Minuit

— Oui, Maître, j'ai essayé de l'emmener, mais elle s'est réveillée.
— Pardon ? Elle s'est réveillée ?
— Oui, Maître. Elle m'a dit qu'elle voulait plus de réponses. Je lui ai dit de me rencontrer ce soir dans la forêt à minuit. Je suis sûre qu'elle viendra.

Le Maître grogna et couvris ses yeux de ses mains. Il secoua la tête. Ensuite, il dit à l'adolescent de disposer.

Il fait nuit. Nuit noire. Ma mère se préparait à se coucher. Je m'étendis dans mon lit, attendant que ma mère ferma les yeux. Je crois qu'elle était très épuisée de sa journée et elle s'endormit très tôt. Un sommeil profond.

   Je me levai délicatement. Notre maison faisait des bruits lorsqu'on marchait à certaines places, mais je les avais examinées quand j'étais petite. J'étais trop curieuse.

   Je plaçai mes pieds exactement aux bons endroits qui ne font pas de crissements. Je descendis les marches lentement, faisant attention où je mettais les pieds. En bas des marches, je pris mon sac à dos qui contenait une bouteille d'eau, une paire de souliers et des vêtements chauds. Bien entendu, pour faire à croire à ma mère que j'allais dormir, je m'étais changée en vêtements de nuit. Lorsque j'allais être chez Thalia, je vais rechanger de vêtements. Pas question qu'Axel me voit en tenue de nuit !

   Je parcourus l'entrée grandiose de ma maison. Je pris soin de placer un coupe-vent dans mon sac. J'ouvris la porte lentement pour ne pas qu'elle grince, et partis de la maison. Je courrai sur le ciment froid avec mes pantoufles de nuit que je porte normalement dans la maison. Je cours, cours, cours, jusqu'à temps que je sois arrivée au passage secret. Un frisson me parcourut le corps. Je me souvins de l'ombre, sûrement Jyroh, en train de prendre ce chemin pour s'enfuir. Il nous avait trahi. Il m'avait trahi.

   Je repris la route, tout en avançant doucement. J'attendais dans la cour à Thalia. Soudain, une voix me parla. Une voix que je connaissais maintenant très bien.

Tu viendras ce soir ? a-t-elle demandé.

   Axel.

   Avec mon esprit, je lui répondis que oui.

Ne viens pas avec d'autres gens, je t'en prie.
— O.K., ai-je essayé d'affirmer avec assurance.

   C'était un mensonge, à moitié. Je venais avec Thalia, mais elle sera en bordure de la forêt.

Bien. As-tu préparé tes questions ?
— Un peu. En principe, je sais quoi te demander.

   Finalement, Thalia arriva, avec deux bananes et quelques fraises dans un contenant.

— Salut, tu veux t'habiller ici ? Mes parents dorment et si on rentre, ils vont nous entendre.

   J'hochai la tête.

Il est minuit dans quinze minutes. Dépêche-toi, a dit Axel.
— J'arrive, ne t'en fais pas, lui ai-je répondu, dans ma tête.

   Thalia et moi enfilâmes nos vêtements et partîmes en direction de la forêt Wiqènn. Nous mangeâmes les bananes en chemin.

   Arrivées à destination, je saluai Thalia. Je pris mon chemin dans la forêt épaisse et sombre.

Ah, je sens ta présence. Fais vite. Tu auras seulement une heure pour me parler.
Je ne me rappelle plus du chemin ..., ai-je dit, un peu paniquée.
Marche tout droit, vers le gros arbre. Ensuite, monte la petite pente et aventure-toi dans les buissons. Derrière ceux-ci, tu trouveras un pin. Contourne-le et va dans la clairière. Je me trouve là.
— O.K., j'arrive, ai-je répondu.

   Je suivis ses instructions. Arrivée dans la clairière, je le vis.

— Salut, a-t-il dit.

   Il me sourit puis me prit par la main et m'emmena au milieu de la vallée. Nous nous assîmes.

— Salut, ai-je dit d'une voix remplit de surprise.

Pourquoi m'avait-il pris par la main ? Pourquoi un contact physique, surtout dans ces circonstances ?

— Voudrais-tu commencer par les questions ou juste parler de tout et de rien ?
— Les questions, ai-je insisté.

   En fait, ça ne serait pas mal de parler avec lui. Ses yeux verts sombres, son corps bien sculpté, sa main me réchauffant le corps entier, même s'il ne me touche qu'une partie de mon corps, ses vêtements dégageant une odeur de cannelle et son sourire ... Son sourire parfait qui éclaircira n'importe quoi.

   Il hocha de la tête puis me regarda dans les yeux. Ses yeux scintillaient à la lumière assez faible des rayons de lune.

— De quelle Guilde fais-tu parti ? ai-je finalement demandé.
— De la Guilde du Ciel.
— Correction : tu faisais parti de la Guilde du Ciel. Apparemment, tu as fait quelque chose de mal, ai-je corrigé, en fixant son pendentif rouge.
— Je n'ai rien fait de mal.
— Ah non ? Alors, qu'est-ce qui explique ça ? ai-je demandé en pointant du doigt le pendentif.
— Je n'ai rien fait, a-t-il répété, en murmurant.

Il regardait le sol et je crus voir ses lèvres trembler. Ses mains frottaient sa peau et il clignait des yeux vivement.

— Axel ? Est-ce que ça va ?
— Non.

Je m'avançai près de lui. Pour le réconforter, j'ai mis ma main sur son épaule. Au contact de ma main sur son t-shirt, il leva la tête et me regarda. Il mordait sa lèvre et ses yeux étaient remplis de larmes.

— Mes parents ont été enlevés par les Autorités de la Guilde du Ciel.
— Quoi ? ai-je crié, stupéfaite.

Il hocha de la tête et renifla. Il hésita, puis continua à parler.

— Les Autorités pensaient que mes parents faisaient de la magie Noire. Supposément, ils ont été enlevés pour ce préjugé et m'ont déclassé. En réalité, mes parents n'ont rien fait de mal, je te l'assure, a-t-il dit avec un sourire triste. Ils étaient si pacifiques et généreux ... J'ignore complètement où ils se trouvent maintenant, s'ils sont encore en vie. Ma vie allait bien, jusqu'au jour où je me suis levé le matin, sans parents. Orphelin.

Mes yeux avaient accumulé des larmes qui roulaient sur mes joues. Comment les Autorités auraient pu être si cruels ? Et quelle était la raison qu'ils ont fait cela, si Axel disait vrai, s'ils ne pratiquaient pas de la magie Noire ? Pourtant, depuis ma rencontre avec Axel, il ne m'a pas agressé. Il s'était contenté de me sourire, lorsqu'il cachait, en réalité, cette tristesse.

— Axel ... Moi aussi, j'ai perdu mon père. Les Autorités l'ont déclassé, tout comme toi. Puis, il est parti.

Son sourire nostalgique disparu, il retrouva son sérieux.

— Connais-tu vraiment pourquoi il a été déclassé ?
— Non, mais ...
— Si tu veux le savoir, suis-moi.

Il se leva. Il me prit par la main et m'entraîna dans l'obscurité inquiétante de la forêt, avant que je dise un mot.

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