38 | « Parce que les pâtisseries c'est la vie »

N O L A
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          — JE VAIS TE TUER, MAËL ! beugla Hortense en pointant le concerné d'un doigt rageur, les fesses toujours dans la fontaine.

Ce dernier riait aux éclats, largement rejoint par Dorian et Jules, peu inquiété par la menace que venait de proférer mon amie. Il faut dire qu'Hortense, avec son mètre cinquante-sept les bras levés, ne faisait peur à personne. Et aujourd'hui, les fesses dans la fontaine, en plein milieu de la place du village, les cheveux et les habits pleins de sables de la plage et d'énormes cernes violettes sous les yeux ; on avait plus envie de lui offrir du pain d'épices et un plaid comme à une petite fillette abandonnée.

Même si au vu du regard noir qu'elle lançait au blond, elle réfléchissait déjà à sa vengeance.

— Je meurs de faim, hurla Dorian pour couvrir les rires de ses amis et les insultes qu'Hortense marmonnait pour elle-même.

— Moi aussi, continuai-je en sentant mon estomac gronder pour se plaindre qu'il était vide depuis trop longtemps. Allons prendre le petit-déjeuner !

— Euh, m'arrêta Maël en regardant la montre à son poignet. Il est 11h15, c'est plus l'heure du repas de midi là.

Je fis la moue. Depuis que j'avais aperçu la pâtisserie Le nuage bleu au coin de la place — celle des parents d'Ulysse — et que Dorian avait mentionné un éclair au chocolat, je rêvais de viennoiseries. Mais, connaissant Hortense et sa manie de l'organisation, elle n'allait pas apprécier les sucreries en fin de matinée.

— Oh, s'exclama Jules en pointant du doigt un autre commerce de l'autre côté de la place. Regardez, on dirait qu'on peux manger là-bas !

— « Snack-bar mexicain » lut Maël en plissant les yeux, main en visière pour se protéger du soleil — il avait décidément une très bonne vue ce garçon.

Au mot mexicain, Hortense cessa d'essayer d'essorer son tee-shirt — bien que je lui avais déjà répété quatre fois qu'il sécherait tout seul dans la matinée avec le soleil, mais elle n'en faisait qu'à sa tête — pour relever la tête et poser ses yeux sur le snack-bar de l'autre côté de la place. Même à deux mètres d'elle, je pouvais remarquer ses yeux s'illuminer tels des rayons lasers.

Ah, Hortense et la bouffe mexicaine. Sans doute la seule chose au monde qu'elle trouvait encore plus attirante que notre cher Maël.

— On va là-bas ! trancha t-elle d'une voix sans appel.

— Hep hep hep ! coupais-je en cœur avec Dorian.

Jules et Maël, qui semblaient avoir adhéré à l'idée d'Hortense, nous adressèrent un regard surpris alors que ma meilleure amie fronçait les sourcils.

— Nous, on préfère la pâtisserie des parents d'Ulysse, commença Dorian.

— Donc, vous, vous allez manger vos tacos et nous on vous rejoints après avoir acheté nos viennoiseries, finis-je. Parce que les pâtisseries c'est la vie.

Les trois fans de bouffes mexicaines échangèrent un regard avant de hocher la tête simultanément. Le deal leur allait parfaitement.

— Prenez-moi un Fanta citron, commandai-je en sachant pertinemment qu'il n'y aurait pas vraiment de boissons dans la pâtisserie des Anvers.

Hortense m'adressa un regard étrange qui semblait vouloir dire : tu bois du soda au petit-déjeuner maintenant ? Je haussai les épaules avec un petit sourire et commençai à tourner les talons, pour suivre les odeurs sucrées qui parvenaient jusqu'à mon nez depuis qu'on était arrivés sur la place.

— Et un Coca light pour moi, commanda à son tour Dorian, avant de me rejoindre en se frottant le ventre à l'idée de ce qu'il allait bien pouvoir s'empiffrer.

Pendant que nos trois compatriotes avides de nourritures mexicaines se dirigeaient vers le snack-bar, avec Dorian nous nous empressâmes de pousser la porte de la pâtisserie Le nuage bleu.

Une fois à l'intérieur, je n'aurais su dire si l'endroit ravissait plus mes narines que mes yeux, tant les étalages débordaient de pâtisseries : éclairs au chocolat, paris-brest, flancs à la vanille, tartelettes aux fraises et d'autres aux myrtilles, des religieuses... Ainsi que le gâteau fétiche de Montdesbois — que j'avais découvert sur la brochure du camping — le Montdesboisien : un beignet au chocolat et à la fleur d'oranger, caramélisé et saupoudré de chocolat en poudre, d'après ce que j'avais lu. Il y avait aussi des gâteaux plus imposants, pour un repas familiale par exemple.

Au niveau du comptoir reposaient les croissants, pains aux raisins ou aux amandes et autres viennoiseries que les habitants achetaient pour le petit-déjeuner. D'ailleurs, en raison de l'heure tardive de fin de matinée, il ne restait plus grand chose de ce côté-là — la célébrité des croissants avait eu raison d'eux — une chance pour Dorian et moi que nous avions choisi de nous rabattre sur les pâtisseries.

