C H A P I T R E 2 8

( précision : les flash back sont en italique )

J O L I E

- Es... Es tu sur ? demandais je une nouvelle fois.

- Je suis empathe, me confia Keefe. Je suis certains de ressentir un deuxième centre émotionnel venant de ton ventre. Aussi étrange que ça puisse paraître... J'en suis certain. La croissance de l'enfant a dut s'arrêter pendant le coma, à moins que la vie se soit tout simplement déclenché après le... le coma.

Je posais mes mains tremblantes sur mon ventre encore lisse, hébergeant pourtant le plus beau cadeau que la nature pouvait m'offrir.

Je me laissais glisser sur le lit, rencontrant le regard de la Lune, me ramenant des années en arrière. 

Brant s'avachis sur l'herbe, un éternel sourire un coin scotchés au lèvres.

- Que fais tu ici, Brant ? gromellais je, resserrant  ma cape autour de moi, frigorifiée. 

- Tu as froid, remarqua Brant. 

- Quel perspicacité, répliquais-je, agacée. Maintenant, que fait tu ici ?

Ma question ne fis que rallonger son sourire, augmentant ma marge d'agacement. Il sortit lentement un papier de sa poche, prenant un plaisir évident à me faire languir. Je fronçais les sourcils, lui signifiant que ce petit jeu ne m'amusais pas. Cet idiot m'avait réveillé en pleine nuit pour me... Donner un papier ?

D'autant que je ne le connaissais pas. A vrai dire, si. Mais pas volontairement. À vrai dire, c'est son ami qui m'intéressais. Alvar Vacker.

À eux deux, il formait le rêve de toute les filles de Foxfire. Alvar, parfait héro au sourire de star, et Brant, insoumi rebelle aux regards de braise. Ange et Démon.

Cliché au possible. Beurk.

Je connaissais Alvar, nous aimions flirter pour s'amuser, parfois plus que d'autre, en bon ado de 15 ans, mais jamais rien de sérieux. Je ne parlais jamais à Brant, bien que j'étais bien loin de le trouver laid, il avait quelque chose dans son regard de sombre.  Comme un gout...d'interdit.

- Donne moi ça Brant. Mes parents vont finir par remarquer mon absence, et j'ai froid.

- Ohhhhh... soupira Brant. La princesse ne veut pas décevoir son papa et sa maman ? Comme c'est adorable... s'extasia faussement Brant.

- Je ne sais pas ce que tu fais là, mais donne moi ce papier et va t'en, répondis dis-je durement, vexée au possible.

- Contrairement à toi, je n'ai pas papa et maman dans la dos. J'ai donc tout mon temps, répondit-il en insistant sur ces derniers syllabes.

- Tant mieux pour toi. Désolé si personne ne t'aime. Tu permets ? demandais-je ironiquement, agacé par ce surnom ridicule.

Je regrettais immédiatement mes paroles des que je vis son regard s'assombrir. Il me jeta le mot et s'allongea sur l'herbe.

- Ça pique, princesse. Mais t'as pas tord, répondit il.

J'hésitais à répondre, partagée entre compassion et agacement, puis finit par tourner les talons. Je m'arretais seulement au bout de quelques pas, dérangé par le silence de Brant.

- Tu pars pas ? demandais-je.

- Pour aller où, princesse ? Comme je viens de te le dire, j'ai pas maman et papa dans le dos, grommela t'il.

- Et tu compte dormir ici ? Dans l'herbe ?

- Pourquoi pas ? répondit il nonchalamment. On vis pas tous dans des draps en soie. Alors je campe.

- Je ne vis pas dans des draps en soie ! repliquais- je.

- Je ne t'ai pas cité, mais si tu te sens concerné, libre à toi d'essayer de te persuader du contraire.

Je fulminais. Literallement. Mais quelque part, ce petit affrontement m'amusais. Personne n'osais me critiquer d'habitude. La parfaite Jolie Ruwen, belle, douce et intelligente.

Trop parfaite. Et trop noble.

Il venait involontairement de piquer mon ego, et je me voyais determiné à lui prouver que je n'étais pas là pourrie gâtée de l'histoire.

Je m'allongeais à ses côtés, étalant mes cheveux blond en aureole autour de ma tête. Ne sachant pas quoi faire, je me mis à fixer la lune. Brant brisa ma complentation en me demandant curieusement :

- Qu'est ce que tu fais ?

- Je campe, repliquais-je.

Il ne répondit rien, et je me promis de ne pas lâcher la lune des yeux pour ne pas lui accorder la moindre attention.

Promesse que je m'empressais de rompre face au silence de mon partenaire de camping nocturne improvisé.

Son profil parfait se découpait merveilleusement sous la lueur fragile et intime de la Lune. Son éternel mèche glissa lentement sur son visage, passant de ces yeux bleus gris à ses pommettes saillantes jusqu'à...

- Tu mates?

Je vivrais instantanément au rouges écrevisse, malgré mes faibles et inutile tentatives de camouflage. Il se retourna à son tour vers moi et me détailla le visage, s'attardant sans doute un peu trop sur mes lèvres.

- Brant... hésitais je, tiraillé entre curiosité et timidité. Où sont tes parents ?

