00. Épilogue - Juillet - Un adolescent blond aux yeux verts
Il était tôt ce matin de juillet lorsqu'Aaron se réveilla. Six heures du matin tout au plus. L'air frais qui soufflait par sa fenêtre grande ouverte avait déposé une légère rosée sur son front. Ses draps froissés tombaient à moitié à côté de son lit. Le jeune brun profita de la lueur de l'aube pour se poser à la rambarde, habillé d'un simple t-shirt blanc et d'un caleçon bariolé. Cela faisait bien quinze jours que les cours étaient terminés et qu'il s'ennuyait ferme, à relire ses vieux romans pour ne pas écouler trop vite les nouveaux.
L'atmosphère était plutôt calme. Vacances obligent, les rues de sa petite bourgade étaient presque désertes. Écoutant quelques oiseaux chantonner, l'adolescent se mit à compter les minutes qui le séparaient de son départ pour le camp Sport & Fun, où il passerait deux semaines à se dépenser, deux semaines qui le rapprocheraient un peu plus de la rentrée de troisième.
Cette colonie, il la connaissait déjà, pour avoir eu la « chance » d'y passer une quinzaine l'été précédent, juste après son retour du Japon. À part quelques accrochages, il avait plutôt passé un bon moment. Si la perspective d'y retrouver la stupide équipe d'animateurs menée par un incompétent notoire ne l'inspirait guère, celle d'y côtoyer à nouveau quelques bons camarades avec lesquels il avait sympathisé la dernière fois ne lui déplaisait pas. Il avait hâte de voir si Lucas avait un peu grandi. Le jeune garçon aux cheveux blond platine, par sa douceur et sa fragilité, lui rappelait Akémi. Quelques échanges sur Facebook avaient confirmé ces retrouvailles, dont ferait aussi partie un autre larron, Thomas. Pas très malin, l'adolescent avait au moins l'avantage d'être plutôt bon camarade, quand on excluait son goût invétéré pour les taquineries qui pouvait parfois mal passer. Tout le monde n'aimait pas se faire chambrer, et tout le monde n'avait pas non plus les aptitudes d'un certain brunet à se faire respecter.
Enfin, malgré la sympathie qu'Aaron leur portait, ces compagnons de piaule ne restaient à ses yeux que des connaissances agréables, guère plus. Il y avait un vide étrange qu'il n'arrivait pas à combler.
Après une douche rapide et particulièrement chaude, le brunet s'assit devant le grand piano familial, une serviette encore humide autour du cou. C'était sur cet instrument qu'il avait joué ses premières gammes. Admirant ses bras nus avant de se mettre à interpréter un morceau, il se fit la réflexion qu'ils étaient particulièrement blancs, ce qui tranchait avec la noirceur de ses cheveux. Il était allé les faire couper la veille. Pour un jeune garçon de quatorze ans et quelques jours, il ne se trouvait pas bien grand. Ce n'était pas un problème. Il avait encore le temps de pousser. Ce qui comptait, ce n'était pas tant la taille de son corps que la manière dont il s'en servait. Laissant ses doigts caresser le clavier, il interpréta l'adaptation d'un air doux composé par Antonin Dvorak qu'il aimait particulièrement. Going home, le deuxième mouvement tiré de sa neuvième symphonie en mi mineur, « From the new world ».
Son propre foyer, Aaron ne savait plus vraiment où il était. Était-ce le Japon où il avait passé quelques années ? Sa maison d'enfance dont il n'avait plus que de vagues souvenirs ? La vieille bâtisse familiale où, tout petit, il écoutait les histoires fabuleuses de son arrière-grand-père ? Ou ce loft de fonction vaste mais froid dans lequel il habitait maintenant depuis quelques mois, depuis que son père avait été « rappelé » en France pour servir les « intérêts » supérieurs de la nation, mais qui restaient fatalement toujours moins important que les siens.
