Chapitre 8 - Partie I
— F L A S H B A C K —
En cette belle soirée, bercée par un doux parfum de printemps, Marguerite avait décidé de s'octroyer un congé bien mérité. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait donc prit soin de rejeter les requêtes de ses clients habituels, refuser les nouveaux qui s'étaient présentés devant sa porte et même si les braillements furibonds de son maquereau avaient réussi à ébranler une ou deux fois ses désirs au cours des dernières heures, lui non plus n'avait pas réussi à faire changer la donne en fin de compte. Ce soir, Marguerite voulait prendre le temps d'être seule et rien au monde ne pouvait venir contrarier ses plans.
Ainsi, après avoir fait un brin de toilette et apporté quelques soins à ses cheveux et son visage, elle avait allumé sa radio, branchée sur une station qui diffusait de bons morceaux de jazz qu'elle aimait fredonner, tout en esquissant quelques pas de danse maladroits. La belle-de-nuit s'était ensuite préparé un thé à la menthe poivrée venu d'Afrique, dont les effluves avaient le don de purifier son âme à chaque inhalation. De cela, elle était persuadée. Emmitouflée dans sa longue robe de chambre rouge, douillette et réconfortante, elle s'était ensuite installée sur son lit, puis avait rabattu la couverture sur ses jambes fatiguées, en prenant bien soin de garder son mug de thé brûlant à l'écart, en sûreté. Sur sa table de nuit, elle avait attrapé « La Couleur Pourpre », d'Alice Walker, le dernier roman qu'Angélique lui avait ramené de la bibliothèque en scandant haut et fort que sa voisine devait lire ce livre, coûte que coûte.
À présent, tout était parfait et Marguerite était fin prête à passer l'une des meilleures soirées de son existence. Alors elle inspira profondément, et porta délicatement son mug à ses lèvres, s'apprêtant à prendre une timide gorgée de liquide embrasé, lorsque...
— Salut, Marguerite !!
Dès lors, les quelques secondes qui suivirent l'entrée fracassante d'Ayden dans le studio de Marguerite furent comparables aux ravages d'une explosion nucléaire.
À l'instant précis où le jeune homme poussa la porte en criant, la stupeur de Marguerite fut telle qu'elle renversa la moitié de son thé sur sa robe de chambre, imbibant ainsi le tissu et les draps, sans manquer d'ébouillanter son sein gauche au passage. Elle réussit tout de même à sauver le livre d'Angie qui, dans le feu de l'action, quitta sa main dans un vol plané mémorable pour finir par atterrir à l'autre bout du lit.
Confus, Ayden fit alors un pas en arrière, tandis que la maîtresse des lieux, furieuse d'avoir été extirpée de son moment de quiétude de la pire des façons, entra dans une colère plus noire que les abysses.
— TOI ! JE VAIS TE... !
Sans prendre le temps de terminer sa phrase, elle bondit hors de son lit, à bout de nerfs et les joues plus rouges qu'une tomate. Au bord de l'hystérie, elle se rua vers le jeune homme, prête à le renvoyer en bas des escaliers de l'immeuble — voire même jusqu'au Texas — à grands coups de pied au derrière. Mais Ayden, agile et malicieux comme il était, entreprit de fuir la poigne de la belle-de-nuit en tournant autour de la table centrale, pour s'assurer de conserver une bonne distance entre les griffes de la femme et son visage, à lui.
— Moi aussi, je suis content de te voir, Marguerite !
— Viens ici, tout de suite ! Espèce de... ! Je me suis brûlée à cause de toi !
Elle se précipita à droite, il s'enfuit par la gauche, un sourire amusé pendu aux lèvres.
— J'ai pas fait exprès ! Je voulais juste te dire bonjour !
— Je te jure que si tu ne disparais pas tout de suite, je t'étripe !
— Mais pourquoi tant de violence ?!
À force de tourner autour de cette table, Ayden était revenu vers la porte d'entrée et Marguerite vers son lit, légèrement étourdie. Mais loin d'avoir dit son dernier mot, elle s'empara aussitôt d'un de ses oreillers et le lança de toutes ses forces contre son envahisseur.
