Chapitre XXVI

Je dévisage l'homme qui vient de s'incruster dans ma conversation et un air mauvais qui ne me quitte pas. Forcée d'admettre qu'il est vraiment beau, vêtu uniquement d'un short de bain. On voit nettement son imposante musculature, et je me demande si ce petit short moule correctement ses jolies fesses musclées. Le souvenir de cet homme sortant de sa piscine, nu, me revient en mémoire et cela me fait de l'effet ...



Je me fais violence, il est entrain de faire capoter ma potentielle nouvelle idylle avec Apollon ! Pour qui il se prend à la fin ?


- J'ai l'impression qu'Eden, n'a aucune envie de rester avec vous. Lâchez-là, maintenant.


Je suis étonnée d'entendre autant d'animosité dans la voix de Zac, il gonfle le torse et essaie de s'imposer face à Matthew dont un fin sourire vient fendre le visage.


- Sauf que tu ne connais pas Eden.


Il accentue bien mon prénom, comme s'il essayait de marquer son territoire. Il pousse vraiment le bouchon ! Zac tourne sa planche pour la mettre à l'horizontale et la planter dans le sol. La posture qu'il adopte ne dit rien qui vaille.


- Parce que toi oui, peut-être ?


J'essaie toujours de me dégager de ses bras musclés mais rien. Au contraire, la seule chose quelle parviens à faire, c'est le faire augmenter la pression qu'il exerce sur ma peau.


- Eden est ma petite amie.


- Quoi ?!


Je n'ai pas pu retenir ce cri. On peut dire que ça venait du fond du coeur. Zac se met à rire franchement.


- Ta petite amie ? Excuse moi, mais elle n'a pas l'air au courant !


Je le rejoins dans son hilarité, ce qui déplait fortement au beau brun qui me maintien fermement contre lui.


- Allé mon gars, on arrête les conneries. Va faire mu-muse dans l'eau avec ta jolie petite planche, et ne reviens pas.


- Pas de soucis. Eden, ma proposition tient toujours, tu viens ?


Je fais abstraction de sa soudaine familiarité avec moi, je sais que c'est pour agacer davantage Matthew qui lui lance un regard plus noir que noir. Je me tourne vers cet homme musclé qui me tient si fort que mes os pourraient se broyer, et lui susurre à l'oreille :


- Puisque tu ne comptes pas t'en aller comme tu l'as si bien dit, sois gentil, garde moi mes affaires pendant que Zac m'apprend à surfer. Ouvre bien les yeux, tu verras peut-être une fille aussi facile que Clemence à mettre dans ton lit dans le coin ...


Il est abasourdi, et j'en profite pour lui glisser un petit clin d'oeil lourd de sens qui ne manque pas de le faire bouillir de rage, je le vois dans ses yeux bleus qui se sont considérablement assombris. Il me maintien par le bras.


- Eden, à quoi tu joues ? Oui, j'ai couché avec elle, mais on n'était pas ensemble. Tu ne crois pas que j'ai assez de concurrence avec mon frère ? Tu ne vas pas rajouter cet abruti à la liste de mes prochains meurtres ?


Le début de sa phrase me crève le coeur et la fin me glace le sang. L'espace d'un instant j'ai l'impression qu'il est sérieux, après tout, il a baigné dans un milieu où il ne fait pas bon vivre ...


- Tu ne vas tuer personne et je prends mes décisions seule, je suis une grande fille.


Je m'éloigne de lui et constate qu'il s'assoit sur mon bain de soleil, résigné et en colère, sans me lâcher du regard.





J'arrive enfin à la hauteur de Zac qui m'affiche un nouveau sourire radieux et surtout satisfait. Matthew n'est qu'à une dizaine de mètres.


- Heureux de voir que tu laisses ton petit-ami pour venir avec moi.


- Il n'est pas mon petit ami.


- Tu m'en vois ravi !


Je lui accorde un sourire un peu timide. Je connais ses intentions à mon égard, il n'y a pas l'ombre d'un doute là dessus, mais de savoir que Matthew ne nous quitte pas du regard me perturbe un peu. Quoique, je devrai peut-être en jouer ?


Il place la planche sur le sable, monte dessus et me montre comment se tenir, puis me dit que c'est à mon tour. Je place mes pieds comme il l'a fait précédemment et lui demande si c'est bon.


