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Quand Nathan se réveilla, le soleil en plein milieu du ciel. Il ronfla durant toute la nuit et une bonne partie de la journée, ce qui déboussola sa notion du temps. Son corps lui échappait peu à peu. Comment arrivait-il à dormir autant après trois jours de profond sommeil ? Le pire, il se sentait d’attaque pour un autre round.
À cause de cette nuit maudite. Cette nuit maudite. Cette nuit maudite. Cette nuit maudite ? Son cœur battit à toute allure et il redouta une transformation. Heureusement, les enseignements de Jannick perduraient dans son cœur. Inspiration, expiration.
Nathan se leva du lit et marqua les cent pas dans la grande chambre. Un détail le préoccupait. Des bribes de souvenir de son combat lui échappaient. Il se souvenait de ses griffes dans son front et de Voix de ferraille apparaissait. Ah non, fausse alerte. Il se rappelait bien de ce qui se passait à ce moment. Mais. « Présent et ailleurs en même temps ». Voilà la phrase qui décrivait le mieux ce moment. Son père avait peut-être des éléments de réponse à lui prodiguer. Néanmoins, après la douche froide d’hier, il se sentait moins motivé. Rhoda ? Ce n’était pas comme s’il avait son Insta. Ah la bonne blague. Il en aurait même ri. Dire qu’il venait à peine de la rencontrer.
Plus tard, Nathan sortit de sa chambre, le désir de découvrir plein les tripes. Il s’aventura dans les multiples pièces libres d’accès : un autre salon à peine plus petit que le premier, une bibliothèque avec des étagères de deux mètres. Stephen aurait apprécié et l’aurait baptisé de modeste paradis. Par ennuie, il ouvrit un livre, lit quelque lignes et le déposa très vite. « J’aurais préféré des mangas » soupira-t-il.
Il rencontrait parfois des ménagères en train de dépoussiérer une fenêtre ou de ranger un objet. Il leur lançait son plus beau sourire et leur demandait des nouvelles de son père. « Monsieur Théo ? Je ne l’ai pas vue. C’est une très grande maison, vous savez. » Il s’en rendait compte en effet. Une heure plus tard, il prit un bain dans la douche de sa chambre et sortit découvrir l’espace autour de la résidence. Il apprivoisa les détails qui composaient la fontaine, inspecta les deux voitures de luxe qui bronzait au soleil et rencontra la majordome au beau fessier. Camille.
— Qu’est-ce que vous faites, monsieur ? demanda-t-elle, les yeux inquisiteurs.
Monsieux ? Cette femme faisait surement le double de son âge et il l’appelait monsieur. Cela le gêna.
— Je visite les lieux.
— Bien monsieur.
La majordome retourna les talons et s’éloigna. Au fur et à mesure que la femme s’écartait, Nathan comprenait qu’il allait continuer à s’emmerder. Il la rattrapa.
— Désolé, mademoiselle, cela vous embêterait de me tenir compagnie quelque temps.
— Vous tenir compagnie ?
— Oui. Pour être honnête, je m’ennuie beaucoup ici. De plus, cela fait quelque moment que je n’avais pas parlé à quelqu’un d’ordinaire.
— D’ordinaire ?
Oups !
— De normal. Je voulais dire de normal.
La femme hésita un instant, cependant, quand elle regarda ses yeux, son visage retrouva son expression rigide.
— Désolé monsieur. Je n’ai pas le droit de discuter avec toi.
— Pas le droit ?
— Je n’ai pas envie. Mais je vous ferai fournir de quoi vous occuper dans les prochains jours.
La majordome s’en alla vaquer à ses occupations si elle en avait et laissa Nathan pantois. Les phrases qu’il venait d’écouter le laissait perplexe. Elle n’avait pas le droit de lui parler ? Selon quelle règle ? Pourquoi sentait-il qu’elle avait peur ? L’accélération de son rythme cardiaque confortait cette idée. Elle connaissait vraiment sa nature. Cela expliquerait les regards prononcés à son arrivée.
Déjà fatigué par tous ces labyrinthes émotionnels, Nathan décida de se reposer à l’ombre de quelques arbres. Il les écouta chanter, et laissa le bleu du ciel l’engloutir avant de piquer une p’tite somme. Cela ne dura pas, un truc s’amusa à lui chatouiller les tempes. Et quoiqu’il l’enleva quatre fois de suite, cela n’empêcha pas à ce « truc » de recommencer. Nathan le poussa avec rage et ouvrit les yeux avant de rester tétaniser.
Un monstre se tenait devant lui.
Fin du chapitre 8
Alors quel sont vos impressions ?
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