Chapitre XXXI
Je descends les marches des escaliers, et retrouve tout le monde en pleine conversation. Mes parents m'observent avec un large sourire.
- Fanny vous passe le bonjour !
- Oh, tu étais au téléphone avec elle ? S'exclame ma mère. Elle va bien ?
- Oui, elle a un rendez-vous.
- Avec qui ?
Je me mords la joue. Je ne peux pas dire ici et maintenant qu'un des employés du Cabinet sort avec ma soeur. Devant les patrons d'Henri.
- Elle t'en parlera en temps voulu, je pense.
Elle incline doucement la tête, et se retourne sur Gloria pour parler de Fanny et lui dire combien elle est déçue qu'elle ne puisse la rencontrer cette fois-ci, même s'il ne fait visiblement pas l'ombre d'un doute que ce n'est que partie remise.
Je connais suffisamment ma mère pour savoir que si elle n'insiste pas maintenant, c'est parce qu'elle a compris que je ne peux en parler devant tout le monde. Elle relancera certainement le sujet lorsqu'on sera toutes les deux.
Je me rapproche de Matthew qui me lance un regard des plus charmeurs alors qu'il est en pleine conversation avec Harry et Mayson. Ce dernier d'ailleurs me lance un sourire réconfortant avant de demander à Harry de l'accompagner chercher quelque chose dans la cuisine. Je suis bien contente de me retrouver seule avec mon petit-ami. Cela me fait une drôle de sensation de penser et dire ça, mais c'est plaisant. Il m'attrape par les hanches et m'approche un peu plus près de lui pour me murmurer quelque chose à l'oreille.
- J'ai hâte de partager cette nuit avec toi, Princesse.
Je me sens rougir. Il a vraiment le don de me troubler ! C'est incroyable, il lui suffit d'un mot prononcé de sa voix si sexy pour que je fonde, littéralement. Heureusement que là où nous sommes, appuyés contre le dossier du canapé, personne ne peut nous entendre, ni nous voir grâce au mur interposé.
- Moi aussi. Dis-je en mordant le bout de ma langue face à cette confession.
Il me donne un immense sourire et alors qu'il s'apprête à reprendre en reprenant une petite inspiration, le son de sa voix est coupée par une autre qui s'élève dans mon dos.
- Eden, j'aimerai te parler, s'il te plait.
Je sens la prise qu'exerce Matthew autour de moi se resserrer un peu plus tandis qu'il adresse un regard noir à son frère. Fanny a raison, cette espèce de relation triangulaire peut être dangereuse, je ne veux pas briser leur relation déjà compliquée entre eux. Entre Matthew qui en veut à son frère d'être l'enfant parfait qui brille aux yeux de ses parents, et Harry qui considère qu'à part faire des bêtises -qu'il se sent obligé de couvrir-, cette personne du même sang n'est bonne à rien ... Ils ont trop de rancune l'un pour l'autre sans pour autant que je me rajoute au cocktail.
Je suis prise au dépourvu. Sincèrement, que suis-je censée faire ? Je déteste amèrement cette situation, et je ne peux m'en prendre qu'à moi même. Idiote.
Je me tourne vers Matthew pour l'interroger du regard, les muscles de sa mâchoire n'ont de cesse de se contracter et je me crispe d'autant plus. Il reporte son attention sur moi, et son expression se fait soudain plus douce.
- Pas tout de suite, râle Matthew.
Je me sens encore comme une poupée de chiffon que deux enfants se chamaillent. C'est épuisant, pour moi comme pour eux.
- Bien, demain soir tu seras libre, Eden ?
- C'est déjà mieux.
- Tu sais Matthew, elle a une langue qu'elle sait utiliser avec une grande habileté, je pense que tu peux la laisser s'en servir sans craintes.
Je me sens devenir cramoisie. Je sais qu'il dit ça pour ennuyer son frère, mais ça me met dans une situation des plus inconfortables. Le message sous-jacent qu'Harry lance ne me plait pas du tout.
- Répète ça, grogne Matthew en avançant dangereusement vers Harry.
Je dois rapidement mettre fin à ce duel, je n'ai aucune envie de revivre la scène du repas chez Hector et Gloria.
- Demain soir, c'est très bien.
Je sens que je coupe l'herbe sous le pied des deux hommes qui bombent le torse pour savoir lequel des deux a le plus de pectoraux.
Je me tourne pour faire face à Matthew, et ajoute à son intention.
- Suis moi, je voudrai te montrer quelque chose.
Je le tire doucement par le bras et fais un signe de tête entendu à Harry qui capitule enfin et se dirige en direction de mon frère, assis paisiblement face à la mer, tandis que nos parents respectifs s'affairent autour du barbecue. Comme dans tous les Etats-Unis, la barbecue est une réelle tradition chez nous.