Alors qu'il jouait et rejouait le même morceau, Aaron chassa son géniteur de sa tête. Entre eux, il n'y avait pas grand-chose. Tant que l'adolescent se conformait aux règles, qu'il ne mentait pas, qu'il ne faisait pas de vagues pouvant causer du tort à la carrière du chef de famille, qu'il ramenait d'excellentes notes et qu'il se passionnait pour la musique et la littérature, il était libre de faire ce qu'il voulait avec qui il le voulait. Des histoires de « cœurs » de son adolescent, l'adulte avait préféré en rire. Lui-même, s'il tenait profondément à son épouse, était avant tout un homme à femme. Et les chiens ne faisaient pas des chats.
Cela n'était pas forcément l'avis de son fils. Se voir parfois le reflet de son père l'insupportait. Il se sentait sale. Il rêvait d'autre chose. D'amour, peut-être. D'un sourire plus encore. Celui de ses rêves, il l'imaginait tendre, naïf et sincère, qu'importe le propriétaire tant qu'il possédait une certaine lueur illuminant ses yeux clairs.
Cela faisait déjà un an qu'Aaron était rentré à Lyon. Il n'avait même pas vu le temps passer. Sa quatrième, il l'avait déjà presque oubliée. Le souvenir de ses nombreuses conquêtes se dispersait au grès des notes. À quoi bon retenir tous leurs prénoms, alors qu'il ne les avait même pas aimées ? Plus le temps poursuivrait son inéluctable marche en avant, moins il se souviendrait de ses camarades, allant jusqu'à les oublier un à un. C'était ainsi. Si certains l'avaient marqué en mal, il souhaitait ne garder en mémoire que les bons moments. Et ils avaient été trop peu nombreux pour qu'il se fasse la moindre illusion. Ceux-là, il ne les verrait plus. Il ne voulait plus les voir. Ses doigts s'agitant tous seuls entre le blanc et le noir des touches l'exprimait pour lui. Avant de partir, il avait tenu à remettre la bête immonde en cage. Si quelqu'un la libérait à nouveau, ce n'était plus de son ressort ni sa responsabilité. Son regard était tourné vers l'avant. Lointain, avec cette troisième qu'il passerait à Voltaire, mais aussi proche, avec ces vacances d'été dont il n'attendait pas grand-chose mais dont une partie de lui espérait pourtant beaucoup. Il lui suffisait d'une rencontre, une seule. Pour tout changer.
« Aaron, finis de te préparer, on y va dans une vingtaine de minutes. »
Arrêtant de jouer, l'adolescent regarda vers l'horloge du salon. Il était neuf heures, son car partait à dix, et sa mère, Catherine, s'était naturellement proposée de l'emmener jusqu'au point de rendez-vous.
Les rapports entre le jeune garçon et sa génitrice avaient toujours été étranges. Bonne vivante, Catherine n'était pas l'archétype de la mère idéale. Par ses nombreuses absences, elle avait souvent laissé son fils se débrouiller seul et faire ses propres expériences. Pour autant, elle possédait pour lui une véritable tendresse et affection. Et elle ne manquait pas non plus d'ouverture d'esprit ni d'intelligence. Elle le lui avait d'ailleurs souvent montré de manière imprévue. La dernière fois, c'était lors d'un tête-à-tête lors d'un repas d'hiver. Sans raison mais avec nostalgie, elle avait évoqué un jeune garçon qu'elle n'avait pourtant vu qu'à de rares reprises :
« Il était vraiment gentil, Akémi. J'espère que tu nous en ramèneras un autre comme lui ! Cherche mon fils, cherche ! »
Aaron en avait recraché sa soupe, avant de rougir comme jamais et d'embrayer sans transition sur une description profonde de la poitrine de Jessica, sa copine d'alors. En réponse, sa mère n'avait fait que sourire de manière amusée avant de lui déposer un baiser sur le front et de lui murmurer un « Tu fais comme tu veux. » sincère à l'oreille. Cette déclaration impromptue, l'adolescent avait mis quelques jours à s'en remettre, avant de passer à autre chose. Après tout... Pourquoi pas ?