— Tu vas prendre quoi ? me demanda Dorian alors que ses yeux faisaient la navette entre les différentes pâtisseries présentes derrière le comptoir.

— Huumm, marmonnai-je en observant attentivement pour faire mon choix.

Alors que mon cœur balançait entre un éclair au café et des petits choux à la crème, j'aperçus le Graal.

Un millefeuille.

Littéralement, mon dessert, gâteau, pâtisserie préférée. Je pourrais en manger tous les jours — même si je ne peux malheureusement pas.

— Je vais prendre le millefeuille, répondis-je à Dorian. Et toi ?

Ce dernier semblant toujours hésiter, et sentant qu'il y avait quelque chose de bizarre, je lui donnai un coup de coude dans les côtes pour le faire parler.

— En faite, j'adore le sucré mais je préfère quand même les tacos, me marmonna-t-il à l'oreille avec une moue désolée.

— Alors, pourquoi tu es venu avec moi à la pâtisserie ? questionnai-je en fronçant les sourcils, ne comprenant absolument pas son raisonnement.

Pour la première fois depuis le début des vacances, je vis un Dorian vraiment gêné par la situation. Alors qu'il prenait habituellement n'importe quelle tournure de situation à la rigolade, il demeurait figé comme un piquet pendant que le bout de ses oreilles prenait une jolie teinte coquelicot.

— Dorian, commençai-je prête à le noyer de questions pour qu'il m'explique la situation.

— C'est à vous, m'appela la dame qui tenait la pâtisserie.

Je n'eus malheureusement pas le temps d'en savoir plus, car la vieille dame venue chercher son pain avant nous avait terminé de ranger ses pièces de monnaie, et c'était à nous de commander. Je lançai un dernier regard à Dorian pour bien lui faire comprendre que je n'en avais pas fini avec lui.

— On va prendre un millefeuille, un Montdesboisien et un éclair au chocolat, s'il vous plaît.

J'avais envie de goûter la pâtisserie typique du village — qui en portait d'ailleurs le nom — et je m'étais dit que puisque Dorian avait mentionné les éclairs au chocolat tout à l'heure, c'était qu'il devait bien les aimer un minimum. Sinon tant pis, je le mangerai à sa place.

La dame qui me servit était très certainement la mère d'Ulysse ; si elle possédait des cheveux châtains noués en une couette basse, ses yeux verts — les mêmes que son fils — brillaient de gentillesse.

— Voilà, dit-elle en posant les viennoiseries sur le comptoir. Vous êtes au camping c'est ça ? Je crois que vous connaissez Ulysse.

Elle nous adressa un joli sourire, très gentil et pas du tout commercial, en mentionnant son fils.

— Oui, répondis-je alors que Dorian semblait bloqué en mode muet depuis plusieurs seconde. Mais comment vous savez qu'on le connaît ?

— Je vous ai aperçu la dernière fois, rit-elle. En train de discuter dans l'arrière boutique, vous étiez avec un autre garçon brun..

Elle parlait sans doute de Jules, et elle faisait référence à la fois où Ulysse nous avait sauvé la mise, en nous cachant dans l'arrière-boutique de la pâtisserie, alors que nous étions poursuivis par le boucher fou furieux — Bon, d'accord, on lui avait quand même volé un saucisson.

Après avoir chaleureusement remercié la mère d'Ulysse, nous sortîmes de la pâtisserie et je me tournai illico vers Dorian, qui affichait désormais une moue déçu — sans que je n'en comprenne la raison.

— Bon, explique-moi tout maintenant.

Le métissa lâcha un soupir avant de s'approcher pour m'expliquer la situation en chuchotant. Je lâchai un « oh » silencieux quand il eut fini de me raconter, avant de lui adresser un sourire pour lui signifier que ça ne changeait rien et que j'allais tout faire pour l'aider.

||°

Hi !

On espère que ce chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à commenter et à voter si c'est le cas !

Alors, vous êtes plutôt :

team mexicaine ?

ou team pâtisserie ?

L'équipe qui remportera ce sondage aura droit à une petite dédicace dans le prochain chapitre !

Sinon, que cache Dorian à votre avis ? Est-ce que Hortense et Maël c'est pour bientôt ? Et Jules et Nola, toujours de l'espoir ?

Bon, sinon, je voulais vous remercier pour tous vos votes, vos commentaires etc... Je suis partie une semaine, mais la tentation était si grande que je n'ai pu me contenir plus longtemps !
Aussi me voilà avec les deux nouveaux chapitres de cette semaine prochaine !

Sinon, que dire d'autres ?
Ah si ! À l'occasion des 2k vues — enfin, peut-être des 3k, vu comment on avance mdrr — on souhaiterait créer un quizz sur les personnages de GDSETH. Ainsi, ce dernier vous permettrait de savoir quel
personnage vous ressemble
le plus !

Vous êtes partant(e)s ?

Sur ce, on vous laisse !

Bonne journée / soirée !

-missIndecise
& chercheusedemots

chapitre de :
chercheusedemots

musique :
Lullaby — Sigala, Paloma Faith






ps : le 7 c'est mon
anniversaire eheh

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