Chapitre XXVIII

- Bon, tu me rends mon maillot maintenant ?

Un sourire carnassier se dessine sur son visage.

- Je profiterai bien encore un peu de la vue ...

- Matthew ... Dis-je, légèrement impatiente.

Il me presse un peu plus contre lui et fais glisser ses lèvres dans mon cou. Il me fait perdre la tête, littéralement.

- Si tu insistes, Princesse.

En passant ses mains derrière mes cuisses, il parvient à attraper les fins morceaux de tissus qui recouvrent les parties intimes de mon anatomie, et tandis que je m'attèle à nouer la culotte, il s'occupe d'attacher le haut. Je suis surprise, d'habitude les hommes déshabillent les femmes, ils ne les aident pas à se rhabiller après avoir eu un rapport.
Une fois rhabillée, -si je puis dire car je n'ai jamais réellement considérée qu'un maillot de bain est un vêtement, souvent d'ailleurs les femmes en font des tonnes pour ne pas qu'on les voit en sous-vêtements alors qu'un maillot de bain couvre autant de peau, si ce n'est moins-, Matthew me tourne à nouveau pour lui faire face.

- Maintenant je suis sur que personne d'autre que moi ne te verra en tenue d'Eve, sur cette plage.

Il accompagne sa phrase d'un doux baiser sur le bout de mon nez. Il est craquant comme ça, aussi prévenant et attentionné. 
Il reste encore un moment face à moi, sondant inlassablement mes prunelles. Heureusement que je suis dans l'eau et donc plus légère, mes jambes sont en coton, je m'écroulerai au sol à cause d'un tel regard.

- Matthew, il faut que tu saches que ... Je suis vraiment touchée que tu sois venu jusqu'ici, pour moi.

- J'aurai été fou de ne pas le faire ! Et puis, regarde à côté de quoi je serai passé ... Ajoute t-il en m'adressant un clin d'oeil complice.

Je me sens rougir, et j'espère avoir pris un coup de soleil sur les pommettes ; au moins, il ne verra pas mon trouble !
Je tourne la tête et constate que le soleil commence à descendre dans le ciel, l'eau est toujours aussi chaude, elle parait même encore meilleure puisque l'air extérieur s'est un peu rafraichit alors qu'elle a conservé la chaleur de la journée.

Je décide de soustraire mon regard de celui de Matthew en entourant son cou de mes bras pour venir me blottir contre lui. Je sens son souffle dans mon cou, et ses mains sur le bas de mon dos.
Il a suffit qu'il réapparaisse pour faire voler en éclat toutes mes bonnes volontés, essayer de l'oublier, lui et son frère. J'aurai dû me rendre à l'évidence que cela allait être impossible. En même temps, je n'en ai pas vraiment envie non plus ... Je ne fais que me mentir à moi-même. Matthew vient de faire pour moi ce qu'aucun autre homme n'a fait, tout plaquer et me rejoindre. Je n'en demandais pas tant. Je pensais avoir besoin de recul, de distance pour mettre les choses au clair avec moi même alors qu'en réalité, mes esprits se sont embrouillés.

- Je peux te poser une question ? Dis-je, penaude.

- Je crains le pire, mais je t'écoute.

- Quand as-tu couché avec Clémence ?

Il recule et son beau visage affiche une expression perplexe, il est sur ses gardes.

- Tu veux vraiment parler de ça ?

- Oui, j'ai besoin de savoir ... Enfin, je crois. Ça m'aidera à aller de l'avant.

Il incline doucement la tête. Je ne compte pas lui faire de scène, on a tous été fautifs et je suis mal placée pour le juger, de toute façon. Je maintien la prise de mes jambes autour de sa taille et penche légèrement la tête sur le côté.

- Avant qu'on dîne ensemble.

Je suis sciée. Il ne m'a pas vraiment trahi dans la mesure où nous n'avions même pas encore eu notre premier rendez-vous.

- Mais ... Pourquoi ? Je veux dire, tu savais que c'était la copine de ton frère, non ?

- Oui.

- Et donc ?

J'insiste. Je me demande vraiment qu'est-ce qui peut pousser un homme à trahir son frère, son sang, de la sorte, et tant pis si j'ai l'air d'une vilaine curieuse.

- Harry a toujours été le fils parfait, et il ne s'est jamais fait prier pour me le faire comprendre, et ça m'énerve. Quand j'ai vu que j'avais l'occasion de le blesser, j'ai saisi cette opportunité.

Une vieille rancune de famille, donc ...

- Et ... Moi ? Est-ce que je suis une autre façon de le blesser pour toi ?

Il me regarde un instant, des yeux aussi ronds que des soucoupes, pas sur d'avoir bien entendu.

- Non, toi c'est différent. Je ne savais même pas que l'enfant chéri avait des vues sur toi ! Tu éveilles en moi quelque chose que je ne me connaissais pas ; quand tu me regardes, j'ai l'impression d'exister.

J'ai le souffle coupé ! C'est tellement beau, et cela me fend le coeur en même temps ... Je comprends ses motivations désormais.

- Tu es comme l'adrénaline que je recherchais quand j'étais plus jeune, une forme de drogue pour moi.

