La vie c'est comme une boîte de dragées surprises de Bertie Crochue

Chapitre 3 : La vie c'est comme une boîte de dragées surprises de Bertie Crochue

Súsanna s'était toujours vue comme une personne extrêmement normale et pourtant, personne ne lui avait dit à quel point l'amour pouvait faire mal. Est-ce que c'était normal de souffrir autant pour une matinée ratée ?

"Si cela peut te rassurer, je t'ai menti l'autre jour, il y avait une trace d'amour futur, un peu lointain, mais quand même, dans quelques années.
- Tu sais déjà très bien ce que je pense de la Divination, Edana, cela n'a toujours pas changé depuis hier après-midi !"

La tête enfouie dans un coussin, Sùsanna était étalée sur l'un des canapés de la Salle Commune des Serdaigles qui était encore bien vide, la plupart des élèves étant encore à Pré-au-Lard. Au pied du sofa, Edana tentait tant bien que mal de remonter le moral de son amie, tandis que Leo lui murmurait :

"On s'était mis d'accord ! C'est à toi de ramasser les morceaux !"

Alors qu'Edana lui jetait un nouveau regard d'appel à l'aide, le jeune Serdaigle répéta une nouvelle fois sa tirade d'évitement.

"Tu sais que je t'entends Leo ? Je suis à deux mètres de toi ! Je te remercie pour ta sollicitude !" fit remarquer la Gryffondor, en tournant la tête vers le jeune homme après avoir soufflé sur les mèches de cheveux roux qui lui tombaient devant les yeux.

Les pommettes du jeune garçon rougirent et il s'exclama, rapidement :

"Je ne vois pas comment t'aider ! Je n'y connais rien moi ! Ce serait comme demander à Louis Armstrong de chanter une chanson des Beatles !"

Edana secoua la tête de dépit et Sùsanna se mit à rire, la tête toujours enfouie dans le cousin bleu du canapé aux couleurs des Serdaigles.

"Elle est folle, c'est bon, j'en suis sûre ! Continue Leo ! Je n'y comprends rien, mais continue !" s'exclama alors la Serdaigle, en soupirant.

"Mais je n'ai rien fait !" répliqua le jeune sorcier, perdu.

La jeune Gryffondor se retourna et se redressa pour voir s'il y avait encore du monde dans la Salle Commune. Elle fit alors signe à deux Première Année de quitter la pièce.

"Je vous donnerais des Chocogrenouilles." leur dit-elle avec un sourire qui se voulait convaincant.

Les deux jeunes sorciers lui rendirent son sourire et quittèrent rapidement la salle.

"Tu achètes les Première Année, maintenant ?
- C'est plutôt mon genre !" fit remarquer Edana, y voyant le signe d'une possible disparition des sentiments maussades de son amie.

La jeune Gryffondor se laissa retomber sur le canapé et souffla :

"Vous savez, des personnes sont venus me féliciter, des Serpentards pour la plupart, pour ce que j'ai fait.
- Tu m'étonnes ! Tu es la première fille à mettre un râteau à cet idiot de Potter ! Je parie que c'était un des grands changements que les cartes annonçaient ! Voire, la grande vague ! Tu mérites une médaille !
- Ed, je ne suis pas sûr que tu aides, là."

Sùsanna se saisit d'un coussin argenté qui traînait au pied du canapé et se l'enfonça sur la tête.

"Je ne vois pas pourquoi je devrais être fière." commença-t-elle en décalant le coussin. J'ai blessé James et je me suis fait du mal.

- Sùe ! Tu t'es rebellée ! C'est exactement ça ce que tu voulais ! Tu pensais vraiment qu'une "aventure" allait être un long fleuve tranquille, sans aucune blessure ?"

Edana mit un coup de coude dans les côtes de Leo qui restait silencieux.

"Aide-moi ! Peaufine !"

Le Serdaigle se frotta les côtes à l'endroit où le coude s'était enfoncé et déclara, après s'être raclé la gorge :

"Regarde, Spider-Man a perdu l'Oncle Ben et Gwen Stacy et sans ces morts, il ne serait pas celui qui est devenu !

- Leo, on parle de coeur brisé pas de meurtres.

-  Attends, peut-être qu'il va continuer et sortir "Pour faire notre devoir, il faut être persévérant et renoncer à ce qui nous tient le plus à cœur..." ou "Avec de grands pouvoirs, viennent de grandes responsabilités." !

- Mais pourquoi n'y ai-je pas pensé ?" s'exclama Leo avec un grand sourire, pensant qu'il venait de sortir son amie de son humeur morose.

