v i e r
- Quoi ?! Cri Hoseok à travers la caméra, Tu t'en vas comme ça pour deux semaines sans même me prévenir à l'avance ?
- Désolé, je comptais te le dire ce matin, mais tu m'as rendu en colère en m'abandonnant comme tu l'as fait.
Hoseok sourit, taquin, alors que je me recoiffe à l'aide de mon reflet au coin de l'appel vidéo. Sa grosse tête prend tout l'écran.
- Tu devrais être habitué, pourtant. Avec le boulot que tu fais...
- Yah ! Arrête, j'ai l'impression que tu ne fais que parler de ça depuis quelques jours.
- Désolé, son sourire s'agrandit et je ne peux m'empêcher de faire de même. Sinon, ton train part dans combien de temps ?
- Ça fait déjà cinq minutes que l'embarquement a commencé.
- Imbécile ! Vas-y ! Ne manque pas ton train par ma faute, je me sentirais mal, il me chasse d'un mouvement de main. Aller, ouste !
- Okay, c'est bon, je soupire légèrement, amuse-toi bien, sans moi.
- Je ne te promets rien. Aller, profites bien de tes vacances ! Contacte-moi dès que tu arrives !
Et il raccroche sans me laisser la chance de répliquer quoique ce soit. Au même moment, on annonce le départ imminent du train. Sans plus réfléchir, je me mets à la course jusqu'au stade d'embarquement et mets les pieds contre le tapis bordeaux du véhicule et souffle en posant mes mains contre mes genoux. Il faudrait absolument que je me mette à m'entraîner correctement.
Je me dirige vers mon siège, me laissant tomber lourdement contre celui-ci. Je regarde autour de moi vaguement et remarque que le train est pratiquement vide. Le grincementdes rails et des roues qui s'actionnent résonne contre les murs en bois vernis de ce véhicule et je tourne le regard vers l'extérieur.
Je déteste prendre le train, donc pour survivre à tout ce trajet nauséeux, bien que recouvert de magnifique paysage, je dois absolument me retrouver aux côtés d'une fenêtre. À défaut d'être loin d'une, je risquerais de devenir gris et vomir tous mes repas ingurgités pendant les cinq dernières années. Je dis ça puisque j'en ai l'expérience.
Je laisse cogner ma tête contre la glace laissant défiler de merveilleux tableaux de verdures et prends une grande inspiration. Je me demande si le collier suffira à ma mère. Sera-t-elle heureuse ? Je veux que tout soit parfait durant ces deux semaines à venir. Je vais faire de mon mieux afin d'être le fils qu'elle a toujours rêvé. Je ne la décevrai pas plus que je ne le fais déjà.
À fond dans mes pensées, je ne porte pas attention à la masse s'étant installée à mes côtés, frôlant mon épaule toutes les trois secondes, jusqu'à ce que cette personne pose sa main contre celle-ci.
En relevant les yeux vers l'homme m'ayant accosté, mon cœur manque un battement, puis deux, puis mon ventre se tord dans tous les sens. Ma bouche s'ouvre sans jamais réussir à prononcer un seul mot, ma gorge se noue sauvagement et ma vue se brouille rapidement. Que fait-il ici ? Pourquoi fallait-il qu'il revienne après tant de temps ? Il ne pouvait pas tout simplement rester caché ?
- Ça fait longtemps, Jimin, il sourit sournoisement tandis que son regard me transperce la personne timide que je suis, tu m'as manqué.
- J-Je...
- Quoi ? Je te fais encore autant d'effet ? Tu n'as pas changé.
Il glousse et pose son bras sur mes épaules, me rapprochant de lui.
- Mais physiquement par contre, t'es devenu sacrément bandant.
La délicatesse à son summum.
Malgré moi, je sens mon visage chauffer alors que je baisse la tête. Jungkook me sert plus fortement à lui et ébouriffe mes cheveux de sa large main avant de se détacher de moi.
- Sinon, tu viens chez tante Eun-Ae ?
J'hoche timidement la tête sans jamais oser relever le regard.
- Bien, dis donc, t'es gêné ?
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Je réussis à murmurer faiblement.
- Quoi ?
Je soupire nerveusement.
- Pourquoi t'es là ?
Je lève courageusement mon regard vers le sien et le vois sourire en coin.
- Je n'ai pas le droit de venir passer du temps en famille ? Il demande, fier.
- Je croyais qu'ils ne voulaient plus rien savoir de toi depuis...
Mon cœur tambourine sauvagement contre ma poitrine, si fort qu'il me fait mal. Je tente de cacher mes tremblements en cachant mes mains dans les longues manches de monchandail de laine, mais il l'a sans doute remarqué puisqu'il rigole tranquillement.
- Faut croire que ça ne les dérange pas autant que tu l'as imaginé.
- Pourtant… Je dis dans un souffle à peine audible en baissant ma tête à nouveau, ne supportant pas son regard.
- Pourtant, tu n'es pas le centre du monde, alors arrête de faire ta victime. Tu n'as pas le droit.
Son ton devenu dur et froid me fais frémir d'appréhension. Pourtant, tout est de sa faute...
- Tu sais, Jimin, je croyais que tu aurais mûri avec le temps. Mais il faut croire que tu as empiré.
Les larmes s'empilent sans jamais n'oser couler, par peur d'être prise à la rigolade. Mes lèvres entrouvertes tremblent de plus en plus, cependant, je ne dois lui montrer ma faiblesse. Il doit comprendre que j'ai réussi à passer à autre chose, que je ne suis plus le petit garçon innocent qu'il peut contrôler à sa guise.
C'est vrai quoi, je n'ai plus 17 ans, mais bien 19. Il doit comprendre que je ne suis plus le même. Mais je n'en n'ai aucunement la force. Je n'ai pas la force de me battre avec lui, et encore moins de le supporter.
- Quoi ? Tu ne parles pas ? Tu as oublié ta langue dans l'antre d'un de tes clients peut-être ? Où serait-ce que tu as peur ? Peur de moi ? Il s'esclaffe et mets sa main contre ma nuque avant de la serrer fortement, me faisant lâcher un couinement, Nous allons passer de belles vacances ensemble, pas vrai ?
Voyant mon manque de réponse, il resserre son emprise contre ma nuque.
- Pas vrai ?
Sa voix forte me fait sursauter et j'hoche vivement la tête.
- Bien.
Il pousse ma nuque encore plus bas qu'elle ne l'était auparavant et me claque fortement le dos de la tête alors qu'il se relève.
- À ce soir, ChimChim.
Je l'entends ricaner et enfin ses pas s'éloigner de moi. Depuis l'incident à mes 17 ans, je ne l'avais plus revu. Ma mère refusait catégoriquement de le revoir. Elle disait le détester. Mais il faut croire que ce n'était qu'un sentiment éphémère et que je n'ai pas mon mot à dire. Ce qui est totalement absurde puisque j'ai été celui le plus touché.
Mais si c'est pour rendre ma mère heureuse, je le supporterai. J'essayerai de mon mieux pendant ces deux semaines suivantes. Même si je dois souffrir.
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