- Attends, il faut que tu tournes ton bassin ...


Il est dos à moi et m'attrape par les hanches pour me faire pivoter. Il est littéralement collé à moi, je ne sens plus d'air effleurer ma peau et ce contact m'électrifie.


- Voilà, comme ça ! Murmure t-il au creux de mon cou.


Un frisson me parcourt l'échine et je vois Matthew qui s'agite du coin de l'oeil.


- Maintenant à l'eau ! Me lance Zac, joyeux en adressant un signe de la main à l'homme qui commence sérieusement à devenir vert sur le transat.


Il accroche la planche à sa cheville avec un fil et on entre dans l'eau : elle est bonne ! Cela me fait du bien après que le soleil ait chauffé ma peau ces deux dernières heures. Enfin, il n'y a pas que le soleil qui a eu cet effet sur ma peau ces derniers instants ...


On s'enfonce jusqu'à ce que l'eau nous arrive à la taille, puis il me demande de m'asseoir sur la planche, dans un premier temps, et je m'exécute. Il avance encore un peu, jusqu'à ce que l'eau arrive au niveau de ses pectoraux et me dit de me lever. Je m'accroupie, puis me mets debout et essaie de garder mon équilibre. Une première vague arrive et je crie en m'accroupissant à nouveau.


- Garde ta position et tu tiendras, crois moi.


Il est chou quand il essaie de m'encourager.  Je me remets debout, et attends patiemment la prochaine vague. La sensation est agréable, j'ai l'impression que l'on me berce. L'eau est tellement claire que je peux voir les petits poissons qui ondulent le long du sable. Quand la vague atteint la planche, je suis encore distraite par les poissons et je perds définitivement l'équilibre.


Je vois la planche s'éloigner, je ferme les yeux et retiens ma respiration tandis que l'eau s'ouvre sous mon poids. Soudain, je sens que l'on me remonte à la surface, et je me frotte les yeux. En les rouvrant, je tombe nez à nez avec deux grands yeux bleus surmontés de cheveux blonds mouillés.


- Rien de cassé ? S'enquit-il.


Il est vraiment adorable.


- Non, tout va bien.


La planche est toujours reliée à se cheville et flotte autour de nous. Il commence à relâcher mes jambes et mes pieds viennent rencontrer le sable sous l'eau tandis que je me tiens fermement à ses biceps sans jamais quitter son regard. Nos visages sont dangereusement proches.


- J'aimerai bien t'inviter à boire un verre un de ces jours ...


- Ce serait avec grand plaisir.


Je vois ses lèvres s'entrouvrirent et se rapprocher des miennes. Je sens son souffle chaud et salé venir me chatouiller le menton et je me laisse aller à son contact quand tout à coup, les bras de Zac se dénouent et lâchent ma taille.


- C'est bon, la comédie a assez durée. Dégage ou je te fais avaler ton bout de bois !


J'avais complètement oublié que Matthew nous guettait, et je ne l'ai pas entendu s'approcher non plus. Il fait écran entre Zac et moi, et sa posture est vraiment menaçante.


- Tu n'as rien à m'ordonner, mec !


Visiblement, Zac est plus tenace que je ne le pensais.


- Joue pas à ça avec moi. Oublie la, ça vaut mieux pour toi.


- Non mais oh ! Matthew, je suis toujours là ! M'exclamé-je en agitant mes bras pour qu'il me voit.


Il coule un regard dans ma direction, mais c'est comme si je parlais à un mur. Sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, mes pieds se détache du sol et je ne peux plus bouger, bloquée par les bras de Matthew qui marche en direction sable. Je suis bloquée contre son torse, face à face avec lui.


- Ne t'en fais pas Eden, on se reverra vite et on pourra finir ce qu'on à commencé ! Ajoute Zac, clairement conscient de la provocation qu'il lance à Matthew.


J'essaie de lui rendre son sourire, comme une approbation mais Matthew me fait comprendre qu'il ne plaisante pas quand je sens ses bras me serrer d'avantage en entendant cette dernière remarque de Zac. Je sens que le retour jusqu'au sable risque d'être plus long que prévu quand il plonge son regard azur dans mes prunelles. Ce que je peux y lire me fend le coeur ; une discussion s'impose visiblement ...

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