Ce n'était plus qu'une simple histoire de légitimité. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait car parfois je me privais mais d'autres je m'empiffrais... Et j'avais l'impression de devoir aller mal jusqu'à ce qu'enfin je puisse me justifier.

Ces "cycles" de privation sont devenus insupportables. Ils m'angoissaient tellement qu'un jour, enfin, ma famille vit sur mon physique les effets du stress. Et je suis allée chez un professionnel pour m'aider à m'apaiser.

Et encore une fois...

Je n'ai rien dit.
Certains se diront "elle manque vraiment de volonté". Et c'est vrai, je manquais de volonté. Mais il n'y avait pas que ça. J'étais terrorisée à l'idée d'un jour partager ce secret.

La porte était grande ouverte mais je me la claquais au nez.

J'ai enfin arrêté la gym après des mois de torture mentale, mais il était déjà trop tard. Les dégâts étaient irréversibles.

Mais il était encore temps de faire quelque chose.

Et puis j'ai retrouvé ma lumière. Elle ne brillait pas près de moi, mais elle brillait et je réussissais à parfois trouver du temps pour discuter. Mais je n'ai jamais osé tout lui avouer. J'étais à quelques pas de l'exploit mais j'ai continué à penser que c'était trop loin. J'avais envie de lui écrire, de passer une soirée à en parler. En parler avec elle, c'était tout ce que je désirais.

Si tu le désirais vraiment, tu l'aurais fait.

Un soir, un de ces terribles soirs où je mangeais pour oublier la culpabilité qui me ramenait sans cesse à la réalité, dans la barre de recherche de mon téléphone, j'ai cherché :

« Comment se faire vomir ? »

Et j'avais été me coucher paniquée par ce que je venais d'essayer.