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Coude contre coude, Hoseok et moi tournoyons au centre de la piste de danse au rythme de la musique écossaise. Riant aux éclats, l'alcool affluant nos sens, on s'amuse comme des fous. J'ai rencontré cet ange depuis mon arrivée à Busan, il y a 4 mois, et depuis, nous sommes inséparables. Pour ce qui est de la prostitution, j'ai négocié avec mon patron. Il avait, après maintes et maintes supplications, accepté de me transférer chez son cousin, ici. De ce fait, non seulement, j'ai un logement qui m'est offert, mais je n'ai pas perdu mon travail.

Hoseok se laisse tomber lourdement contre la chaise en chêne et souffle avant de vider sa chope de bière d'un coup sec. Je l'imite et en recommande le double. Vaut mieux en profiter au maximum, tant qu'on y est.

- Tu es une vraie boule d'énergie toi, dis donc,rit mon ami en me poussant l'épaule gentiment.

- J'ai un bon cardio faut croire.

Ses cheveux de jais collent à son front, mais il ne semble pas y porter attention. C'est vrai qu'en y repensant, il fait terriblement chaud ici. Surtout après tout cet entraînement physique subit lors des dernières heures.

- Il faut croire que ça à un bon côté les relations sexuelles tous les soirs, murmure Hoseok en roulant des yeux, sourire en coin.

- Tu me juges, je plisse des yeux en apportant mon nouveau verre de bière à mes lèvres, amusé.

- Au contraire, je te trouve très courageux.

- Ah bon ?

Il hoche vivement la tête en pinçant les lèvres joyeusement. J'arque un sourcil et l'observe sans rien dire.

- Je ne serais jamais capable de pousser le caca, avec mon mini-moi, de n'importe qui.

Je m'étouffe avec ma gorgée et pouffe de rire face à son commentaire. Au moins, il est franc.

- Tu sais qu'on se nettoie avant, n'est-ce pas ?

Il ouvre grandement les yeux, bouche-bée.

- Que veux-tu dire par là ?

- Ta marmotte ne gratte pas la terre afin de creuser un nouveau trou, elle saute et rentre facilement dans son tunnel déjà préparé.

Ses yeux s'agrandissent encore plus grand qu'ils ne l'étaient déjà et je ne peux m'empêcher de m'esclaffer devant cette vue. Hoseok, bien qu'il soit bisexuel, n'a seulement eu qu'une seule relation d'un soir avec un homme. Sans oublier le fait qu'il était complètement saoul.

- C-comment ? Ne me dis pas que tu dois faire comme avec les vaches... Tu sais... Quand l'éleveur fait claquer son gant en plastique contre sa main et s'enfonce doucement dans le... Il passe nerveusement sa main dans ses cheveux, une image de terreur collé au visage avant de vider à nouveau son verre de bière, en laissant parfois dégouliner contre son menton,dis-moi que tu ne souffres pas autant, s'il te plaît.

Je ris face à son innocence et lui tapote l'épaule, souriant pleinement.

- Oh mon dildo... Il souffle et laisse glisser sa tête désormais lourde contre son bras avant de se relever subitement. Il met sa main derrière ma nuque et me regarde piteusement, tu es sûr que tu ne souffres pas trop ?

Je pose mes doigts contre son poignet et lui fait des caresses qui se veulent réconfortantes.

- Je crois qu'on devrait rentrer. Tu sembles complètement bourré, je ris légèrement avant de me lever, aller, je te ramène.

Bien que nous ayons consommé la même somme de boisson alcoolisée, le brun semble tout à coup beaucoup plus atteint que moi. Il titube difficilement et se repose contre mes épaules. A-t-il vidé une bouteille de vodka sans m'en avoir parlé ? Son dernier verre l'a complètement assommé.

- Jimiiiiiiin, souffle-t-il tout près de mon oreille, me procurant de nombreux frissons.

- Hoseooook, je l'imite alors que j'agrippe rapidement son manteau et le lui enfile péniblement alors qu'il ne m'aide aucunement en se débattant comme une mouche, arrête de t'agiter comme ça et couvre toi bon-sang.

Je ris légèrement voyant à quel point il est mal en point mais, me reprend rapidement lorsqu'il manque de quitter mon épaule pour se retrouver au sol. Je le rattrape de justesse et grogne doucement et sort de ce pub bondé de gens aimables.

