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Nathan but ses paroles en se mordant les lèvres. Se pourrait-il que Théo soit amoureux de Rhoda ? Ses connaissances de l'amour restaient limitées. Les mangas qu’ils lisaient parlaient très peu de ce thème-là. Mais s’il devait s’en tenir aux informations à sa disposition, la réponse serait un grand non. Rhoda avait parlé de lui comme un coup d’un soir. Elle ne l’avait probablement plus revue. Sinon, il aurait su qu’il avait un fils plus tôt. En parlant de fils, Nathan se demanda pourquoi il était que deux. S’il aimait le sexe comme ses mots laissaient présager, et depuis 2000 ans en plus, il devait avoir de quoi former une armée. Au rythme d’un gosse par semaine, il devait dépasser les… cent-mille. Une vraie armée.
— Pourquoi n’as-tu pas d’autre enfant ?
Théo pencha sa tête vers lui.
— Je ne pouvais pas, et ce n’était pas faute d’avoir essayé. À force, j’ai fini par croire que j’étais stérile et j’ai abandonné tout espoir d’avoir un enfant. J’ai cru que c’était le prix à payer pour être l’unique. Je me trompais, et c’est tant mieux.
— Donc, tu veux dire avec toute les femmes que t’as couché, il n’y a eu que ma mère qui ait enfanté ?
— Oui. Et, je crois, désormais quelle est la seule à pouvoir le faire.
Le ciel possédait des amas de nuages blancs. Ils formaient un beau tableau que Nathan ne manqua pas de savourer. « Trop de questions pour une seule petite tête » pensait-il. L’excès en tout nuisait. Il comprenait désormais que cet adage disait vrai. Sa vie ressemblait désormais à un polar de bonne qualité. Chaque question qu’il élucidait en ramenait deux ou trois autres et cela lui faisait chier. Rhoda créait des portails de téléportation et devenait invisible quand l’envie lui prenait, mais ces capacités défiant les règles de la physique semblaient monnaie courante chez les masques noirs. Avait-elle un atout qui expliquerait qu’elle lui avait donné naissance d’un homme stérile depuis l’éternité ? Genre une supermatrice ? Il poussait le délire un peu loin, mais que pouvait-il faire d’autre ?
— Elle est spéciale, reprit son père. Cela ne fait aucun doute. Elle a pris d’énorme risque pour pouvoir te protéger. Et j’imagine qu’en tant que gardienne, cela lui en a couté de te laisser ici avec moi.
Thé se leva, passa une main sur ses fesses et regarda son fils.
— Tu l’aimes ?
— Elle ne me laisse pas indifférente, je dois l’avouer. Mais j’ignore si c’est de l’amour.
Nathan se mit sur ses pieds. La conversation allait toucher à sa fin. Voilà la deuxième conversation avec Théo et il pouvait avancer qu’il n’arrivait pas à cerner le personnage. Tantôt ses mots lui procuraient de bonne émotion. Et tantôt, l’inverse. Bref, ce brin de causette lui certifiait qu’il ne devait absolument pas rencontrer ses amis. Son instinct lui avertissait qu’il pourrait remettre à plat ses convictions les plus profondes. Déjà qu’il ignorait dans quelle classe se caser : humain ou monstre. « Père, je ne suis pas encore prêt à rencontrer tes amies », avoua-t-il après avoir rassemblé tout son courage. Il redouta la réaction, cependant, ce dernier hocha la tête.
— D’accord. Je respecte ta décision. Mais sache qu’un jour viendra où tu pourrais avoir grand besoin de leur aide.
NDA
Fin du chapitre neuf.
Que pensez-vous de ce petit dialogue bizarre avec le paternel ?
Et quel est le sens de sa dernière phrase, selon vous ?
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