Terminant de faire son sac, Aaron veilla à ne pas avoir oublié son short de bain, sa tenue pour la dernière soirée, son stick « goût pomme » pour les lèvres et ses romans de science-fiction. Au dernier moment, entre les pages, il glissa une photo de ses animaux, à savoir son chien et ses trois imbéciles de chats. Eux, ils étaient vraiment importants. Rien que d'imaginer ne plus les voir pendant quinze jours lui fit ressentir un léger pincement au cœur. Se jetant sur Mistral, il le sera fort dans ses bras.
« Surtout, tu n'hésites pas à aboyer si les vieux oublient de te donner tes croquettes ou de te promener ! Et tu gardes ma chambre, hein ! D'accord mon grand ? Allez, tu vas voir, je serai vite rentré. Ça passe vite quinze jours ! Et puis, je t'ai laissé une photo de moi dans ton panier. Comme ça, on pourra penser l'un à l'autre en même temps ! Bisous mon Mistou ! »
Lorsque l'animal lui lécha amoureusement le visage, Aaron craqua et lâcha une demi-larme qu'il s'empressa d'essuyer du bout du pouce. Stupides, ceux qui prétendaient que les animaux ne comprenaient rien. Le sien à lui comprenait tout.
Neuf heures-vingt, avec sa casquette sur la tête et ses lunettes de soleil sur le nez, l'adolescent tira son sac jusqu'à la voiture où l'attendait déjà sa mère. Même s'il n'avait pas une folle envie de remettre les pieds à Sport & Fun pour subir l'amateurisme de l'équipe d'encadrement, il ne pouvait nier qu'un petit décrassage sportif lui ferait le plus grand bien. Enfin, s'il survivait aux trois heures d'ennui que durerait le trajet en car. De toute manière, il était trop tard pour y songer. Vers neuf heures quarante, il arriva au point de rendez-vous, où l'animateur en chef l'accueillit d'un sourire crispé.
« Aaron... de retour parmi nous ? Tu n'as pas prévu de monter sur une table cette année ? »
Rigolant en lui-même en repensant à ce qu'il avait fait la fois précédente pour aider Lucas, le brunet se passa la main dans les cheveux et répondit, d'un air particulièrement provocateur :
« Non, non, Fred, promis. Cette année, j'ai décidé de prendre un peu de hauteur par rapport à tout ça. La table, ça reste bas. P'têt que cette fois-ci, j'vais plutôt monter sur le toit du car. »
Goûtant peu à la plaisanterie, l'animateur grinça des dents. Le petit vacancier pouvait bien jouer les insoumis, il n'en avait cure. Il avait déjà pris ses dispositions pour le mater, en le plaçant d'emblée dans la chambre « à problèmes », celle dont il avait confié la surveillance à Basile, une armoire à glace canadienne à l'accent tranché et au regard intimidant. L'animateur en chef en était sûr et certain. Cette année, tout se passerait bien. Et cela ne serait certainement pas ce petit brun à l'esprit un peu trop pugnace pour son âge qui remettrait en cause ses prémonitions.
« Très drôle, vraiment très drôle ! Allez, zou, va rejoindre les autres. »
Sans plus attendre, Aaron s'exécuta. Voir que Fred avait été confirmé dans son poste malgré ses erreurs de l'an passées lui avait coupé l'envie de discuter. Le simple fait de revoir la trogne de cet imbécile le mettait en rogne . Le visage marqué par cet état d'esprit contrarié, il entra dans le car et chercha Thomas et Lucas du regard. Ne les trouvant pas en bas, il monta rapidement à l'étage puis s'installa à côté d'une fenêtre, sans même enlever sa casquette rouge ni ses lunettes de soleil. Le séjour n'avait même pas commencé qu'il en avait déjà assez et qu'il voulait rentrer chez lui retrouver son chien.
