Chapitre 10 ~ Je t'aime
Ce jour...
Ce jour où j'ai atteint le point de non-retour.
Ce jour où j'ai enfin avoué mon amour.
C'était un beau jour d'été, alors que j'avais dix-huit ans, tout fraîchement.
~
J'avais réussi à me faire pardonner par Esparia et mes amis.
Je voyais de plus en plus la jeune femme et elle ne se gênait pas pour me remettre à ma place.
Ce jour-là, j'étais décidé à tout lui avouer. Alors je lui avait donné rendez-vous à notre chêne. Sans rien lui expliqué, lui disant simplement que j'avais besoin de lui parler dans un endroit calme.
J'attendais depuis cinq minutes déjà. J'étais arrivé à l'avance. J'avais emmené un sac plein de mille-et-un dessins que je voulais lui montrer.
Lorsqu'elle arriva, je sursautai et lui fit un mince sourire.
Elle s'assit près de moi tout en me saluant. Elle aussi avait un sac rempli de je-ne-sais-quoi.
— Moi aussi j'ai à te parler, Haiden, lâcha-t-elle abruptement.
— Ah... euh... ok... d'accord...
J'avais peur, une boule compressait mes entrailles, me donnant presque envie de vomir.
— Mais vas-y avant moi, dit-elle.
Ça ne me soulagea pas du tout, Mais je pris mon courage à deux mains et me lançai.
— Euh... bon... Esp', ma fleur d'espoir... Je... chaque jour qui passe, tu me surprends un peu plus. Je n'arrive pas à y croire. Tu as tout quitté pour venir en aide à quelqu'un que tu ne connaissait pas, parce que tu croyais que c'était la chose juste! C'est... Wow! Tu es courageuse, belle, drôle, généreuse et ta bonté est sans limite... je... je sais que je ne fais pas le poids, mais... je t'aime.
Ses yeux s'embuèrent et elle me serra dans ses bras.
Je lui tendis mes dessins, qu'elle regarda avec émerveillement.
— Ils sont... magnifiques!
Le fait qu'elle ne dise rien à propos de ma déclaration me stressa encore plus.
Elle releva ses yeux mauve vers moi.
— Haiden... je crois qu'on est connecté. Je ne sais pas l'exprimer par la parole, mais je crois que ceci pourrait mettre tout au clair pour toi.
Elle vida son sac dans lequel se trouvait une dizaine de lettres.
— Je... je peux les lire? demandai-je timidement.
— Oui.
J'ouvrais la première et commençai ma lecture.
Haiden,
Aujourd'hui, j'ai mis ma plume au service de mes sentiments. Je sais qu'à la base, je suis venu ici car je croyais que c'était ce qui était bien à faire, mais maintenant, même si cette guerre n'existait pas, je ne partirais pas. Car je suis tombé amoureuse. Pardonnes-moi. Pardonnes-moi d'avoir ajouté ce poids sur tes épaules. Si tu choisis de m'accepter, je tenterai du mieux que je le peux de te soutenir, d'alléger tes fardeaux. Je t'aime Haiden.
Esparia
Je restai bouche bée.
— Tu te souviens quand tu es venu à ma fenêtre et que j'écrivais quand Jules est entré? dit-elle timidement. C'est ça que j'écrivais.
— Wow... je... je ne m'y attendais pas.
Je la vis prendre une grande inspiration, puis elle s'approcha de moi. Sa main se posa sur ma joue et ses doigts sur ma nuque. Elle approcha son visage du mien et ferma les yeux. Je l'imitai, incapable de bouger. Ses douces lèvres touchèrent enfin les miennes, s'y lièrent dans un baiser plus que parfait.
Après un long moment, elle se détacha de moi, doucement, presqu'à regret. Elle colla son front au mien, tout en gardant les yeux fermés. Je caressai sa joue avec mon pouce, puis, le passai sur ses lèvres.
