45 | « Bordel mais quel point commun ça nous fait ! »

Avant toute chose, on tient à vous remercier pour les 3k vues et les presque 1k votes. Franchement, on s'attendait pas du tout à un tel succès, tant et si bien qu'on n'a pas vraiment les mots ahah.

En tout cas, pour vous remercier de votre fidélité, on vous a concocté un petit quizz pour que vous sachiez quel personnage de "Guide de survie en terrain hostile" vous êtes.

Voici le lien pour ceux qui veulent :

http://fr.mashallow.com/quizzer/179221/quel-personnage-de-guide-de-survie-en-terrain-hostile-es-tu-

Il sera également disponible sur mon profil pour un accès plus facile ! Aussi, n'hésitez pas à nous faire part de votre résultat, on est curieuses de savoir qui vous êtes !

Sur ce, on vous laisse avec le chapitre et on espère très sincèrement qu'il vous plaira !

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H O R T E N S E
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           J'AVAIS SENTI QU'UN PLAN FOIREUX SE CACHAIT DERRIÈRE TOUT CE CIRQUE, et ce, dès lors que Nola avait "accidentellement" explosé sa deuxième paire de tongs depuis le début de notre séjour. Néanmoins, le clou du spectacle avait pointé le bout de son nez, quand j'avais entendu les deux tours de clé puis avais compris que l'on avait perdue la-dite clé.

Désormais, je me trouvais enfermée dans un cabanon sentant le renfermé, avec pour seule compagnie, un mec patibulaire, égoïste et qui me donnait accessoirement des envies de meurtre.

— Bande de bouffons ! Vous avez intérêt à retrouver cette putain de clé le plus rapidement possible, si vous voulez pas que je vous scalpe le front avec un de mes ongles ! m'égosillai-je en tambourinant de toutes mes forces contre la porte.

— Waouh... Quelle menace terrible..., se moqua Maël d'une voix traînante. Tu crois vraiment qu'un moucheron comme toi aurait le cran de faire ça ? T'es même pas fichu de faire bouger, ne serait-ce que d'un millimètre, cette porte.

— Toi. Ne me tente pas ok ? Je préférerais user de mes cours d'aéroboxe à bon escient d'accord ? Pas sur un frustré de la vie qui n'a qu'une seule chose en tête : me faire chier !

Maël pouffa légèrement avant de s'asseoir sur le sol en béton de la cabane. Je ne distinguais pas grand chose de ses mouvements, car à vrai dire, la luminosité était très faible par ici. Néanmoins, j'étais presque sûre et certaine qu'il m'adressait un joli doigt d'honneur. Ou une autre connerie dans le genre. Pff... Et après c'est moi qu'on traite d'immature...

Finalement, après m'être acharnée contre la porte pendant quelques secondes encore, je tournai les talons et me laissai glisser le long de la porte en bois. Faisant désormais face à Maël, j'eus tout le loisir de le fusiller du regard, sans prendre la peine de prononcer le moindre mot. Franchement, si Nola et les deux autres guignols avaient pensé pouvoir nous réconcilier de cette façon, ils s'étaient vraiment mis le doigt dans l'œil.

Parce qu'à moins d'un miracle, aucun de nous deux ne prendra la peine de s'excuser. J'étais tout simplement trop fière pour cela, et surtout trop envahie par l'amertume de ses mots pour pouvoir lui pardonner. Alors, je me contentais de demeurer silencieuse, jouant distraitement d'une main avec le bas de mon short en jeans.

— J'te déteste, lâcha finalement Maël dans un murmure.

— Moi aussi ! Bordel mais quel point commun ça nous fait ! raillai-je aussitôt en frappant dans mes mains.

Maël leva les yeux au ciel, comprenant qu'il ne tirerait rien de moi à ce rythme-là. Aussi entreprit-il de se tordre les doigts, tandis que je jetais des regards brefs aux alentours. Mes iris se posèrent sur une vieille planche de surf usée, et une idée de future activité germa dans mon esprit. J'allais en faire part à Maël, mais me rappellai juste à temps que j'étais censée le détester.

Fait chier.

— Pourquoi tu fais ça ? lâcha d'une voix irritée le blond, chassant une toile d'araignée qui s'était déposée sur son épaule.

— Pourquoi je fais quoi ? répétai-je, vaguement perdue face à la situation.

— Depuis le début du séjour, t'arrête pas de me draguer et dès lors que je t'embrasse, tu pètes un câble comme une hystérique. T'es pas nette Hortense...

— Quoi ?! Puis-je te rappeler que c'est toi qui a piqué une crise il y a deux jours ! Et pour absolument rien en plus ! Alors si t'avais pas prévu d'être blessé dans ton ego, fallait pas jouer avec moi mon coco !

Maël m'adressa un regard dédaigneux, avant de retourner à la contemplation de ses espadrilles. Pendant ce temps, j'en profitai pour tendre l'oreille et écouter ce qu'il se disait derrière la porte de bois. D'après ce que je percevais — et si cela s'avérait être la réalité — Dorian tentait en vain de chasser un groupe d'enfants allemands, tandis que Nola et Jules élaboraient un plan de sauvetage visant à nous faire sortir de là. Je laissai s'échapper un petit gloussement d'entre mes lèvres, en entendant que notre ami métisse venait de se faire mordre par un des mioches, ce qui me valut un regard perplexe de la part de Maël.

— Hortense, lâcha-t-il d'une voix hésitante.

Son ton semblait s'être adouci et toute l'amertume qu'il contenait en lui paraissait s'en être allée. Aussi, me redressai-je, attentive à ce qu'il s'apprêtait à divulguer — et espérant que parmi le flot de pensées qui allait s'écouler de ses lèvres, j'y trouverais des excuses sincères.