"Oui, et mes superspouvoirs sont de ressembler à Lily et de briser à la fois le cœur des autres et le mien !" continua-t-elle avec un sourire ironique.

Edana souffla de mécontentement et se releva brusquement.

"Il semblerait que ton don de briseuse de cœur se soit étendu ! J'en ai marre, je pars ! Débrouille-toi toute seule ! Tu es censée être une Gryffondor, par les slips de Newt Scamander !"

La jeune fille quitta en trombe la salle, et monta à son dortoir.

"Je ne voulais pas l'énerver." dit-elle en grimaçant, tandis qu'en haut, Edana faisait claquer sa porte. "Tu penses que je devrai monter ?"

Leo haussa les épaules.

"Non, c'est Edana, tu sais comment elle est, elle redescendra dans quelques minutes avec un livre de divination."

La jeune rousse se redressa en fronçant les sourcils, l'air dépitée.

"Je la comprends. Il m'arrive souvent de me poser la même question : mais qu'est-ce que je fiche à Gryffondor ?"

Après quelques instants de silence, Leo se leva à son tour et, alors qu'elle pensait qu'il allait quitter la pièce, il décala ses jambes encore étendues sur le canapé, et s'assit à ses côtés.

"Je vais te poser une question et je te demanderai juste de me dire la première chose qui te passe par la tête."

Son amie hocha prudemment la tête, se demandant quelle idée farfelue son ami avait encore trouvé.

"Bien, que me dirais-tu si je te demandais d'aller chercher des plumes d'hippogriffes ?

- Combien ?" dit-elle d'un ton hésitant.

Un grand sourire illumina le visage du jeune sorcier.

"Ceci, ma chère, est la preuve que tu es bel et bien une Gryffondor. Un Serpentard, je pense m'aurait demandé ce qu'il aurait pu en tirer, un Poufsouffle, pour quand il aurait fallu que ce soit, et un Serdaigle, pourquoi. Peu importe la difficulté, ce que tu vas en tirer ou même la raison, parce que je te l'ai demandé, tu vas le faire, sans penser, forcément aux conséquences, ou à la manière dont il faudra t'y prendre, car après tout, tu le verras bien sur place !"

La jeune rousse explosa de rire.

"Bref, on est débile !"

Le jeune homme lui rendit son sourire.

"Oui, vous êtes peut-être vaillants et courageux, mais vous êtes tous stupides au fond."

Une voix résonna alors dans la pièce presque vide.

"Merci Leonard, j'ai cru que tu n'y arriverais jamais."

Leo grimaça, il n'était pas un grand fan de son prénom. C'était une des idées farfelues de sa mère qui pensait qu'avec un tel nom, il ne pourrait faire que des choses incroyables comme le génial savant et artiste - promotion 1469 de l'école de sorcellerie italienne qui a malheureusement disparue au XVIe siècle, victime des assauts de la Contre-Réforme - Léonard de Vinci. Au fond, il s'était révélé être lui aussi un sorcier - même si les moldus ignoraient que le génie italien n'était pas l'un des leurs - mais, il n'était pas sûr qu'il y ait un réel rapport entre ces deux faits.

"Tu as arrêté de te morfondre. On peut s'amuser maintenant ?" demanda Edana en se jetant sur le canapé à leurs côtés, des cartes de divination à la main. "Si vous voulez, je peux vous faire une séance gratuite !"

Sùsanna croisa le regard de Leo qui lui mima d'accepter. Aucun des deux ne savait comment la Serdaigle réagirait si on le lui refusait.

"Allez, vas-y, lis moi mon avenir. Il a intérêt à être passionnant !

- Il le sera, sans aucun doute !" répondit la jeune fille en triant ses cartes de tarot.

Bien qu'elle se soit "remise" de la scène à Pré-au-Lard, Sùsanna ne se sentait pas de venir au banquet le soir même. Elle n'avait aucune envie de se confronter tout de suite au regard des autres élèves, ni même à celui de James, qui ressemblerait, à tous les coups, soit à celui d'un pauvre petit chien abandonné, soit à celui qu'il était tous les jours. Dans les deux cas, elle ne savait pas celui qu'elle redoutait le plus. Quand tous les élèves eurent quitté la tour des Gryffondors, elle se faufila hors de son dortoir et s'enfuit dans les couloirs en direction des cuisines. Elle avait découvert le passage un peu plus tôt dans l'année, cherchant à fuir Rusard, et elle avait compris, d'après ce que lui avait expliqué les Elfes de Maison qui y travaillaient qu'elle n'était pas la seule à en avoir fait la découverte.

