42 | « Tu te sens bien Hortense ? »

N O L A
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          LES FEUX D'ARTIFICES une fois terminés, les rives du lac prirent des allures de fête d'été. Un groupe avait pris possession de la petite scène, dressée pour l'occasion, et reprenait les grands classiques de la chanson française — du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce que la chanteuse se mette à chanter du Marwa Loud avec beaucoup d'entrain, sous les yeux éberlués des habitants du village.

— Bouah, laissa échapper Dorian. Mes oreilles saignent, appelez un docteur.

— Abuse pas, contra Juliette en haussant les épaules. C'est toujours moins pire que du Jul.

Sur ce point là j'étais d'accord avec elle, même si il fallait avouer que "Fallait pas", ça ne cassait pas trois pattes à un canard.

— On a vu mieux comme chanson française quand même, lâchai-je en relançant le débat.

La moitié de notre groupe était partie boire un verre au snack-bar — je m'étonnais moi-même de ne pas être allée avec eux, mais j'avais décidé d'être, à peu près, responsable pour cette soirée là. Il ne restait plus que Ulysse et Diane — assis sur un banc — et Dorian, Jules et Noé étalés en étoile de mer sur l'herbe devant moi.

— C'était quand même vachement cool, commenta Dorian alors qu'un blanc s'imposa peu à peu dans le groupe.

Il était allongé au bord du lac, bras en croix et le regard tourné vers le ciel redevenu complètement sombre. Même dans la pénombre, je pouvais aisément deviner qu'il regardait le ciel avec admiration et un sourire béat scotché sur le visage.

Un vrai gosse je vous dis.

— On ne fait pas dans la demi-mesure à Montdesbois ! fanfaronna Noé qui était allongé dans l'herbe à côté de Jules.

Le feux d'artifices s'étaient terminés depuis une bonne heure maintenant, mais Dorian avait encore des étoiles pleins les yeux — alors que le feu d'artifices était totalement basique pour un petit village provençale.

Un tintement sonore attira mon attention, et quand je déverrouillai mon smartphone, je ne pus m'empêcher de ricaner. C'était une notification Facebook, un certain Hector Guillard venait de m'envoyer une invitation.

Devant le regard interrogateur de Jules et Noé, qui s'étaient redressés pour me dévisager, je leur donnai un peu plus de détails :

— Un gars qui était avec nous au collège et qui a la même âge qu'Hortense, expliquai-je. Il voulait absolument sortir avec elle quand ils étaient en quatrième.

— Et, ils sont sortis ensemble ? questionna Noé.

— T'es fou ! Il était carrément flippant ce mec ! Je suis étonnée qu'il ait Facebook d'ailleurs. Ah, c'est excellent, faut absolument que je le montre à Hortense ! D'ailleurs, elle est où ?

Je fis un tour sur moi-même sans apercevoir ma meilleure amie dans le groupe.

— Elle est allée chercher à boire avec Maël, m'indiqua Ulysse — assis à côté de Diane un peu plus loin. Enfin, elle est allée boire, plutôt.

— Je crois que Aurore l'a fait un peu trop picoler, avoua la rouquine avec une grimace. Quand je suis allée les voir tout à l'heure, elle voulait de l'eau, je crois.

Ça m'aurait étonnée tient, forcément ils disparaissent tout les deux. Bon, comme j'en avais absolument rien à foutre de les déranger, j'avais quand même décidé de partir à sa recherche : ce que j'avais à lui annoncer était beaucoup trop important. Et puis, c'était pas tous les jours qu'on pouvait voir Hortense bourrée.

— Je vais les chercher, qui veut venir avec moi ?

Jules se porta volontaire et nous quittâmes donc les berges du lac de Montdesbois pour prendre la direction du snack-bar. La foule était encore dense — les propriétaires du snack-bar avaient installé un stand de pop-corn et de barbe à papa, donc toutes les familles avec des enfants s'y attardaient — aussi nous avions un peu galéré à repérer nos amis parmi tous ces gens.