— T'as déjà aimé quelqu'un si fort que ça te ronge au plus profond de toi. Ça te tord les tripes à chaque fois que tu croises la personne en question, et tu perds toute crédibilité à chaque fois que tu lui adresse la parole ? interrogea le blondinet en relevant la tête dans ma direction.

— Maël, tu sais que tu parles à une fille qui, jusqu'à très récemment, était encore folle amoureuse du gars avec qui elle était sortie au collège. Alors oui... Je sais parfaitement ce que ça fait, avouai-je en souriant sincèrement.

Un silence s'installa entre nous deux, mais il ne s'agissait plus d'un silence pesant, plutôt d'un silence compatissant. La coquille de fierté qui semblait recouvrir Maël depuis son arrivée au camping des Trois Dauphins, paraissait s'être fissurée à l'instant-même où il avait avoué ce qu'il devait refouler au plus profond de lui. L'atmosphère tendue qui régnait auparavant entre nous deux s'était dissipé, et seuls les cris aiguës de Dorian, à l'extérieur du cabanon, se faisaient entendre.

— Hey... Vas-y, n'aies pas peur de balancer ton sac, l'encourageai-je alors qu'un petit sourire fendait mes lèvres.

— Pauline. Elle s'appelle Pauline. Elle et moi, on est sortis pendant très longtemps ensemble, de notre début de seconde jusqu'à un mois avant le bac. Elle était gentille Pauline, et belle aussi, un peu comme toi mais en plus grande...

— Donc je suis pas moche ? le coupai-je en faisant une référence à ses propos de l'avant-veille.

— Silence moucheron, rétorqua Maël sur le ton de la rigolade. Bref... Pauline, je la considérais comme mon âme-sœur tellement nous étions complémentaires. Dorian et Jules disaient souvent que nous étions des siamois séparés à la naissance, et Darla, la cousine de Jules, aussi sarcastique et patibulaire qu'elle est, était la fan de première heure de notre couple.

— Comment était-elle ? Je parle de Pauline bien sûr ! jugeai-je bon d'ajouter avant que Maël ne se mette à déblatérer sur la cousine de Jules.

— Elle aimait les règles et l'ordre, ça c'était sûre. Pauline, c'était un peu Pierre Richard, à toujours tomber dans la rue où à se tordre les chevilles en course de haies au lycée...

— M'en parle même pas, ça fait trop mal cette merde.

— Elle portait toujours ses lunettes sur le sommet de son crâne, jamais devant ses yeux, et elle menaçait de m'étriper à chaque fois que je lui volais. Sauf que vu ses bras maigrichons, elle pouvait à peine ouvrir un bocal de cornichons. Pauline, c'était le genre de fille discrète, qui ne se rebellait pas lorsqu'on lui disait quelque chose, mais qui était prête à tout pour ses amis, peu importe les conséquences.

Maël s'arrêta, avant de me dévisager doucement du regard. Je fronçai les sourcils, me demandant ce qui lui prenait. Néanmoins, le blondinet reprit la parole, coupant court à ce blanc gênant.

— Ça fait deux mois qu'on est séparés maintenant, et Pauline semble déjà avoir refait sa vie. J'étais anéanti tu sais, la voir rire avec ses amis, et même si elle n'a pas encore de copain, me fait toujours du mal par moment. Tu sais, si je me suis retrouvé à Montdesbois, c'est parce que Dorian et Jules m'ont tiré de chez moi par la peau du cou, en me prétextant que j'allais sûrement trouver pleins de filles pour me consoler. Et puis il a fallu qu'on tombe sur Nola et toi, deux filles à problèmes... terriblement attachantes, ajouta le blond en voyant le regard que je lui lançais.

— Ouais j'préfère ça...

— Tu me fais beaucoup penser à Pauline, tu sais... Et je crois que c'est pour ça que je me comporte ainsi avec toi. T'es toute petite, toute fragile en apparence, mais je suis sûre qu'en colère ou que si on s'en prenait à Nola, tu serais prête à casser des cous. Alors voilà... Si tu te demandes encore pourquoi je t'ai embrassée la dernière fois, et bien sache que c'était parce que j'avais Pauline en tête. Je suis désolé, je sais que ça peut te blesser ce genre de chose, mais je préfère être sincère avec toi...

— Excuses acceptées..., soufflai-je en sentant un poids s'en aller de mes épaules.

Malgré les révélations de Maël, je ne me sentais guère insultée. Certes, il m'avait prise pour son ancienne petite-amie depuis son arrivée, et s'était rapprochée de moi seulement pour ressentir à nouveau la présence de la fille que je lui rappellais tant. Mais après tout, qui étais-je pour juger de tels actes ? Moi-même, j'étais sortie avec des garçons parce qu'ils me rappelaient mon ex copain !

Alors les choses dans ce genre, j'en connaissais un rayon !

— T'es une fille super tu sais, la preuve : tu dis absolument rien alors que je t'ai prise pour une autre depuis le début de notre séjour. Tu dois pas être humaine en fait, rit-il en se passant une main dans les cheveux.

— Ouais, ça doit sûrement être ça, ripostai-je en me joignant à ses rires.

Et l'instant d'après, la porte sur laquelle j'étais appuyée s'ouvrit en grand. Je chutai en arrière de façon ridicule et me retrouvai allongée dans l'herbe, avec au-dessus de moi, trois visages des plus perplexes.

— Bah qu'est-ce qu'il y a ?

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chapitre de :
-missIndecise

musique :
Back to you — Selena Gomez

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