Je prends la direction de ma chambre, et dans les escaliers, j'entends Matthew dans mon dos.
- Je devrai te suivre plus souvent, tu m'offres toujours une vue imprenable sur des collines enchantées.
Je m'esclaffe de rire, et il me rejoint. Où diable est-il allé chercher cette comparaison ?
- Quelle imagination !
- Toujours lorsqu'il s'agit de toi, Princesse.
Je vais vraiment finir par fondre devant cet homme et ses compliments.
Nous pénétrons dans ma chambre, et je pousse la porte.
- Tu veux me montrer ton armoire à sous-vêtements sexy ? Me lance t-il taquin, jouant avec ses sourcils.
Il a toujours le mérite de me faire rire.
- Non, idiot. Approche.
Je dis ça tout en me saisissant d'une photo en haut de mon armoire. Elle faisait rejaillir trop de souvenirs pour que je la laisse à porter de vue, je n'avais de cesse de pleurer en la voyant.
- Qui est ce petit garçon ?
- Tu te souviens, le soir où nous sommes allés au restaurant, je t'ai parlé de mon petit frère, Teddy ?
Il incline doucement la tête.
- J'ai pris cette photo le jour de son départ en classe verte, et il n'est jamais revenu.
Je prends une profonde inspiration. J'ai envie de lui parler et j'ignore pourquoi. C'est la première fois que je montre cette image à quelqu'un et la première fois que j'en parle aussi librement. Je passe doucement mon doigt sur le cadran et vois une petite perle salée tomber sur la vitre.
Matthew attrape cadre photo, et le dépose sur l'étagère en m'enlaçant tendrement.
- Il était très mignon.
Sa remarque me fait sourire contre son torse.
- Et très taquin aussi ! Une vraie petite pile ! Ris-je.
C'est bien la première fois depuis sa mort que je parviens à rire en pensant à un souvenir de Teddy. Cela me fait plus de bien que ce que j'aurai pu le croire. L'effet Matthew je présume.
Il lève mon visage vers le sien, et essuie de la paume de ses pouces les quelques larmes qui étaient entrain de faire leur course pour venir s'écraser contre lui. Il ne dit rien, se contentant de me comprendre et j'apprécie grandement cette forte complicité naissante entre nous.
Il approche doucement mes lèvres des siennes, et y dépose un pieu baiser. Il se remet à me caresser le visage, affichant un petit sourire.
- Tu es vraiment belle, Eden.
- Tu n'es pas mal non plus.
Il secoue doucement la tête.
- Non, tu ne comprends pas. Tu n'es pas seulement belle physiquement, tu es une belle personne, aussi touchante qu'attachante.
Je reste à le fixer silencieusement tandis qu'il détache une de ses mains de mon visage pour venir écarter une mèche de cheveux, tombée devant mes yeux.
- Je ne me suis jamais attaché à aucune fille, mais toi ... Je ne sais pas ce que tu m'as fais, de la sorcellerie peut-être ? Ajoute t-il, mutin.
- Oui, peut-être un sortilège ou deux ... Avoué-je en entrant dans son jeu.
Il m'attrape furtivement, me lève en l'air avant de me déposer sur le lit.
- Jette moi encore des centaines de sorts, alors ... Murmure t-il en embrassant le creux de mon cou.
Je ferme les yeux sous la pression qu'exercent ses lèvres sur ma peau, et je sens mon coeur défaillir face à une telle révélation.
Il redresse sa tête et plante son regard dans le mien. Je sonde ses magnifiques prunelles azures et glisse mes mains dans ses cheveux. Elles glissent jusqu'à sa nuque, et pendant que je l'attire vers moi, je lui réponds.
- J'ai envie de t'en jeter encore, par milliers ...
Il n'en faut pas plus pour qu'il se jette avec avidité sur mes lèvres, et je réponds à son baiser avec plus de passion encore.
Je me suis sentie tellement ... Vide en son absence. Passer du temps avec lui a pour effet de me rendre l'oxygène dont j'étais privée depuis si longtemps.
Il s'arrête un instant, et me contemple comme s'il ne croyait pas que cela puisse être vrai, que cette situation est irréelle, avant de reprendre possession de mes lippes de plus belle. Le regard qu'il me lance est tel que j'ai l'impression d'être une gazelle qui voit un lion la dévorant des yeux et qui se demande silencieusement quel est le moment où il va passer à l'offensive.
Je sens ses mains palper fortement mes fesses, et l'une d'elles remonte jusqu'à ma poitrine tandis que nos lèvres ne se sont pas quittées.