Conscient de son état d'énervement, le brunet respira lourdement par les narines et se mit à juger inconsciemment les autres jeunes qu'il regardait arriver les uns après les autres. Toutes les filles lui semblaient stupides ; tous les garçons lui paraissaient quelconques et inintéressants. Rien n'y personne ne semblait en mesure de créer un trouble, même léger, dans son rythme cardiaque. Et cela le foutait encore plus en rogne que tout le reste. Là, pendant cinq bonnes minutes, il attendit le départ en bougonnant. Pourtant, alors qu'il était toujours concentré sur les nouveaux arrivants, une voix douce le sortit de ses pensées.
« La place est libre ? »
À cet instant précis, Aaron fut pris d'une étrange sensation, comme si une imperceptible variation dans les battements de son cœur était née de l'intonation de l'inconnu qui l'avait invectivé. Regardant dans la glace, il en vit le reflet : l'énergumène était un jeune blondinet mal fagoté avec un sac bleu à bandoulière jaune. Il semblait à la fois sympathique et naïf, telle une bonne poire qui devait toujours s'en prendre plein la tronche malgré ses qualités humaines que trahissait son sourire sincère et ingénu. Même si le brunet avait bien du mal à deviner les contours de son visage, il semblait beau. Naturellement et innocemment beau, avec ses cheveux dorés ondulés qui lui tombaient sur la nuque et le front.
« Oui. »
Aaron avait répondu sans réfléchir. Tant pis pour Lucas et Thomas, il les verrait plus tard. Là, toute son attention était focalisée sur le jeune vacancier qui s'installait tranquillement et de manière un peu penaude à sa place. Le jeune brun n'arrivait pas à comprendre pourquoi son corps se crispait de la sorte, ni même comment il avait pu passer à côté de cette ombre si étrange alors qu'il scrutait les nouveaux arrivants par la fenêtre. Sans doute son nouveau camarade s'était-il dirigé directement vers Fred, le seul animateur qu'il avait fui du regard. Ceci pouvait expliquer cela, mais pas pourquoi son sang s'écoulait plus rapidement entre sa poitrine et le bout de ses doigts.
Au bout de plusieurs secondes de silence, l'inconnu essaya de briser la glace.
« Salut, moi c'est Kilian ! C'est la première fois que tu vas à ce camp, toi ? Moi oui, c'est mon frère qui l'a trouvé. Ça m'a vraiment l'air chouette... J'espère qu'on va bien s'amuser... »
« ... T'es du genre soulant toi, non, avec tes lieux communs à deux balles ? »
Pris au piège de ses impressions discordantes, Aaron avait répondu sèchement au pauvre jouvenceau sans même s'en rendre compte. D'un côté, il trouvait son prénom, Kilian, adorable, pour ne pas dire magnifique. De l'autre, la stupidité de son propos l'avait presque anéanti. L'étrange personnage qui venait de le faire trembler par le seul son de sa voix ne pouvait pas avoir aussi peu de conversation que cela ? Il devait forcément avoir de l'humour, de la répartie, ou tout du moins, une personnalité hors du commun. Il le fallait. Le contraire aurait été une bien trop grande désillusion.
Se tournant d'un coup sec pour mieux voir son interlocuteur, le brunet se figea sur place. Le blondinet avait une présence folle, encore plus impressionnante que celle qu'il s'était imaginée sur la base de son seul reflet. En plus de fins cheveux dorés qui partaient dans tous les sens, ce Kilian avait des lèvres gourmandes, des joues roses, un nez fin, un visage totalement imberbe au sourire ravageur, des iris verts à faire pâlir de jalousie jusqu'à la plus pure des émeraudes et un physique avantageux, ni trop musclé, ni trop gros, ni trop maigre. Juste parfait. Cet adolescent était beau. Tout simplement beau. Plus beau qu'aucun autre. Aaron avait presque du mal à y croire. Les troubles de sa respiration et la douleur qui lui parcourut la poitrine lui indiquèrent que cette impression était bien réelle. C'était la première fois qu'un garçon lui faisait un tel effet au premier regard. Non. Qu'un autre être humain, plutôt, s'il voulait être exact.