Je sens une petite perle salée naitre au coin de mon oeil, tant ses révélations me touchent. Je suis sur un petit nuage.
Il m'observe tendrement, un petit sourire se dessine sur ses belles lèvres et il vient embrasser l'endroit où ma larme est entrain de rouler. Au même instant, je sens une boule se former dans mon ventre.

- Qu'y a-t-il ?

- Je ... J'ai honte.

Je peux lire de la panique dans ses yeux océans, et j'enchaine rapidement pour qu'il comprenne que je ne fais aucunement allusion à lui et ses révélations, ou à ce que nous venons de faire.

- J'ai honte de ce que j'ai fais durant ce voyage d'affaire avec ... Tu sais bien. Je m'en veux tellement. On avait déjà diné ensemble, et je me suis vraiment mal comporté ... D'ordinaire je ne suis pas comme ça. Jamais. Crois moi, je suis bien loin d'être une garce insensible qui joue sur plusieurs tableaux, je ne suis pas ... Je ne suis pas comme Clemence ! Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis nulle !

Je sens que je hoquète quand mes larmes inondent mon visage honteux, et je ne parviens plus à parler. L'expression de Matthew s'est adoucie et il m'enlace d'autant plus.

- Ce n'est pas moi qui vais t'en vouloir pour ce genre de chose. Et puis, je ne t'avais pas rappelé alors que tu essayais depuis un moment ...

- Tu devrais m'en vouloir au lieu d'être compatissant.

Je croise les doigts sur ma poitrine et fait mine de bouder, comme un enfant capricieux, ce qui le fait rire.

- Tout ce que je te demande maintenant, c'est de me dire ton choix, rapidement. Je ne suis pas con, je sais que ce qu'on vient de faire ne signifie pas obligatoirement que c'est moi, ce serait trop beau pour être vrai. Mais je ne te mens pas quand je te dis que j'éprouve quelque chose pour toi, et j'ai besoin de savoir avant de m'attacher encore plus à toi.

Tout ce qu'il me dit me fait chavirer, dangereusement ... J'attrape son visage entre mes frêles petites mains, et viens presser avidement mes lèvres contre les siennes. Je l'embrasse comme si ma vie en dépendait, comme si plus rien d'autre autour de nous n'existait, ni n'avait d'importance : il n'y a que lui et moi face à l'immensité de l'Océan. C'est un frisson qui me traverse, emportant la chair de poule au passage, qui nous arrête.

- Tu as froid ?

J'acquiesce d'un geste de la tête. Même si l'eau est bonne, après un certain temps immergé, mon corps frissonne.
Je suis toujours enroulée autour de lui tandis qu'il se met en marche vers le sable. Quand l'eau arrive à notre taille, je décide de le lâcher et de marcher à son côté. Mauvaise idée. Voilà qu'il me saisit par les hanches et me jette à l'eau. Je me relève, trempée, et me saisi de sable mouillé que je lui jette sur le dos. Il s'assoit pour retirer le sable en riant, et j'en profite pour lui sauter dessus en poussant un cri de combattante, ce qui le propulse sous l'eau. Quand il ressort la tête de l'eau, je suis déjà loin, sur le sable, entrain de le regarder totalement écroulée de rire. Il me rattrape et me rejette dans l'eau alors que je le supplie de ne pas le faire.
On a l'air de deux enfants, et j'aime cette simplicité et cette légèreté.

En marchant, je récupère mes affaires sur le bain de soleil, et nous prenons la direction de la maison. Après tout, je ne vais pas le faire dormir à l'hôtel après tous les kilomètres qu'il a fait pour me retrouver ! Ce serait ingrat de ma part.



Lorsque nous franchissons le seuil de la porte, trois paries d'yeux nous fixent. Mes parents sont présents, et Mayson aussi que je m'empresse d'enlacer, trop heureuse de le retrouver.

- Tu ne nous présentes pas ? Ajoute ce dernier en désignant l'homme qui m'accompagne.

Je reprends place près de mon grand brun ténébreux et plante mon regard dans le sien.

- Je vous présente Matthew, c'est le fils d'Hector et Gloria Crayton.

Le visage de ma mère s'éclaire, et elle est visiblement ravie de le revoir.

- Que faites-vous ici, mon garçon ? Ajoute mon père qui essaie surement de le déstabiliser.

Je ne laisse pas Matthew répondre, lui coupant l'herbe sous le pied en passant mon bras autour de sa taille. Je regarde un instant toutes les personnes présentes, puis repose un regard bienveillant sur mon Matthew.

- C'est mon petit ami.

Un sourire fend son visage et éclaire instantanément toute la pièce, même mon petit coeur est baigné de lumière.

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Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien ? 😊

Je tiens à m'excuser pour ces retards dans la publication, mais je suis en stage en ce moment, et je n'ai pas trop le temps d'écrire ...

J'espère que ce petit chapitre vous a plu ? Eden a-t-elle fait son choix d'après-vous ? 😏


Je voulais aussi laisser un petit message de remerciement à @Jealice-book et @EllyneAims qui m'ont dédiées des chapitres de leurs superbes histoires. Vraiment, je vous remercie de tout coeur, vous êtes des amours, cela m'a vraiment touché ! ♥️


Je vous souhaite à tous une bonne fin de week-end !

Calypsote ♥️

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