Je sens son imposante excitation contre mon entrejambe, et je l'enserre d'avantage avec mes jambes. Je sens ses doigts s'attarder de nouveau sur les ficelles qui tiennent le bas de mon maillot de bain.
Le moment est venu, l'heure a sonnée ; le lion bondit sur sa proie.
Il me rapproche de lui tout en tirant sur les bouts de ficelle pendant de part et d'autre des maigres tissus qui me recouvrent.
Je me retrouve rapidement nue, vois sa poitrine se soulever lourdement et j'entends sa respiration saccadée qui résonne jusqu'au creux de mon ventre. Je m'attèle à lui retirer short de bain me semble être de trop ; un claquement de doigts et il se retrouve à terre. Il était trop vêtu par rapport à moi, je me sentais vulnérable.
Mes cheveux s'éparpillent autour de ma tête enfoncée dans la couette, et certaines mèches sont restées devant mes yeux. Il s'appuie sur le lit et me surplombe de tout son corps. Ses prunelles se rivent aux miennes. Je ressens son souffle chaud se frayer un chemin jusque dans mon coeur.
Il se mord la lèvre inférieure en m'observant avidement de haut en bas, ce que je trouve de plus en plus sexy.
J'ai tiré les volets plus tôt dans l'après-midi afin que la chaleur du soleil californien ne se fasse pas trop étouffante dans ma chambre, la pièce est donc dans le noir absolu si bien que j'ai du mal à distinguer ce qu'il fait. Je comprends rapidement, à l'ouïe, qu'il est entrain de mettre un préservatif.
L'espace d'un instant, je me demande à nouveau si tout ce que je vois va réussir à entrer dans la protection en latex. J'ai encore une fois un gros doute !
- Tu as peur du grand méchant loup ?
Je réprime un rire.
- Plutôt de sa queue !
Devant le regard tout à coup surpris qu'il me lance, je ne peux cette fois-ci qu'exploser de rire. Je vois que mon audace le surprend et c'est plaisant. Il n'est pas au bout de ses surprises.
- Tu vas voir si c'est seulement la queue du grand méchant loup qui t'effraie !
Avant que je ne puisse répondre quoique ce soit, il fond sur mes lèvres, et je sens son envie se presser d'avantage contre l'entrée de mon intimité.
Dans un nouveau souffle, il entre doucement, pleinement et m'arrache un petit gémissement.
À mesure qu'il accélère, je sens un boule de chaleur se former en moi, prête à exploser. Je palpe les muscles de son dos et agrippe fermement ses belles petites fesses. Je pense même y avoir planté mes ongles en entendant son râle dans mon cou, mais cela ne semble pas lui avoir déplu dans la mesure où il continue de plus belle.
Je sens son souffle caresser la peau de ma nuque, ce qui me donne une multitude de frissons. Il empoigne ma chevelure d'une main, et s'immerge complètent la tête dedans, tout en continuant de caresser le reste de mon corps du bout des doigts.
Matthew redresse sa tête, et plonge son regard azur dans le mien. Ses lèvres si atypiques s'entrouvrent légèrement, et pour la première fois, je découvre qu'un de ses yeux a même une teinte de vert.
Le voir penché au dessus de moi de la sorte, pour cette activité, et découvrir que le désir que je lui procure lui donne des yeux verrons me fait perdre absolument tous mes moyens.
Il m'embrasse à nouveau avec une passion folle et une fougue intenable, tant et si bien que je ne réponds plus de moi ; la boule de désir qui grandissait dans mon ventre vient d'exploser, littéralement et inonde la pièce. Je sens également que Matthew est dans le même état que moi lorsque j'entends des petits bruits adorablement sexy sortir de sa bouche, toujours pressée contre la mienne.
Nous sommes enlacés dans mon lit, Matthew a sa tête appuyé sur mon sein et joue avec quelques mèches de cheveux entre ses doigts, tandis que je caresse l'encre noire qui recouvre ses bras du bout des miens.
J'observe silencieusement Matthew. Il est si beau ! Je pourrai le détailler des heures durant. Un apollon tatoué. Il se redresse brusquement et se retourne vers moi, un large sourire sur les lèvres.
- On prend une douche ?
Je ris, et me lève encore plus rapidement en courant vers la salle d'eau jouxtant la chambre.
- Avec plaisir !
Je l'entends me suivre et entrer dans la pièce lorsque déjà, j'allume l'eau fraiche qui glisse le long de ma peau qui est au paroxysme de sa chaleur.
La nuit n'a pas encore débutée, mais je sens qu'elle va être mémorable.
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