- Qu'est-ce que t'as mis dans ton verre pour être aussi légume, je souffle et rangeant ma main libre dans ma poche, je te ramène chez moi et tu n'as pas ton mot à dire. Tu n'avais qu'à ne pas boire comme un trou.

Je sais qu'il déteste dormir chez les autres, de peur de déranger. Malgré les nombreuses fois où je l'ai invité lors de mes soirées de congé, me sentant seul, il refusait toujours. Au début, j'ai eu de la difficulté à supporter cette facette de lui puisque je déteste me retrouver seul entre les murs de mon logement. Solitude et ennuie, quel beau couple, pourtant, je ne l'invite jamais, mais il trouve toujours un moyen à s'incruster dans mon mal-être.

Hoseok grogne une phrase à peine audible contre mon épaule, et comme seule réponse, je repositionne son foulard pendouillant autour de son cou. Il fait froid ce soir, mais j'adore la sensation que me procure la fraîcheur contre mon épiderme frissonnant. De cette manière, je me sens normal. Comme les autres. Humain. Je me suis souvent dit qu'avec le boulot que je possède, je suis bien loin de la normalité. J'ai souvent eu honte de moi-même. Par exemple, lorsque les amis de ma mère me demandaient ce que je faisais de ma vie. Évidemment, je mentais. Ma mère n'est d'ailleurs pas au courant de mes occupations. Elle ne se doute de rien. Tant et aussi longtemps que je vis aisément, elle est heureuse. De plus, elle est persuadée que je travaille dans une librairie. Encore une fois, un magnifique mensonge. Je déteste devoir mentir à mes proches, mais je n'ai d'autres choix.

- Jimin... Souffle gauchement Hoseok la tête qui pend paresseusement, tu m'énerves.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Pourquoi ?

- C'est ce que je te demande...

Nous arrivons enfin chez moi et je dépose mon ami sur le divan avant de partir chercher une couverture afin qu'il n'attrape pas froid. En revenant, Hoseok n'est plus sur le canapé.

- Oh ?

Je tourne sur moi-même et ne le trouve aucunement dans le salon. Pour un homme saoul, il se déplace vite. Je vérifie dans toutes les pièces en l'appelant et le retrouve facilement dans ma chambre, étalé comme une étoile sur mon lit.

- Moi qui croyais que tu n'aimais pas t'imposer chez les autres... Je murmure.

Je me rapproche de lui et lui enlève rapidement son manteau ainsi que son foulard et ses souliers que je dépose dans le coin de la pièce sans trop y porter attention. Il semble déjà endormi, c'est bien. Il a besoin de repos. J'hésite à lui enlever son jean semblant d'un inconfort insupportable et louche sur son chandail lui serrant le cou. Il dormirait sûrement mieux... Je m'approche sans trop faire de bruit, le cœur battant nerveusement et agrippe les pans de son chandail que je soulève sans grande difficulté. Une fois fait, je jette celui-ci sur la chaise près de mon bureau.

Alors que je pose mes mains désormais moites contre les rebords de son pantalon, je déglutis fortement en détaillant son corps merveilleusement sculpté. C'est qu'il est bien bâti ce petit. Il cache bien son jeu. J'hésite à caresser cette peau caramel qui ne fait que crier mon nom, mais me retiens finalement en secouant la tête afin deremettre mes idées en place. Ne jamais profiter de quelqu'un qui n'est pas dans son état normal.

Alors que je m'apprêtais finalement à terminer ce que j'avais commencé, de gros bras vinrent me tirer contre le matelas. Sous le choc, je ne réagis pas. Ce n'est que lorsque je réalise ma position que je me débats minablement sans grande volonté. Hoseok me serre encore un peu plus contre son torse et me coince les jambes à l'aide des siennes.

- Dors avec moi, Jimin. Je t'en prie.

Sa tête enfoncée au creux de mon cou, son souffle humide me chatouille le duvet. Comment lui résister ?

- S'il te plaît, arrête, il brise à nouveau le silence, je n'aime pas savoir qu'ils peuvent toucher ton corps.

Sa phrase se termine dans un souffle à peine audible, mais je vois où il veut en venir. Malheureusement, je n'ai pas le choix, et ce, jusqu'à ce qu'il en décide le contraire...

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