprit.
Nos ennemis battirent immédiatement en retraite.
— Vous faites le bon choix, résonna de nouveau la voix calme de mon père.
Lorsque tous les barbares furent partis, les barrières protectrices que mon oncle avait mis en place avec une troupe de magiciens s'illuminèrent. Lorsque la lumière s'éteignit, la brèche était réparée.
Et mon père était partit.
Je vis mon oncle pleurer dans les bras de Zain, qui avait lui aussi les joues humides. Je vis ma mère s'effondrer sur le sol, pleurant à chaude larmes.
— Zack!!! Zack, reviens-moi!!!! hurla-t-elle. Ne me laisse pas... Je t'en prie... Zack...
Sa voix baissa de plus en plus jusqu'à se noyer dans ses sanglots.
J'allai immédiatement la prendre dans mes bras.
— Maman! Maman, je suis là!
Elle releva ses yeux emplis d'autant de douleur que de larmes. J'essuyai ses joues sur lesquelles continuaient de rouler un intarissable flot de larmes.
— Haiden... c'était ton père...
Elle enfouit la tête dans mon épaule.
— Je sais, murmurai-je en lui caressant les cheveux.
— Je n'ai même pas pu lui dire que je l'aimais... qu'il me manque terriblement. Je n'ai pas pu lui dire que je suis désolée de ne plus allée me recueillir à l'endroit de sa mort, de celle de ma mère et de la sienne. Je n'ai pas pu lui dire qu'à cause de cette fichu guerre je ne pouvais plus y aller. Je n'ai pas pu lui dire à quel point j'étais fière de toi, à quel point tu es devenu un jeune homme extraordinaire, à quel point il serait fier de toi, lui aussi. Je n'ai pas pu lui dire à quel point je pense à lui...
Elle se remis à sangloter.
— Je suis sûr qu'il sait déjà tout ça, la rassurai-je. Maman, ne pleur pas.
Elle essuya ses larmes et me regarda dans les yeux, tentant de retenir le flot inondant les siens.
— Va rejoindre ta femme... et occupes-toi bien du petit garçon que vous avez protégés.
C'est ainsi que je me rendis au près de ma fleur qui était intacte tout comme Ethan, Taly et le petit garçon aux boucles brunes lui arrivant sous le menton et aux grands yeux verts où se mélangeait terreur et reconnaissance quand je lui parlai. Il s'appelait Samuel, fraîchement orphelin.
Il suffit d'un regard échangé avec ma fleur d'espoir pour que l'on prenne une décision.
Nous avions désormais un enfant de six ans.
~
Sam... comment réagira-t-il en sachant que ses parents adoptifs étaient morts?
Je me souviens que peu de temps après, nous avions brûler les corps d'Allie et de Carter sur le même et immense bûcher.
Je n'ai pas revu ma mère plusieurs jours, mais elle fini par accepter le deuil.
Je pousse un long soupir. Il ne me reste plus beaucoup de sang et encore tant de souvenirs!
Le ciel reste nuageux. De la buée s'élève toujours au rythme de ma respiration faible et irrégulière.
Je replonge dans mes souvenirs. Carter et Alyson étaient loin d'être les derniers à mourir.
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Yo!
Salut la positivité!!!! (Notez l'ironie)
Vos avis sur le chapitre?
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