"Bonsoir Maîtresse Sùsanna.

- Bonsoir Elsie." dit-elle avec un grand sourire. Elle était trop fatiguée ce soir pour argumenter pour faire en sorte que les Elfes l'appellent juste Sùsanna.

"Une tasse de chocolat chaud ?" proposa un deuxième Elfe en lui tendant la boisson.

"Vous me connaissez trop bien." souffla-t-elle avec un petit sourire.

"Qu'y a-t-il ?" demanda un troisième elfe en s'approchant avec une corbeille de fruits.

"Cela n'a pas été une journée très réjouissante, on va dire."

Y voyant un appel à l'aide, les Elfes de maison se précipitèrent auprès d'elle pour tenter, tant bien que mal, à leur façon, de remonter le moral de la jeune Maîtresse Sùsanna, qui était si polie avec, eux, si gentille et beaucoup plus propres que les Maîtres James, Sirius et Peter. Rémus était trop parfait et gentil pour être cité pour la comparaison. C'est tombante de sommeil qu'elle remonta dans son dortoir, où, pour son plus grand bonheur, toutes ses compagnes dormaient.

Quand, le lendemain, le réveil sonna, Sùsanna fut presque tentée de faire semblant de ne pas l'avoir entendu. Mais, elle ne pouvait pas passer le reste de sa scolarité au lit, ainsi, elle fut contrainte de se lever. La première chose qu'elle vit en se levant fut le sourire moqueur de Grace.

"Alors, ton merveilleux rendez-vous hier ?

- Ecoute, le garçon a fini seul sur une pierre, je pense qu'il n'y a pas grand chose à rajouter." répliqua-t-elle en se saisissant de son uniforme avant d'aller dans leur salle de bain.

"Que s'est-il passé ?" demanda Rose en sortant de la salle d'eau.

"Pas mon type." répondit-elle en haussant les épaules, en croisant le regard amusé de Lily, avant de claquer la porte.

Quand elle sortit, les deux pimbêches avaient disparu et seules restaient Marlene et Lily.

"Ça va ?" demanda la première.

"Oui, je crois." répondit-elle après une hésitation. "Ce n'était pas très agréable, mais il fallait apparemment que je passe par là.

"Qu'est-ce que Potter a encore fait ?" interrogea alors Lily, tandis que Sùsanna se dirigeait vers la porte.

"Rien de spécial, il a juste été lui-même.

- C'est amplement suffisant." dit Lily, en riant méchamment.

Sùsanna haussa une nouvelle fois les épaules avant de disparaître aux yeux des deux Gryffondors dans la cage d'escalier.

Quand elle traversa la Salle Commune, tous les regards se posèrent sur elle. Il faut dire qu'elle n'avait pas opté pour l'entrée la plus discrète : elle avait manqué de s'étaler de tout son long en se prenant les pieds dans un des tapis qui réchauffaient le sol de la Salle.

"Quoi ? Vous voulez ma photo ? Ou peut-être un autographe ?"

Déconcertés par la loquacité de la jeune femme d'habitude plutôt silencieuse, les élèves détournèrent leur regard et continuèrent ce qu'ils faisaient avant son arrivée.

Elle s'élança dans les couloirs, se dépêchant de rejoindre la Grande Salle, pour éviter Rusard et les commentaires et regards des autres élèves. Elle avait à peine emprunté trois couloirs qu'une voix l'appela.

"Sùsanna !" s'exclama James, faisant se retourner les élèves présents et monter les murmures.

La jeune rousse soupira et continua à avancer.

"Sùsanna !" s'écria à nouveau l'attrapeur, en arrivant à sa hauteur.

Mais la jeune fille continua à l'ignorer.

"Écoute, je suis désolée pour hier ! Je sais que je suis un idiot."

La Gryffondor rit jaune.

"C'est un euphémisme."

Le jeune homme se gratta la nuque, gêné.

"J'ai repensé à ce que tu m'avais dit, et je me suis rendu compte que tu t'y connaissais bien mieux que moi à ce sujet."

La jeune femme fronça les sourcils.

"Ce sujet ?

- Tu sais, tout ce qui est émotions, sentiments...

- Non, je suis juste humaine, tout le monde s'y connaît normalement sur ce sujet." répondit-elle en continuant à avancer.

Elle se faufila entre un groupe de Poufsouffles qui la regardaient avec un air désolé, qu'elle ignora du mieux qu'elle put. James, quant à lui, eut droit au regard noir du groupe et des coups de coude. Il ne fallait pas faire de mal à la petite sœur de Quinn Clancy, sinon, on s'attirait les foudres de Jaunes et Noirs, tout le monde avait pu s'en rendre compte au dîner dernier, où des patates avaient mystérieusement atterri sur la tête du Capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor.

