62 | « Il faut qu'on fasse tomber Hortense ! »
N O L A
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— BASILE EST QUAND MÊME FORT.
Le Montdesboisien avait habilement profité de la situation en se mettant par paire avec Pauline, sans que Maël n'ait rien trouvé à dire. Si ce dernier n'avait pas l'air ravi, il n'avait pas non plus protesté, et c'était donc sur le jet-ski de Basile que le microbe avait posé son derrière.
— Je dirais même très fort, renchérit Jules alors que nous nous asseyions sur notre jet-ski.
— On est d'accord, c'est moi qui conduit ? demandai-je innocemment tout en m'installant sur l'avant de l'appareil.
Jules marmonna quelque chose dans sa barbe dont je ne compris pas un mot, seulement l'idée générale.
— Ok, mais alors dans quinze minutes on échange. Comme ça, on aurait fait moitié moitié.
— Ça marche !
Il s'assit derrière moi au moment où Noé démarrait son jet-ski, avant de partir telle une fusée sur l'étendue bleue et salée, accompagné du hurlement d'Hortense. Nous nous étions saignés pour payer la location des appareils pour une demi-heure. Il fallait en profiter, et quoi qu'en dise ma meilleure amie, on ne fait pas du jet-ski cent sept fois dans sa vie.
Après avoir allumé le jet-ski, j'appuyai sur l'accélérateur.
— NOLAAAAAAA ..A ..A ..A ..A ! s'écria Jules alors que le jet-ski effectuait des mouvements saccadés en passant sur les vagues. T'es sûre de savoir conduire ce truc ?
— C'est super simple à conduire t'inquiète ! Et, je te rappelle que j'ai mon permis voiture, criai-je pour lui répondre afin qu'il m'entende malgré le bruit du vent.
— C'est bien ça qui m'inquiète, gémit Jules alors que je lançais le jet-ski à pleine vitesse en direction de l'horizon.
En vérité, le jet-ski s'avéra bien plus amusant que ce que je le pensais. Et, même Hortense finit pas se sentir un peu plus à l'aise vu le sourire qu'elle affichait. Maintenant, je comprenais mieux pourquoi les célébrités passaient leur temps à se payer des tours de jet-ski lorsqu'elles partaient en vacances.
Les vagues étaient relativement hautes aujourd'hui, sans doute à cause du vent qui soufflait au large. Ça faisait presque un quart d'heure que nous avions loué les appareils, quand Julie tomba du jet-ski conduit par Maël. Et, c'est en visualisant la scène, qu'une idée germa dans mon esprit.
— Eh, Nola, ça va être à moi de conduire, m'informa Jules en jetant un coup d'œil sur sa montre étanche.
— Attends, j'ai une idée !
— Quoi ?
— Pour arranger le truc entre Maël et Hortense et qu'il se rende compte de sa connerie. Avec un peu de chance, il repoussera lui-même Pauline.
Jules était toujours assis derrière moi, mais j'aurais mis ma main à couper qu'il fronçait les sourcils suite à mes explications.
— Mais, continuai-je d'une voix assurée, ce plan implique quelque chose. Il faut qu'on fasse tomber Hortense !
Jules demeura silencieux quelques minutes. Il regarda Julie qui nageait en faisant du sur place, en attendant que Maël ne fasse demi-tour pour venir la chercher. Un peu plus loin, Hortense et Noé s'amusaient — ou plutôt le franco-allemand s'éclatait, et ma meilleure amie subissait — à prendre les vagues de face. D'ailleurs, Hortense n'avait pas l'air très stable sur son scooter des mers, puisqu'elle n'arrêtait pas de se tortiller.
— Ça ne devrait pas être très compliqué, lâcha finalement Jules avec un petit rire. Le plus dur aurait été de l'empêcher de se casser la gueule.