Il soupira et planta ses yeux dans les miens, marquant la lueur étrange qui venait de d'allumer dans son regard.

- Princesse ? Promet moi un chose. Si tu as un enfant, protège le et aime la plus que tout. S'il te plaît.

- Promis... murmurais-je, les yeux fermés.

Une larme coula un nouvelle fois sur ma joue déjà creusés par les pleurs.

20 ans de coma, et un monde qui avait continuer de marcher sans moi. Avec son lot de malheur.

Je me remis à fixer la Lune. L'astre préféré de Brant. Quelle ironie. L'élu du feu qui n'aimait pas le Soleil. Jusqu'au bout, Brant choisit l'ombre. Mais tel un feu follet perdu et isolé, il finit par se perdre, et par attirer les monstres. Jusqu'à étouffer sa flamme, et l'éteindre. Fin. Et réalité. 

Un raclement de gorge me rattacha un instant à la réalité, me rappelant la présence de Keefe. Je me levais difficilement et lui proposais de se reposer sur le lit, lui enjoignant à me laisser seule. Pas très subtile, mais il compris. Keefe me regarda une dernière fois et m'envoya une ulltime recommandation :

- Jolie ? N'oublie pas... que tu n'es pas seule, et que des personnes t'attendent. 

J'hochais la tête et me dirigeais vers une petite porte dérobé. Lorsque je m'était réveillé ici, sans savoir que je venais d'y passer la moitié de ma vie, mon premier réflexe avait bien entendu été de chercher une sortie, autre que cette immense et agaçante porte. La seule autre sortie débouchait sur une salle de bain, à mon plus grand désespoir.

 Bien que magnifique et complète, celle ci m'angoissait en plus haut point, contrastant avec le plafond de verre de la chambre, celle ci me donnait l'impression que les murs se refermaient lentement sur moi. Tout comme les flammes l'avaient fait. 

Je me chassais rapidement mes idées noires de la tête et me décidait à prendre un bain, du fait que je dormirais sans doute pas et que prendre un bain m'avait toujours détendu. Je secouais la tête, fatigué de ma propre naïveté. Depuis mon... accident, je ne supportais plus la chaleur, et bien que la lente et délicieuse vapeur qui s'échappait d'un bon bain me détendait autrefois, il ne ferait que me crisper, me rappelant la sensation de la fumée brulant ma peau. 

Je me fis couler un bain, froid au possible, énervé de ma propre faiblesse. Je défis lentement ma chemise et ma tresse, libérant mes cheveux secs et abandonnés de tout soins depuis... Longtemps.

Une vague de panique m'envahit lorsque je réalisais mon inexpérience. Les bains froids étaient-ils dangereux pour une elfe enceinte ?

Je finis par plonger mon pieds dans l'eau glacée, puis mon corps. Mon corps marqué par les flammes. Je ramenais mes jambes vers moi et enduit ma tête dans celle ci. Qu'etais devenue la Jolie jeune et insouciante, prenant plaisir à la vie et pleine d'espoir ?

Brisée.

Je regardais mon ventre, qui contenait une être qui à mes yeux contait plus que ma propre vie, et qui sera le plus heureux du monde, ne connaîtra pas la guerre, n'aura pas à apprendre à se battre et...

Et... Qui grandira sans son père...

Il grandira... Sans son papa... Sans l'homme qui m'avait fait promettre de promettre de protéger mon enfant et de l'aimer plus que tout au monde. Sans savoir que cet enfant serai aussi le sien...

Je t'aime... disais t'il.

Je serai toujours de ton coté, disais t'il.

Je ne t'abandonnerais pas, disais t'il.

Je laissais échapper un gémissement douloureux, parcouru de frissons qui n'étais surement pas dut à la température glacée de l'eau. Des sanglots me coupaient le souffle, transformant ma respiration en de petit sursauts irréguliers. J'étais pitoyable. 

Le feu me léchant la peau. Ses yeux fous et avide. Mon cri d'agonie. 

La chaleur.

Puis l'obscurité.

Pitoyable.

Mes yeux s'ouvrirent, centrés sur ma cicatrice. Elle formait un amas de chairs brûlés remontant de mon coude à mon épaule. J'entrepris d'étaler un savon sur mon corps, évitant soigneusement ma blessure. Bien que celle ci n'était nullement douloureuse, je ne pouvais pas, je n'arrivais pas à la regarder. Elle était la preuve matérielle de la blessure, bien plus douloureuse, de mon coeur. 

- Ne t'inquiète pas chéri. Maman va s'occuper de toi, affirmait-je d'une voix pitoyablement cassé.

Je me mordus la lèvre jusqu'au sang, me forçant à me reprendre.

- Maman est là, répétais-je.

Bon. 

Bon.

Bon.

J'ai une excuse pour le retard de ce chapitre ! ( oui oui ) En fait j'avais continué à écrire le chapitre d'un autre pvd, mais il commençait à devenir vraiment long, donc j'ai préféré le couper pour publier celui ci plus tôt. Le prochain arrivera plus tôt du coup ! 

Voilouuuu ! 

( ce chapitre été pas vraiment utile mais... qu'est ce que je fais vivre au personnages 😭 )

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