« Non, pas particulièrement... J'essaie juste de discuter un peu, le prends pas comme ça... »
Le bel adolescent n'avait pas détourné la tête. Cela énerva fortement le brunet. Cet état de stress, de nervosité et de faiblesse, son état qu'il n'arrivait pas à contrôler, ce n'était pas lui. Lui, il était dur, sévère et presque méchant. Lui ne tremblait pas devant les autres. Lui imposait sa loi, jusqu'à ce qu'on le respecte. Lui avait le verbe acerbe.
« ... Bah cause-moi quand tu auras un truc intéressant à dire, le blond. Sinon, laisse-moi observer les gens qui arrivent dehors. »
Pourquoi diable Aaron avait-il répondu cela de manière aussi dure et agressive en se retournant vers la fenêtre ? Lui-même ne le savait pas. Peut-être pour cacher le fait que, pour la première fois de sa vie, c'était lui qui avait détourné le regard. Fixer cet étrange blondinet dans les yeux une seconde de plus était au-dessus de ses forces. Pas dans ces conditions. Pas avant qu'il n'ait vraiment compris. Tout se mélangeait trop vite. Il y avait trop de choses qu'il ne voulait pas voir. Qu'il n'avait pas encore pleinement acceptées. Et pourtant... C'était l'évidence même qui lui transperçait la poitrine. Ce qu'il était. Ce qu'il cherchait. La vérité s'était incarnée à ses côtés sous les traits d'un angelot un peu gauche et, de toutes évidences, particulièrement simple à vexer :
« Ok, Ok... Enfin tu pourrais au moins me donner ton prénom, non, le brun ? »
Gardant le silence, Aaron ne répondit pas. Il n'avait plus assez confiance en sa voix. Il en craignait trop les possibles tressaillements pour s'en servir avant d'avoir retrouvé le calme. Et puis, à quoi bon ? Il n'avait pas du tout envie d'entamer la conversation. Il ne voulait pas paraître faible, et encore moins sympathique, devant un garçon dont il ne connaissait rien et qui l'avait si facilement déstabilisé, sans même s'en rendre compte ni le vouloir.
Durant les trois heures que durèrent le voyage, le brunet en mit une pour se calmer, en consacra une pour se traiter intérieurement d'imbécile fini en observant discrètement son voisin absorbé par sa console et, enfin, en utilisa une pour réfléchir à ce qu'allaient être ses vacances.
La conclusion s'imposa d'elle-même. Kilian était un agneau, il était un loup. Et là, il n'avait qu'une seule envie, goûter aux lèvres du juvénile animal pour confirmer son pressentiment. Elles devaient être aussi douces que celles d'Akémi, et plus que celles de toutes les filles qu'il avait connues. C'était obligé.
À côté, il n'avait qu'une seule crainte : lui faire du mal s'approchant trop rapidement de lui, en l'entrainant de force dans ses jeux et en voulant lui faire partager ses pulsions. La raison l'emporta sur le désir. Se montrer dur et cassant n'était qu'un réflexe pour protéger sa proie, en attendant d'avoir pu l'observer, la jauger et la tester suffisamment pour que de simples impressions puissent se transformer en opinions.
Quand enfin le car arriva, le blondinet descendit le premier, suivit d'un brunet déterminé à ne pas lâcher son air ténébreux. Il était treize heures passées, le soleil brillait haut dans le ciel et se reflétait dans la chevelure dorée de Kilian. Ce simple spectacle innocent tétanisa une fois de plus l'adolescent aux cheveux noirs. Il voulait lui parler. Ou plutôt, entendre à nouveau le son de sa voix. Simplement s'assurer que tout cela n'était pas un rêve. Inconsciemment, il décrispa ses lèvres.
« Aaron. »
« Euh, quoi ? »
« Mon prénom, c'est Aaron. »
FIN
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