Chapitre 9 - La culpabilité est le nerf même de la douleur

Je m'installe sur la terrasse d'un café qui m'a l'air ma foi, fort sympathique.

Deux jours se sont écoulés depuis ce jeudi disons... mouvementé ! Gabi est resté dormir après notre haute cuisine gastronomique. Ma meilleure amie à trouvé mille et une idée pour me changer les idées : film d'horreur, petit-déjeuner anglais, nail art... et on peut dire que cela a marché !

Requinquées et rassasiées, nous sommes parties nous trouver des nouvelles tenues pour la soirée. Je peux vous dire que le choix a été très, très, très dur ! Au moment où tu penses avoir choisi la couleur de cette jolie petite jupe, une combishort fleuri te tends les bras... et cela pendant toute l'après-midi ! Finalement, Gabi a opté pour un ensemble basé sur un body et moi j'ai cédé à une élégante robe vert d'eau.

Nous sommes ensuite rentrée chacune chez nous. Je me suis fait couler un bon petit bain chaud. J'ai plongé dedans, lâchant un soupir de soulagement au contact de l'eau chaude. Ne pensant à rien ou presque, je me suis bien reposée, m'endormant presque.

Je ne voulais pas repenser au travail de la soirée alors je n'ai pas retouché ni à mon pro ni à boîte mail professionnelle. Motivée par l'envie de bien finir cette journée, je me suis mitonné une quiche qui, je le certifie, était délicieuse ! J'ai clos cette journée en vagabondant sur Internet puis me suis couchée tôt dans l'espoir de reprendre des forces.

J'ai dormi comme un bébé et me suis levé à 9h bien reposée ! Un peu de ménage s'imposait ! J'ai tout récuré, rebranchant au passage mon pro. Quand chaque millimètre de mon logement brillait, je me suis préparée. Fin prête, je suis sortie faire 2-3 courses et commander les petits fours pour demain.

Sans avoir une réelle explication sur le pourquoi cette envie soudaine je m'installe donc à cette terrasse installée dans une rue très calme.

Un grand serveur, l'air froid, me donne la carte sans un mot. Je la consulte rapidement n'ayant pas d'envie particulière. Je vois alors au loin une petite fille brune d'à peine 5 ans je dirais, toute mignonne, tenant un ballon et sautillant quelques mètres devant sa mère qui la surveille d'un regard bienveillant...

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Je sors du manège, manquant de renverser Maman au passage tellement je suis excité.

-Maman ! C'était trop bien ! J'étais sur un poney rose qui s'appelait Paillette !

Ma mère regarde le siège en bois couleur bonbon montant et descendant dans l'attente d'un nouveau jeune cavalier.

-Ah oui ?! joue-t-elle le jeu. Et comment le sais-tu ?

-Parce qu'il me l'a dit ! dis-je en rigolant et piquant un sprint au milieu du parc pour la devancer.

Chaque année, au printemps, dans le petit parc à côté de chez nous, tout un tas d'attractions s'installe pour 1 mois. On y trouve un manège, une pêche au canard, plusieurs stands de gaufres, crêpes, barbe à papa, de grandes balançoires qui donnent l'impression qu'on va toucher les nuages...

Chaque fois c'est la même chose, mais je ne m'en lasse pas, redécouvrant chaque activité avec les yeux d'une petite fille d'un an de plus.

Maman m'y emmène une à deux fois et me gâte beaucoup, vu que ce n'est pas souvent. J'attends cela toute l'année ! Cet événement figure dans mon top 5 des dates fixes de l'année que j'attends avec impatience, devancé par mon anniversaire et Noël.

Je cours toujours en rigolant regardant partout sauf devant moi ce qui fais que Je m'arrête à un poil d'un énorme poteau ! J'ouvre de grands yeux sous le coup de la surprise réalisant à peine que je viens de frôler la catastrophe. Je lève mes yeux pour découvrir l'origine de cet obstacle et... merveille !

C'est en réalité une poutre servant à retenir toute sorte de ballons ! Fée, dragon, cœur, sirène, licorne, princesse, voiture de course... j'ai l'impression qu'il y a tout ! Mes yeux s'emplissent d'un éclat d'émerveillement semblable à une pluie de paillettes.

Je me retourne pour faire part de ma fantastique découverte à Maman et je vois cette dernière se rapprocher, un sourire aux lèvres, laissant deviner qu'elle connaît déjà ma réaction qui ne tarde à venir.

-MAMAN ! Oh, Maman ! Oh, s'teuplait Maman ! S'teuplait !!!

-Quel est ton préféré ? répondis-t-elle sans réellement donner de réponse.

Désarçonné par cette réaction, je rejette mon regard sur ce qui équivaut pour moi à des lingots d'or. La sirène est magnifique même si cette princesse est sublime... Perdue dans mes réflexions, je ne vois même pas ma mère s'éloigner de quelques pas.

Quelques minutes plus tard elle place ses mains sur mes épaules :

-Alors ? dit-elle en cachant quelque chose dans son dos et en faisant signe, accompagné de quelques pièces brillantes, à l'homme se tenant à côté qui a tout l'air d'être le vendeur de ces ballons.

-Hmmm... la sirène ! Celle avec la couronne violette !

-Très bon choix ! acquiesce-t-elle pendant que l'homme la décroche et me la tends en même temps que ma mère une barbe à papa.