"Je me demandais, du coup", continua-t-il en retournant à son niveau, "si tu pouvais m'aider avec Lily."

La Rouge et Or s'arrêta brusquement et tourna vers lui.

"Déjà, pauvre type. Ensuite, Potter, est-ce que j'ai la tête d'une marieuse ?"

James se tut quelques secondes pour chercher la réponse la plus adéquate.

"Tes mots m'ont... vraiment fait réfléchir." dit-il après une hésitation. "Et puis, tu es une fille...
- Ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte ?
- Non, mais, du coup, tu comprends mieux Lily, et puis, tu es son amie !
- Potter, hier, j'ai dit que tu avais tes chances avec Lily, mais, je pense qu'il faudrait que tu saches que je me suis trompée : quand je suis rentrée dans notre dortoir, elle m'a félicité et m'a proposé de joindre son club anti-James-Potter. Je te souhaite donc bonne chance dans ton entreprise que tu t'appliqueras à faire sans moi.
- Sùsanna, s'il te plaît !" s'exclama le Gryffondor en la voyant s'éloigner.

La jeune fille souffla bruyamment.

"D'accord, pour que tu me fiches la paix, je vais te donner une idée : trouve quelque chose que vous avez en commun. Ce sera déjà un bon point de départ !"

Le jeune homme murmura pensivement "trouver quelque chose qu'on a en commun", un grand sourire illumina son visage et il s'élança dans les couloirs en s'exclamant :

"Merci ! J'ai une super idée !"

Sùsanna secoua la tête.

"Je crains le pire."

Comme elle l'avait supposé, elle fut dévisagée par la plupart de la Salle quand elle entra. Sous les rires et les félicitations des Serpentards, elle s'assit à sa table, à côté d'Amelia Spinnet, la même qui lui avait volé son poste de Poursuiveuse. En vrai, c'était une petite quatrième année qui était tout à fait sympathique. Elle lui raconta le mariage de son frère et lui expliqua qu'il lui avait promis que s'ils avaient une fille, elle serait la marraine.

"Alors, on avait trop honte, pour venir à table, hier soir ?

- Alors, on a envie de se prendre un Chauve furie en pleine face, Sketeer?" répliqua la Gryffondor au septième année de Serpentard qui s'était assis à côté d'elle, en posant sa baguette sur la table.

Le sorcier se leva en lui lançant un regard mauvais, pour rejoindre ses camarades.

Quand Lily et Marlene la rejoignirent, quelques minutes plus tard, une nouvelle voix s'éleva de la table des Serpentards :

" Oh ! Mais regard Potter, y'a deux rousses ! "

Ne tenant plus, Sùsanna se releva brusquement, faisant sursauter Amelia.

" Bravo, vous savez compter. Et dire qu'on critique notre système éducatif "

Il n'y eut plus aucun bruit dans la salle.

"Maintenant, mangez et le prochain qui me contrarie, je lui ferais cracher des limaces pour le restant de la journée."

Il y eut un raclement profond à la table des professeurs.

"Merci Miss Clancy, je ne sais pas de quoi il retourne, je pense que le message est passé." dit alors le professeur Dumbledore avec un sourire chaleureux. Visiblement, la situation l'amusait un peu, vu le regard pétillant qui brillait derrière ses verres en demi-lune.

"C'était grandiose !" s'exclama Edana un peu plus tard. "C'était magique ! C'était du Sùsanna la lionne !"

La Gryffondor s'étonna à être amusée par la situation. Elle était sûre que si cette histoire s'était passée l'année précédente, elle serait allée s'enterrer dans un trou et qu'elle n'en serait sortie que pour rentrer chez elle.

"J'ai presque envie de dire qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à notre pauvre petite Sùe, mais là, ce serait, je pense un peu cliché." rajouta Edana.

Leo, qui passait par là, s'exclama alors :

"Sùe ! Justement, je te cherchai !"

Il se rapprocha des filles et tendit à la rousse une lettre.

"Lily m'a dit de te la remettre. La chouette est arrivée avec un peu de retard."

Elle se saisit de l'enveloppe du côté du sceau en cire en haussant les épaules.

"Je la lirai plus tard."