— Va-t'en ! Voyou, va !
— Mais arrête ! T'as pas honte de me chasser comme ça ? J'ai toujours été comme un fils pour toi !
— Salopiot ! Je peux t'assurer que si tu étais vraiment mon fils je t'aurais déjà mis deux coups de pied aux fesses pour avoir essayé de me tuer comme tu l'as fait !
— J'ai toujours aimé ta manière d'exagérer les choses, Marguerite.
Un deuxième oreiller s'envola alors à travers la pièce et tandis qu'il tournoyait au-dessus de la table centrale, la porte d'entrée s'ouvrit sans que personne n'y prêta attention. Ayden se baissa pour esquiver le projectile qui lui était destiné et laissa ce dernier s'échouer lamentablement sur la personne qui venait de faire irruption dans la pièce.
— Qu'est-ce que vous.... Oh !
La scène se figea en un instant. Ayden, maintenant assit par terre, se tourna pour observer ce qu'il se passait dans son dos et Marguerite releva la tête, pour se retrouver nez à nez avec Angélique, encore sous le choc de l'oreiller qui venait d'atterrir sur son front.
Elle était vêtue d'une petite robe à brides, vert amande, qui tombait en s'évasant sur ses genoux et ornée d'une jolie ceinture blanche vernie qui soulignait sa taille. Ses chaussures beiges à talons finissaient de sublimer ses jambes fines. Elle s'était maquillée avec parcimonie et ses cheveux blonds, au carré, étaient parfaitement coiffés — du moins, jusqu'à ce que l'oreiller de Marguerite n'en décidât autrement.
— Angie ! Excuse-moi !
— Ce... C'est pas grave.
La jeune fille replaça quelques une de ses mèches, puis reprit :
— J'étais juste venue voir si vous n'étiez pas en train de vous entretuer, vu le boucan que vous faisiez...
— Moi, j'ai rien fait ! J'étais venu te chercher et, en passant, je me suis dit que ça ferait plaisir à Marguerite que je lui dise bonjour ! Mais la vérité, c'est qu'elle ne m'aime pas. De toute façon, elle me gronde à chaque fois que je viens la voir !
— Tu dis vraiment n'importe quoi, imbécile ! Tu sais très bien que je t'aime ! Tu m'as fait tellement peur que je me suis renversé mon thé dessus et un thé, c'est chaud, Ayden. Très chaud !
— ...Tu m'aimes plus. C'est tout.
Un silence étrange s'installa dans la pièce et dura quelques secondes, pendant lesquelles les trois amis se toisèrent à tour de rôle sans trop savoir qu'ajouter. Mais cette dispute surjouée ne tarda pas à faire tomber les remparts du sérieux d'Angélique, qui se mit à glousser, puis à rire à gorge déployée. Aussitôt, Ayden se tourna vers elle et Marguerite leva les yeux au ciel.
— Excusez-moi... Mais vous êtes juste incroyables, tous les deux. Vraiment ! Si vous n'existiez pas, il faudrait vous inventer. Sérieusement, je ne sais pas ce que je ferai sans vous !
Tandis que la jeune femme continuait de rire aux éclats, son ami passa une main sur sa nuque en grimaçant et Marguerite se laissa tomber sur son lit, en poussant un profond soupir d'exaspération.
Après quelques longues secondes d'euphorie, Angie retrouva enfin son calme. Ses joues rosies par son rire contrastaient avec le reste de son visage, plus pâle. Ses yeux brillaient de la sainte lueur de joie, si rare et si précieuse, qu'il était essentiel de bien la capturer dans sa mémoire, avant qu'elle ne s'évanouisse à nouveau dans le néant. Entre temps, Ayden s'était relevé et époussetait ses vêtements sans dire un mot. Marguerite, intriguée par le soin qu'il apportait à sa tenue, détailla un instant les deux jeunes gens du regard et hocha la tête.
