Chapitre 8

(11 jours à vivre...)

Aujourd'hui, il me reste 11 jours exactement...
Je suis épuisé comme un chien crevé parce que je n'ai pas pu fermer l'œil de toute la nuit. Je n'ai pas arrêté de penser à Olympe.

Continuellement, je le revoyai me regarder droit dans les yeux avec son air innocent mais sûr de lui me dire "Ne t'inquiète pas, je ne mourrai pas."

En plus il m'avait souri, ce salopard. Tout ça pour aller se pendre sur son lustre.
Pourquoi m'a t-il promis alors ?

Si c'était la seule question qui me taraudé...
Je me pose trop de questions .
Et malheureusement, je n'aurais pas de réponses.
Dans quelques heures, les voisins font me demander d'aller rendre hommage à sa tombe en guise d'excuse pour ce que j'ai fait hier avec Gisèle. Je connais déjà la chanson...

Et maintenant va falloir lui rendre hommage à ce crétin ! Quel idiot il est...
Enfin, qu'il n'est plus.
Il faut que je me rende à l'évidence.

Olympe est mort.

Aussitôt, je ressens une frustration. Je n'accepte pas qu'il soit mort Enfaite . À sa date en plus.

Non. En vérité, non.

Je me lève et enfile une chemise à carreaux devant mon miroir de la salle de bain. J'ai une demarcation rouge entre mon cou et mon visage. C'est la gifle de Gisèle qui s'est propagé sur ma nuque.

Ou bien les quelques larmes qu'il me rester à pisser pour Olympe.

Avec soin, je la cache sous mon col, tout en scrutant mon visage creusé de fatigue . J'attrape une des poudres de ma mère.
Vu la situation, tant pis, ça fera l'affaire.
Je ne veux pas me faire torturer par la police parce que j'ai fait un deuil de plus de 12h.
Ici on a pas le droit de porter le deuil plus de 12h.
J'ignore la raison mais elle est sûrement ridicule...

En tout cas, je ne souhaite connaître la torture. Ici, c'est courant que la police utilise la torture pour mettre au pas tout le monde. C'est quelque chose qui ne nous a jamais choqué parce que ça ne concerne que ceux qui se rebellent.

Ils n'ont pas le droit de tuer mais contre les rebelles, ils ont le droit de les torturer en exemple.

Sur la place du marché, Je me rappelle avoir assister a l'exécution d'un fuyard quand j'avais 6 ans.
La pendaison d'un pillard à 10 ans.
L'ablation de la langue d'un voleur à 12 ans.

Je me souviens encore des rires de la foule . Parce que la police avait encore raison, nos rires se mêlaient dans les hurlements d'un homme dont on déchirait les ligaments. Il convulsait devant nous, il suppliait la police de le relâcher devant nous .

Et personne n'était choqué. C'est normal . C'est ce qu'on appelle les joies de la mort ici.

Je fouille dans une trousse abandonné de ma mère qu'elle n'a pas utilisé depuis des siècles et trouve un pinceau de maquillage. Je suis un gars, c'est dégueulasse mais je n'ai pas le choix.
Je commence à masquer mes traces de tristesse . La mort ça doit être la joie. Mais j'ai le visage embué de larmes.
Je suis obligé de faire ça. Pour cacher ma tristesse. Tout cela pour la mort.

J'ai l'impression d'être fou. Je ressemble légèrement à une petite fille avec cet poudre sur le visage.

Je termine avec précision les contours de ma barbe et me regarde... enfin.
Je ressemble à un Clochard.

Mais ce clochard ne veut pas mourir. J'ai pas envie de mourir.
Mes yeux glissent le long du miroir pour atterir sur le sol. Je ferme les yeux. Mes larmes montent sans effort. J'ai la rage soudaine. Mes poings se ferment. Je donne un violent coup dans le miroir. Il se brise.

Pas cet date. Pitié.
Je ne veux pas mourir à cet date .
Je veux mourir quand je veux.

Alors je n'ai pas le choix, je vais contourner la loi.
Je vais me tuer avant cet date si il le faut.

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