Ravie qu'il ait compris où je voulais en venir — du moins je l'espérais — je démarrai à nouveau le moteur du jet-ski, pour me diriger vers le nouveau — et inattendu — couple qui avait vu le jour lors du dernier barbecue.
— Comment je devrais m'y prendre pour qu'elle tombe à l'eau ?
— Ça fait cinq minutes qu'elle se concentre pour ne pas glisser, rétorqua Jules. Que tu passes à fond à côté d'eux devrait suffire.
Sur ces conseils, j'accélérai d'un coup sec dans la direction de Noé et Hortense. Ces derniers nous aperçurent arriver à pleine vitesse sur eux, mais ne réagirent que quand nous n'étions plus qu'à quelques mètres d'eux. Sûrement voyaient-ils que je ne comptais pas ralentir ?
— NOLA, hurla Hortense en commençant à paniquer. MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS ?
Plutôt que de simplement les frôler, je perdis le contrôle du jet-ski, qui percuta celui de Noé et d'Hortense, alors que le franco-allemand s'apprêtait à démarrer. L'adolescente brune glissa du jet-ski et ses mains battirent l'air sans rien trouver pour s'agripper. Noé avait brusquement accéléré, et avait déjà parcouru une dizaine de mètres à pleine vitesse, avant de se rendre compte qu'il avait perdu sa passagère.
— Noé ! hurla Jules alors que je m'arrêtais juste à côté du jet-ski du franco-allemand. Il faut que tu ..
— NOLA, beugla-t-il alors que ses joues prenaient une intense teinte pivoine et qu'il me fusillait du regard. Hortense m'avait dit que tu étais un vrai danger public au volant, mais je n'aurais jamais pensé que tu allais essayer de nous tuer avec un jet-ski !
— On n'a pas le temps, le coupa Jules. Va repêcher Julie, vite !
— Quoi ?
Les joues de Noé reprirent leur couleur habituelle, et c'était désormais un air perdu qu'affichait le blondinet.
— Mais, et Hortense ?
— T'inquiète. Maintenant bouge-toi ! le pressai-je.
Le Montdesboisien fit demi-tour, non sans nous avoir lancé un regard suspicieux, et se dirigea vers la pauvre Julie, qui commençait à fatiguer à force de nager sur place. Maël, voyant que sa coéquipière venait de lui être subtiliser, ne savait que faire. Jules adressa de grands signes de bras à son meilleur ami, pour lui faire comprendre que Hortense avait besoin d'aide.
Cette dernière venait de remonter à la surface après son plongeon forcé, et — malgré qu'avec Jules nous soyons à plusieurs mètres, ce n'était pas compliqué de le deviner — semblait d'une humeur massacrante. Hortense était prête à me déchiqueter en mille morceaux pour avoir tenté de lui faire avaler la moitié de la mer.
— Besoin d'aide, Hortense ?
Maël venait de s'arrêter à côté de la brune, qui barbotait toujours en essayant de garder la tête hors de l'eau malgré les vagues qui l'assaillaient de toute part. Si Hortense semblait au début rechigner à monter sur le jet-ski avec le blond, elle s'assit tout de même derrière lui.
— Mission accomplie, conclut Jules. Maintenant, il leur reste un bon quart d'heure pour discuter. Avec un peu de chance, l'un des deux abordera le sujet Pauline.
— Ou il faudrait que Maël parle de Noé, ça reviendrait au même, approuvai-je d'un hochement de tête.
Nous nous détournâmes de nos deux amis, satisfaits de l'issue de notre plan.
— On va jusqu'au bout de la plage à fond les ballons ? proposai-je.
— En prenant les vagues de côté alors, répondit Jules. Histoire que ça secoue un peu.
— J'allais justement te le proposer !
J'échangeai un regard complice avec Jules avant de redémarrer le jet-ski.
— Nola ?
— Quoi ?
— C'est à mon tour de conduire le jet-ski.
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chapitre de :
chercheusedemots
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