— Je t'aime, ma fleur d'espoir.
— Je t'aime, Haiden.
Je la serrai entre mes bras et elle posa la tête sur mon épaule.
J'aurais tellement aimé qu'il n'y ait pas de guerre, que le peuple m'apprécie, qu'elle soit elle aussi apprécié. J'aurais aimé pouvoir partir au delà des montagnes, des océans, découvrir le monde. Je suis toujours resté dans la capitale depuis que je suis né. Ça me tue.
— Je vais finir au bûcher, ma fleur, mais tu sais quoi? J'en ai rien à foutre.
— Haiden...
— Tant que je peux être avec toi, tant que j'ai ton amour, j'en ai rien à foutre du reste, de ce que les gens en pense.
Elle ne répondit rien.
Je lis une autre de ses lettres.
Haiden,
Cette lettre... cette lettre est pour te dire que le processus est déjà entamé. Il est trop tard pour revenir en arrière. En tentant de t'aider, je t'ai mené à ta perte. Je t'en supplie, pardonnes-moi.
Esparia
— C'est quoi ça, ma fleur? Que veux-tu dire?!
— Je... ton propre peuple va te détruire par ma faute.
— Non, Esparia. Ce n'est pas ta faute. Si tu n'avais pas été là, ça aurait été pareil. Tu m'aide à me reconstruire.
— Je suis désolé, Haiden. Je n'aurais pas dû céder à mes sentiments.
— Maintenant, il est trop tard.
Je l'attirai contre moi et l'embrassai.
— J'annonce demain à tous et à toutes que tu es l'élue de ma vie. Je commencerai par ma mère, Ethan et Taly. Puis j'informerai mon oncle et Zain. Ensuite ce sera Carter et Alyson. Puis le peuple en entier.
— Haiden......
— Chut! Ne dis rien! Tu ne peux pas me faire revenir sur ma décision.
— C'est une erreur.
— Tu préfèrerais que je dise: "non, je t'aime, mais on ne sera jamais ensemble toi et moi"?
— ... Non...
— Voilà!
Elle soupira, mais un sourire étirait ses lèvres.
— Ma fleur d'espoir?
— Hum?
— Une fois que tout sera fini... si tout fini un jour... que feras-tu?
Elle prit le temps de réfléchir avant de répondre.
— J'irai au loin, découvrir le monde entier. Au delà les mers et les océans, j'irai là où personne n'est jamais allé avant moi. Et lorsque j'aurai visité tout sur cette terre. Lorsque je connaîtrai les océans par cœur, je trouverai un petit coin de paradis, paisible et magnifique. Là, je me marierai et j'aurai des enfants. Lorsque ces enfants seront grands, je les encouragerai à suivre leurs rêves, à voir toujours plus loin et à explorer le monde comme je l'avais fait avant eux.
— Et qui sera le père de tes enfants si tu pars seule? demandai-je en observant ses yeux plein d'étoiles.
— Celui qui m'aura accompagné dans tout ce périple. Celui que son envie de découvrir le monde est aussi grande que la mienne. Toi, Haiden. Si tu le veux bien.
— Cette idée me plaît énormément.
Elle m'embrassa.
— Mais pour l'instant, on est ici, ensemble. Je t'aime, Haiden.
— Moi aussi, je t'aime.
~
Les larmes roulent de plus belle sur mes joues. Jamais ma fleur ne réalisera son rêve. J'essaie de me consoler en me disant que de là haut, elle doit tout voir, mais ses enfants... Jamais elle n'en aura.
Je t'aime Esparia, ma fleur d'espoir. Pardonnes-moi.
_____
Désolé pour le retard!!!!
J'avais des devoirs, puis je me suis plongée dans un bouquin: "Damnés". Et j'ai lu sans m'arrêter jusqu'à ce que je le finisse et que je me rende compte que j'avais oublié de publier!
Bref!
Vos avis sur le chapitre?
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