— Pourquoi vous êtes si bien habillés, tous les deux ? Tu as une très jolie robe, Angie.
Angélique remercia son amie d'un sourire radieux. La belle-de-nuit dévia ensuite ses iris sur Ayden.
— Toi, par contre, tu aurais pu repasser ta chemise...
Le garçon fit un pas en arrière et scruta sa dégaine avec attention. En ce soir si spécial, il avait fait un effort vestimentaire, certes minime, mais tellement rare qu'il en était d'autant plus appréciable. Bien dissimulé sous son habituel blouson en cuir, le tigre indomptable qu'il était avait revêtu une chemise blanche, immaculée.
— Quoi ? Elle va très bien, ma chemise. Pour une fois que j'en mets une, hein...
Il avait prononcé ces dernières paroles en essayant d'arranger les pans de tissu qui dépassaient à moitié de son jean noir. Angie sourit, attendrie, puis s'adressa à Marguerite :
— Comme c'est mon anniversaire, ce soir, Ayden a voulu me faire une surprise. Il m'emmène voir « West Side Story » à Broadway !
La belle-de-nuit inclina lentement la tête et lança un regard discret — mais furieux — à Ayden, qui lui renvoya alors une grimace d'interrogation silencieuse. Comme pour rassembler le peu de calme qui lui restait, Marguerite prit une profonde inspiration puis focalisa à nouveau son attention sur la jeune fille.
— Bon. Faites ce que vous voulez, mais fais quand même attention à toi, Angie.
— Pfff, qu'est-ce que tu veux qu'il lui arrive avec moi ?
Le silence de mort qui donna réponse à Ayden fut assez lourd de sens pour inciter le jeune homme à baisser la tête en s'éclaircissant la voix.
— Euh, bon... On y va, Angie ?
Cette dernière acquiesça d'un signe de la tête et s'empressa de tourner les talons en agitant sa main pour saluer sa voisine.
— Oui, allons-y. À demain, Marguerite !
La femme posa les yeux sur sa robe de chambre détrempée en marmonnant, d'une voix grave :
— C'est ça. À demain... Eh, Ayden !
Le jeune homme, qui était sur le point de suivre Angélique sur le palier de l'étage, fit volte-face lorsqu'il entendit son prénom. Son sourire malicieux éclairait ses yeux verts dans la pénombre de la fin du jour. Marguerite poursuivit, en baissant d'un ton :
— J'espère que ta petite cervelle de moineau n'a pas oublié ce que je t'ai dit l'autre jour. Je suis sérieuse. Si j'apprends que tu as fait quoi que ce soit de déplacé...
— Oui, je sais. Tu m'étriperas. Arrête de t'en faire, Marguerite. Tout va bien se passer, c'est promis !
Il s'éloigna à reculons, un large sourire aux lèvres, avant de refermer la porte en braillant un « bonne nuit » qui parvint en écho à la femme, pour ensuite s'évanouir dans le néant.
Un nouveau thé à la menthe, une nouvelle robe de chambre et de nouveaux draps plus tard, Marguerite prit une profonde inspiration et s'allongea sur le dos. Le livre serré contre son cœur et les yeux rivés vers le plafond, elle demeura un instant plongée dans ses pensées tourmentées par ce qui ressemblait à l'inquiétude d'une mère.
A présent, elle en était sûre. Un jour ou l'autre, ces deux enfants, leur fougue et leur insouciance allaient vraiment finir par la tuer.
*
Angélique ne savait pas si cette sensation était due au fait que ce soir était celui de son anniversaire, ou si la frénésie d'Ayden avait réellement fini par déteindre sur elle, mais Broadway ne lui avait jamais semblé aussi vivant et aussi festif qu'à ce moment-là. Alors qu'elle déambulait sur le trottoir bondé, devant les multiples théâtres et salles de concert aux façades colorées et lumineuses, Angie se laissa happer par le cœur scintillant de la ville qui ne dort jamais. En cet instant, l'Oregon et ses forêts, ses montagnes et ses plages ne lui avait jamais paru aussi lointain. La main serrée dans celle de son ami, elle releva la tête pour laisser la chaleur des néons caresser son visage. Ce soir, plus que tout autre, Angélique se sentait bien.