Ma bouche s'ouvre dans un grand O ainsi que mes yeux qui suivent le mouvement.

Je me jette alors dans les bras de Maman :

-Oh merciiiii ! Trop Merci !!! Je t'aime trop ! Je t'aime tellement ma Maman d'amour ! Je ne te quitterai jamais de toute ma vie...

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Je toque doucement :

-Maman ?

-Oui ? Entre, Anaïs.

Je m'installe confortablement sur le lit, à ses côtés. Je prends une grande inspiration et me lance :

-Je... j'ai eu une opportunité dans une nouvelle boite ! déclarais-je en allant droit au but.

-Mais c'est génial ! Oh, Anaïs c'est génial ! Mon bébé va travaillerrrrrrrr ! Olala, je suis si fière de toi !... et les exclamations fusèrent pendant encore 5 bonnes minutes.

Quand je réussis enfin à la calmer et cesser la pluie, non, le torrent de bisous qui s'abattaient sur moi je lui dévoilai le plus délicat :

-Et... euh... en fait..., je sens mon courage s'échapper de mes doigts et me ressaisis, c'est dans une ville à 6h30 de voiture.

Je voyais le sourire de ma mère fondre comme de la glace au soleil. Elle me passa doucement une main dans les cheveux.

-Ma toute petite... tu vas me manquer... mais ton bonheur et ta réussite dans la vie sont mon essence... et puis tu viendras me voir souvent, n'est-ce pas ?

-Oui, bien sûr !

Ces 3 mots furent comme des morceaux de lave à sortir. Mais je sentais que ce n'était que le début d'une longue série de mensonges qui allait me coûter cher, très cher...

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-Madame ?

Quelqu'un me tapotait l'épaule. Je me retournai vivement et vois un jeune serveur un peu gêné de m'interrompre dans mes pensées. Ce n'est pas le même que tout à l'heure. Plus petit, épaules moins larges, brun aux yeux marron également.

-Que désirez-vous ? me demande-t-il finalement.

-Dire toute la vérité ! éclatais-je en m'effondrant.

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça mais à l'instant précis c'est ce que je voulais le plus au monde. Je tourne discrètement la tête pour essuyer une larme. Le désespoir devait émaner de moi car, pris au dépourvu par cette requête... original, le jeune homme leva son stylo de son bloc-note et entrouvrit la bouche, ne sachant comment réagir.

Il se ressaisit vite et me regarda sans pitié ni compassion simplement un sourire avenant aux lèvres.

-Si la culpabilité vous emporte faites ce qu'il vous semble juste.

-Si cela pouvait être aussi simple, souris-je les yeux humides.

-Les choses les plus complexes sont souvent les plus simples...

-Rien n'est simple pour moi...

-Dire la vérité ne veut pas forcément dire exposer des faits. Simplement faire part de ses émotions peut être encore plus libérateur, riposta-t-il encore sans se démonter.

Je le regardai alors dans les yeux, ses yeux couleur chocolat qui voulait simplement aider autrui.

D'un revers de main je séchais les miens et lui afficha un sourire timide.

-Un café s'il vous plaît.

Et il repartit, mon sourire ayant déteint sur lui.

Le grand serveur m'apportat ma boisson (manquant de me la renverser dessus au passage !) que je bus d'une traite. Le temps que j'aille aux toilettes, une petite boite fut posé sur la table.

Je l'ouvris et découvris la note ainsi qu'un bonbon et la carte du magasin. Déposant 2 pièces dedans, j'allais la refermer quand un bout de papier au fond attira mon attention. Apparemment fait à la va-vite il contenait le message suivant :

"Si la vérité te ment, Benoît ;)"
Accompagné d'un numéro de téléphone.

Dans un élan de bonne humeur, j'empoche le papier, et laisse un pourboire. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, mais je l'ai fais et c'est l'important ! Je prends mon sac et m'en vais d'un bon pas...

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Hello tout le monde !

Et oui le rythme reprends 😂 !
J'espère que vous allez bien ! Alors ce chapitre ? Vos avis et prédictions sont toujours aussi croustillants !

••••••••⚠️IMPORTANT⚠️••••••••

Pour la FAQ de Anaïs, les questions se font ici ! Si il n'y en a pas assez j'en ferai moi-même. Elle sera publié après le chapitre 10.

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J'ai utilisé Scribens pour les petites fautes sur conseil de crazyhuman667 (merci 🤗) et je vous le conseille.

Et puis... MERCI ÉNORMÉMENT ! On est presque aux 600 (599 au moment de l'écriture) vues ! Plus de 100 vues pour le prologue et le chapitre 1 ! Ce n'est pas énorme pour certains mais pour moi si, et vu que je n'ai pas énormément posté pour l'instant encore plus !

Pour le fun, j'ai calculé en enlevant le prologue et les NDA (notes de l'auteur) le nombre de page de mon histoire pour l'instant. C'est en gros, puisque ça dépends de l'édition, mais on est déjà à environ 27 pages ! Et je vous assure que ce n'est pas fini !

Le titre est une citation de Horace Bushnell je crois.

Merci encore de me soutenir ! Et en particulier... ben toi ! Oui, toi ! Sans toi je ne serai pas si heureuse de voir que mon travail plaît ! Donc je te remercie, qui que tu soit cher lecteur !

Gros bisous, venez en mp pas de soucis,

xxGarancexx

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