Elle retourna l'enveloppe pour voir qui était son correspondant. Sa mère. Elle pourrait reconnaître son écriture entre mille, sa façon de tracer ses "s" et ses "y" était peu commune et extrêmement stylisée. Sa parfaite calligraphie l'avait très longtemps fait rêver puis avec le temps agacé. Mais, cette fois-ci, elle fut étonnée de se rendre compte que ses lettres étaient légèrement tremblantes. Ce n'était pas son genre. Brianna Clancy avait toujours veillé aux apparences, car comme elle aimait le répéter à ses enfants : "La première impression reste toujours gravée au fond de l'esprit." En regardant plus attentivement, sa fille remarqua même que le papier portait la trace de gouttes.

Voyant leur amie froncer les sourcils, Edana lui prit le bras.

"Qu'est-ce qui se passe ?" lui demanda la Serdaigle.

"Qui est-ce ?" s'étonna simultanément Leo.

"C'est ma mère." souffla la Gryffondor. "Je crois qu'il y a un problème."

Elle jeta ses livres de cours au sol et se laissa glisser le long d'un mur pour atterrir en tailleur.

"Comme si je n'en avais pas assez comme ça." murmura-t-elle en ouvrant l'enveloppe, ses mains tremblant légèrement.

Elle parcourut du regard la lettre et plus elle avançait plus ses sourcils se fronçaient et ses yeux s'embrumaient.

Leo s'accroupit pour arriver au niveau de son amie.

"Sùe ? Quel est le problème."

La jeune rousse ferma l'enveloppe, se frotta les yeux et souffla profondément avant de répondre.

"C'est Quinn. Personne ne sait où il est, ni ses amis, ni ses professeurs, ni les aurors..."

Son regard se perdit dans le vide et une larme commença à rouler le long de sa joue.

"Ils voulaient me prévenir avant de faire paraître une annonce dans la Gazette du Sorcier. Ma mère... Je ne l'ai jamais vu tenir des propos comme elle l'a fait dans sa lettre, elle est plutôt introvertie, elle n'aime pas vraiment parler de ses sentiments, mais là, elle est..." Elle marqua un temps d'arrêt avant de continuer. "Désespérée."

Edana se jeta au sol pour prendre son amie dans ses bras. Mais la jeune fille repoussa gentiment la Serdaigle pour se relever. Elle commença à tourner en rond en se prenant le visage dans les mains.

"C'est étrange." souffla-t-elle, tandis que ses amis la regardaient marcher. "Je suis triste en effet, mais je ne suis pas aussi désespérée qu'elle, je ne suis pas aussi inquiète.

- Tu ne t'en rends peut-être pas encore compte.

- Si, bien sûr que je m'en rends compte, mais, je ne sais pas..." Elle s'arrêta en face des deux Serdaigles. "À l'intérieur, je suis tout à fait calme."

Elle ramassa la lettre qui gisait à côté d'Edana.

"Il doit y avoir une explication rationnelle !" s'exclama-t-elle en regardant le morceau de parchemin qui se trouvait entre ses mains, ses larmes séchant sur ses joues.

Elle se laissa de nouveau tomber au sol et regarda ses amis.

"Je n'ai vraiment pas de chance ces derniers temps..." souffla la rousse.

"Ma vie, elle a décidé de faire boum." continua-t-elle en accompagnant ses paroles avec des gestes.

"Une comparaison très poétique, j'approuve." dit Leo avec un petit sourire, avant qu'Edana ne lui donne un coup de coude dans les côtes et lui jette un regard noir.

"Merci, Leo, tu m'aides à y faire le ménage ?

- Si tu veux, je peux te fournir en balais, j'ai un Nimbus 1000 dans mon dortoir.

- Tu n'aurais pas aussi une machine à remonter le temps entre deux de tes Comics ?

- Donc je rajoute le Docteur et son T.A.R.D.I.S. à la liste ?

- Fais ça ! Oh et rajoute Sarah Jane Smith avec eux.

- Quoi ?" s'exclama Edana, qui n'y comprenait strictement rien. Il lui semblait qu'elle était la seule à se rendre compte de ce qui se passait. Sùsanna venait de dire que son frère - qu'elle vénérait presque - avait disparu et elle faisait de l'humour basé sur des références moldues qu'elle ne comprenait pas.

La Gryffondor consulta sa montre.

"On va être en retard !" s'exclama-t-elle en se dépêchant de ramasser ses livres étalés au sol.

Tandis qu'elle les rassemblait, Edana se pencha vers Leo et murmura à l'oreille de son ami :

"Sa réaction est vraiment étrange non ?"

Le jeune homme se releva et regarda la rousse arranger son tas.

"Je ne sais pas ce qu'elle a en tête." souffla-t-il quand la brune se leva à son tour.

"Déni ?"

Il haussa les épaules et en souriant, il tendit la main pour aider la Gryffondor à se relever.


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