Mais bientôt, la tête blonde de Maël fut parfaitement visible au milieu de la foule — Hortense ne dépassait personne avec son petit mètre cinquante-sept — et nous pûmes les rejoindre sans encombre. Ils semblaient en pleine conversation car ils ne m'entendirent pas les appeler.

— Je te rappelle que c'est grâce à moi si on s'en est sortis vivant la dernière fois, expliquait Hortense au blond.

— Je proteste, répliqua alors Maël. C'était un travail d'équipe.

Je les suivais à une distance raisonnable — j'entendais tout ce qu'ils disaient mais les deux étaient apparement trop occupés à discuter, pour se rendre compte qu'on était juste derrière eux avec Jules.

— C'est ça, ironisa Hortense. T'étais tellement dans le feu de l'action que t'as un peu perdu les pédales vers la fin.

— Tu peux parler !

Je me frottai la tête, et haussai un sourcil perplexe : c'était du charabia leur dialogue. Soit les détonations des feux d'artifices leur avaient grillé un fusible, soit ils avaient tous les deux un peu trop forcé sur la piña colada du snack-bar.

— Mais, qu'est-ce qu'ils racontent ? marmonna Jules. Ils sont en plein délire, on comprend rien à leur discussion.

Les deux compères devant nous avaient commencé à se chamailler jusqu'à ce que Hortense lance — d'une voix peut-être un peu trop forte car nous pûmes l'entendre très distinctement :

— En attendant, clama t-elle. C'est toi qui m'a embrassée.

J'eus juste le temps de pousser Jules sur le côté car — en apprenant la nouvelle — il s'était étouffé avec sa propre salive de manière vraiment pas discrète. À deux secondes près, c'était la fin de nos rôles d'espions.

— Ils se sont embrassés ? chuchota rapidement Jules avec des yeux ronds comme des billes. Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment ?

— Après le vol du saucisson, très certainement dans le village de Montdesbois, et puis tu leur poseras la question à eux. Et, pour le comment, je veux pas savoir.

— On fait quoi ?

J'haussai les épaules, maintenant que Jules était au courant de tout ça ne servait plus à grand chose de se cacher. Et, ils semblaient avoir fini de discuter car on n'entendait plus l'éclats de leurs voix.

Je tournai les talons et parcourus la foule du regard, cherchant une petite brune et un blondinet.

— Oh, what the fuck, lâcha Jules à côté de moi.

Je fronçai les sourcils, et regardai dans la direction qu'il m'indiquait.

Oh my god.

Ma première pensée fut simplement qu'Hortense avait simplement géchan : je ne l'aurais pas cru capable de prendre une telle initiative. Et puis, je me rappelai alors qu'elle était sûrement sous les effets de l'alcool.

— Beurk, s'esclaffa un petit en passant à côté de nous, accompagné d'un autre garçon. T'as vu, ils sont en train de s'embrasser ?

— Dégoûtant ! renchérit le deuxième avant que les deux gamins ne partent sur un débat sur les microbes, alors qu'ils se plaçaient dans la file d'attente pour les barbes à papa.

Non, je ne rêvais pas : Hortense venait bien d'attraper Maël par le col de son pull pour l'embrasser au milieu de tout le monde.

— Mais, lâchai-je sans m'en rendre compte. Tu te sens bien Hortense ?

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Alors ? Vous aussi vous pensez que
Hortense a "géchan" ?

On espère que ce chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à voter, commenter votre avis eheh !

À votre avis, que s'est-il passé pour que les deux se retrouvent à s'embrasser ? Est-ce que Hortense va enfin pécho Maël ? Ou est-ce que tout le contraire va se produire ?

La suite au prochain épisode eheh !

Sinon, j'ai enfin publié ma fanfiction sur Ilvermorny ! Pour le moment, il n'y a que les parties d'introduction de publiées, mais ne vous inquiétez pas, le premier chapitre arrive ce samedi !

Sur cette dernière note,
on vous laisse !

Bonne journée / soirée !

-missIndecise
& chercheusedemots

chapitre de :
chercheusedemots

musique :
Last friday night — Katy Perry

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