Après avoir patienté quelques minutes devant l'entrée du théâtre où se jouait West Side Story, Ayden acheta les billets avec une fierté non dissimulée, puis ils accédèrent enfin à un petit balcon, qui offrait une vue imprenable sur la scène. Dès lors, Angie ne tenait plus en place. Tandis que son ami s'était lourdement laissé tomber sur un des fauteuils, elle ne cessait de gesticuler, lui désignant tantôt la scène et ses décors, tantôt le plafond et ses projecteurs, tantôt le reste des spectateurs sous ses pieds. Elle se levait, se penchait par-dessus la rambarde — assez pour faire tressaillir le cœur d'Ayden une ou deux fois —, contournait les sièges, s'émerveillait du moindre détail, de la moindre seconde qui composait sa soirée d'anniversaire.
Son ami, quant à lui, ne bougeait pas d'un pouce. Bien sûr, la joie qui animait Angie le touchait au plus profond de son cœur — il aspirait à la voir heureuse, et c'était bien le cas en ce moment —, mais lui était à des lieux de comprendre un tel engouement pour une comédie musicale vieille de presque vingt ans. Certes, il avait voulu faire l'effort, pour elle, parce qu'elle aimait la musique et l'histoire. Mais surtout il l'avait fait parce que plus que tout au monde, il aimait la voir aimer. Agile et gracile, elle s'agitait sous ses yeux aguerris et à l'affût du moindre mouvement de ses hanches, de ses bras menus, de son cou délicat et de ses cheveux soyeux. Ce fut ainsi que, plongé dans ses pensées, Ayden ne remarqua pas que son regard ne s'était plus détaché de son amie depuis de longues minutes... Et qu'elle s'en était rendu compte.
— Ayden, ça va ? Qu'est-ce que j'ai ? Un truc sur le nez ?
Le jeune homme sortit de sa stupeur et secoua frénétiquement la tête en signe de négation. Angie lui adressa alors un large sourire et vint s'asseoir à ses côtés avant de se rapprocher de lui, jusqu'à poser sa tempe sur son épaule.
— Merci, pour ce super cadeau d'anniversaire. Il me fait plaisir bien plus que tu le penses. J'espère que ça ne t'a pas trop posé de problème avec Loïs...
— Aucun.
— Tant mieux.
Ayden se tortilla sur sa chaise, visiblement mal à l'aise, ce qui n'échappa pas à l'attention d'Angie.
— Ayden ?
— Je ne suis plus avec Loïs.
La jeune fille se redressa lentement et plongea son regard dans celui de son ami. Ce dernier, toujours avachi sur son fauteuil, tira nerveusement sur la manche de sa chemise froissée.
— Comment ça ?
Face aux questions qui commençaient à naître dans l'esprit d'Angie, Ayden poussa un profond soupir de lassitude tout en continuant à triturer le tissu.
— On va pas parler de ça maintenant. C'est ton anniversaire et en plus... Ah, regarde ! Ça commence !
En même temps que le jeune homme prononça ces paroles, les lumières s'estompèrent dans le théâtre et Angélique, brûlante d'enthousiasme, se redressa et se tourna immédiatement vers la scène pour ne rater aucune miette du spectacle. Ayden lui, prit une profonde inspiration et braqua son regard sur son amie, dont il continua d'épier secrètement les moindres mouvements pendant de longues minutes. Au fond de lui, il savait que le profil d'Angélique et le coin de ses lèvres, où naissait un timide sourire aux premières notes de chaque nouvelle chanson, étaient plus délicats et plus émouvants que n'importe quelle comédie musicale romantique de Broadway.
