chapitre 14
-Ibtissem.
-Mmh ?
-Je vais devoir y aller.
-Mais non, marmonne Ibtissem en plongeant sa tête dans le cou de Madi, qui essaie de résister du mieux qu'elle peut à la tentation de ne plus bouger d'ici. Jamais.
-Mais si. Je dois rentrer.
-Pourquoi ? Il n'y a personne qui t'attend.
Sur ce coup-là, Ibtissem n'a pas tort. Madi n'a pas d'impératif. Cependant, elle a une conscience. Elle ne peut pas rester éternellement là, allongée, avec Ibtissem dans ses bras.
Comme si elle pouvait lire dans ses pensées, Ibtissem se redresse soudainement et quitte son lit. Madi se demande ce qui lui prend avant de la voir appuyer sur l'interrupteur de sa guirlande de fraises.
-Regarde !
Madi se met automatiquement à sourire. Dehors, le soleil commence à peine à se coucher, mais les lumières rouges rendent l'atmosphère apaisante.
-Tu l'allumes souvent ?
-Tous les jours, confirme Ibtissem, et cela ne fait qu'accroître le sourire de Madi.
Cette dernière se lève du lit, et Ibtissem demande :
-Tu t'en vas pour de vrai ?
-Oui, confirme Madi, en essayant de rester ferme sur sa décision.
-Tu pourrais rester pour le dîner. Je suis sûre que ma mère serait d'accord.
Madi secoue la tête.
-Non, je vais vous laisser dîner entre vous, et nous, on se verra samedi prochain.
Ibtissem n'a pas l'air ravi, mais elle ne contredit pas Madi.
-On pourrait aller dans un parc pour dessiner.
Madi est surprise de cette proposition à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle pensait qu'elle se retrouverait à nouveau dans la cuisine d'Ibtissem entourées de fraises.
-Oui, on pourrait.
Le samedi suivant, Madi se lève tôt pour aller acheter des toiles. Elle sort sa boîte de peinture, ses palettes et ses pinceaux qu'elle fourre dans un sac avant de se diriger vers le parc où elle doit retrouver Ibtissem.
Les deux jeunes femmes s'installent près d'un massif de fleurs, ayant pour objectif de les peindre. Ibtissem s'y met sans réfléchir : elle attrape les tubes de peinture et mélange les couleurs avant de les poser sur sa toile. Madi songe d'abord à comment elle va organiser sa toile, elle sélectionne les fleurs qu'elle veut vraiment voir apparaître sur sa toile par rapport à l'harmonie des couleurs.
-Qu'est-ce que tu fais ? lui demande Ibtissem, qui a déjà trois fleurs sur sa toile.
-Je me projette.
-Il faudrait peut-être commencer avant le coucher du soleil, se moque Ibtissem, et Madi lève les yeux au ciel avant de déposer son premier coup de pinceau.
Une heure et demie plus tard, elles ont toutes les deux terminées.
-On dirait vraiment qu'on a peint deux massifs de fleurs différents, remarque Ibtissem, et Madi acquiesce. C'était trop bien, j'ai trop aimé. On pourra refaire ça ?
-Bien sûr, répond Madi, et Ibtissem espère qu'elle finira par lui faire comprendre qu'elle a des choses à partager sur ce qu'elle sait faire.
Avant de rentrer, elles s'arrêtent chez un marchand de glaces de la rue.
-Quel parfum tu veux, fraise ? demande Madi, et Ibtissem secoue la tête.
-Non, jamais.
-Comment ça, "jamais" ? Il me semblait avoir remarqué que tu avais une relation particulière avec ce fruit.
Ibtissem sourit.
-Je ne mange pas les trucs à base de fraises que je n'ai pas réalisé moi-même. Ce serait une trahison. Moi, je voudrais plutôt citron.
Madi commande une boule noix de coco pour elle, et une boule citron pour Ibtissem. Elles mangent leurs glaces sur le chemin du retour, et en arrivant devant chez Madi, Ibtissem demande :
-Bon, on va s'embrasser pour se dire au revoir ?
Madi, surprise, éclate de rire.
-Ben... oui, dis donc, il y avait des émotions dans cette question.
Ibtissem hausse les épaules en souriant.
-Désolée, c'est sorti un peu brut. Mais j'attends depuis le début.
-Et qui t'en as empêché ? l'interroge Madi en haussant un sourcil, et Ibtissem ne prend pas la peine de répondre : elle l'embrasse directement.
-Merci pour aujourd'hui.
-Merci à toi. Samedi prochain, c'est pâtisserie, hein ?
Ibtissem acquiesce. Un samedi peinture, un samedi pâtisserie. Ça lui semble être un bon programme.
____
Épilogue demain :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top