Néanmoins, les minutes finirent par se transformer en heure et aux prémices de l'acte II, le tigre qui habitait le cœur du jeune homme se mit à faire les cent pas dans sa cage. En effet, Ayden commençait à s'ennuyer ferme et sa fougue le rattrapa bien vite, le sommant du même coup de trouver une distraction quelconque. Ce fut à ce moment-là qu'il se souvint avoir emmené avec lui deux flasques de whisky pur malt, bien dissimulées dans les poches de son blouson de cuir. Lorsqu'il avait organisé cette soirée si spéciale, il avait prévu d'emmener Angélique à Broadway, puis sur le pont de Brooklyn, qu'elle aimait tant. Là, ils auraient bu leurs flasques en contemplant les buildings illuminés de Manhattan, jusqu'à ce que le froid les poussât à regagner leurs logements. Mais dans ce théâtre et au vu de son niveau d'ennui, son esprit malicieux lui inculqua une idée... bien moins raisonnable.
Ni une, ni deux, il extirpa une des deux flasques de la poche de son blouson, en prenant bien soin de n'éveiller aucun soupçon. Le plus discrètement possible, il essaya d'en ouvrir le bouchon. Il grimaça lorsque ce dernier émit un léger cliquetis. Angélique, qui était tellement happée par le spectacle, ne s'aperçut de rien. Soulagé, Ayden porta alors le goulot à sa bouche, quand soudain, son amie se tourna vers lui en s'exclamant presque à haute voix :
— C'est ma chanson préfé.... Ayden !?
Surpris, le jeune homme manqua de s'étouffer dans son whisky et recracha la moitié de sa gorgée dans la flasque en se redressant, confus. Pris sur le fait. L'échec était d'autant plus cuisant... Pendant quelques secondes, les deux comparses se regardèrent tous deux avec des yeux comme des billes, ne sachant plus vraiment quoi dire ni quoi faire. Puis, Angélique fut la première à sortir de sa stupeur :
— Qu'est ce que tu fabriques encore ?!
— J'ai soif.
Les yeux toujours aussi ronds de surprise d'Ayden ne quittaient pas ceux d'Angie qui, elle, plongea son visage dans sa main, autant pour dissimuler sa gêne que pour se persuader qu'elle était en train de rêver. Aussitôt, le jeune homme farfouilla dans son blouson et en extirpa la deuxième flasque qu'il tendit à son amie en chuchotant :
— Fais pas cette tête. Tiens, j'en ai une autre, si tu veux.
— Mais ça va pas !?
— Oh, fais pas ta coincée. On fait rien de mal ! T'as bien vingt-et-un ans ce soir, non ? Allez !
Angie se pinça les lèvres, hésitante. Même si elle n'était pas la jeune femme parfaite que ses parents voulaient qu'elle soit, elle s'était toujours comportée de manière à rester dans les clous. Certes, elle avait bien fait quelques bêtises, dans le courant de son adolescence, testant ses limites comme tous les autres jeunes de son âge, mais sans jamais vraiment s'attirer les foudres de qui que ce fut. Angie aimait l'ordre, et le respect des choses. Mais ce soir, quand Ayden agita un peu plus la deuxième flasque sous son nez, elle ne trouva pas la force de lui présenter ses leçons de morales habituelles. L'éclat de malice dans les prunelles du jeune homme avait déjà enflammé sa raison. Alors, d'un geste las, annonçant sa défaite, elle finit par se saisir de la flasque en soupirant :
— T'es chiant, tu sais ?
— Joyeux anniversaire, Angie.
Il leva la sienne, elle jeta de rapides coups d'œil autour d'elle avant de s'avancer pour trinquer avec lui. Le tintement du métal attira les regards curieux des balcons voisins. Cependant, ils ne parvinrent pas à distinguer la provenance de ce son étrange et en conclurent qu'il devait faire partie intégrante du spectacle. Alors, le cœur vibrant d'excitation, Angie débouchonna sa flasque, échangea une œillade complice avec son ami et décida d'avaler une grosse goulée d'eau-de-feu, qui lui brûla aussitôt l'œsophage.
Après tout, Ayden avait raison ; ce n'était pas tous les jours qu'elle fêtait ses vingt-et-un ans...
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